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DÉRIDER, verbe transitif.

Publié le 08/01/2016

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DÉRIDER, verbe transitif.  

A.—  Emploi transitif.  Effacer, enlever les rides. Pommade pour dérider la peau (Dictionnaire de l'Académie française.  1835-1932).  Cet ordre de sentiments qui dérident tous les visages, qui mouillent tous les yeux et font battre les coeurs (JULES LEMAÎTRE, Les Contemporains,  1885, page 231 ). 

—  Par métonymie, vieilli. Dérider le front. Faire disparaître du visage les marques de sérieux, de gravité; détendre. J'avançais néanmoins, mais lentement et d'un air triste. Pour me dérider le front, mon jeune homme se mit à faire des entrechats (JEAN DUSAULX, Voyage à Barège et dans les Hautes-Pyrénées fait en 1788, tome 1, 1796, page 250 ). 

·    Par extension.  Détendre, égayer, amuser : 

Ø 1. Elle [Nadja] s'assied parmi eux, elle cherche à surprendre sur leurs visages ce qui peut bien faire l'objet de leur préoccupation. Ils pensent forcément à ce qu'ils viennent de laisser jusqu'à demain, seulement jusqu'à demain, et aussi à ce qui les attend ce soir, qui les déride ou les rend encore plus soucieux. 

ANDRÉ BRETON, Nadja,  1928, page 64. 

B.—  Emploi pronominal réfléchi.  Enlever, perdre ses rides. Des bouffées capricieuses venant de la côte. Elles passaient, et la mer se déridait aussitôt après leur passage (JULES VERNE, Le Tour du monde en quatre-vingts jours,  1873, page 120 ). 

—  Par métonymie.  Sourire, se détendre, s'égayer : 

Ø 2. Telle était la puissance que l'éducation des Jésuites avait sur M. de Guermantes, sur le corps de M. de Guermantes du moins, car elle ne régnait pas aussi en maîtresse sur l'esprit du duc. M. de Guermantes riait de ses bons mots, mais ne se déridait pas à ceux des autres.

MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 1,  1920, page 284. 

Remarque : On rencontre dans la documentation le néologisme dérideur, euse, adjectif. Qui déride. Enregistré par Grand Larousse de la langue française en six volumes Chandellier, c'était le grand dérideur de Gavarni (Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1860, page 840). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 137. 

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