DERRIDA (Jacques)

DERRIDA (Jacques)Ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé de philosophie, il tente de prendre pour thème de réflexion la métaphysique tradi-'ionnelle et ses conditions de fonctionnement afin de la dé-construire. Une ai ;'yse critique de la phénoménologie, (La Voix et le phéno­mène 1967) lui fait découvrir en quoi elle reconduit l'ancienne méta-physive, en déterminant le sens de l'Être comme présence (présence à soi de :a conscience qui se saisit elle-même, présence au langage du sens qu'il exprime). C'est d'une interrogation sur le signe et l'écriture (L'Écriture et la différence, 1967, De la Grammatologie, 1967, Sémio'ogic et grammatologie, 1968) conçue traditionnellement comme cette trace qui fait violence à la parole en l'arrachant à la présence du sujet, que surgit la pensée originale de Derrida : l'écriture n'est pas la représentation de la parole ; il faut mettre fin au logocen-trisme. En reprenant les analyses structuralistes du langage Derrida montre en effet comment chaque élément signifiant se constitue à partir de la trace en lui des éléments du système auquel il appartient, trace où se livre aussi sa différence par rapport à eux. Par la trace de différence est marqué l'espacement qui s'ouvre à I'« intérieur « du signe pour que s'y lise le réseau des rapports diversement « éloignés « qui l'attache en le séparant de la langue en sa totalité : c'est cette texture que Derrida appelle gramme, le gramme est différence, parce qu'il vient en deçà de la présence et de l'absence, de l'activité et de la passivité. Avec le concept de différance, Derrida pense avoir éliminé toute métaphysique de la présence (toute présence n'est possible que par la différence), et produit le concept rigoureux de structure en y rendant possible l'absence de sens, de sujet producteur.