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Dictionnaire en ligne: DÉDAIGNEUX, -EUSE, adjectif et substantif.

Publié le 12/12/2015

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Dictionnaire en ligne: DÉDAIGNEUX, -EUSE, adjectif et substantif. I.— Adjectif. A.— Qui a ou exprime du dédain. Synonyme : méprisant. 1. [Emploi avec un complément nominal désignant l'objet du dédain] a) [Complément prépositionnel de + nom de chose, plus rarement de personne] Être dédaigneux des conseils, des recommandations. Dédaigneux de nos rites dérisoires (FRANÇOIS MAURIAC, Préséances, 1921, page 164 ). Cette vie (...) dédaigneuse des soutiens vulgaires (JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 37) : Ø 1. Mais à quels divertissements le seigneur Mars, qui près de moi n'est qu'un bien petit compagnon, passe-t-il ses vacances et congés? Entre les bras blancs et poupins de la dame Vénus, laquelle, comme déesse de bon entendement, préfère les gens d'armes à tous autres, fort dédaigneuse de son boiteux et cornard de mari. THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 115. b) [Complément prépositionnel + nom de personne] Toutefois, s'il est préférable qu'elles soient un peu dédaigneuses envers ceux qui les complimentent (EDMOND FARAL, La Vie quotidienne au temps de Saint Louis, 1942, page 129 ). c) Rare [Complément introduit par pour] Les Bourbons des deux branches furent toujours illettrés ou dédaigneux pour les lettres (ALFRED DE VIGNY, Le Journal d'un poète, 1849, page 1270) : Ø 2. Dans la première voiture, Maria Blond et Tatan Néné, renversées comme des duchesses, les jupes bouffant par-dessus les roues, avaient des regards dédaigneux pour ces femmes honnêtes qui allaient à pied. ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1251. 2. [Emploi avec de + infinitif] Rare, littéraire. Qui refuse par dédain (confer dédaigner II). Dédaigneux de me voir, Vous refusiez, Myrdhinn, à mes yeux le miroir De vos yeux (PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Viviane, conte en un acte, 1885, page 7 ). Dédaigneux de les percer de flèches, tant il [Léonard de Vinci] les pénétrait de questions (PAUL VALÉRY, Variété I, 1924, page 182) : Ø 3. Ce n'est peut-être après tout qu'un instrument absolu se suffisant à lui-même, incapable et dédaigneux de construire un luxe absurde et magnifique de la dialectique. ALEXANDRE ARNOUX, Le Seigneur de l'heure, 1955, page 69. 3. [Emploi sans complément; en parlant d'une personne ou, plus souvent, de son attitude] Synonymes : altier, hautain. L'irrévérence des paroles de Modeste fut aggravée par un petit ton méprisant et dédaigneux qu'elle prit à dessein (HONORÉ DE BALZAC, Modeste Mignon, 1844, page 213 ). J'ai su depuis que j'avais eu l'air très froid et très dédaigneux (PIERRE DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie, 1939, page 298) : Ø 4. Non, il ne sera plus possible d'affronter le regard de Madame, ce regard indifférent, dédaigneux, qui ne saura rien de son secret. GEORGES BERNANOS, Nouvelle Histoire de Mouchette, 1937, page 1305. · [Avec antéposition de l'adjectif] Une politesse d'une dédaigneuse condescendance. Josserand, découvre que sa dédaigneuse jeune femme Fernande n'a plus, depuis longtemps, le droit de lapider Noix-de-Coco (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Jumelle noire, 1938 page 91 ). · [Avec un adverbe d'intensité] Homme du monde et de Cour, délicat à l'excès et dégoûté, un peu dédaigneux des gens de lettres, il [Voiture] craignait apparemment de s'ennuyer parmi eux (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 5, 1851-62, page 210 ). Il n'y a rien de plus triste, de plus digne, de plus dédaigneux que cet homme (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Vagabonde, 1910, page 48 ). · [Avec valeur de neutre] Et don Quichotte répondrait quelque chose d'héroïque, de dédaigneux (PAUL-JEAN TOULET, Le Mariage de Don Quichotte, 1902, page 136 ). — En particulier, dans le langage de l'amour. Béretti (...) toujours éperdu de tendresse platonique et d'adoration pour quelque beauté dédaigneuse (ALEXANDRE ARNOUX, Le Rossignol napolitain, 1937, page 164 ). SYNTAXE : Air, bouche, lèvre, moue, oeil, poses, regard, sourcil, sourire dédaigneux/-euse(s); aisance, amabilité, condescendance, colère, indifférence, indulgence, insouciance, jugement, lenteur, négligence, protection, silence, sottise, stupidité dédaigneux/-euse; affirmation, phrase, ruse dédaigneuse. B.— [Détermine un nom d'animal, de plante ou de chose personnifiée] L'ortie droite, élégante et fine, dédaigneuse (JULES RENARD, Journal, 1907, page 1116 ). J'affronte les astres dédaigneux dont je me sens la soeur (ANNA DE NOAILLES, Les Forces éternelles, 1920, page 282 ). Un grand vieux cerf tout magnifique, qui, debout et dédaigneux sur la berme, regarda tant qu'il put (JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, La Dernière fête, 1953, page 64 ). Les cent mètres chronométrés à l'aide d'un oignon [« montre »] grossier, dédaigneux des cinquièmes de seconde (ALEXANDRE ARNOUX, Pour solde de tout compte, 1958, page 66 ). — Spécialement. ANATOMIE. vieux. Muscle dédaigneux. " Muscle abducteur de l'oeil, ainsi nommé par les vieux anatomistes parce qu'il se contracte quand le visage exprime le dédain " (Larousse du XXe. siècle en six volumes); substantif. le dédaigneux. II.— Emploi comme substantif. Personne qui dédaigne, qui méprise (confer dédaigner I A). La belle dédaigneuse. Hé bien, dit Mme. Wanghen en souriant, voilà ma pauvre Mina qui aura perdu ce beau surnom de la dédaigneuse que lui avaient donné ses amies les jeunes filles de Koenigsberg (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Nouvelles inédites, 1842, page 30 ). Mon père, le fier, le dédaigneux (GEORGES DUHAMEL, Le Notaire du Havre, 1933, page 191 ). Le douteur doutera toujours ainsi; toujours ainsi le dédaigneux dédaignera (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1924, page 589 ). — Locution. Faire le dédaigneux. Il aurait eu beau dire le contraire et faire le dédaigneux, il brûlait de reprendre la plume (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 1, 1863-69, page 167 ). Mais il ne faut point non plus que tu fasses trop le dédaigneux (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1924, page 989 ). Remarque : On rencontre dans la documentation a) L'adjectif substantivé dédaigneur. Il [d'Argenson] lisait toutes les nouveautés, et notait l'impression qu'il en recevait; il n'était pas de ces dégaigneurs (comme il les appelle) qui déclaraient d'un livre à première vue que cela ne valait rien (CHARLES-AMÉDÉE DE SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 12, 1851-62, page 134). b) Le composé mi-dédaigneux (associé à un autre adjectif précisant l'autre moitié). Je passe dans la corporation pour un intellectuel, qualificatif mi-admiratif mi-dédaigneux (ALEXANDRE ARNOUX, Zulma, 1960, page 8). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 872. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 966, b) 1 325; XXe. siècle : a) 1 660, b) 1 174. DÉRIVÉS : Dédaigneusement, adverbe D'une manière qui exprime le dédain (confer dédaigner I A). Hausser dédaigneusement les épaules, repousser dédaigneusement. Turquoise allongea dédaigneusement les lèvres (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 3, 1859, page 168 ). Sous le nez, un petit trou obscène se fronçait dédaigneusement (JEAN-PAUL SARTRE, La Nausée, 1938, page 203 ).

« ?MILE ZOLA, Nana, 1880, page 1251.

2.

[Emploi avec de + infinitif] Rare, litt?raire.

Qui refuse par d?dain (confer d?daigner II).

D?daigneux de me voir, Vous refusiez, Myrdhinn, ? mes yeux le miroir De vos yeux (PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Viviane, conte en un acte, 1885, page 7 ).

D?daigneux de les percer de fl?ches, tant il [L?onard de Vinci] les p?n?trait de questions (PAUL VAL?RY, Vari?t? I, 1924, page 182) : ? 3.

Ce n'est peut-?tre apr?s tout qu'un instrument absolu se suffisant ? lui-m?me, incapable et d?daigneux de construire un luxe absurde et magnifique de la dialectique. ALEXANDRE ARNOUX, Le Seigneur de l'heure, 1955, page 69.

3.

[Emploi sans compl?ment; en parlant d'une personne ou, plus souvent, de son attitude] Synonymes?: altier, hautain.

L'irr?v?rence des paroles de Modeste fut aggrav?e par un petit ton m?prisant et d?daigneux qu'elle prit ? dessein (HONOR? DE BALZAC, Modeste Mignon, 1844, page 213 ).

J'ai su depuis que j'avais eu l'air tr?s froid et tr?s d?daigneux (PIERRE DRIEU LA ROCHELLE, R?veuse bourgeoisie, 1939, page 298) : ? 4.

Non, il ne sera plus possible d'affronter le regard de Madame, ce regard indiff?rent, d?daigneux, qui ne saura rien de son secret. GEORGES BERNANOS, Nouvelle Histoire de Mouchette, 1937, page 1305.

? [Avec ant?position de l'adjectif] Une politesse d'une d?daigneuse condescendance.

Josserand, d?couvre que sa d?daigneuse jeune femme Fernande n'a plus, depuis longtemps, le droit de lapider Noix-de-Coco (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Jumelle noire, 1938 page 91 ).

? [Avec un adverbe d'intensit?] Homme du monde et de Cour, d?licat ? l'exc?s et d?go?t?, un peu d?daigneux des gens de lettres, il [Voiture] craignait apparemment de s'ennuyer parmi eux (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 5, 1851-62, page 210 ).

Il n'y a rien de plus triste, de plus digne, de plus d?daigneux que cet homme (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Vagabonde, 1910, page 48 ).

? [Avec valeur de neutre] Et don Quichotte r?pondrait quelque chose d'h?ro?que, de d?daigneux (PAUL-JEAN TOULET, Le Mariage de Don Quichotte, 1902, page 136 ).

? En particulier, dans le langage de l'amour.

B?retti (...) toujours ?perdu de tendresse platonique et d'adoration. »

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