Dictionnaire en ligne: DÉPENAILLÉ, -ÉE, adjectif.

Dictionnaire en ligne: DÉPENAILLÉ, -ÉE, adjectif. A.— Qui est en haillons. Synonyme : déguenillé. 1. [En parlant d'une personne] Vêtu de haillons : Ø 1. Il [Samuel] était tout dépenaillé, pieds nus, jambes nues, la chemise en lambeaux, mais propre comme une chatte. JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Aziyadé, 1879, page 9. — Par extension. Dont la mise est très négligée et désordonnée. Synonyme : débraillé : Ø 2.... il [Fould] a les joues pendantes, l'oeil éteint, le poil plus blanc, et ce je ne sais quoi de débraillé et de dépenaillé qui annonce le vieillard. EUGÈNE DELACROIX, Journal, tome 2, 1853, page 126. 2. Par métonymie. [En parlant d'une étoffe et plus particulier d'un vêtement] Déchiré en maints endroits. Étoffe, robe dépenaillée. [Un] drapeau dépenaillé, tourné à la loque déteinte (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Messieurs les Ronds-de-cuir, 1893, 1er. tableau, 2, page 27 ). — Par métaphore. Notre bonheur ressortit de cette longue et triste aventure, mais tellement dépenaillé qu'il faisait pitié (ANDRÉ GIDE, Journal, 1932, page 1126 ). B.— 1. Familier. " Visage dépenaillé, figure dépenaillée " (Dictionnaire de l'Académie Française). " Visage flétri, défait " (Dictionnaire de l'Académie Française). 2. Par extension et au figuré. [En parlant d'une chose en général] En très mauvais état. Synonyme : délabré. " Fortune dépenaillée, fortune délabrée " (Dictionnaire de l'Académie Française). Une vieille maison toute dépenaillée (ALEXIS DE TOCQUEVILLE, Correspondance avec Henry Reeve, 1838, page 43 ). [Un] vieux roman dépenaillé, qu'on a lu quarante fois en cachette (JULES RENARD, Journal, 1908, page 1199 ). Remarque : On rencontre dans la documentation, le verbe transitif dépenailler. Mettre en lambeaux. Attesté dans Grand dictionnaire universel du XIXe. et du XXe. siècle (Pierre Larousse) et Dictionnaire encyclopédique Quillet 1965. Les prés se dissociaient, dépenaillaient leur tapis de haute laine verte (Jean de La Varende, La Normandie en fleurs, 1950, page 209). Les branches [des épicéas] (...) se dépenaillent (...) en barbes, en confusions desséchées (Idem, Indulgence plénière, 1951, page 116). Gérard (...) sort de sa poche un paquet de tabac, en arrache l'enveloppe, et le dépose, petit cube se dépenaillant, au fond du pot resté ouvert (Michel Butor, Passage de Milan, 1954, page 40). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3