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Dictionnaire en ligne: DESPOTE, substantif masculin et adjectif.

Publié le 08/01/2016

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Dictionnaire en ligne: DESPOTE, substantif masculin et adjectif. Généralement péjoratif. A.— Chef d'État qui exerce le pouvoir seul et sans contrôle et qui gouverne avec une autorité absolue et arbitraire; chef d'État qui s'arroge une autorité absolue alors que le pouvoir qu'il détient n'est pas absolu en soi. Le monarque, poussé hors de son caractère pacifique, prend le ton d'un despote, qui veut que tout ploie sous ses ordres absolus (JEAN-PAUL MARA, DIT MARAT, Pamphlets, Dénonciation contre Necker, 1790, page 81) : Ø 1.... les despotes, considérant les empires comme des domaines, et les peuples comme des propriétés, se livrèrent aux déprédations et aux déréglemens de l'autorité la plus arbitraire. CONSTANTIN-FRANÇOIS CHASSBOEUF, COMTE DE VOLNEY, Les Ruines ou Méditations sur les révolutions des empires, 1791, page 70. — En emploi adjectival. Le gouvernement de France a été constamment arbitraire, et de temps en temps despote (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Considérations sur les principaux événements de la Révolution française, tome 1, 1817, page 46 ). Napoléon, qui se montre franchement despote, traite la France comme son domaine (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Racine et Shakspeare, 1825, page 153 ). — HISTOIRE. non péjoratif. · Despote éclairé. Chef d'État qui gouverne selon la doctrine du despotisme éclairé. Malgré les efforts des despotes éclairés du XVIIIe. siècle, elle [l'Europe orientale] demeurait pauvre (HENRI LEFEBVRE, La Révolution française, 1963, page 7) : Ø 2. Ce n'est pas en vain que la jeune bourgeoisie traça le portrait du despote éclairé : un Joseph II, une Catherine de Russie lui offrirent en leur temps le visage qu'elle souhaitait à ses représentants. PAUL NIZAN, Les Chiens de garde, 1932, page 93. · [Dans l'Empire byzantin] Titre honorifique porté par l'empereur puis par les membres de sa famille; prince ou hospodar des provinces danubiennes. De hautes murailles aux tours crénelées sont les vestiges du palais des despotes byzantins (MAURICE BARRÈS. Le Voyage de Sparte, 1906, page 214 ). B.— Par extension. Quiconque tend à s'arroger une autorité tyrannique pour dominer un entourage auquel il impose sa volonté, sa loi. Charvet restait le despote du groupe, étant le plus autoritaire et le plus instruit (ÉMILE ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, page 709 ). Le despote à froid casse tout à la maison, torture tout le monde, répondant à la désapprobation par une brutalité cynique et sarcastique (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 368) : Ø 3.... nous devons prendre au collet le despote, quel qu'il soit, depuis le charretier qui maltraite un cheval jusqu'au roi qui opprime un peuple. VICTOR HUGO, Actes et paroles, 2, 1875, page 425. — Au féminin. Pour obéir aux ordres de la petite despote, — car il avait pris à la lettre toutes ses prétentions, — il ne sortait plus de chez lui (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Le Matin, 1904, page 210) : Ø 4. J'ai un peu de crainte pour cette immorale petite, et je l'avertirais bien de se méfier d'Armand, mais l'autre, sa despote, prétendrait tout de suite que je suis allée dénoncer sa conduite à Richelieu... GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à l'école, 1900, page 113. Remarque : Lorsque le mot est employé pour parler d'une femme, on conserve généralement la forme masculine Quel despote que cette femme! (Dictionnaire de l'Académie Française 1835-1932). — En emploi adjectival. Il était despote et impérieux en paroles; doux, libéral et faible par le fait (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 2, 1855, page 263 ). Tous les ouvriers étaient pareils comme moi. Ils avaient peur, parce qu'il était dur, despote, cruel même s'il faut (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 49 ). · Par métonymie. Mon âme, despote et jalouse, t'enveloppait de son amour (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Lélia, 1833, page 318 ). [En parlant d'un attribut de la personne humaine] Qui révèle un caractère autoritaire, tyrannique. Samuel a (...) le menton carré et despote (CHARLES BAUDELAIRE, La Fanfarlo, 1847, page 527 ). C.— Par métaphore. [En parlant de quelque chose qui s'impose à quelqu'un comme une loi tyrannique, en parlant de quelque chose qui constitue une règle absolue dans un domaine] La clarté, ce despote des langues modernes (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Mémoires d'un touriste, tome 2, 1838, page 463 ). Le moi, cet obscur et sinistre despote (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 310 ). L'art est un despote. Il faut se donner à lui tout entier (ALPHONSE DAUDET, Le Nabab, 1877, page 258 ). L'argent despote invisible (PIERRE-JEAN JOUVE, Tragiques, 1922, page 120 ). — En emploi adjectival. Et quelles nuances entre gamins implique cette différence despote de situation sociale en miniature [externe et interne] ! (PAUL VERLAINE, Œuvres posthumes, tome 1, Souvenirs et fantaisies, 1896, page 251 ). Se soumettre aux caprices du sort aveugle et despote, qui vous retire, l'instant d'après, la faveur qu'il vous a faite, l'instant d'avant (ROMAIN ROLLAND, Beethoven, tome 1, 1928, page 61 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 422. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 191, b) 698; XXe. siècle : a) 374, b) 178.

« car il avait pris à la lettre toutes ses prétentions, — il ne sortait plus de chez lui (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Le Matin, 1904, page 210) : Ø 4.

J'ai un peu de crainte pour cette immorale petite, et je l'avertirais bien de se méfier d'Armand, mais l'autre, sa despote, prétendrait tout de suite que je suis allée dénoncer sa conduite à Richelieu... GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à l'école, 1900, page 113. Remarque : Lorsque le mot est employé pour parler d'une femme, on conserve généralement la forme masculine Quel despote que cette femme! (Dictionnaire de l'Académie Française 1835-1932). — En emploi adjectival.

Il était despote et impérieux en paroles; doux, libéral et faible par le fait (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 2, 1855, page 263 ).

Tous les ouvriers étaient pareils comme moi.

Ils avaient peur, parce qu'il était dur, despote, cruel même s'il faut (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 49 ). · Par métonymie.

Mon âme, despote et jalouse, t'enveloppait de son amour (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Lélia, 1833, page 318 ). [En parlant d'un attribut de la personne humaine] Qui révèle un caractère autoritaire, tyrannique.

Samuel a (...) le menton carré et despote (CHARLES BAUDELAIRE, La Fanfarlo, 1847, page 527 ). C.— Par métaphore.

[En parlant de quelque chose qui s'impose à quelqu'un comme une loi tyrannique, en parlant de quelque chose qui constitue une règle absolue dans un domaine] La clarté, ce despote des langues modernes (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Mémoires d'un touriste, tome 2, 1838, page 463 ).

Le moi, cet obscur et sinistre despote (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 310 ).

L'art est un despote.

Il faut se donner à lui tout entier (ALPHONSE DAUDET, Le Nabab, 1877, page 258 ).

L'argent despote invisible (PIERRE-JEAN JOUVE, Tragiques, 1922, page 120 ). — En emploi adjectival.

Et quelles nuances entre gamins implique cette différence despote de situation sociale en miniature [externe et interne] ! (PAUL VERLAINE, Œuvres posthumes, tome 1, Souvenirs et fantaisies, 1896, page 251 ). Se soumettre aux caprices du sort aveugle et despote, qui vous retire, l'instant d'après, la faveur qu'il vous a faite, l'instant d'avant (ROMAIN ROLLAND, Beethoven, tome 1, 1928, page 61 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 422.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 1 191, b) 698; XXe. siècle : a) 374, b) 178. 2. »

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