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Dictionnaire en ligne: ÉPOUVANTE, substantif féminin.

Publié le 31/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ÉPOUVANTE, substantif féminin. A.— Au singulier. 1. Peur très profonde, violente et soudaine provoquant un désordre de l'esprit, et s'accompagnant parfois d'un mouvement de fuite. Être fou d'épouvante; hurler d'épouvante; cris, gestes, sursauts d'épouvante. (Quasi-)synonymes : effroi (confer ce mot A), horreur, terreur. Une épouvante égarait leurs yeux, car ils [les suicidés] ne savaient pas qu'on souffrait tant avant la fin (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, L'Endormeuse, 1889, page 1169 ). L'épouvante était là — pas la peur, la terreur, celle des bêtes, des hommes seuls devant l'inhumain (ANDRÉ MALRAUX, La Condition humaine, 1933, page 401) : Ø 1. Il faillit tomber, se rattrapa; et, le coeur cloué, fumant de peur, crut devenir fou. La jument, plantée droite entre les brancards, reculait, reculait, en hennissant d'épouvante. Trois spectres plus hauts que des géants venaient à lui sur la route. HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1930, page 212. SYNTAXE : Épouvante atroce, croissante, folle, indicible, ingouvernable, sacrée, saisissante, véritable; crises, expressions, frissons, mouvements, paroles d'épouvante; images, scènes, songes, visions d'épouvante; heures, minutes, moments d'épouvante; épouvante et angoisses, cauchemars, horreurs, menaces, misères, peur, souffrances, terreurs; avoir de l'épouvante; être frappé, glacé, plein, rempli, saisi, transi d'épouvante; attendre, écouter, regarder, voir quelque chose avec épouvante, avec (de) l'épouvante dans les yeux; mourir d'épouvante; cacher, contenir son épouvante; causer, déclencher, engendrer, inspirer, répandre, semer de l'épouvante; crier, gémir d'épouvante; jeter, précipiter quelqu'un dans l'épouvante; vivre dans l'épouvante; sans aucune épouvante. — Locution adjectivale invariable. D'épouvante. Film d'épouvante. Qui suscite chez le spectateur des sentiments d'effroi et des émotions violentes (d'après Dictionnaire du français contemporain (JEAN DUBOIS) et Davau-Cohen 1972). 2. Par extension. Vive et profonde inquiétude, appréhension. Je n'aurais pu m'empêcher de lui dire [à Paul Adam] l'épouvante que m'inspirent son affreux style, le massacre qu'il fait de la langue française (LÉON DAUDET, L'Entre-deux-guerres, 1915, page 156) : Ø 2. BLAISE. — (...) Reconnaissez donc une bonne fois que la seule idée de ce mariage vous épouvante... MARCELLE. — Toujours les grands mots! Comme s'il s'agissait d'épouvante! Ce qui est vrai, c'est qu'Emmanuele n'a pas dix-huit ans et que sa santé a toujours été fragile. FRANÇOIS MAURIAC, Asmodée, 1938, V, 2, page 189. B.— Par métonymie (généralement au pluriel) 1. Vieilli, emploi absolu (ou avec une détermination précisant la personne qui éprouve l'épouvante). Sensations de frayeur. Madame de Campvallon se chargeait elle-même, avec des épouvantes qui la charmaient, de tenir ouverte une des portes-fenêtres du rez-de-chaussée (OCTAVE FEUILLET, Monsieur de Camors, 1867, page 334 ). Son coeur [de Jeanne] battait comme dans les épouvantes (GUY DE MAUPASSANT, Une Vie, 1883, page 169 ). 2. [Avec un complément de nom introduit par la préposition de précisant l'origine de l'épouvante] L'aspect épouvantable, horrible, horrifiant que présente ou représente quelque chose. Les épouvantes de la guerre, de la maladie, de la mort, de la torture. (Quasi-)synonymes : affres (confer ce mot B), atrocités (confer ce mot B), horreur. On n'imagine pas la folle laideur, l'épouvante de ces figures, brossées comme des maquettes de décor, sans aucun dessous (LÉON DAUDET, Salons et journaux, 1917, page 116 ). Pour peu que je vive encore quelque temps, les épouvantes et les horreurs des deux grandes guerres en viendront, sur plus d'un point, à se confondre (ANDRÉ GIDE, Ainsi soit-il, ou Les Jeux sont faits, 1915, page 1213) : Ø 3. Kate d'ailleurs, sa prière finie, semblait n'avoir plus aucune angoisse, aucune hâte de quitter la montagne de son voeu. Elle se relevait en effet sous le soleil tourné au blanc livide, les genoux tremblants de l'agenouillement, ou de la fatigue à nouveau déclenchée par la halte. Malgré l'épouvante des nuages, elle ne paraissait plus penser à repartir, à revenir à la terre. Elle voulut même s'avancer vers l'arête du précipice. JOSEPH PEYRÉ, Matterhorn, 1939, page 278. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 514. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 490, b) 3 127; XXe. siècle : a) 3 491, b) 1 395. Forme dérivée du verbe "épouvanter" épouvanter ÉPOUVANTER, verbe transitif. A.— Emploi transitif. [Le complément désigne un animé ou, par métonymie, un de ses attributs] 1. Inspirer de l'épouvante, de l'horreur, de la terreur. Épouvanter une personne peureuse, un enfant; regarder quelque chose avec un air, un recul épouvanté; être épouvanté par des menaces. (Quasi-)synonymes : terrifier, terroriser; antonyme : rassurer. Ces audacieux mortels parvinrent à regagner le rivage, épouvantant de leurs récits quiconque seroit tenté d'imiter leur exemple (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 484 ). Les habitués de la chasse aux halbrans les tirent parfois à la nage alors, qu'épouvantés, ils fuient (FRANÇOIS VIDRON, La Chasse en plaine et au bois, 1945, page 79) : Ø 1.... on parlait encore de la Malabestio, monstre (...) qui à certaines nuits courait la ville, épouvantait les passants attardés et crédules, et annonçait des catastrophes. (...) L'imagination populaire, avec le dragon comme personnage central, a brodé d'horrifiques légendes que la vieille France écoutait avec un mélange de terreur, d'édification et de ravissement. ROGER DÉVIGNE, Le Légendaire de France, 1942, page 18. SYNTAXE : Animaux, êtres, femmes, populations, soldats épouvanté(e)s; cauchemars, catastrophes qui épouvantent; être épouvanté à la pensée, à l'idée d'un mal. — [Avec l'idée de vive réprobation morale] Inspirer de la répulsion, une profonde horreur. (Quasi-)synonyme : horrifier. Du seul point de vue humain, sa dureté m'épouvante (JULIEN GREEN, Journal, 1948, page 224) : Ø 2.... il ajoutait à cela en ce moment un air de commisération qu'il accentuait tant qu'il pouvait. Agnès, épouvantée par la commisération, accepta aussitôt, malgré sa répugnance à être seule avec lui. PIERRE DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie, 1939, page 195. 2. Par extension et par hyperbole. [En parlant d'un comportement, d'une action, d'un état de fait] a) Inspirer de vives appréhensions, impressionner fortement. Difficultés, idées, pensées, perspectives, révélations, sujets qui épouvantent; l'avenir épouvante. (Quasi-)synonymes : angoisser, effrayer (confer ce mot A 2 a), inquiéter. Il se trouva à Roubaix sans ressource. Cela ne l'épouvanta pas (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 151 ). Tout ce bruit, tous ces articles, toutes ces saletés de journaux, ça l'épouvante un peu, le père Chartrain (GEORGES DUHAMEL, Combat contre les ombres, 1939, page 244 ). Je suis épouvanté de cette hausse des prix (DICTIONNAIRE DU FRANÇAIS CONTEMPORAIN (JEAN DUBOIS): Ø 3.... est-ce que les questions de suffrage universel, de souveraineté réelle du peuple, n'effraient personne en France? Et que faire là, sinon montrer par vives raisons la puérilité et le vide de ces frayeurs? Mais quoi! Ce qui effraye le plus dans les partis, ce n'est pas ce qu'ils disent, c'est ce qu'ils négligent ou refusent de dire. L'inconnu! Voilà ce qui épouvante surtout les âmes faibles. LOUIS BLANC, Organisation du travail, 1845, page XVII. — emploi absolu. Il a déjà l'arme, le silex éclaté, il lui faut l'ornement qui séduit ou épouvante (ÉLIE FAURE, Histoire de l'art, 1909, page 25 ). b) Surprendre fortement, inspirer un grand saisissement. Synonymes : choquer; (quasi-)synonymes : effarer, sidérer, stupéfier. Et le Parisien coucherait dans cette chambre à coucher, entre ces deux chaises épouvantant le goût (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1895, page 894 ). Il convient donc de renoncer à cet entassement d'oeuvres disparates qui afflige et épouvante les plus intrépides explorateurs de musées (LOUIS RÉAU, Archives, bibliothèques, musées, 1909, page 6) : Ø 4. Oui, plus je vois ce que c'est que le mariage, plus je suis épouvanté de la chance que j'ai eue. Je ressemble à ces ignorants du danger qui l'ont traversé sans s'en apercevoir... ALPHONSE DAUDET, Les Femmes d'artistes, 1874, page 11. B.— Emploi pronominal à valeur passive ou subjective. 1. Éprouver de l'épouvante. (Quasi-)synonyme : s'affoler. Cet homme ne s'épouvante pas aisément. Il s'épouvante pour peu de choses, de peu de choses (Dictionnaire de l'Académie française. 1878, 1932). On finissait par s'épouvanter (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 433 ). Mme. Ligneul s'épouvanta pour son mari (PIERRE DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie, 1939 page 206) : Ø 5. François, plus jeune que lui d'un an, s'épouvantait. Alain, qui avait déjà beaucoup souffert en prison et coudoyé la crapule, s'effrayait moins et réconfortait son cousin. MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935 page 228. — S'épouvanter à + infinitif. Fannie s'épouvantait à songer à l'être qu'elle mettrait au monde en une telle détresse et qui, affamé dès avant de naître, n'aurait même pas un bout de toile pour se couvrir (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935 page 266 ). 2. Par hyperbole. Éprouver de l'inquiétude, de vives alarmes, de l'appréhension. S'épouvanter d'une difficulté. (Quasi-)synonymes : s'alarmer, s'effrayer (confer ce mot B), s'inquiéter. Les riches s'épouvanteront de leur audace, et les misérables accuseront leur timidité (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Opinions de Monsieur Jérôme Coignard, 1893, page 139 ). Je m'épouvante un peu des suites possibles de ce nouveau voyage, plus encore que du voyage lui-même (ANDRÉ GIDE, Journal, 1928, page 881) : Ø 6. Il s'épouvantait un peu de découvrir en lui toute une casuistique inconnue, qui était peut-être la préfiguration des raisons qu'il se donnerait un jour de trahir ceux avec qui il était alors de tout son coeur, de toute la force de ses origines et de ses révoltes. LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 123. Remarque : On rencontre dans la documentation épouvantant, ante, participe présent en emploi adjectival. Un gouvernement dont un membre a osé écrire qu'Homère était à mettre au rancart et que le " Misanthrope " de Molière manquait de gaieté, apparaît au bourgeois plus épouvantant, plus subversif, plus anti-social, que si ce même gouvernement décrétait le même jour l'abolition de l'hérédité et le remplacement du mariage par l'" union libre " (Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1871, page 754). Il est question de Mme Galliffet (...) qui a une carie de la mâchoire et tout le bas du visage si épouvantant (Idem, ibidem, 1890, page 1226). La documentation atteste en outre un emploi substantival neutre également dû à cet auteur. Il y a en elle [la clownerie anglaise] de l'épouvantant pour le spectateur, de l'épouvantant fabriqué de petites observations cruelles (Edmond de Goncourt, Zemganno, 1879, page 124). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 040. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 399, b) 2 055; XXe. siècle : a) 1 950, b) 948.

« Camors, 1867, page 334 ).

Son coeur [de Jeanne] battait comme dans les épouvantes (GUY DE MAUPASSANT, Une Vie, 1883, page 169 ). 2.

[Avec un complément de nom introduit par la préposition de précisant l'origine de l'épouvante] L'aspect épouvantable, horrible, horrifiant que présente ou représente quelque chose. Les épouvantes de la guerre, de la maladie, de la mort, de la torture.

(Quasi-)synonymes : affres (confer ce mot B), atrocités (confer ce mot B), horreur.

On n'imagine pas la folle laideur, l'épouvante de ces figures, brossées comme des maquettes de décor, sans aucun dessous (LÉON DAUDET, Salons et journaux, 1917, page 116 ).

Pour peu que je vive encore quelque temps, les épouvantes et les horreurs des deux grandes guerres en viendront, sur plus d'un point, à se confondre (ANDRÉ GIDE, Ainsi soit-il, ou Les Jeux sont faits, 1915, page 1213) : Ø 3.

Kate d'ailleurs, sa prière finie, semblait n'avoir plus aucune angoisse, aucune hâte de quitter la montagne de son voeu.

Elle se relevait en effet sous le soleil tourné au blanc livide, les genoux tremblants de l'agenouillement, ou de la fatigue à nouveau déclenchée par la halte.

Malgré l'épouvante des nuages, elle ne paraissait plus penser à repartir, à revenir à la terre.

Elle voulut même s'avancer vers l'arête du précipice. JOSEPH PEYRÉ, Matterhorn, 1939, page 278. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 514.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 1 490, b) 3 127; XXe. siècle : a) 3 491, b) 1 395. Forme dérivée du verbe "épouvanter" épouvanter ÉPOUVANTER, verbe transitif. A.— Emploi transitif.

[Le complément désigne un animé ou, par métonymie, un de ses attributs] 1.

Inspirer de l'épouvante, de l'horreur, de la terreur. Épouvanter une personne peureuse, un enfant; regarder quelque chose avec un air, un recul épouvanté; être épouvanté par des menaces.

(Quasi-)synonymes : terrifier, terroriser; antonyme : rassurer.

Ces audacieux mortels parvinrent à regagner le rivage, épouvantant de leurs récits quiconque seroit tenté d'imiter leur exemple (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 484 ).

Les habitués de la chasse aux halbrans les tirent parfois à la nage alors, qu'épouvantés, ils fuient (FRANÇOIS VIDRON, La Chasse en plaine et au bois, 1945, page 79) : Ø 1....

on parlait encore de la Malabestio, monstre (...) qui à certaines nuits courait la ville, épouvantait les passants attardés et crédules, et annonçait des catastrophes. (...) L'imagination populaire, avec le dragon comme personnage central, a brodé d'horrifiques légendes que la vieille France écoutait avec un mélange de terreur, d'édification et de ravissement. ROGER DÉVIGNE, Le Légendaire de France, 1942, page 18. SYNTAXE : Animaux, êtres, femmes, populations, soldats épouvanté(e)s; cauchemars, catastrophes qui épouvantent; être épouvanté à la pensée, à l'idée d'un mal. — [Avec l'idée de vive réprobation morale] Inspirer de la 2. »

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