ENCOFFRER, verbe transitif.

 encoffrer

ENCOFFRER, verbe transitif.  

A.—  [Le complément d'objet désigne une somme d'argent, des valeurs, des biens précieux]  Enfermer dans un coffre. Il pourrait avoir un train de maison en rapport avec sa situation, il aime mieux encoffrer presque tout son revenu (Dictionnaire de l'Académie française.  1932). 

·    Par métaphore : 

Ø 1. Mais vous, triste témoin des deux hymens, vous encoffrez les seize années que vous avez reçues à chaque union : présent de noces qui hâtera votre propre mariage avec une dame blanche, un peu maigre.

FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 2, 1848, page 573. 

—  Par extension.  Mettre à l'abri, protéger : 

Ø 2. J'ai retiré du trou mon argent, je l'ai caché dans mon matelas; comme j'avais peur, je l'ai mis dans ma poche; comme ma poche n'était pas sûre, je l'ai placé dans mon linge, je le sens là qui me touche le peau; je voudrais l'y coudre, le faire entrer dans ma chair, l'encoffrer dans mon coeur, être argent moi-même!

GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine,  1849, page 325 

B.—  S'approprier frauduleusement. Encoffrer l'argent qu'on est chargé de distribuer (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)) : 

Ø 3. Est-ce du Dieu qu'on voit à Versailles...

... 

Lâchant son ciel; disant : Paris vaut une messe; 

Souple et doux, dispensant les rois de leur promesse, 

Point janséniste, point pédant, point monacal; 

Permettant à Sanchez d'effaroucher Pascal, 

Au banquier d'encoffrer cent pour cent, à la femme 

Laide, d'être méchante, et, belle, d'être infâme; 

VICTOR HUGO, Dieu,  1885, page 35.