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ÉPILOGUER, verbe transitif.

Publié le 31/01/2016

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ÉPILOGUER, verbe transitif.  

A.—  Emploi transitif direct, vieux.  Critiquer quelqu'un ou quelque chose d'une manière minutieuse et souvent mesquine. Épiloguer les actions d'autrui (Dictionnaire de l'Académie française.  1798-1878).  Des hommes à passions incessantes (...) s'épiant dans leur intérieur, épiloguant leurs discours, s'observant comme deux duellistes (HONORÉ DE BALZAC, Le Cabinet des antiques,  1839, page 21 ). Je ne comprends rien à Sainte-Beuve (...) Il a passé sa vie à me vexer, à me grogner, à m'épiloguer et à me soupçonner (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Correspondance,  1812-76, page 361 ). 

B.—  Emploi transitif indirect, souvent péjoratif.  [Le complément est généralement introduit par sur]  Faire de longs commentaires, souvent superflus, parfois malveillants, sur une chose. Épiloguer sur les mots, le style. Je serais fâché qu'on ne vît dans tout ceci que les chicaneries d'un frondeur décidé à épiloguer sur tout. Je ne chicane pas (AMÉDÉE POMMIER, De l'Athéisme et du déisme.  1857, page 85) : 

Ø Au fond du restaurant, quelques jeunes auteurs déjeunent et n'en finissent pas d'épiloguer sur le métier, prenant à témoin les comédiens qu'ils ont rencontrés là, s'adressant parfois aux garçons, qui connaissent le Théâtre-français sur le bout du doigt.

LÉON-PAUL FARGUE, Le Piéton de Paris,  1939, page 92. 

—  emploi absolu. Mais assez causé, épilogué, distingué, ajourné (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal,  1866, page 514 ). Les gens qui l'écoutaient n'osèrent pas proposer des versions différentes, et ils commentèrent la sienne. Qui? Pourquoi? Comment? On épiloguait (RAYMOND QUENEAU, Pierrot mon ami,  1942, page 138 ). 

Remarque : On rencontre dans la documentation le dérivé épilogage, substantif masculin, rare.  Action d'épiloguer. La discussion, la délimitation, l'« épluchage » et l'« épilogage » sont devenus, surtout en ce temps-ci, de véritables maladies (GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 4, 1855, page 240). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 44. 

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