Devoir de Philosophie

ÉPLORER (S'), verbe pronominal.

Publié le 31/01/2016

Extrait du document

 

ÉPLORER (S'), verbe pronominal.  

Littéraire.  [Le sujet désigne une personne]  Fondre en pleurs. Un solitaire octobre où l'automne s'afflige, Où l'on s'éplore en soi comme en des funérailles (PAUL LÉAUTAUD, Poèmes Élégie dans Le Petit ami, 1895, page 10) : 

Ø Cette femme se mourait de peur... elle... se rua dans sa maison, comme une bête traquée; elle s'y éplora, en clamant qu'elle était une âme perdue...

GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Sainte Lydwine de Schiedam,  1901, page 204. 

—  Par métaphore. Le brouillard se disperse et s'éplore en rosées (ANDRÉ GIDE, Correspondance avec Paul Valéry, 1891, page 60 ). 

—  Par extension.  [Le sujet désigne une chose]  Prendre une allure éplorée, triste. Ô l'ovale si pur d'alors, et le pistil Du col où s'éploraient les anglaises bouclées! (ALBERT SAMAIN, Le Chariot d'or,  1900, page 74 ). 

Remarque : On rencontre dans la documentation a) Éplorer, verbe transitif au sens de \" pleurer \". Il [Chateaubriand] mesure même les larmes, et son but n'est point de trop éplorer son héroïne ni d'amollir son lecteur (Charles-Amédée de Sainte-Beuve, François-René de Chateaubriand tome 1, 1860, page 192). Son sourire [de Vénus] se forme, et suit sur ses bras blancs Qu'éplore l'orient d'une épaule meurtrie, De l'humide Thétis la pure pierrerie, Et sa tresse se fraye un frisson sur ses flancs (Paul Valéry, Album de vers anciens, 1900, page 77). b) Éploration, substantif féminin Plainte d'une personne éplorée. Ma nièce, et tout le monde aura pitié de votre éploration (Jean de la Varende, La Dernière fête, 1953, page 285). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 8. 

DÉRIVÉS : Éplorement, substantif masculin.  Action, état d'une personne éplorée. Les roucoulements, les éplorements d'Aouda et de sa soeur (ALPHONSE DAUDET, Pages inédites de critique dramatique.  1897, page 32 ). Tu as le spleen... Éplorement, souffrance de vivre (GEORGES D'ESPARBÈS, La Guerre en sabots,  1914, page 9 ).  Par métaphore et au figuré. Je vis entre les mains cruelles de Françoise (...) sous l'éplorement d'une vieille chevelure qui n'avait pas la force de supporter le contact du peigne, une tête qui (...) s'écroulait (MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 2,  1921, page 333 ). 

Liens utiles