et, parfois même, comme Lemberg, mais jamais comme L'viv, les
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
fleuri,
tendues surleurs énormes poitrines), elledevait avoir,j'aiestimé, unecinquantaine
d'années.
Ellenous aregardés, rassemblés unpeu gauchement devantcettemaison, etavec un
mélange decuriosité depetite villeetd'autre chose,quelque chosedeplus léger
– l'amusement deprincipe del'autochtone devantlesétrangers –, elleademandé quinous
étions etce que nous faisions ici.Alex aexpliqué longuement etilm'est venuàl'esprit qu'il
devait luidire quenous étions desJuifs américains revenusici,dans laville denos origines ;et
pendant qu'ilparlait inlassablement enukrainien, toutceque jepouvais entendre, c'étaitla
phrase Les
Ukrainiens étaientpiresquetout.
Un
grand sourire aenvahi levisage delafemme etune salve rapide enukrainien asuivi.
C'est Nina, aexpliqué Alex.Ellenous invite danssamaison.
Elleestnée iciaprès laguerre...
(je me suis dit,Tout çane vamener àrien)
...
mais savoisine, Maria,estbeaucoup plusâgée, etelle pense quecette Maria sesouviendra
de votre famille.
Bon, ai-jepensé, peut-être quecen'est passimal.
Etnous avons doncparcouru àpied lapetite
distance quinous séparait del'appartement deNina, quiétait aupremier étaged'unblocterne
et moderne enbéton, situéàl'arrière del'ancienne synagogue.
Lebloc d'appartements m'a
rappelé lesdortoirs decertaines universités américaines.
L'approchesefaisait parl'arrière et
comme nousfaisions letour del'immeuble, j'aieulasurprise dedécouvrir, contrastant
fortement avecl'aspect minable dubâtiment, quel'avant étaitentièrement occupépardes
jardins fleuris, detoute évidence bienentretenus, élaborés,remplis,àcette époque del'année,
de roses, demarguerites etde roses trémières.
Nous avons gravilesquelques marchesenbéton quiconduisaient àla porte d'entrée dechez
Nina.
Devant laporte, surunpaillasson, plusieurspairesdechaussures étaientalignées.
Matt
m'a adressé unregard oblique etespiègle.
C'est donc làque Maman apris letruc ! a-t-ildit.Jesavais dequoi ilparlait :lorsque nousétions
enfants, nousdevions toujours retirernoschaussures devantlaporte, règlequinous rendait à
la fois furieux ethonteux àl'époque ;c'était, entreautres, parfaitement humiliantdedemander
à nos amis deretirer leurschaussures quandnouslesinvitions cheznous.
Ilyavait d'autres
choses quinous donnaient unpeu l'allure d'étrangers auxyeux denos camarades d'écoleetde
nos voisins.
Quandj'avaisonzeansenviron, j'avaisunami quihabitait àun pâté demaisons de
chez moietqui aimait bienvenir m'appeler trèstôt,lesmatins duweek-end, pourallerjouer.
Un matin, pendant l'été,alorsquemon grand-père nousrendait visite,onavait sonné àla porte
à huit heures.
J'aisuimmédiatement quec'était Lonnie etj'ai dévalé lesescaliers delamaison
de mes parents pourouvrir laporte, avantque lebruit delasonnette dérangemongrand-
père, quipriait, murmurant desmots enhébreu, allantetvenant danslasalle deséjour
immaculée dema mère, enveloppé danssonvaste taies d'autrefois,
les tefillins en
cuir
attachés surson avant-bras etson front.
Iln'était pasdutout inhabituel pourmongrand-père
de pouvoir meneruneconversation rudimentaire pendantqu'ilfaisait saprière :vous pouviez
lui demander, parexemple, s'ilvoulait poursonpetit déjeuner CreamofWheat oujus de
prune, etilse tournait versvous etvous jetait unregard toutenmurmurant saprière unpeu
plus fort, d'une façonquisignifiait oui.
Je
mentionne çaparce que , au
moment oùj'avais
ouvert laporte àLonnie, mongrand-père s'étaitapproché delarampe del'escalier et,sans
abandonner sontexte enhébreu, avaitlevésonbras lacédecuir dans ungeste quiétait àla fois
incrédule etmenaçant, etilavait simultanément levélavoix demanière àsuggérer que.
»
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