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FANFARON, -ONNE, adjectif et substantif.

Publié le 11/02/2016

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FANFARONNADE, substantif féminin.  

A.—  Au singulier.  Disposition à faire le fanfaron. Et il se mit à raconter sur elle et ses amies plusieurs histoires grivoises, tandis que toute la troupe, par fanfaronnade s'engageait dans le chemin (HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Le Grand Meaulnes, 1913, page 216 ). Il a péché par faiblesse, par fanfaronnade, par orgueil, je ne sais (GEORGES DUHAMEL, Les Maîtres,  1937, page 138 ). 

B.—  Surtout au pluriel.  Actes, propos de fanfaron. (Quasi-)synonymes : vantardise, hâblerie. Le pauvre homme tremblait qu'on ne découvrît ses fanfaronnades : il avait la naïveté de croire qu'on ne le connaissait pas (PAUL REIDER, Mademoiselle Vallantin,  1862, page 96 ). Que de silence aujourd'hui, après les fanfaronnades des faux patriotes à qui nous sommes redevables de cette humiliation! (GEORGES CLEMENCEAU, Vers la réparation,  1899, page 430) : 

Ø ... les conseillers du prince se répandent en fanfaronnades, dressent un plan de conquête burlesque de la France tout entière, et leur maître leur emboîte le pas en véritable Picrochole.

EDMOND FARAL, La Vie quotidienne au temps de Saint Louis,  1942, page 216. 

·    Au figuré. dans le domaine artistique.  Cet ouvrage rappelle tout à fait, par la disposition des groupes, le choix des costumes et la fanfaronnade des expressions, la manière de l'école académique (ÉTIENNE-JEAN DELÉCLUZE, Journal,  1828, page 479 ). Sans être complice des fanfaronnades particulières à certains paysagistes naturalistes, il était autrefois bien plus brillant et bien plus naïf (CHARLES BAUDELAIRE, Salon de 1845,  1846, page 181 ). 

—  Locution, surtout au singulier. Fanfaronnade de + substantif.. Action, déclaration ostentatoire, outrancière, par laquelle quelqu'un affecte (des qualités ou des défauts qu'elle n'a pas). Cet anachronisme de pudeur et cette fanfaronnade d'incorruptibilité le changent en statue de sel (ALFRED DE MUSSET. dans Revue des Deux-Mondes,  1833, page 109 ). D'une timidité souffrante qu'il cachait sous une fanfaronnade de brutalité (ÉMILE ZOLA, L'Œuvre,  1886, page 10 ). Il y a là une fanfaronnade d'affranchissement qui nous semble enfantine (JULIEN BENDA, La France byzantine ou le Triomphe de la littérature pure,  1945, page 134 ). 

Remarque : La documentation et la plupart des dictionnaires généraux attestent fanfaronnerie, substantif féminin \" Caractère du fanfaron \" (Dictionnaire de l'Académie Française 1932). Je sors d'Œdipe... Il n'y a rien au monde de si ridicule que la fanfaronnerie de Philoctète (Henri Beyle, dit Stendhal, Journal, 1804, page 74). Mais tout en étant un bravache qui aurait été courageux, un fanfaron capable de soutenir sa fanfaronnerie, Beaufort se faisait remarquer par un jargon inouï (Jean de la Varende, Anne d'Autriche, 1938, page 117). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 6 

 

FANFARON, -ONNE, adjectif et substantif.  

I.—  Emploi adjectival.  Qui affecte la bravoure; qui cherche à s'imposer par le verbe ou l'attitude en exagérant son mérite et son courage. (Quasi-)synonymes : bravache, hâbleur, vaniteux. 

A.—  [En parlant d'une personne]  Des soldats fanfarons; les Gascons sont fanfarons. Il était hâbleur comme un vrai Normand, un peu couard et fanfaron (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Saint-Antoine, 1883, page 194 ). Agité, aventureux, fanfaron jusqu'à l'âge mûr, Thiers, dans sa vieillesse, apparaissait comme l'incarnation du bon sens (JACQUES BAINVILLE, Histoire de France, tome 2, 1924, page 222) : 

Ø 1. Cette élégante médiocrité est d'ailleurs délicieuse —  surtout avec tout ce qui s'y allie de générosité cachée et d'héroïsme inexprimé —  à côté de la vulgarité de Bloch, à la fois pleutre et fanfaron...

MARCEL PROUST, Le Temps retrouvé,  1922, page 741. 

B.—  [En parlant d'un attribut de la personne, d'un comportement, d'une réalisation]  Un air fanfaron; une allure, une brusquerie fanfaronne. [Une] « politique de simplification, de stabilité, de bon sens (...) » consisterait à répudier tous les programmes fastueux et fanfarons (Les Fondateurs de la Troisième République (PIERRE BARRAL)  1888, page 157 ). Mais il n'avait ni la galanterie facile ni l'audace fanfaronne des jours de belle assurance (LOUIS PERGAUD, De Goupil à Margot,  1910, page 48 ). Il parlait sans s'occuper de moi et sur un ton fanfaron (JACQUES DE LACRETELLE, Silbermann, 1922, page 12 ). 

II.—  Emploi comme substantif, rare au féminin. 

A.—  Personne qui affecte la bravoure, qui vante de façon outrancière ses qualités ou ses actions réelles ou imaginaires. (Quasi-)synonymes : hâbleur, vantard. Ce fanfaron, si plein de lui-même, fut tout à coup tiré de ses rêves d'ambition par l'arrivée de Grégoire (AUGUSTIN THIERRY, Récits des temps mérovingiens, tome 1, 1840, page 291 ). Au pistolet, à huit heures du matin, au bois de Vincennes, dit Beauchamp, décontenancé, ne sachant pas s'il avait affaire à un fanfaron outrecuidant ou à un être surnaturel (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Christo, tome 2, 1846, page 423) : 

Ø 2. Je rencontrai parmi les jeunes gens de mon âge une secte de fanfarons qui allaient tête levée, disant des riens, s'asseyant sans trembler près des femmes qui me semblaient les plus imposantes, débitant des impertinences, mâchant le bout de leur canne, minaudant, se prostituant à eux-mêmes les plus jolies personnes, mettant ou prétendant avoir mis leur tête sur tous les oreillers...

HONORÉ DE BALZAC, La Peau de chagrin,  1831, page 91. 

B.—  Locutions. 

1. Faire le fanfaron. Faire le brave (confer fanfaronner A). Je me suis moqué de moi-même, j'ai fait le fanfaron et aujourd'hui me voilà repoussé honteusement dans mes lignes (MAURICE DE GUÉRIN, Journal,  1833, page 174 ). C'est comme une bouteille qu'on vide un soir, pour faire le fanfaron : on paie deux heures d'exaltation d'une longue nuit de migraine et de vomissements (JEAN ANOUILH, La Répétition ou l'Amour puni,  1950, I, page 27 ). 

2. Vieilli. Un fanfaron de + substantif Personne qui affecte avec ostentation des qualités ou des défauts qu'elle n'a pas. Ce seroit ce jour-là, s'écrie-t-il [Guez de Balzac] , que le monde connoîtroit que je ne fais point le fanfaron de philosophie (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 2, 1842, page 66 ). Roland était un vrai fanfaron de vices (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 4, 1859, page 350 ). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 134. 

 

FANFARONNER, verbe.  

A.—  Emploi intransitif.  Se comporter en fanfaron, faire le fanfaron. Est-ce qu'on lui reprochait son élan patriotique?... N'avait-il pas, en fait, un peu fanfaronné! (RENÉ BENJAMIN, Gaspard,  1915, page 131 ). Bernard s'était coupé; il avait parlé trop vite, cédant au plaisir de fanfaronner un peu (ANDRÉ GIDE, Les Faux-monnayeurs,  1925, page 1036) : 

Ø Il [Angélo] s'aperçut que ces hommes valaient mieux que les paroles qu'ils prononçaient... Ces gens qui fanfaronnaient ne pensaient pas du tout à leur peau : ils étaient simplement intimidés par le public.

JEAN GIONO, Le Bonheur fou,  1957, page 194. 

B.—  Emploi transitif, vieilli.  Affecter de façon ostentatoire, outrancière (des qualités, des défauts que l'on n'a pas). C'est bien la peine d'avoir tant lu, et d'avoir fanfaronné ma science amoureuse —  toute théorique —  (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à Paris,  1901, page 251, 252 ). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 6 

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