FARDER1, verbe transitif.

FARDER1, verbe transitif.  

A.—  [Le complément d'objet direct s'applique à une personne]  Mettre du fard à. Farder un acteur. Thérèse (...) farda ses joues et ses lèvres, avec minutie (FRANÇOIS MAURIAC, Thérèse Desqueyroux,  1927, page 284 ). 

—  Emploi pronominal réfléchi indirect. Se farder le visage, les paupières. Elle se secoua sur la tête une houppe à poudre, s'enfarina le nez, prit un crayon de pastel et se farda de rouge (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard,  1879, page 260 ). 

·    emploi absolu. Avec cette façon universelle de se farder, toutes les femmes qui ne sont pas trop laides se ressemblent (JEAN ANOUILH, La Répétition ou l'Amour puni,  1950, III, page 80 ). 

—  Par analogie : 

Ø 1.... les petites débutantes viennent chanter chacune son couplet. La rampe n'est même pas allumée; mais le soleil, par une fenêtre haute, descend leur farder le visage.

HENRI DE MONTHERLANT, La Petite Infante de Castille,  1929, page 602. 

B.—  Au figuré.  [Le complément d'objet direct désigne une chose]  Déguiser sous une apparence trompeuse ce qui pourrait choquer ou nuire. Farder sa pensée, la vérité. Philippine (...) s'anima et farda sa tristesse d'une gaîté criarde (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie en fleur,  1922, page 521) : 

Ø 2. Pour se faire jeunes comme ceux qu'ils croyaient jeunes, ils mentaient, ils fardaient toutes leurs idées, ils niaient tous leurs sentiments...

AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Lélia,  1833, page 135. 

—  emploi absolu. Sire, je parle franc et je ne farde guère (VICTOR HUGO, La Légende des siècles, tome 1, 1859, page 188 ). 

—  Vieux, littéraire.  Parer de faux ornements. Farder un discours, son style. La sophistique littéraire est l'art de farder les pensées par des mots (JOSEPH JOUBERT, Pensées, tome 2, 1824, page 216 ). 

Remarque : 1. Larousse du xxe. siècle en six volumes-Grand Larousse encyclopédique en dix volumes et DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965 enregistrent fardage, substantif masculin, commerce.  Opération frauduleuse consistant à couvrir des marchandises avariées ou de second choix par des marchandises de bonne qualité. 2. On rencontre dans la documentation fardeur, euse, adjectif.  Qui farde (confer farder1  A). Filles de la terre ivre et du soleil fardeur (HENRI DE RÉGNIER, Poèmes anciens, 1890, page 34). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 90.