formes poétiques

Certaines compositions poétiques obéissent à des règles extrêmement strictes, elles suivent, dit-on, des for mes fixes. On relèvera ci-dessous trois formes fixes. La ballade : forme poétique héritée du Moyen Age et restaurée par les Romantiques au début du XIXe siècle. La ballade bénéficie ainsi de l'intérêt porté par le public aux légendes médiévales et de l'effet de mode attaché aux romans de Walter Scott. La forme est contraignante dans la mesure où le nombre de vers de chaque strophe doit correspondre au nombre de syllabes dans chaque vers. On ne sera pas surpris de noter la fréquence des huitains et des dizains, strophes de huit et dix vers qui appellent des octosyllabes et des décasyllabes. Le dernier vers doit, en outre, être le même pour chaque strophe. C'est le refrain : il rappelle l'origine musicale du poème. Le pantoum : Victor Hugo et Théophile Gautier sont les promoteurs de cette forme poétique étrange, importée de Malaisie. L'effet recherché est celui de l'exotisme. Le pantoum se compose de quatre quatrains. Il est remarquable pour sa composition originale. En effet, le second et le quatrième vers du premier quatrain deviennent le premier et le troisième vers du quatrain suivant, etc. Le pantoum se donne comme un tourbillon gracieux de vers qui paraissent absolument interchangeables. L'exemple le plus achevé de cette rareté formelle demeure "Harmonie du soir" de Charles Baudelaire. Le sonnet : c'est la forme fixe la plus utilisée par les poètes. Elle apparaît au XVIe siècle en France, comme un emprunt à la poésie italienne. Le sonnet, en effet, porte la signature de Pétrarque, au XVe siècle. Il se compose invariablement de deux quatrains suivis de deux tercets. Les deux quatrains sont construits sur deux rimes identiques. Enfin, le dernier vers, le quatorzième, qu'on nomme précisément "la pointe" ou "la chute" du sonnet, doit provoquer un effet de surprise. Le plus souvent, le passage des quatrains au tercet s'accompagne d'une antithèse, ou d'une opposition très nettement marquée quant au fond.