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Les formes poétiques dans Les Châtiments de Hugo

Publié le 16/03/2015

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Le poème strophique en revanche répète le plus souvent une idée par variation et accumulation ; on en a de nombreux exemples dès le poème d'ouverture du re­cueil (« Au moment de rentrer en France «) avec la série des « puisque « qui crée des parallélismes en se répercutant sur plusieurs strophes ; de même les six pre­mières strophes du poème « À des journalistes de robe courte « (IV, 6), commen­cent par « parce que « : dans les deux cas l'argumentation se fait rythmique, lita-

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« E X P 0 S É S F C H E S Les effets de contraste Les paragraphes, composés d'alexandrins, jouent essentiellement sur la lon­ gueur.

Dans « Force des choses » (Livre VII, 12), les deux premiers paragraphes, de longueur considérable (154 et 70 vers) s'opposent aux deux derniers (8 et 10 vers) ; le poète vise ici un contraste et dessine le mouvement d'une matière qui progressivement se spiritualise(« Tu nais plus frissonnant que l'aigle, esprit de l'homme » ).

Dans « Sonnez, sonnez toujours » (Livre VII, 1) le vers initial et le vers final encadrent le paragraphe central (24 vers), apparemment inentamable comme Jéricho, mais en fait subrepticement menacé par le rythme du clairon.

Le début et la fin Les paragraphes, dans un poème, peuvent se suivre sur le mode de l'enchaîne­ ment mais, le plus souvent, il convient d'analyser le mode de la rupture qui intro­ duit ainsi une variété par rapport au fil narratif.

La rupture utilise surtout une rhéto­ rique éloquente et expressive : exclamations, antithèses, parallélismes ( « On brûla/ Les Russes, Silistrie, et les Anglais, Kola», ibid.), ainsi que l'arsenal des images («C'est l'heure.

Et le Seigneur fit signe au choléra», ibid.).

~ Ill -LES RESSOURCES DU VERS Les mètres, les accents et les rythmes Dans les strophes, on rencontre donc l'utilisation de plusieurs mètres : alter­ nance d'alexandrins et d'octosyllabes (Livre VII, 2), jeu entre l'octosyllabe et le vers de quatre syllabes ( « Le chasseur noir», Livre VII, 3 ; «Chanson», Livre VII, 6).

Des effets d'élargissement sont recherchés lorsque les strophes se terminent par des mètres plus amples(« Chanson», Livre VII; 14); les strophes couées (se terminant par un vers plus court que ceux qui précèdent) sont majoritaires avec des effets à interpréter surtout lorsque l'on a affaire à des procédés d'enjambement (rapidité, contraction, chute ...

).

Les accents, les césures et les coupes déterminent le rythme du vers et ses effets suggestifs.

Dans les deux vers qui entament la pièce 14 du Livre 1 («C'est la nuit; la nuit noire, assoupie et profonde./L'ombre immense élargit ses ailes sur le monde » ), on voit comment le premier vers, immobilisé par le jeu des coupes et la régularité de l'accentuation, semble creuser l'alexandrin, donnant de la nuit l'image personnifiée d'un enfoncement, tandis que le vers suivant se déploie presque sans pause avec des accents qui glissent sans s'imposer, suggérant l'idée d'une dilatation cosmique et menaçante.

Les jeux de sonorités Comme les jeux de sonorité à l'intérieur du vers (allitérations ou assonances) les rimes sont à interpréter en fonction du sens, et en fonction de certaines oppositions (entourage, volume ...

).

Dans« Carte d'Europe» (Livre 1, 12), on ren­ contre« vampire»!« empire», rime riche, dont l'opposition significative se réper­ cute sur l'ensemble des Châtiments.

Conclusion.

L'originalité des Châtiments réside dans l'emploi conjugué des poèmes strophiques et des poèmes narratifs, qui confèrent au recueil sa force de conviction et sa dynamique.. »

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