Devoir de Philosophie

IDÉALISME

Publié le 02/04/2015

Extrait du document

IDÉALISME_________________________________

Si le terme qualifie globalement toute philosophie qui fonde l'Être

dans l'idée, trois formes principales d'idéalisme sont possibles:

1 — L'idéalisme objectif antique. Pour Platon l'idée, forme des choses par quoi on les conçoit, est aussi le modèle par lequel elles sont telles qu'elles sont ; elle existe en soi dans un monde séparé du monde sensible.

2 — L'idéalisme subjectif moderne. Si la certitude première est celle qui manifeste la présence à soi d'une conscience, puis-je affirmer qu'il y a un monde extérieur à ma conscience ? Si la connaissance de quelque chose est constituée par une idée, partie de mon esprit, cette idée préexiste-t-elle de quelque façon (idée innée à l'homme, ou vérité éternelle dans l'entendement de Dieu) à ma perception des choses ? Une réponse négative à la première question (Berkeley) constitue un idéalisme par opposition au réalisme, une réponse positive à la seconde (Descartes, Leibniz) constitue un idéalisme par opposition à l'empirisme. Cette dualité d'opposition par où se définit l'idéalisme rend la détermination des positions de chaque auteur très complexe : Kant par exemple affirmera la réalité des choses et leur rôle comme données sensibles dans l'activité cognitive, (réalisme empirique) mais soutiendra la nécessité de la détermination formelle des phénomènes par les formes conceptuelles et sensibles propres au sujet connaissant (idéalisme transcendantal ou critique).

3 — L'idéalisme objectif moderne ou idéalisme absolu. En affirmant que tout ce qui est résulte de l'auto-développement de l'Idée qui, au bout du processus, se connaît soi-même comme Esprit absolu, Hegel donne une fprme moderne à l'idéalisme objectif qui identifie l'Etre à l'Idée.

La discussion de l'idéalisme peut se faire à partir du problème des universaux (Voir nominalisme) — elle atteint alors le platonisme comme l'opposition de l'idéalisme subjectif à l'empirisme — mais aussi

à partir de la place du sujet dans la connaissance. Le renversement opéré par Marx de l'idéalisme hégélien en une forme particulière du matérialisme conduit à voir une opposition fondamentale entre l'idéalisme (en un sens, il est vrai, étendu) et le matérialisme, non que la négation classique de l'idéalisme (empirisme) conduise au matéria­lisme (Locke et Condillac sont des spiritualistes) ou que Marx soit un empiriste, mais parce que la question fondamentale est désormais la suivante : devons-nous accepter que l'idée (ou l'esprit ou la vie) constitue une forme spécifique et irréductible de réalité, et admettre les conséquences de cette autonomie, notamment dans le domaine de la religion et de la morale ?

Liens utiles