Devoir de Philosophie

La Seconde Guerre mondiale.

Publié le 06/01/2014

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La Seconde Guerre mondiale. Il n'est pas question ici d'entrer plus avant dans le détail d'un tel épisode de l'histoire du xxe siècle. Comment traiterait-on en quelques pages d'un sujet qui continue à susciter chaque année tant de livres, de films, de passions, de débats ? Précisément. Notre ouvrage entend depuis le début traiter non seulement de l'histoire de notre pays, mais aussi de la façon dont elle existe dans nos mémoires. La période 1939-1945, parce qu'elle reste l'objet d'une véritable fièvre obsessionnelle, parce qu'elle représente toujours « un passé qui ne passe pas », selon le titre d'un excellent ouvrage publié au début des années 19901, nous donne l'occasion d'un exercice assez paradoxal dans un livre traitant d'histoire : mettre en garde contre les excès de son usage. Une mémoire qui évolue Le sujet est sensible, essayons d'être clair et précis dans nos propos. D'innombrables historiens et bien des citoyens ont travaillé, travailleront encore pour nous aider à comprendre cette période, c'est tant mieux. Grâce à eux, des évolutions importantes ont eu lieu. Songeons par exemple à la lente prise en compte de la centralité, dans le projet nazi, de l'extermination des Juifs. Non que la persécution raciale ait jamais été occultée, mais elle était pour ainsi dire noyée dans l'océan du malheur produit par la guerre. Il a fallu le travail opiniâtre de quelques-uns - depuis l'historien américain Raul Hilberg dans les années 1950 jusqu'au cinéaste Claude Lanzmann et son documentaire Shoah, sorti en 1985 - pour qu'on comprenne que ce génocide, par sa nature - la volonté méthodique d'éliminer une communauté humaine entière de la surface de la terre -, devait avoir une place particulière dans l'histoire de la barbarie. Ce travail continue et s'étend. Ainsi, peu à peu, en apprend-on plus sur un génocide assez comparable à celui des Juifs, celui des Tziganes. Selon le musée mémorial de l'Holocauste de Washington, entre un quart et une moitié du million de Tziganes vivant en Europe avant la guerre auraient été assassinés. De la même manière, on sait gré aux historiens d'avoir fait évoluer la perception que nous pouvions avoir de l'attitude de la France pendant cette période. Pendant longtemps, nous expliquent les spécialistes, l'opinion s'était contentée de la mythologie mise en place à la Libération par le général de Gaulle, avec l'accord des partis au pouvoir : la nation, dès le départ, était unanime pour résister contre les occupants. Et la « poignée de misérables » qui avaient choisi de collaborer avec eux ne représentaient rien d'autre qu'eux-mêmes. Le pieux mensonge correspondait sans doute aux nécessités de l'heure : il fallait reconstruire le pays, assurer une légitimité sans faille à la République, et refermer au plus vite des blessures qui auraient pu dégénérer en guerre civile. À la fin des années 1960, un célèbre documentaire, Le Chagrin et la Pitié, puis des travaux historiques précis et implacables - en particulier ceux de l'historien américain Robert Paxton - montrent que la sympathie pour Pétain était plus répandue qu'on avait voulu le croire et la collaboration de son gouvernement beaucoup plus active. Ce « retour du refoulé », comme on dit en psychanalyse, tord le bâton dans l'autre sens : les Français auraient donc tous été collabos ? Les années 1990 insistent sur un point particulier de l'histoire de la période, l'aide apportée par Vichy à la politique génocidaire. On juge les derniers complices de crimes contre l'humanité (procès Papon). Le président Chirac reconnaît en 1995 la responsabilité de la France dans la déportation des Juifs. Et en même temps, films, livres et expositions soulignent le rôle important de ceux qui ont refusé cet engrenage et ont sauvé des vies menacées, les Justes. La mémoire évoluera encore. Apocalypse2, un extraordinaire documentaire à base d'archives, diffusé à la télévision française à l'automne 2009 avec un grand succès, a sans doute aidé à ouvrir les esprits dans un autre sens : la remise en place du conflit dans son contexte mondial. On l'a dit, le général de Gaulle en 1945 réussit à faire entrer la France dans le club fermé des vainqueurs. Compte tenu du poids réel du pays, cela tenait du miracle. Il ne s'agit pas de minimiser le rôle joué par les combattants des armées françaises qui prirent part à la victoire mais de ramener les choses à leur juste proportion. À cause de la défaite de 1940, en réalité, la France n'a joué dans la Seconde Guerre mondiale qu'un rôle marginal. Le combat contre le nazisme a été gagné d'abord grâce à l'incroyable ténacité de la Grande-Bretagne, seule à résister pendant près d'un an, avant d'être rejointe par l'URSS, poussée dans la guerre par l'agression allemande de juin 1941, puis par les États-Unis d'Amérique, attaqués en décembre 1941 par le Japon. Le volet extrême-oriental du conflit est d'ailleurs souvent oublié de notre côté du monde : qui est conscient ici du tribut de huit millions de morts payé par la Chine ? Souvent le degré des souffrances vécues par l'Est de l'Europe est aussi mal évalué. L'occupation fut rude en France mais elle fut d'une brutalité sans comparaison avec celle, inouïe, que connut la Pologne : 6 millions de Polonais furent assassinés pendant la guerre, parmi lesquels 3 millions de Polonais juifs, et autant de non-Juifs. Dans la délirante hiérarchie des races qui leur servait de programme politique, les nazis plaçaient tout en bas les Tziganes et les Juifs, et guère au-dessus les Slaves dont ils entendaient faire les esclaves du Grand Reich. La façon dont furent traités les prisonniers soviétiques est sans commune mesure avec la situation que connurent Français ou Anglais dans les stalags : prenant prétexte que l'URSS n'avait pas signé les conventions de Genève, les nazis se livrèrent sur les soldats russes tombés entre leurs mains à des crimes de masse, les laissant délibérément mourir par milliers entre des barbelés, sans nourriture ou sans abri, ou les envoyant dans des camps de travail créés pour les anéantir par épuisement. Ajoutons qu'il arriva à ceux qui survécurent d'être envoyés à leur retour au pays dans d'autres camps, ceux du goulag. Car il faut apprendre enfin à penser peu à peu les contradictions d'une guerre qui n'en manque pas. La lutte contre le nazisme représente clairement la lutte contre le Mal. Cela ne doit pas nous empêcher de nous souvenir que le combat contre ce totalitarisme fut gagné largement grâce à l'héroïsme inouï d'un autre totalitarisme. S'agit-il de mettre sur le même plan Hitler et Staline ? N'entrons pas dans ce débat qui a déjà fait couler des flots d'encre et, de fait, nous entraînerait trop loin de l'histoire de France. N'oublions jamais pour autant que la libération de notre Europe de l'Ouest fut payée, en Europe de l'Est, par l'instauration de décennies de dictature. La France et l'Angleterre, en 1939, sont entrées en guerre pour défendre la liberté de la Pologne. Churchill croyait ne pas l'avoir oubliée en 1945, qui avait obtenu de Staline, à la conférence de Yalta, d'organiser des élections libres dans ce pays au plus vite. Les premières ont eu lieu en 1989. Le camp des démocraties est-il lui même sans ombre ? Les Alliés ont lutté sans relâche contre un régime qui avait fondé sa doctrine sur l'inégalité entre les hommes. Ils ont témoigné eux-mêmes d'une conception de l'égalité qui fut parfois à géométrie variable. Il a fallu les innombrables documentaires diffusés à l'occasion de l'élection du président Obama en 2008 pour qu'on se souvienne que, jusque dans les années 1960 - et donc a fortiori pendant la guerre -, les États-Unis étaient un pays ségrégationniste. L'armée qui luttait pour la liberté des hommes dans le monde était une armée dans laquelle un soldat noir n'avait pas les mêmes droits qu'un soldat blanc - l'égalité raciale n'y sera promue, en théorie du moins, qu'à partir de 1948. Cela ne doit pas conduire à en tirer des parallèles absurdes. Organiser la séparation entre les Blancs et les autres n'est pas du même ordre que planifier l'extermination d'un peuple. Cela mérite toutefois que l'on se pose des questions sur les angles morts dont chaque pays s'accommode pour refuser de voir ce qui le dérange. La France connaît les siens. Le film Indigènes (2006) a rappelé le rôle trop oublié des soldats coloniaux dans la libération de la France, et l'ingratitude dont a fait preuve la métropole à leur endroit une fois la victoire acquise. Divers épisodes de cette aventure ressortent peu à peu. Ainsi, en avril 2009, la BBC exhumait- elle des documents évoquant des pressions de l'État-Major américain en août 1944 sur les responsables militaires français pour qu'ils « blanchissent » la division envoyée pour libérer Paris. Les généraux américains blancs ne pouvaient pas supporter l'idée que la libération d'une capitale soit le fait de soldats noirs. Les Français obtempérèrent. Le 8 mai, enfin, est pour tous les Français la date de la victoire finale sur l'Allemagne nazie. Pour les Algériens, elle a une autre signification : elle commémore les milliers de morts laissés par la répression sanglante et hors de proportion des premières manifestations nationalistes, organisées à Sétif, dans le Constantinois, qui elles-mêmes avaient dégénéré et abouti au meurtre de quelques dizaines d'Européens. Combien de Français connaissent cet épisode ? L'enchaînement est pourtant parlant. Le jour même de la fin d'une guerre se préparait déjà la suivante. Les dangers d'une obsession La Seconde Guerre mondiale fascine, cela se comprend. Avec ses 50 à 60 millions de victimes, elle a atteint un degré sans précédent dans l'horreur et ce bilan n'en finit pas de nous interroger sur ce dont l'homme est capable. Elle est aussi la première guerre idéologique et, on ne peut l'oublier, une « guerre juste ». La Première Guerre mondiale laisse l'idée d'une guerre absurde qui envoya des millions d'hommes se faire tuer pour rien. Aucun de ceux qui ont combattu le nazisme ne sont morts pour rien, ils ont donné leur vie pour la liberté du monde, cela change tout. En 1914, chaque camp prétendait faire « la guerre du droit ». En 1945, c'est une évidence pour tous les démocrates, le droit est d'un côté, de l'autre, il y a le Mal. Cela signifie aussi que les victimes de cette guerre méritent à jamais notre respect, et ceux qui furent leurs bourreaux notre opprobre. Une fois cela posé, ne peut-on aller un peu plus loin ? La Seconde Guerre mondiale mérite de prendre de la place dans notre mémoire. Mérite-t-elle de prendre toute la place ? Rien ne semble arrêter le déluge mémoriel. Tous les ans, encore plus de romans, d'essais, de films, de débats qui traitent, retraitent, surtraitent d'une période avec une obsession qui, avouons-le, finirait presque par faire peur. Acceptons d'oublier au passage certains aspects de cette névrose qui peuvent exaspérer. Nous pensons à la pose de tant d'éditorialistes ou de responsables politiques qui brandissent à tout bout de champ le « devoir de mémoire », en se parant spontanément du noble esprit de la Résistance et n'hésitent jamais, par la vigueur de leurs propos, à faire preuve d'un héroïsme d'autant plus magnifique qu'il survient plus d'un demi-siècle après la fin de tout danger. Le devoir de mémoire est nécessaire, il devrait toujours être accompagné, quand on parle de cette période, du devoir de pudeur. Qui, s'il ne les a vécues lui-même, peut se prévaloir des luttes d'avant-hier ? Rien n'y prédisposait. Le propre de la Résistance est qu'elle fut le fait d'individus issus de tous les courants philosophiques, politiques, religieux du pays. Il y en eut de gauche, de droite, de riches, de pauvres, des héros faisant preuve d'un courage d'autant plus noble qu'il était rare. De leur côté, la majorité des responsables des courants philosophiques, politiques et religieux qui étaient les leurs avaient choisi le mauvais côté, ou au moins l'attentisme prudent. Insistons enfin sur le vrai risque qu'il y a à croire que l'histoire s'est arrêtée en 1945 : en venir à être incapable de comprendre les dangers du présent ou de l'avenir. Se tromper de guerre est une figure classique dans l'histoire. En 1789, la plupart des aristocrates ne comprennent rien à la Révolution qui se joue car ils ne voient à l'oeuvre qu'une de ces jacqueries qui sera si facile à mater. Dans les premières batailles de 1914, les soldats se firent tirer comme des lapins parce qu'on les avait habillés avec les beaux pantalons rouge garance qui avaient fait si bel effet dans les manoeuvres d'après la guerre de 1870. Et 1940, comme on l'a beaucoup dit, a été perdu parce que les généraux français, avec leur stratégie défensive idiote, rejouaient 1914-1918. On oublie souvent la façon dont cette même myopie nous a rendus si lents à comprendre la Seconde Guerre mondiale elle-même. Pour nous, aujourd'hui, à cause de la spécificité de la barbarie mise en oeuvre, elle représente un conflit unique. La génération qui l'a faite ne voulait y voir, le plus souvent, que la répétition de la guerre d'avant, c'est-à-dire l'éternelle guerre contre l'Allemagne : le général de Gaulle lui-même parlait de « guerre de trente ans », pour indiquer un continuum entre le premier conflit et le second. A-t-il lieu d'être ? Guillaume II n'est pas Hitler et c'est refuser de comprendre Hitler que de le croire. On le pensait pourtant. Toute la philosophie de l'époque était celle-là. C'est à cause d'elle que les grands procès de l'après-guerre, celui de Pétain, celui de Laval, passèrent à côté d'une problématique qui nous préoccupe si justement : la complicité dans le génocide des Juifs. Pour les juges de la Libération, la seule question qui compte est la vieille question de toutes les guerres : les accusés ont-ils oui ou non trahi la France au profit de l'ennemi ? Pour nous, elle est moins importante que de savoir s'ils ont ou non commis, ou aidé à commettre, des crimes contre l'humanité. Qu'ils l'aient fait au service d'un autre pays ou au service d'eux-mêmes ne modifie pas notre jugement sur l'acte : la persécution raciale est un mal en soi. Formuler les choses ainsi représente clairement un progrès. On le doit à notre capacité à penser cet événement dans sa singularité. Pourquoi ne pas chercher à appliquer cette leçon au monde actuel ? Se souvenir est très bien. Regarder le présent avec les lunettes d'hier, vivre aveuglé par le souvenir ne peuvent conduire qu'à des méprises dangereuses. Hitler, à un moment de l'histoire des hommes, a été l'incarnation du mal et de la barbarie. Ni le mal ni la barbarie n'ont disparu. Croit-on vraiment qu'ils réapparaîtront sous les mêmes traits, avec la même moustache, la même nationalité, pour s'attaquer aux mêmes victimes ? Croit-on vraiment que l'histoire soit si bête ? 1 Vichy, un passé qui ne passe pas, Éric Conan et Henry Rousso, Fayard, 1994. 2 DVD d'Isabelle Clarke et Daniel Costelle, éditions Acropole.

« mesure aveclasituation queconnurent FrançaisouAnglais dansles stalags  : prenant prétexte quel’URSS n’avait passigné lesconventions deGenève, lesnazis selivrèrent surlessoldats russestombés entreleursmains à des crimes demasse, leslaissant délibérément mourirparmilliers entredesbarbelés, sansnourriture ousans abri, ou les envoyant dansdescamps detravail crééspourlesanéantir parépuisement. Ajoutons qu’ilarriva àceux quisurvécurent d’êtreenvoyés àleur retour aupays dans d’autres camps,ceuxdu goulag.

Carilfaut apprendre enfinàpenser peuàpeu lescontradictions d’uneguerre quin’en manque pas.La lutte contre lenazisme représente clairementlalutte contre leMal.

Celanedoit pasnous empêcher denous souvenir quelecombat contrecetotalitarisme futgagné largement grâceàl’héroïsme inouïd’unautre totalitarisme.

S’agit-ildemettre surlemême planHitler etStaline ? N’entrons pasdans cedébat quiadéjà fait couler desflots d’encre et,defait, nous entraînerait troploindel’histoire deFrance.

N’oublions jamaispour autant quelalibération denotre Europe del’Ouest futpayée, enEurope del’Est, parl’instauration dedécennies de dictature.

LaFrance etl’Angleterre, en1939, sontentrées enguerre pourdéfendre laliberté delaPologne. Churchill croyaitnepas l’avoir oubliée en1945, quiavait obtenu deStaline, àla conférence deYalta, d’organiser des élections libresdanscepays auplus vite.

Lespremières onteulieu en1989. Le camp desdémocraties est-illuimême sansombre ? LesAlliés ontlutté sansrelâche contreunrégime quiavait fondé sadoctrine surl’inégalité entreleshommes.

Ilsont témoigné eux-mêmes d’uneconception del’égalité qui fut parfois àgéométrie variable.Ilafallu lesinnombrables documentaires diffusésàl’occasion del’élection du président Obamaen2008 pourqu’on sesouvienne que,jusque danslesannées 1960–et donc a fortiori pendant laguerre –,les États-Unis étaientunpays ségrégationniste.

L’arméequiluttait pourlaliberté deshommes dans lemonde étaitunearmée danslaquelle unsoldat noirn’avait paslesmêmes droitsqu’unsoldat blanc– l’égalité racialen’ysera promue, enthéorie dumoins, qu’àpartir de1948.

Celanedoit pasconduire àen tirer des parallèles absurdes.

Organiser laséparation entrelesBlancs etles autres n’estpasdumême ordrequeplanifier l’extermination d’unpeuple.

Celamérite toutefois quel’onsepose desquestions surlesangles mortsdontchaque pays s’accommode pourrefuser devoir cequi ledérange. La France connaît lessiens.

Lefilm Indigènes (2006) arappelé lerôle trop oublié dessoldats coloniaux dansla libération delaFrance, etl’ingratitude dontafait preuve lamétropole àleur endroit unefoislavictoire acquise. Divers épisodes decette aventure ressortent peuàpeu.

Ainsi, enavril 2009, laBBC exhumait- elledesdocuments évoquant despressions del’État-Major américainenaoût 1944 surlesresponsables militairesfrançaispourqu’ils « blanchissent » ladivision envoyée pourlibérer Paris.Lesgénéraux américains blancsnepouvaient passupporter l’idée quelalibération d’unecapitale soitlefait desoldats noirs.LesFrançais obtempérèrent. Le 8 mai, enfin,estpour touslesFrançais ladate delavictoire finalesurl’Allemagne nazie.PourlesAlgériens, elle a une autre signification : ellecommémore lesmilliers demorts laissés parlarépression sanglanteethors de proportion despremières manifestations nationalistes,organiséesàSétif, dansleConstantinois, quielles-mêmes avaient dégénéré etabouti aumeurtre dequelques dizainesd’Européens.

CombiendeFrançais connaissent cet épisode ? L’enchaînement estpourtant parlant.Lejour même delafin d’une guerre sepréparait déjàlasuivante.

Les dangers d’uneobsession La Seconde Guerremondiale fascine,celasecomprend.

Avecses50à60 millions devictimes, elleaatteint un degré sansprécédent dansl’horreur etce bilan n’enfinitpasdenous interroger surcedont l’homme estcapable. Elle estaussi lapremière guerreidéologique et,onnepeut l’oublier, une« guerre juste ».LaPremière Guerre mondiale laissel’idée d’une guerre absurde quienvoya desmillions d’hommes sefaire tuerpour rien.Aucun de ceux quiont combattu lenazisme nesont morts pourrien,ilsont donné leurviepour laliberté dumonde, cela change tout.En1914, chaque campprétendait faire« laguerre dudroit ».

En1945, c’estuneévidence pourtous les démocrates, ledroit estd’un côté, del’autre, ilya le Mal.

Celasignifie aussiquelesvictimes decette guerre méritent àjamais notrerespect, etceux quifurent leursbourreaux notreopprobre. Une foiscela posé, nepeut-on allerunpeu plus loin ? LaSeconde Guerremondiale méritedeprendre delaplace dans notre mémoire.

Mérite-t-elle deprendre toute la place ? Riennesemble arrêterledéluge mémoriel.

Tous les ans, encore plusderomans, d’essais, defilms, dedébats quitraitent, retraitent, surtraitent d’unepériode avec une obsession qui,avouons-le, finiraitpresque parfaire peur. Acceptons d’oublieraupassage certainsaspectsdecette névrose quipeuvent exaspérer.

Nouspensons àla pose de tant d’éditorialistes ouderesponsables politiquesquibrandissent àtout bout dechamp le« devoir de. »

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