OPERA SERIA.

Mots italiens qui signifient «opéra sérieux». L'opera seria, né à Naples au début du dix-huitième siècle, est issu de l'opéra vénitien auquel il succéda. Ce genre, qui domina longtemps le théâtre lyrique, privilégiait la musique, en particulier le chant (les arias), aux dépens du texte : les livrets, le plus souvent tirés de la mythologie gréco-latine ou de l'histoire antique, étaient entièrement soumis aux impératifs de la division en «numéros». Le plus célèbre librettiste d'opera seria fut l'écrivain Métastase, qui en fixa les règles : pas de personnages ni de scènes comiques, peu de choeurs et d'ensembles, une fin «morale» (souvent fondée sur le principe du deus ex machina), exaltant la justice divine et royale. Conçu pour un public aristocratique et versatile, surtout avide d'acrobaties vocales, l'opera seria correspond à la vogue des castrats et du bel canto : aussi sombra-t-il rapidement dans les conventions et les artifices. Il donna naissance à son contraire, l'opera buffa. Cependant, certains compositeurs (Gluck, Mozart, Rossini) réformèrent l'opera seria en introduisant des duos, des ensembles, en supprimant les développements inutiles à l'action. Ce genre subsista jusque dans la première moitié du dix-neuvième siècle : c'est l'opera seria romantique. Ex : Lucie de Lammermoor de Donizetti.