SUBLIME

Notion clef de l'esthétique du drame romantique codifiée par la Préface de Cromwell de Victor Hugo, ce concept esthétique ne peut se définir sans sa référence au grotesque. L'esthétique clas-sique se sert de cette notion pour qualifier tout ce qui dépas-se la mesure dans l'attitude ou les sentiments humains. Ainsi chez Corneille, Rodrigue atteint le « sublime » par un dépasse-ment de lui-même, mais Médée l'incarne aussi dans l'énormité de son crime. Chez Hugo et pour le drame romantique, le sublime ne se comprend et ne s'exprime que par sa combinai-son avec le grotesque. Il en résulte une nouvelle conception du Beau, issue d'une harmonie des contraires. Hugo fonde cette esthétique sur la vocation qu'a le drame d'être « la poésie de notre temps ». On y trouvera donc la combinaison du sublime et du grotesque qui se croisent comme dans le drame.