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Vocabulaire: CHARITÉ, substantif féminin.

Publié le 10/11/2015

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Vocabulaire: CHARITÉ, substantif féminin. I.— Au singulier. Principe de lien spirituel, moral qui pousse à aimer de manière désintéressée. Que charité soit synonyme d'amour, tu l'avais oublié, si tu l'avais jamais su (FRANÇOIS MAURIAC, Le Noeud de vipères, 1932, page 111 ). A.— THÉOLOGIE CHRÉTIENNE. 1. Vertu spirituelle qui est l'amour parfait venant de Dieu et dont Dieu est l'objet, lien d'unité intime entre Dieu et les hommes, créatures de Dieu : Ø 1. Que dirons-nous maintenant de cette charité fille, de J. C., qui signifie au sens propre, grace et joie? La religion voulant reformer le coeur humain, et tourner au profit des vertus nos affections et nos tendresses, a inventé une nouvelle passion : elle ne s'est servie pour l'exprimer, ni du mot d'amour qui n'est pas assez sévère, ni du mot d'amitié, qui se perd au tombeau, ni du mot de pitié, trop personnel et trop voisin de l'orgueil; mais elle a trouvé l'expression de caritas, charité, qui renferme les trois premières, et qui tient en même temps à quelque chose de céleste. Par-là, elle a dirigé nos penchans vers le ciel, en les épurant et les reportant au Créateur; par-là, elle nous enseigne cette vérité merveilleuse, que les hommes doivent, pour ainsi dire, s'aimer à travers Dieu qui spiritualise leur amour et n'en laisse que l'immortelle essence, en lui servant de passage. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 1, 1803, page 90. Ø 2. Ce saint homme ne faisait rien d'extraordinaire, mais il était tout pénétré de charité. (...) En lui se réalisait vraiment ce qu'a dit saint Paul : « Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité, je suis un airain qui sonne ou une cymbale qui retentit. Quand j'aurais le don de prophétie, que je connaîtrais tous les mystères et posséderais toute science, quand j'aurais même toute la foi, jusqu'à transporter des montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien. Quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n'ai pas la charité, tout cela ne me sert de rien. La charité est patiente, elle est bonne. La charité n'est point envieuse, la charité n'est point inconsidérée, elle ne s'enfle point d'orgueil, elle ne fait rien d'inconvenant, elle ne cherche point son intérêt, elle ne s'irrite point, elle ne tient pas compte du mal, elle ne prend pas plaisir à l'injustice, mais elle se réjouit de la vérité. Elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout. La charité ne passera jamais... (...) [I. COR., XIII, 1-8] . ANDRÉ BILLY, Introïbo, 1939, page 213, 214. Ø 3. La Mère Angélique Arnauld (...) disait qu'en enfer, les âmes (...) souffrent grandement de la solitude, parce que là où il n'y a pas de charité, il n'y a pas d'union entre les âmes, et il n'y a pas d'amour en enfer. JULIEN GREEN, Journal, Le Bel aujourd'hui, 1955-58, page 182. a) Amour de Dieu pour l'homme. Dieu est charité, et puisqu'il aime ses créatures, pourquoi ne les aimerions-nous pas comme lui? (PAUL CLAUDEL, Feuilles de saints, 1925, page 645) : Ø 4.... nous ne sentons la distance que vers le bas. Il est beaucoup plus facile de se mettre par l'imagination à la place de Dieu créateur qu'à la place du Christ crucifié. Les dimensions de la charité du Christ, c'est la distance entre Dieu et la créature. La fonction de médiation, par elle-même, implique l'écartèlement... C'est pourquoi on ne peut concevoir la descente de Dieu vers l'homme ou l'ascension de l'homme vers Dieu sans écartèlement. SIMONE WEIL, La Pesanteur et la grâce, 1943, page 94. b) Amour désintéressé des hommes pour Dieu considéré comme le Bien suprême, la perfection : Ø 5.... l'âme désire recouvrer sa ressemblance plénière à Dieu et à elle-même en éliminant la dissemblance qui la sépare à la fois de l'un et de l'autre. Elle ne le peut que par la charité et par la grâce. Or, recouvrer la charité, ce n'est pas seulement redevenir semblable à Dieu, donc à soi-même, c'est encore, puisque l'âme se connaît et se voit intimement elle-même, voir Dieu dans l'image enfin restaurée par la grâce et où il se mire désormais avec complaisance. ÉTIENNE GILSON, L'Esprit de la philosophie médiévale, tome 2, 1932, page 92. · Acte de charité. Prière exprimant cette attitude de l'âme envers Dieu (confer acte, exemple 18). 2. Amour surnaturel du prochain, des hommes entre eux, considérés comme fils d'un même Père : Ø 6. La loi de justice enseigne que tous sont égaux devant leur père qui est Dieu, et devant leur seul maître qui est le Christ. La loi de charité leur apprend à s'aimer et à s'entr'aider comme les fils d'un même père et les disciples d'un même maître. FÉLICITÉ-ROBERT DE LAMENNAIS, Les Paroles d'un croyant, 1834, page 258. Ø 7.... vous pratiquerez la charité dans ce qu'elle a de plus élevé, vous expierez pour les autres, vous prierez pour ceux qui ne prient point, vous aiderez, dans la mesure de vos forces, à compenser la haine que le monde porte au Sauveur. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 207. — En particulier. Amour des malheureux : Ø 8. HAUVIETTE [à Jeannette] . — (...) On s'imagine ici, dans la paroisse, que tu es heureuse de ta vie parce que tu fais la charité, parce que tu soignes les malades et que tu consoles ceux qui sont affligés; et que tu es toujours là avec ceux qui ont de la peine. Mais moi, moi Hauviette, je sais que tu es malheureuse. CHARLES PÉGUY, Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc, 1910, page 16. Ø 9. — (...) Je ne reconnais qu'une charité chrétienne, mon jeune camarade, et c'est celle qui procède directement de Jésus, (évangiles, passim,) ou plutôt ubique : c'est la constante communion, et spirituelle, et temporelle, avec le pauvre, avec le faible, avec l'opprimé. CHARLES PÉGUY, L'Argent, 1913, page 1201. B.— PHILOSOPHIE et MORALE. 1. En général. Amour mutuel des hommes, considérés comme des semblables; humanité, philanthropie : Ø 10. La réunion de tant de peuples en un seul avait commencé à donner le soupçon de l'unité de nature, de l'unité d'espèce, le soupçon de la solidarité du genre humain. On sait de quels applaudissements le vers de Térence où la solidarité humaine est entrevue fut couvert à Rome sur le théâtre. Cicéron parle d'un lien de charité qui doit unir tous les hommes et Sénèque dit sur la fraternité humaine une foule de bonnes choses... PIERRE LEROUX, De l'Humanité, de son principe et de son avenir, tome 2, 1840, page 734. Ø 11. Il est d'usage de distinguer avec soin la justice de la charité, c'est-à-dire le simple respect des droits d'autrui de tout acte qui dépasse cette vertu purement négative. On voit dans ces deux sortes de pratiques comme deux couches indépendantes de la morale : la justice, à elle seule, en formerait les assises fondamentales; la charité en serait le couronnement. (...) cette conception est peu d'accord avec les faits. En réalité, pour que les hommes se reconnaissent et se garantissent mutuellement des droits, il faut d'abord qu'ils s'aiment, que, pour une raison quelconque, ils tiennent les uns aux autres et à une même société dont ils fassent partie. La justice est pleine de charité. ÉMILE DURKHEIM, De la division du travail social, 1893, page 90. Ø 12. La charité chrétienne, que toujours accompagne un sentiment d'abnégation, ne s'oppose point tant à l'idée de justice qu'elle ne la pénètre et féconde. La charité, tout en soulageant temporairement la misère, ne s'attaque point à sa racine et l'on peut même dire que, par là même, elle l'entretient. (...) c'est contre quoi proteste à bon droit l'idée juive et marxiste de la justice. Mais celle-ci nous abuse en exaltant cette illusion qu'un état social meilleur puisse jamais venir à bout de la misère. Et même elle favorise, cette idée, chez ceux qu'elle abuse, une certaine misère de coeur, d'asséchement. De sorte que je doute quelle serait la plus préjudiciable à soi-même et aux autres, à l'humanité : une charité qui prendrait son parti de l'injustice, une justice qui se sentirait quitte d'aimer; une équitabilité sans amour? ANDRÉ GIDE, Feuillets d'automne, 1937, page 1291. — En particulier. Amour des pauvres, des défavorisés : Ø 13. Quant à la charité, nous n'avons même plus osé la prêcher. En effet, autrefois, le sacrifice qui fonde les êtres prenait le nom de charité quand il honorait Dieu à travers son image humaine. À travers l'individu nous donnions à Dieu, ou à l'homme. Mais, oubliant Dieu ou l'homme, nous ne donnions plus qu'à l'individu. Dès lors, la charité prenait souvent figure de démarche inacceptable. C'est la société, et non l'humeur individuelle, qui se doit d'assurer l'équité dans le partage des provisions. La dignité de l'individu exige qu'il ne soit point réduit en vassalité par les largesses d'un autre. ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Pilote de guerre, 1942, page 379. — Par allégorie, BEAUX-ARTS : Ø 14. À la galerie Correr, vaste collection, (...) charmants bas-reliefs (la Charité, avec les petits enfants et le vieillard, gracieux et touchant, [...] )... JULES MICHELET, Journal, 1838, page 275. SYNTAXE : (concernant A et B). Charité ardente, chrétienne, divine, évangélique, fraternelle, grande; actes, précepte, sentiment, mouvement de charité; manquer de charité; recueillir (quelqu'un) par charité.— PARADIGMES. (concernant A et B). Amour, bienfaisance, fraternité, justice, piété. 2. Domaine de l'activité sociale. ou interpersonnelle. a) La charité comme source de l'aide aux hommes. Exercice de la charité : Ø 15.... à défaut du travail de l'esprit, la charité offre-t-elle plus de ressources aux femmes? Que de déboires elle réserve à celles qui ont une âme trop sincère pour se satisfaire de la charité officielle ou mondaine, des parlotes philanthropiques, de ce mélange odieux de frivolité, de bienfaisance et de bureaucratie, de cette façon de jouer avec la misère, entre deux flirts, en papotant! Quand l'une d'elles, écoeurée, a l'incroyable audace de se risquer seule au milieu de cette misère qu'elle ne connaît que par ouï-dire, quelle vision pour elle! Presque impossible à supporter! C'est un enfer. Que peut-elle pour y venir en aide? ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Les Amies, 1910, page 1227. Ø 16. Nous parlons ensuite de la charité, et je lui dis que la charité des riches n'est souvent qu'une forme de condescendance et qu'ils se débarrassent des pauvres avec de l'argent. JULIEN GREEN, Journal, Le Bel aujourd'hui, 1955-58, page 120. — Proverbe. Charité bien ordonnée commence par soi-même. b) Substantif + charité.. Source morale ou spirituelle d'assistance, d'aide matérielle aux plus défavorisés par la nature ou par la vie (malades, orphelins, pauvres, chômeurs). — [En parlant d'assemblées, de groupements, d'oeuvres ayant pour but de s'occuper des défavorisés] · Association d'inspiration religieuse ou laïque. Assemblée de charité (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1877, page 8 ). Confrairie de charité (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 2, 1803, page 521 ). Société de charité (JULES MICHELET, Journal, 1842, page 466 ). Société de charité maternelle (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 13 ). · Personnes s'occupant bénévolement des défavorisés. Dame de charité (HONORÉ DE BALZAC, La Cousine Bette, 1846, page 301 et COPPÉE, La Bonne souffrance, 1898, page 138 ). Médecin de charité (JULES MICHELET, Journal, 1839, page 298 ). — [En parlant d'organismes ou d'institutions ayant pour but de remédier à certaines situations de fait (absence de travail, maladie, pauvreté)] Atelier de charité (ALEXIS DE TOCQUEVILLE, L'Ancien Régime et la Révolution. 1856, page 108 ). Bureau de charité (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4, 1848, page 69 ). Établissement de charité (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, De l'Allemagne, tome 1, 1810, page 276 et DU CAMP, En Hollande, 1859, page 194 ). Maison de charité (LOUIS-GABRIEL A. DE BONALD, Législation primitive considérée dans les derniers temps par les seules ténèbres de la raison, tome 2, 1802, page 86 ). Œuvre de charité (CHARLES, COMTE DE MONTALEMBERT, Histoire de Sainte Elisabeth de Hongrie, duchesse de Thuringe (1207-1231), 1836, page 194 et ZOLA, L'Argent, 1891, page 390 ). — [En parlant de manifestations ayant pour objet de récolter des fonds destinés aux défavorisés] Bal de charité (MARCEL PROUST, Du Côté de chez Swann, 1913, page 297 ). Concert de charité (FRANÇOIS MAURIAC, Le Noeud de vipères, 1932, page 116 ). Fête de charité (JEAN ANOUILH, La Répétition ou l'Amour puni, 1950, I, page 19 ). Représentation de charité (EUGÈNE MELCHIOR, VICOMTE DE VOGUË, Les Morts qui parlent, 1899, page 152 ). Vente de charité (ÉMILE ZOLA, Son Excellence Eugène Rougon, 1876, page 327 ). C.— Usuel, parfois ironiquement et/ou péjoratif. Condescendance, indulgence, extrême gentillesse. (Faire, avoir) la charité de... Ayez la charité d'écouter mon histoire (LOUIS-ÉMILE-EDMOND DURANTY, Le Malheur d'Henriette Gérard, 1860, page 78 ). Marie-Jeanne me fait la charité de prendre le volant pour me laisser admirer le paysage (ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, page 40 ). Mme. Hautemare laissa son mari parler une heure sur ce sujet sans lui faire la charité d'une idée (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lamiel, 1842, page 38 ). II.— Par métonymie (au singulier et au pluriel). Ce qui est fait par charité. A.— Bienfait inspiré par l'amour du prochain. 1. Acte inspiré par la charité : Ø 17. Il posait cent francs sur la tablette de verre, (...). (...) elle avait envie de lui dire : — Mais non, garde-les, mon pauvre vieux; tu n'as pas plus d'argent que moi. Elle se taisait, sachant qu'elle lui faisait une charité en acceptant MAURICE DRUON, Les Grandes familles, tome 2, 1948, page 222. 2. Par restriction. Chose donnée par charité. Synonymes : don, aumône : Ø 18. Il [Olivier] (...) regardait avec un air de dédain le tricot gris en grosse laine qu'elles [Annette et sa mère] confectionnaient (...). — (...) c'est très laid, surtout dans un appartement Louis XV, où tout caresse l'oeil. Si ce n'est pour vos pauvres, vous devriez, pour vos amis, faire vos charités plus élégantes. GUY DE MAUPASSANT, Fort comme la mort, 1889, page 130. SYNTAXE : La charité s'il vous plaît (HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, page 37). Implorer la charité (T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 363). Faire la charité (DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire? 1934, page 430). Vivre de la charité publique (confer MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Le Père Judas, 1883, page 101). B.— Établissements, fondations, congrégations ayant ces actes pour but. 1. Vieux, régionalisme (Normandie). Personnes associées dans le but d'exercer la charité dans un domaine précis (ensevelissement des morts, etc.) : Ø 19. À Foulques, d'abord, sur une civière de confrérie qu'on a dû prendre à l'église, une civière de Charité, le corbillard de ce temps-là. JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, Esculape, 1949, page 24. 2. Congrégations religieuses : Ø 20. Les Soeurs de charité, très nombreuses, (...) ne sont pas des religieuses. Elles ne veulent pas être appelées telles. Elles sont « les Filles de la charité », connues sous le nom de Soeurs de Saint-Vincent-de-Paul. MAURICE BARRÈS, Mes cahiers d'Orient, 1914, page 398. SYNTAXE : Fils de la Charité (GREEN, Journal, 1945, page 222). Pères de la Charité (BOURGES, Le Crépuscule des dieux, 1884, page 327). Soeurs de la charité (CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme, tome 2, 1803, page 521). 3. Le bâtiment lui-même abritant un hôpital ou un hospice, où s'exerce la charité : Ø 21. — Il faut dire à tes parents de le conduire pour la consultation de deux heures, à la Charité; le grand hôpital, à gauche, tu sais? ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Consultation, 1928, page 1051.

« transporter des montagnes, si je n'ai pas la charit?, je ne suis rien.

Quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n'ai pas la charit?, tout cela ne me sert de rien.

La charit? est patiente, elle est bonne.

La charit? n'est point envieuse, la charit? n'est point inconsid?r?e, elle ne s'enfle point d'orgueil, elle ne fait rien d'inconvenant, elle ne cherche point son int?r?t, elle ne s'irrite point, elle ne tient pas compte du mal, elle ne prend pas plaisir ? l'injustice, mais elle se r?jouit de la v?rit?.

Elle excuse tout, elle croit tout, elle esp?re tout, elle supporte tout.

La charit? ne passera jamais...

(...) [I.

COR., XIII, 1-8] . ANDR? BILLY, Intro?bo, 1939, page 213, 214.

? 3.

La M?re Ang?lique Arnauld (...) disait qu'en enfer, les ?mes (...) souffrent grandement de la solitude, parce que l? o? il n'y a pas de charit?, il n'y a pas d'union entre les ?mes, et il n'y a pas d'amour en enfer. JULIEN GREEN, Journal, Le Bel aujourd'hui, 1955-58, page 182.

a) Amour de Dieu pour l'homme.

Dieu est charit?, et puisqu'il aime ses cr?atures, pourquoi ne les aimerions-nous pas comme lui? (PAUL CLAUDEL, Feuilles de saints, 1925, page 645) : ? 4....

nous ne sentons la distance que vers le bas.

Il est beaucoup plus facile de se mettre par l'imagination ? la place de Dieu cr?ateur qu'? la place du Christ crucifi?.

Les dimensions de la charit? du Christ, c'est la distance entre Dieu et la cr?ature.

La fonction de m?diation, par elle-m?me, implique l'?cart?lement...

C'est pourquoi on ne peut concevoir la descente de Dieu vers l'homme ou l'ascension de l'homme vers Dieu sans ?cart?lement. SIMONE WEIL, La Pesanteur et la gr?ce, 1943, page 94.

b) Amour d?sint?ress? des hommes pour Dieu consid?r? comme le Bien supr?me, la perfection?: ? 5....

l'?me d?sire recouvrer sa ressemblance pl?ni?re ? Dieu et ? elle-m?me en ?liminant la dissemblance qui la s?pare ? la fois de l'un et de l'autre.

Elle ne le peut que par la charit? et par la gr?ce.

Or, recouvrer la charit?, ce n'est pas seulement redevenir semblable ? Dieu, donc ? soi-m?me, c'est encore, puisque l'?me se conna?t et se voit intimement elle-m?me, voir Dieu dans l'image enfin restaur?e par la gr?ce et o? il se mire d?sormais avec complaisance. ?TIENNE GILSON, L'Esprit de la philosophie m?di?vale, tome 2, 1932, page 92.. »

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