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Vocabulaire: CHAUFFE, substantif féminin.

Publié le 11/11/2015

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Vocabulaire: CHAUFFE, substantif féminin. A.— Action, fait de chauffer (en particulier du métal), son résultat; par métonymie, produit ainsi obtenu. Donner une chauffe. Choix de deux températures différentes (...) pour la première chauffe et le réchauffage (JULES VERNE, Les Cinq cents millions de la Bégum, 1879, page 79 ). — Par métaphore. [Il] amenait ce méridional à son juste degré de chauffe, à son point de culture (JEAN GIRAUDOUX, Bella, 1926, page 13 ). B.— Spécialement. 1. DISTILLERIE. Opération de distillation; par métonymie produit qui en résulte : Ø [Le père Giraud :] — ... je me réveille à quatre heures pour couper la chauffe. C'est vers quatre heures que la bonne chauffe est rendue; je roule le fût qui la contient et je le remplace par un autre fût, qui reçoit la queue de la chauffe. Faut ouvrir l'oeil, couper au bon moment, sans quoi l'eau-de-vie est perdue... JACQUES CHARDONNE, Les Destinées sentimentales, La Femme de Jean Barnerey, 1934, page 171. — Durée de cette opération. Il gagne l'alambic, (...) il goûte, (...). Épreuve répétée toute la chauffe, matin ou soir (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1925, page 17 ). 2. MÉCANIQUE. Opération relative au fonctionnement d'un appareil de chauffage, d'une chaudière, en particulier sur un navire. Chauffe au charbon, au mazout. Ennuis de machine, histoire de chauffe, ce qui était fréquent à bord du Lutetia (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 48 ). SYNTAXE : Bleu de chauffe (confer bleu II D 2 marine). Ils [les garçons] venaient en tenue de travail... une fois en bleu de chauffe (GENEVOIX, Fatou Cissé, 1954, page 148). Chambre de chauffe. Local où sont installées les chaudières, en particulier dans une usine ou sur un navire. On le retrouvait au fond des chambres de chauffe, des soutes à charbon (A. DAUDET, Jack, tome 1, 1876, page 79). Surface de chauffe. Partie d'un appareil de chauffage, en particulier d'une chaudière, qui reçoit la chaleur du foyer et la transmet (confer R. CHAMPLY, Nouvelle encyclopédie pratique, tome 17, 1927, page 9). 3. MÉTALLURGIE. rare. Four, partie d'un four; partie du four où brûle le combustible (Confer Adolphe Wurtz, Dictionnaire de chimie pure et appliquée, tome 2, 1er. volume, 1873, page 399). Forme dérivée du verbe "chauffer" CHAUFFER, verbe. I.— Emploi transitif. A.— Donner une certaine chaleur. 1. [Le sujet désigne une source de chaleur ou une personne qui est l'agent de cet acte] Procurer de la chaleur, rendre chaud par différents moyens. Chauffer le four, la maison; (faire) chauffer de l'eau. Tandis que l'actif soleil (...) chauffe la pêche tardive sous sa peluche de coton (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Paysages et portraits, 1954, page 71 ). SYNTAXE : Chauffer fortement, légèrement quelque chose; se chauffer les mains, les pieds; mettre quelque chose chauffer, à chauffer (familier); chauffer à blanc (confer blanc I A 1 d). Chauffer (du métal) au rouge. Élever la température de telle sorte que le métal devienne rouge (confer J.-J. CHARTROU, Pétroles naturel et artificiels, 1931, page 103). — Par métaphore : Ø 1. L'envoyé de l'Électeur de Bavière à Versailles, M. de Monasterol, chauffait ces discours qui nous sont revenus tout vifs et bouillants par Saint-Simon... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 13, 1851-62, page 77. — MÉCANIQUE. Chauffer une locomotive, un vapeur. En allumer les chaudières, mettre en service. Pour que cela valût la peine de faire chauffer des locomotives (MARCEL PROUST, Du Côté de chez Swann, 1913, page 293 ). · En particulier, régionalisme (Canada). Conduire une automobile, un camion. — Péjoratif. Chauffer quelqu'un ou les pieds de quelqu'un. Le torturer en lui brûlant la plante des pieds, généralement pour lui faire avouer où se cache son trésor. L'âtre du feu où souvent ils [les Chouans] chauffaient les pieds de leurs dénonciateurs (HONORÉ DE BALZAC, Les Chouans, 1829, page 88 ). 2. [Le sujet désigne un aliment, une personne, un de ses attributs, un sentiment] Procurer une certaine chaleur ou une impression de chaleur à une partie du corps. Chauffer le coeur de quelqu'un. Chauffer ses tons, les enflammer, les brillanter (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Manette Salomon, 1867, page 429 ). L'indignation chauffait mon front (ANDRÉ GIDE, Isabelle, 1911, page 646 ). — Spécialement. Chauffer (un muscle). Faire des exercices qui lui procurent une certaine chaleur en vue d'un bon fonctionnement. Il [Momolo] avait peine à chauffer ses cordes vocales (ALEXANDRE ARNOUX, Le Rossignol napolitain, 1937, page 205 ). — Péjoratif, ART MILITAIRE. Chauffer (un endroit, en particulier un poste, une ville). Le canonner fortement (confer boulet, exemple 3). B.— Au figuré, le plus souvent avec une nuance familière. 1. [Le complément désigne une personne] Entourer de près, exciter, encourager dans un sens favorable ou défavorable pour obtenir quelque chose. Ce qui chauffe les autres me glace, ce qui les anime me paralyse (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1867, page 290 ). — Spécialement. a) Chauffer (de près) une femme. Lui faire la cour avec ardeur. Ce godelureau d'Hubert qui essaye de la chauffer de près [Angèle] (PAUL VIALAR, La Chasse aux hommes, Le Rendez-vous, 1952, page 170 ). b) Chauffer un élève, un candidat. Le préparer ardemment à un examen, aux dépens de son développement général. 2. [Le complément désigne une affaire, un événement] Favoriser, préparer, mener activement et efficacement. Ratinois. — (...) ça traîne. Robert. — Il faut chauffer ça! (EUGÈNE LABICHE, La Poudre aux yeux, 1861, II, 2, page 354 ). — Par ironie. Bravo! il est venu!... Je vais lui chauffer vertement son entrée (OCTAVE FEUILLET, Scènes et proverbes, 1851, page 138 ). 3. Expression, généralement péjorative. a) Familier. Chauffer les oreilles à quelqu'un. L'agacer, l'exaspérer. Maman, quoi! ça nous chauffait les oreilles (HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 31 ). b) Se chauffer le job. Se monter le bourrichon (Confer Joris-Karl Huysmans, En ménage, 1881, page 303). C.— Langage populaire et argotique. — Surprendre, prendre quelqu'un sur le fait. L'idée qu'on te chaufferait par là, que ce serait peut-être un autre qui t'arrêterait (MAURICE GENEVOIX, Raboliot, 1925, page 346 ). — Prendre quelque chose, voler. On m'a encore chauffé mon quart (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Les Gaîtés de l'escadron, 1886, III, 1, page 36 ). II.— Emploi intransitif. A.— [Le sujet désigne une chose] 1. Devenir chaud. Tandis que le potage chauffe (ANDRÉ GIDE, Journal, 1914, page 467 ). 2. Dégager de la chaleur. Le feu ne chauffe que si on le nourrit (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1931, page 1048 ). 3. Spécialement. MÉCANIQUE. a) [Le sujet désigne un navire locomotive] Avoir ses machines qui fonctionnent, en particulier pour le départ. Les steamers en train de chauffer (ALPHONSE DAUDET, Jack, tome 1, 1876, page 79 ). b) [Le sujet désigne un élément d'une machine, une machine] Devenir trop chaud en raison d'un mauvais fonctionnement. Le moyeu chauffe (CHARLES CHAPELAIN, Cours moderne de technique automobile, 1956, page 355 ). 4. Expression figurée. a) C'est un bain qui chauffe, le bain chauffe (Confer bain I B; également Jean de La Varende, Man d'Arc, 1939, page 292). b) Le four chauffe. Une affaire, souvent fâcheuse, se prépare. Il paraît que le four chauffe par là-bas (OCTAVE FEUILLET, Bellah, 1850, page 155 ). · Ce n'est pas pour vous que le four chauffe. Ce qui se prépare ne vous concerne pas. Remarque : Balzac (La Vieille fille, 1836, page 326) emploie cette expression dans une tournure affirmative : Bah! c'est pour monsieur du Bousquier que le four chauffe! B.— Au figuré, familier. 1. [Le sujet désigne un événement, une affaire] a) Prendre une tournure favorable, vive, animée, bien marcher. Tout va bien!... Ça chauffe! (VICTORIEN SARDOU, Rabagas, 1872, II, 5, page 58 ). b) Plus généralement. Prendre une tournure défavorable, grave, violente, mal tourner. Intervenir lorsque la scène chaufferait trop (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 340) : Ø 2. La veille de la bataille, un grand pendard de carabinier vient me trouver. (...). Il me crie : « Demain ça va chauffer. Je risque d'y laisser ma peau. Confessez-moi, monsieur le curé,... » ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Orme du mail, 1897, page 57. 2. [Le sujet désigne une personne ou une collectivité] Susciter, manifester de l'enthousiasme. La salle va chauffer terrible (dans le Dictionnaire des mots nouveaux (PIERRE GILBERT), 1971) : Ø 3. Mon vieux, je vois que non content de reculer les limites de l'art, tu recules ta date. On tâchera ce soir-là de chauffer. Je t'assure que j'ai le sentiment du succès. PAUL VALÉRY, Correspondance [avec André Gide] , 1901, page 381. III.— Emploi pronominal. A.— Emplois réfléchis. [Le sujet désigne un animé, une collectivité, un inanimé personnifié] Se mettre sous l'action d'une source de chaleur, en recevoir les effets. Se chauffer à un feu, au soleil. De petites gens (...) se chauffaient aux rayons du soir (ÉDOUARD ESTAUNIÉ, L'Ascension de Monsieur Baslèvre, 1919, page 134 ). — Par métonymie. Chauffer l'endroit où l'on se tient (pièce, habitation). Je me chauffais avec du charbon de terre (HONORÉ DE BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, page 98 ). — Par métaphore. Se donner du courage, se procurer de la chaleur humaine au contact d'une personne, recevoir d'elle ces qualités : Ø 4. Sa tendresse, son charme, sa poésie font autour d'elle une sorte de rayonnement où je me chauffe, où se fond mon humeur chagrine. ANDRÉ GIDE, Journal, 1906, page 220. — Expression au figuré et familière. 1. Montrer, savoir, (faire) voir de quel bois quelqu'un se chauffe. Montrer, savoir, (faire) voir les qualités (énergie, sentiments, habitudes) selon lesquelles il vit, agit. Je voudrais montrer à ce preux de quel bois nous nous chauffons (JULES SANDEAU, Sacs et parchemins, 1851, page 8 ). · Ne pas se chauffer de tel bois. Ne pas vivre avec tel sentiment, telle opinion, selon telle habitude : Ø 5.... s'il plaît à Votre Seigneurie de se faire traiter en morisque, moi, je ne me chauffe pas de ce bois-là. PAUL-JEAN TOULET, Le Mariage de Don Quichotte, 1902, page 99. 2. Par antiphrase. [En guise d'avertissement] Allez lui dire cela et vous chauffer au coin de son feu. Il serait déplacé que vous teniez un tel langage à cet homme. B.— Emplois avec valeur de passif. [Le sujet désigne une chose] Les fourneaux « cloche » (...) se chauffent au coke (Larousse mensuel illustré. 1926, page 1043 ). — En particulier. [Le sujet désigne une couleur, un parfum] Prendre une certaine intensité, une impression de vie. Rochers, dont la blancheur se chauffe de jaune et de brun (ÉMILE ZOLA, Naïs Micoulin, 1884, page 27 ).

« chauffage, en particulier d'une chaudi?re, qui re?oit la chaleur du foyer et la transmet (confer R.

CHAMPLY, Nouvelle encyclop?die pratique, tome 17, 1927, page 9).

3.

M?TALLURGIE.

rare.

Four, partie d'un four; partie du four o? br?le le combustible (Confer Adolphe Wurtz, Dictionnaire de chimie pure et appliqu?e, tome 2, 1er.

volume, 1873, page 399).

Forme d?riv?e du verbe "chauffer" CHAUFFER, verbe.

I.? Emploi transitif.

A.? Donner une certaine chaleur.

1.

[Le sujet d?signe une source de chaleur ou une personne qui est l'agent de cet acte] Procurer de la chaleur, rendre chaud par diff?rents moyens.

Chauffer le four, la maison; (faire) chauffer de l'eau.

Tandis que l'actif soleil (...) chauffe la p?che tardive sous sa peluche de coton (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Paysages et portraits, 1954, page 71 ).

SYNTAXE?: Chauffer fortement, l?g?rement quelque chose; se chauffer les mains, les pieds; mettre quelque chose chauffer, ? chauffer (familier); chauffer ? blanc (confer blanc I A 1 d).

Chauffer (du m?tal) au rouge.

?lever la temp?rature de telle sorte que le m?tal devienne rouge (confer J.-J.

CHARTROU, P?troles naturel et artificiels, 1931, page 103).

? Par m?taphore?: ? 1.

L'envoy? de l'?lecteur de Bavi?re ? Versailles, M.

de Monasterol, chauffait ces discours qui nous sont revenus tout vifs et bouillants par Saint-Simon... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 13, 1851-62, page 77.

? M?CANIQUE.

Chauffer une locomotive, un vapeur.

En allumer les chaudi?res, mettre en service.

Pour que cela val?t la peine de faire chauffer des locomotives (MARCEL PROUST, Du C?t? de chez Swann, 1913, page 293 ).

? En particulier, r?gionalisme (Canada).

Conduire une automobile, un camion.. »

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