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Vocabulaire: CHEMINÉE, substantif féminin.

Publié le 11/11/2015

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Vocabulaire: CHEMINÉE, substantif féminin. A.— Construction en maçonnerie qui permet d'allumer un feu dans une habitation et se compose d'un foyer (ou âtre) à découvert et d'un conduit ménagé à l'intérieur du mur, et communiquant avec l'extérieur pour laisser s'échapper la fumée et assurer un bon tirage. Grande cheminée à large foyer et à manteau élevé (EUGÈNE VIOLLET-LE-DUC, Entretiens sur l'architecture. 1872, page 311 ). SYNTAXE : Cheminée ancienne, rustique, moderne, bretonne, lorraine; cheminée monumentale; vieille, petite cheminée, haute cheminée de marbre blanc, grande cheminée sculptée, vaste cheminée renaissance, immense cheminée villageoise, hautes cheminées à hottes; cheminée à large manteau; cheminée d'appartement, de cuisine, de salon, de salle à manger, de chambre; hotte de la cheminée; manteau, chambranle, tablier, tablette de la cheminée; foyer, âtre de la cheminée; chenêts, soufflet, pinces, pincette de la cheminée; cheminée qui tire mal. — Hirondelle de(s) cheminée(s). Hirondelle commune qui, cherchant la chaleur, fait son nid à l'intérieur d'une grande cheminée de bois. L'oiseau le plus généralement répandu sur tout le globe, est l'hirondelle de cheminée, ou de rivage (Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) tome 3, 1797, page 77 ). — Spécialement. Cheminée (à la) prussienne. Poêle qui s'adapte entre les jambages d'une cheminée d'appartement, son tuyau allant se loger dans le conduit en maçonnerie de la cheminée : Ø 1. Les grandes et vénérables cheminées du XVIe. siècle ne recèlent pas, sous leur manteau, les ignobles et économiques cheminées à la prussienne qui savent se nicher sous de moins grandes. GUSTAVE FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, 1848, page 180. — Locution figurée, familière, vieillie. [Par allusion aux cheminées, suffisamment vastes pour que l'on puisse s'installer à l'intérieur, sous leur manteau, pour parler] Sous (le manteau de) la cheminée. En secret et en dehors des voies normales. Toutes les infamies qui se pratiquent sous le manteau d'une cheminée ou autrement (HONORÉ DE BALZAC, Le Père Goriot, 1835, page 131 ). Entrons dans un ménage Où, sous la cheminée, on bâcle un mariage (AUGUSTE BARBIER, Satires, Matrimonium, 1865, page 131) : Ø 2.... il est comme ces grands seigneurs qui ont une charge honoraire, et les entrées aux jours de gala; mais le cabinet leur est clos; ce ne sont pas là leurs affaires. (...); il sert de paravent à tout ce qui se passe sous le manteau de la cheminée. Si le mari est jaloux, c'est de lui; tient-on des propos? c'est sur son compte; c'est lui qu'on mettra à la porte un beau matin que les valets auront entendu marcher la nuit dans l'appartement de madame;... ALFRED DE MUSSET, Le Chandelier, 1840, I, 1, page 23. B.— Par métonymie. 1. Endroit où brûle le feu. a) Foyer, âtre de la cheminée : Ø 3. Comme la soirée était un peu humide, nous avions allumé un petit feu de bois dans la cheminée de la salle; et cela nous aidait à parler de notre vie passée, sans aucun effort; car l'on sait que le feu facilite le jeu de la mémoire et rappelle de loin les souvenirs les plus oubliés. HENRI BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, page 126. SYNTAXE : Cheminée sans feu, chauffée, chargée; cheminée garnie de bûches, emplie de charbons rougeoyants, recouverte de cendres; feu de cheminée; feu qui flambe, brûle, pétille dans la cheminée; faire, allumer du feu dans la cheminée; jeter du bois, des papiers dans la cheminée; remettre une bûche dans la cheminée; bourrer la cheminée. — Au coin de la cheminée. Synonyme : au coin du feu*. S'asseoir, parler, tricoter, travailler... au coin de la cheminée. — [La Nuit de Noël] Mettre son soulier, placer son sabot... dans la cheminée (pour que le Père Noël, s'introduisant par le tuyau de la cheminée, y dépose les cadeaux). b) Encadrement (ou chambranle, avec le manteau et les jambages) en plâtre, pierre, marbre... qui entoure le foyer et fait saillie dans la pièce. Durtal, adossé à la cheminée (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 2, 1891, page 32 ). Une cheminée de marbre dont les deux montants parallèles empiétaient sur le sol en griffes contractées (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Messieurs-les-Ronds-de-Cuir, 1893, 3e. tableau, 3, page 110 ). Devant le foyer, un tapis en chenilles de laine; sur la cheminée, (...), deux grands vases d'albâtre (ANDRÉ GIDE, Les Caves du Vatican, 1914, page 765 ). SYNTAXE : Cheminée en pierre, de briques, de porphyre, de bois; cheminée plaquée de marbre; cheminée ornée, garnie d'une pendule, de vases, de fleurs, de porcelaines rares; garniture, parure, flambeaux, pendules de cheminée; la glace, les vases, les candélabres de la cheminée; s'accouder, s'adosser à la cheminée; s'appuyer contre la cheminée; poser quelque chose sur la cheminée. — Proverbial, vieilli. Faire une croix à la cheminée. Faire véritablement une croix sur l'encadrement de la cheminée à l'occasion d'un événement particulier dont on veut garder la trace : Ø 4. — Tu as manqué de confiance en nous, lui dit Michel Chrestien, nous ferons une croix à la cheminée et quand nous serons à dix... HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 243. · Au figuré, par ironie. [A propos d'un événement] Il faut faire une croix à la cheminée. Il faut considérer cet événement comme tout à fait extraordinaire. 2. Endroit par où s'échappe la fumée. a) Conduit de la cheminée, ménagé à l'intérieur du mur et communiquant avec l'extérieur pour laisser s'échapper la fumée et assurer un bon tirage. Par la cheminée filtre la lumière du ciel, des tons verts tombent d'en haut sur les pierres de l'âtre (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Mon frère Yves, 1883, page 416) : Ø 5. Le Petit Savoyard, de Guiraud, je crois, ne serait plus possible. Celui-là est tout de même de la Savoie, (...). Malin, profite de notre sensiblerie. ramone très bien la première cheminée et ne va pas jusqu'en haut des autres. Il crie quand il est au milieu. On le fait déjeuner. Il bat des mains pour secouer la suie,... JULES RENARD, Journal, 1906, page 1082. SYNTAXE : Cheminée noire, encroûtée de suie, bouchée, débouchée; suie (qui tombe) des cheminées. · Feu de cheminée. Incendie se produisant à l'intérieur du conduit de la cheminée par inflammation de la suie. b) En particulier. Partie supérieure et terminale du conduit en maçonnerie — ou tuyau métallique terminant ce conduit — en saillie au-dessus du toit et visible de l'extérieur. Une cigogne a fait son nid autour de la cheminée (EDGAR QUINET, Ahasvérus, 1833, 3e. journée, la mort, page 179 ). La cheminée des cuisines faisait une grosse fumée de fabrique (ÉMILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 719 ). Un océan de cheminées, de tuiles rouges, d'ardoises violettes (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 2e. partie, 8, page 189 ). Sous la forêt malsaine de leurs cheminées à pigeons tristes, les rangées d'alvéoles de la rue Descartes (JEAN-GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les pacifiques, 1946, page 167) : Ø 6.... j'entendis sa voix me crier : — Michel! Michel! Et je m'arrêtai, comme si la cheminée m'était tombée sur la tête. — Qu'est-ce que tu veux, Marguerite? lui dis-je, sentant mon coeur battre à défoncer ma poitrine. ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 1, 1870, page 202. Ø 7.... Il reste encore un pays Qu'on n'aperçoit que du toit, Sur le maquis des cheminées, C'est le grand ciel qui s'en va. PIERRE-JEAN JOUVE, Tragiques, Livre de la nuit, 1922, page 48. SYNTAXE : Fumées, orifice des cheminées; grosse, haute(s) cheminée(s); cheminées fumantes, fumeuses; cheminée qui fume, cheminées qui se dressent (à l'horizon). C.— [Par analogie de forme et/ou de fonction avec le conduit d'une cheminée] 1. Tout conduit de dégagement de produits de combustion (fumées, vapeurs, gaz...). De longs bâtiments d'usine, de hautes cheminées crachant de la suie (ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1207 ). La vapeur d'eau qui se dégage abondamment pendant la cuisson s'échappe par une cheminée à tirage (J. BOURDE, Les Travaux publics, tome 2, 1929, page 113 ). Ces bateaux, à la cheminée losangée de rouge, à la coque d'émail blanc (PAUL MORAND, New-York, 1930, page 63 ). SYNTAXE : Cheminée d'usine, de haut-fourneau, de locomotive, de chauffage central. — Cheminée d'appel (dans un système de combustion). Conduit déterminant le tirage. · Par extension. [Dans un système de ventilation] Conduit d'aération. Une circulation de l'air (...) emporte l'humidité extraite du bois hors de la chambre de séchage, par des cheminées d'aération (JEAN CAMPREDON, Le Bois, 1948, page 58 ). Spécialement. MINES. Cheminée (d'appel ou d'aération ou d'aérage). Galerie, puits servant à l'aération de la mine, à la circulation des mineurs ou à l'évacuation du minerai : Ø 8. La compagnie, depuis dix ans, se proposait de combler cette fosse morte; mais elle attendait d'avoir installé au Voreux un ventilateur. Car le foyer d'aérage des deux puits, qui communiquaient, se trouvait placé au pied de Réquillart, dont l'ancien goyot d'épuisement servait de cheminée. ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1366. — Par extension. a) ARMÉE, HISTOIRE. [En parlant d'un fusil à piston] Petite pièce cylindrique où se place la capsule fulminante. b) TECHNOLOGIE. [Dans une lampe] Cylindre de verre ouvert à sa partie supérieure, qui protège la flamme, détermine le tirage et laisse s'échapper la fumée. c) VOLCANOLOGIE. Canal d'ascension des laves qui débouche dans le cratère du volcan. 2. Tout conduit ou orifice de dégagement. — AÉRONAUTIQUE. · [Dans un parachute] Orifice situé au sommet de la voilure et servant à laisser s'échapper l'air gonflant le parachute lors d'une descente pour en assurer la stabilité (d'après Grand Larousse encyclopédique en dix volumes). · Synonyme : trou* d'air. — MARINE. Orifice par où passe le mât de hune. — MUSIQUE. [Dans un tuyau d'orgue] Petit cylindre, ouvert à ses deux extrémités, plus étroit que le tuyau d'orgue et qui s'adapte à sa partie supérieure pour la fermer partiellement et modifier le timbre (confer tuyau d'orgue bouché*). Cheminée d'un tuyau d'orgue; tuyaux à cheminée. — TECHNOLOGIE. Orifice d'emplissage et de vidange d'une fosse d'aisances. — THÉÂTRE. [Machinerie] . " Sorte de tuyau, de puits, où passent les cordages supportant les contre-poids nécessaires aux manoeuvres des décors " (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)). Cheminées de contre-poids. 3. [Par analogie de forme seulement] — COIFFURE, HISTOIRE. [Au Moyen Âge] (Coiffure en) cheminée. Coiffure féminine en hauteur dont la forme pyramidale évoque celle d'une cheminée en tourelle sur un toit. Synonyme : (coiffure en) mitre*. — GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. · Cheminée des fées. Colonne, pyramide d'argile surmontée d'un rocher qui la protège du ravinement que les eaux de ruissellement exercent autour d'elle. Synonyme : demoiselle. · [En montagne, dans le langage des alpinistes] Couloir étroit, proche de la verticale, dans un mur de rochers ou de glace, dans lequel l'alpiniste s'élève par un jeu d'efforts opposés sur les deux parois. — IMPRIMERIE. " Intervalles de mots malencontreusement en regard sur plusieurs lignes successives, donnant à l'oeil l'impression d'un long couloir blanc à travers la page " (Glossaire des termes de presse (BERNARD VOYENNE) 1967). Remarque : Grand Larousse encyclopédique en dix volumes enregistre également un emploi en carrosserie : " Séparation munie d'une glace mobile et qui, placée à l'intérieur d'une voiture, isole les voyageurs de l'avant de ceux de l'arrière ". Forme dérivée du verbe "cheminer" CHEMINER, verbe intransitif. A.— [Le sujet désigne une personne] Faire du chemin, avancer, le plus souvent à pied, en particulier quand il s'agit d'une marche lente et régulière ou d'une progression longue et pénible. Nous nous mîmes en route pour Rome, cheminant au pas pour éviter les cahots (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 2, 1848, page 103 ). Des messieurs cheminant à pied pour leur récréation personnelle (GUSTAVE FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, 1848, page 311 ). Cheminer interminablement sous un soleil torride et parcourir à pied, à cheval ou à chameau, de prodigieuses étendues (JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, La Fête arabe, 1912, page 177 ). Elle cheminait à pas lents, lasse et lourde (GABRIELLE ROY, Bonheur d'occasion, 1945, page 113) : Ø 1. « Oh! Monsieur, ça ne se fait pas », me disait-il lorsque je voulais faire monter, dans la carriole qui nous menait au marché de Lisieux, un estropié cheminant péniblement sur la route;... ANDRÉ GIDE, Feuillets d'automne, 1949, page 1088. SYNTAXE : Cheminer dans, par, à travers, le long de, parmi, vers, jusqu'à, au-delà de; cheminer à pas de loup, d'un pas assuré, d'un pas pressé; cheminer sans se presser, sans trêve, à l'aventure; cheminer lentement, tranquillement, paisiblement, gaillardement, gaiement, laborieusement; cheminer à côté, aux côtés, en compagnie de quelqu'un; continuer à, de cheminer; aller cheminant. — Par métonymie, littéraire. [Le sujet désigne une voie] S'étendre, se prolonger en dessinant tel ou tel tracé (confer courir). La route cheminait à perte de vue (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Lys rouge, 1894, page 314 ). Une allée qui cheminait à travers les pelouses et les bouquets d'arbres (GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, La Passion de Joseph Pasquier, 1945, page 66 ). — Spécialement. 1. TECHNIQUE MILITAIRE. Progresser vers les positions ennemies par des travaux d'approche : Ø 2.... de larges fossés, et des remparts de branches et d'épines, défendirent le camp des Anglais contre les attaques de la garnison; ils firent aussi de profondes tranchées pour cheminer en avant à l'abri du trait et du canon;... PROSPER DE BARANTE, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 4, 1821-24, page 200. 2. TOPOGRAPHIE. Procéder à un cheminement*. Remarque : Attesté dans DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), Grand Larousse encyclopédique en dix volumes et DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. B.— Par analogie. 1. [Le sujet désigne une chose concrète capable de mouvement] Se déplacer, avancer. Les nuages accumulés cheminent lentement dans les airs (JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, page 202 ). Les deux astres alternés l'inondent [la voie] également de clartés aussi longtemps qu'ils cheminent (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1928, page 63 ). L'absorption des radiations lumineuses lorsqu'elles cheminent dans les couches d'eau (JEAN-MARIE PÉRÈS, La Vie dans l'océan, 1966, page 85) : Ø 3.... l'Arve (...) vient unir ses eaux fangeuses aux ondes limpides du Rhône. Les deux fleuves cheminent longtemps sans confondre leurs eaux;... RODOLPHE TOEPFFER, Nouvelles genevoises, 1839, page 469. 2. [Le sujet désigne une chose abstraite] Tout chemine ici-bas vers un but de mystère. Où va l'esprit dans l'homme? Où va l'homme sur terre? (VICTOR HUGO, Les Feuilles d'automne, À mes amis, 1831, page 768 ). Ceux qui croient que c'est la parole même qu'on a prononcée qui chemine telle quelle le long des fils du téléphone (MARCEL PROUST, La Fugitive, 1922, page 569 ). L'information chemine le long des nerfs (LOUIS COUFFIGNAL, Les Machines à penser, 1964, page 73) : Ø 4.... je dis simplement, en mon coeur, afin de les rejoindre par la seule voie qui soit efficace, à tous les jardiniers vivants et morts : « moi aussi, ce matin, j'ai taillé mes rosier ». Et peu importe, d'un tel message, s'il chemine ou non des années durant, s'il parvient ou non à tel ou tel. ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 992. Ø 5.... bien que les douleurs, quand on ne les accueille pas, sachent se mettre en réserve pour de futures résurgences et cheminent en nous souterrainement. JEAN-GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les pacifiques, 1946, page 179. Remarque : L'emploi B 2 est proche de l'emploi C 3. C.— Au figuré. 1. [Le sujet désigne une personne] Familier, vieilli. a) Cheminer droit. Ne pas faire de faux pas, ne pas commettre d'erreur. Il fera bien de cheminer droit (Dictionnaire de l'Académie française. 1835, 1878) : Ø 6. Après ceci, aucun terme ne manquait plus à l'équation : il n'y avait qu'à cheminer droit, l'inconnue se dégageait d'elle-même. ÉDOUARD ESTAUNIÉ, L'Ascension de Monsieur Baslèvre, 1919, page 215. b) (Savoir) cheminer. (Savoir comment procéder pour) progresser socialement, réussir. Cet homme chemine, il cheminera (Dictionnaire de l'Académie Française). Synonyme usuel : faire son chemin*. 2. [Le sujet est abstrait] Vieilli. Cheminer (bien). Aller son chemin*, aller son train. L'affaire chemine, (...) cela chemine bien (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)). [Le sujet désigne un ouvrage littéraire] Cela chemine bien. " L'ouvrage est bien suivi, les parties en sont bien disposées, bien enchaînées " (Dictionnaire de l'Académie Française). Remarque : NOUVEAU DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (JEAN-CHARLES LAVEAUX ) Difficultés 1846 écrit " L'on ne dit pas, comme le prétend l'Académie, qu'un poëme, qu'une oraison chemine bien, pour dire que l'ouvrage est bien suivi, que les parties en sont bien disposées. On dit ce discours, ce poëme est bien suivi ". 3. [Le sujet désigne un élément, un produit de la vie physique, affective ou intellectuelle] Usuel. Se modifier graduellement, évoluer, progresser. Tandis qu'il grimaçait la parade de la maladie, la maladie réelle cheminait; et la mort apparut (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Nouvelle journée, 1912, page 1550 ). Chaque seconde de silence assassine un peu ceux que j'aime. Et une grande rage chemine en moi (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Terre des hommes, 1939, page 224) : Ø 7. Un projet qui, depuis quelques heures, cheminait dans son inconscient, jaillit enfin à la lumière (...) : ce qui prenait subitement forme en lui, c'était un plan précis, le plan d'un geste déterminé, personnel; une de ces idées fixes comme en sécrètent, dans l'ombre, les cerveaux anarchistes. ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 659. Remarque : On rencontre dans la documentation a) Un emploi adjectival du participe présent cheminant Les grandioses architectures de Vézelay ou d'Autun (...) s'adressaient bien au delà des limites de la paroisse, à ces populations cheminantes qui venaient prier la Madeleine, Lazare (Louis Hourticq, Histoire générale de l'art, La France, 1914, page 14). b) Chemineur, substantif masculin, vieux. " Celui qui marche, qui fait du chemin " (Dictionnaire des dictionnaires (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, attesation isolée). Emploi adjectival. Souvent j'aide un enfant chemineur à porter la charge qui l'accable (Henri de Montherlant, Le Démon du bien, 1937, page 1367).

« s'installer ? l'int?rieur, sous leur manteau, pour parler] Sous (le manteau de) la chemin?e.

En secret et en dehors des voies normales.

Toutes les infamies qui se pratiquent sous le manteau d'une chemin?e ou autrement (HONOR? DE BALZAC, Le P?re Goriot, 1835, page 131 ).

Entrons dans un m?nage O?, sous la chemin?e, on b?cle un mariage (AUGUSTE BARBIER, Satires, Matrimonium, 1865, page 131) : ? 2....

il est comme ces grands seigneurs qui ont une charge honoraire, et les entr?es aux jours de gala; mais le cabinet leur est clos; ce ne sont pas l? leurs affaires.

(...); il sert de paravent ? tout ce qui se passe sous le manteau de la chemin?e.

Si le mari est jaloux, c'est de lui; tient-on des propos? c'est sur son compte; c'est lui qu'on mettra ? la porte un beau matin que les valets auront entendu marcher la nuit dans l'appartement de madame;... ALFRED DE MUSSET, Le Chandelier, 1840, I, 1, page 23.

B.? Par m?tonymie.

1.

Endroit o? br?le le feu.

a) Foyer, ?tre de la chemin?e?: ? 3.

Comme la soir?e ?tait un peu humide, nous avions allum? un petit feu de bois dans la chemin?e de la salle; et cela nous aidait ? parler de notre vie pass?e, sans aucun effort; car l'on sait que le feu facilite le jeu de la m?moire et rappelle de loin les souvenirs les plus oubli?s. HENRI BOSCO, Le Mas Th?otime, 1945, page 126.

SYNTAXE?: Chemin?e sans feu, chauff?e, charg?e; chemin?e garnie de b?ches, emplie de charbons rougeoyants, recouverte de cendres; feu de chemin?e; feu qui flambe, br?le, p?tille dans la chemin?e; faire, allumer du feu dans la chemin?e; jeter du bois, des papiers dans la chemin?e; remettre une b?che dans la chemin?e; bourrer la chemin?e.

? Au coin de la chemin?e.

Synonyme?: au coin du feu*.

S'asseoir, parler, tricoter, travailler...

au coin de la chemin?e.

? [La Nuit de No?l] Mettre son soulier, placer son sabot...

dans la chemin?e (pour que le P?re No?l, s'introduisant par le tuyau de la chemin?e, y d?pose les cadeaux).

b) Encadrement (ou chambranle, avec le manteau et les jambages) en pl?tre, pierre, marbre...

qui entoure le. »

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