Devoir de Philosophie

Vocabulaire: CHÈVRE, substantif féminin.

Publié le 11/11/2015

Extrait du document

Vocabulaire: CHÈVRE, substantif féminin. I.— A.— Mammifère ruminant domestique, à cornes creuses, persistantes et arquées en arrière, au menton garni d'une barbe; spécialement, la femelle. (confer bique, bouc, chevrette). Chèvre sauvage; troupeau de chèvres : Ø 1. Ah! Gringoire, qu'elle était jolie la petite chèvre de M. Seguin! qu'elle était jolie avec ses yeux doux, sa barbiche de sous-officier, ses sabots noirs et luisants, ses cornes zébrées et ses longs poils blancs qui lui faisaient une houppelande! C'était presque aussi charmant que le cabri d'Esméralda, tu te rappelles, Gringoire? — et puis, docile, caressante, se laissant traire sans bouger, sans mettre son pied dans l'écuelle. Un amour de petite chèvre... ALPHONSE DAUDET, Lettres de mon moulin, La Chèvre de Monsieur Seguin, 1869, édition Fasquelle, 1917, page 39. SYNTAXE : bêlement de chèvre; fromage, lait, peau, poil de chèvre. 1. Par comparaison ou par métaphore. — [Par référence aux attributs physiques de la chèvre] Une affreuse barbe de chèvre, qu'on eût dit postiche, une frange effilochée qui lui pendait au menton (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Consultation, 1928, page 1065 ). Le curé (...) psalmodiant les prières de sa voix implorante de chèvre esseulée (PAUL VIALAR, Le Bon Dieu sans confession, 1953, page 5) : Ø 2.... ce fut la tête de Louise qui apparut, une tête de chèvre, aux yeux noirs un peu obliques, au nez mince, au menton aigu, d'une vivacité, d'une gaieté amusantes. ÉMILE ZOLA, Travail, tome 2, 1901, page 4. — [Par référence à l'agilité de la chèvre] Bondir, grimper, sauter comme une chèvre. Quelqu'un qui montait avec une légèreté de chèvre, les dérangea (ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 376 ). Un petit pas de chèvre, nerveux et sec (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Foire sur la place, 1908, page 818 ). Le bossu, en trois sauts de chèvre, traversa le ruisseau (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, Le Pavillon des amourettes, 1930, page 206 ). Une passerelle gracile qui sautait d'un bond de chèvre par-dessus les voies ferrées (GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Notaire du Havre, 1933, page 92 ). Sentier, chemin... de chèvre. Escarpé, d'accès difficile. Des sentiers de chèvre qui montaient en serpentant sur la montagne (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Le Mariage de Loti, 1882, page 142 ). Un pont de chèvre qui franchissait une tranchée devant le musée Guimet (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Lys rouge, 1894, page 221 ). — [Par référence à l'agitation, à l'humeur capricieuse et fantasque de la chèvre] Fantasque, impatient, rétif comme la chèvre! (AUGUSTE BRIZEUX, Marie, 1840, page 44 ). Je m'impatiente comme une chèvre liée à son piquet (HONORÉ DE BALZAC, Lettres à l'Étrangère, tome 1, 1850, page 92 ). Elle est maigre, de chair nerveuse, criarde, et pas bien belle; mais électrique comme une chèvre (ROGER MARTIN DU GARD, Vieille France, 1933, page 1069) : Ø 3. Jamais plus de caprices que cette fontaine d'observantines. Une chèvre, cette eau. J'allais, le matin, le long des rigoles... Elles étaient vides. Vides, sèches. JEAN GIONO, L'Eau vive, 1943, page 24. 2. En particulier, le plus souvent péjoratif. [En parlant d'une jeune fille, d'une femme] Une petite fille boudeuse et têtue, une vraie « petite chèvre » (FRANÇOIS MAURIAC, Ce qui était perdu, 1930, page 217 ). Mathilde, une grande chèvre efflanquée (PAUL VIALAR, La Chasse aux hommes, Les Fins dernières, 1953, page 202) : Ø 4. Le Secrétaire général. — Le prix Goncourt des sorcières est gagné... Il crie. Je baise respectueusement vos mains de déesse, adorable personne. Le Syndic. — Nous sommes bien d'accord? Nous n'allons pas accorder à cette vieille chèvre la ristourne habituelle de trente pour cent? JEAN GIRAUDOUX, La Folle de Chaillot, 1944, page 175. 3. Spécialement. ASTRONOMIE. Étoile de la chèvre et, par ellipse, la Chèvre. L'étoile la plus brillante de la constellation du Cocher. L'étoile de la chèvre monta, rouge et brillante (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Lélia, 1839, page 496 ). Remarque : 1. On rencontre dans la documentation un exemple où le mot est en emploi adjectival. Une grande jeunesse toute dansante et toute chèvre (JEAN GIONO, Que ma joie demeure, 1935, page 181). Remarque : 2. Le mot sert parfois à former des substantifs composés. Ces errants, ces hommes-chèvres qui vont, tout nerveux d'une ville à l'autre (JEAN GIONO, Manosque des plateaux, 1930, page 16). Grande fille-chèvre (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, La Tour du Levant, 1931, page 13); confer également HUGO, La Légende des siècles, Le Satyre, 1859, page 587 où homme-chèvre désigne un faune, un chèvre-pied : Ø 5. Il n'y a rien sur le plateau : le vent seul... et comme vent, celui qui s'est annoncé la nuit passée : ce vent-chèvre, le printemps. Le voilà, là-haut. Le voilà là-bas avec sa poussière; le voilà ici maintenant; le voilà là-bas, sur l'herbe; il est partout. JEAN GIONO, Regain, 1930, 1re. partie, 2, page 62. Remarque : 3. Le mot sert exceptionnellement à désigner la chevrette, femelle du chevreuil (confer DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965; Dictionnaire de l'Académie des gastronomes 1962 1962). La femelle [du chevreuil] est la chèvre ou chevrette (PAUL VIALAR, La Chasse aux hommes, Le Rendez-vous, 1952, page 251). B.— Locutions proverbiales et expressions. · Où la chèvre est attachée, il faut qu'elle broute. Il faut se contenter du sort que l'on a. · Ménager la chèvre et le chou. Ménager deux personnes, deux partis opposés. Ménager la chèvre royaliste et le chou républicain (HONORÉ DE BALZAC, Une Ténébreuse affaire, 1841, page 102 ). Les ménageurs de la chèvre et du chou (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1890, page 1246 ). Remarque : Confer aussi d'une main flatter la chèvre au cou Cependant que, de l'autre, on arrose le chou (EDMOND ROSTAND, Cyrano de Bergerac, 1898, II, 8, page 93). · Amoureux d'une chèvre coiffée (familier). Amoureux de n'importe quelle femme. · Prendre la chèvre (vieilli, familier). Se mettre en colère : Faire devenir chèvre. Faire enrager. Quand on n'a pas d'enfants, on est jaloux de ceux qui en ont et quand on en a, ils vous font devenir chèvre! (MARCEL PAGNOL, Fanny, 1932, I, 7, page 107) : Ø 6. Aussi, il n'y a qu'un instant, ai-je failli prendre la chèvre, comme l'on dit, quand M. le curé m'a répondu (...) qu'on n'avait que faire de mes services. FERDINAND FABRE, Les Courbezon, 1862, page 374. · Vin à faire danser les chèvres (familier). Vin acide, aigre. Du reginglat à faire danser les chèvres (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 81 ). Remarque : À la chèvre-morte. Sur le dos. Attesté en moyen français (confer par exemple MONTAIGNE, Essais, II, XII, Paris, Gallimard, 1961, page 592), repris par Larbaud (Enfantines, 1918, page 43) Je vais vous porter à la chèvre-morte. C.— Par métonymie. 1. Fourrure de chèvre. Grande robe de carriole en chèvre grise (LOUIS HÉMON, Maria Chapdelaine, 1916, page 24 ). 2. Viande de chèvre. Les bouchers, qui (...), à la saint-Jean, font passer de la chèvre pour du mouton (EDMOND FARAL, La Vie quotidienne au temps de Saint Louis, 1942, page 76 ). 3. Substantif masculin. Fromage de chèvre. II.— TECHNOLOGIE. [Par analogie avec la forme de la tête de la chèvre, ou de son échine] A.— Appareil de levage constitué de deux montants assemblés en angle aigu, maintenus à l'inclinaison voulue par des haubans ou un troisième montant, au sommet duquel se trouve une poulie. Chèvres roulantes avec verge allant poser la pierre à la place qui lui est destinée (EUGÈNE VIOLLET-LE-DUC, Entretiens sur l'architecture. 1872, page 107 ). Chèvre pour soulever les voitures (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, page 153 ). B.— Chevalet à trois pieds. C.— Pied* de chèvre. Remarque : On rencontre dans la documentation le néologisme chevret, substantif masculin, créé pour désigner le mâle de la chevrette (NODIER, Trésor des fèves et Fleur des pois, 1833, page 42). DÉRIVÉS : 1. Chevreton, substantif masculin. Fromage de chèvre fabriqué en Auvergne. J'ai une goutte de vin dans un gros verre, quand on mange le chevreton (JULES VALLÈS, L'Enfant, 1879, page 97 ). 2. Chevreauter, chevrèt(t)er, chevroter, (chevrèter, chevrètter) verbe intransitif. [En parlant de la chèvre] Mettre bas. La belle dame demandait si on ne pourrait pas, le matin, apporter au hameau des Hautes-Feuillées un verre de lait pour Henriquet. — " Pas avant un mois, tout au juste! Faut auparavant que la chèvre chevreaute; mais sitôt le biquet sevré, nous garderons le lait pour vous " (Paul Arène, Contes de Paris et de Provence, 1887, page 55)

« long des rigoles...

Elles étaient vides.

Vides, sèches. JEAN GIONO, L'Eau vive, 1943, page 24. 2.

En particulier, le plus souvent péjoratif.

[En parlant d'une jeune fille, d'une femme] Une petite fille boudeuse et têtue, une vraie « petite chèvre » (FRANÇOIS MAURIAC, Ce qui était perdu, 1930, page 217 ).

Mathilde, une grande chèvre efflanquée (PAUL VIALAR, La Chasse aux hommes, Les Fins dernières, 1953, page 202) : Ø 4.

Le Secrétaire général.

— Le prix Goncourt des sorcières est gagné...

Il crie.

Je baise respectueusement vos mains de déesse, adorable personne. Le Syndic.

— Nous sommes bien d'accord? Nous n'allons pas accorder à cette vieille chèvre la ristourne habituelle de trente pour cent? JEAN GIRAUDOUX, La Folle de Chaillot, 1944, page 175. 3.

Spécialement.

ASTRONOMIE.

Étoile de la chèvre et, par ellipse, la Chèvre.

L'étoile la plus brillante de la constellation du Cocher.

L'étoile de la chèvre monta, rouge et brillante (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Lélia, 1839, page 496 ). Remarque : 1.

On rencontre dans la documentation un exemple où le mot est en emploi adjectival.

Une grande jeunesse toute dansante et toute chèvre (JEAN GIONO, Que ma joie demeure, 1935, page 181). Remarque : 2.

Le mot sert parfois à former des substantifs composés.

Ces errants, ces hommes-chèvres qui vont, tout nerveux d'une ville à l'autre (JEAN GIONO, Manosque des plateaux, 1930, page 16).

Grande fille-chèvre (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, La Tour du Levant, 1931, page 13); confer également HUGO, La Légende des siècles, Le Satyre, 1859, page 587 où homme-chèvre désigne un faune, un chèvre- pied : Ø 5.

Il n'y a rien sur le plateau : le vent seul...

et comme vent, celui qui s'est annoncé la nuit passée : ce vent- chèvre, le printemps.

Le voilà, là-haut.

Le voilà là-bas avec sa poussière; le voilà ici maintenant; le voilà là-bas, sur l'herbe; il est partout. JEAN GIONO, Regain, 1930, 1re.

partie, 2, page 62. Remarque : 3.

Le mot sert exceptionnellement à désigner la chevrette, femelle du chevreuil (confer DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965; Dictionnaire de l'Académie des gastronomes 1962 1962).

La femelle [du chevreuil] est la chèvre ou chevrette (PAUL VIALAR, La Chasse aux hommes, Le Rendez-vous, 1952, page 251). B.— Locutions proverbiales et expressions. · Où la chèvre est attachée, il faut qu'elle broute.

Il faut se contenter du sort que l'on a. · Ménager la chèvre et le chou.

Ménager deux personnes, deux partis opposés.

Ménager la chèvre royaliste et le chou républicain (HONORÉ DE BALZAC, Une Ténébreuse affaire, 1841, page 102 ).

Les ménageurs de la chèvre et du chou (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1890, page 1246 ). Remarque : Confer aussi d'une main flatter la chèvre au cou Cependant que, de l'autre, on arrose le chou (EDMOND ROSTAND, Cyrano de Bergerac, 1898, II, 8, page 93). · Amoureux d'une chèvre coiffée (familier).

Amoureux de n'importe quelle femme. 2. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles