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Vocabulaire: CLIENT, -ENTE, substantif.

Publié le 13/11/2015

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Vocabulaire: CLIENT, -ENTE, substantif. I.— [Les rapports mettent en jeu des intérêts principalement matériels, l'accent étant mis sur l'échange] A.— Le plus souvent au masculin. domaine des rapports de dépendance quasi-féodale. 1. HISTOIRE ROMAINE. Citoyen pauvre se dévouant durablement corps et biens à un patron*, celui-ci lui assurant en retour, protection et subsistance : Ø 1.... le patron lui doit la subsistance, à lui [au client] et à ses enfants; mais en retour il doit son travail au patron. On ne peut pas dire qu'il soit précisément esclave; mais il a un maître auquel il appartient et à la volonté duquel il est soumis en toute chose. Toute sa vie il est client, et ses fils le sont après lui. NUMA-DENIS FUSTEL DE COULANGES, La Cité antique, 1864, page 333. 2. Par analogie. a) Dans d'autres types de civilisation. « Ce sont des clients du sultan, qui vivent près de lui, venant souvent de très loin dès qu'ils sont assurés de trouver à sa cour abri, nourriture et le reste » (ANDRÉ GIDE, Le Retour du Tchad, 1928, page 931 ). Il lui fallait maintenant [à Byron] une flotille pour transporter de Lerici à Gênes sa famille illégitime, ses clients et ses serviteurs (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS. Lord Byron et le démon de la tendresse, tome 2, 1930, page 230 ) b) Dans le domaine spirituel : Ø 2.... elle [l'Université] se reconnaissait à jamais sa cliente obligée et fidèle, tant envers lui [Antoine Arnauld] qu'envers sa postérité. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 1, 1840, page 72. 3. Emploi (postposé) adjectif, au figuré : Ø 3. Il [Léopold] prie pour ses anciennes paroisses, pour les religieuses de Flavigny et de Mattaincourt, pour les frères et les soeurs de Saxon, (...). Ces ombres fidèles l'entourent, (...). À ces âmes clientes, il promet la meilleure part des prospérités qu'il attend,... MAURICE BARRÈS, La Colline inspirée, 1913, page 278. B.— Au masculin et au féminin, domaine des rapports commerciaux. 1. Personne qui achète régulièrement des services ou des choses dans un établissement commercial. Elle [Édith] (...) préférait de beaucoup la boutique maternelle, les bavardages avec fournisseurs et clients (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 75 ). Le meilleur client de café du monde est encore le Français (LÉON-PAUL FARGUE, Le Piéton de Paris, 1939, page 41) : Ø 4. Là, vers midi, il [Crainquebille] aperçut Madame Laure, sa bonne et fidèle cliente, penchée sur la voiture du petit Martin. Elle tâtait un gros chou. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Crainquebille, 1904, page 43. Ø 5. Il [l'avare d'argent] est l'acheteur détesté des vendeurs, le « marchandeur » inlassable, craignant toujours d'être volé, client-type des prisunic qui ne laissent nulle place à la surprise ni à la folie. EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 325. SYNTAXE : Client d'une banque, d'un hôtel; la publicité attire le client; il ne faut pas tromper le client sur la marchandise; client de passage; client fidèle, facile, difficile. — [Désigne une collectivité] L'industrie est de beaucoup la principale cliente des caoutchoutiers (L'Industrie française du caoutchouc (LA DOCUMENTATION FRANÇAISE, 1965) 1965, page 12 ). Les principaux clients du marché restent européens (Grande-Bretagne, (...); République Fédérale Allemande,...) (MAURICE WOLKOWITSCH, L'Élevage dans le monde, 1966, page 208 ). · Emploi adjectival. L'essor des industries clientes de la houille (JEAN BRUNHES, La Géographie humaine, 1942, page 219 ). 2. Par extension, péjoratif. [En parlant de personnes fréquentant des courtisanes] : Ø 6. Il [Hartman] plaçait beaucoup à Paris dans les établissements de nuit qui subventionnent les courtisanes racoleuses du client capable d'étancher leur soif de grand cru. PIERRE HAMP, Vin de Champagne, 1909, page 182. II.— [Les rapports sont à la fois matériels et moraux, l'accent étant mis sur le fait qu'une personne confie pendant un certain temps ses intérêts à un spécialiste qui les étudie] A.— Dans le domaine de la pratique juridique. Client d'un avocat, d'un notaire : Ø 7. Il y a plus de vingt ans qu'ils [les amis d'André] sont les clients de l'étude... ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 162. Ø 8. Les avocats plaident pour leurs clients, non pour le juge. ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1929, page 861. B.— Domaine de la médecine de soin. Client d'un médecin : Ø 9.... mon cher docteur, (...) vous ne devez pas manquer de clientes moins agréables à ausculter... ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Consultation, 1928, page 1097. C.— Autres domaines : Ø 10. L'estime et l'amitié forment ainsi entre guides et clients des cordées dont la cohésion et les exploits sont demeurés légendaires :... Jeux et sports (sous la direction de Roger Caillois) 1968, page 1650. III.— Par extension, familier, souvent péjoratif. A.— Surtout au pluriel. Personne avec laquelle on est régulièrement en rapport en vue de la défense d'intérêts collectifs, partisan. Clients d'un parti politique : Ø 11. Ils [les partis de gauche] ont oublié que leurs clients étaient des révolutionnaires, mais passionnés d'ordre et d'apparat. ALEXANDRE ARNOUX, Contacts allemands, 1950, page 81. B.— Populaire, surtout au singulier. Personne dont on parle, à qui on a affaire : Ø 12. Il [Joseph Mesnil] est parti en ram'nant : « Non, mais tu l'as vu, qu'i' a dit à Montreuil qui était là, tu parles d'un gourdé! » Tu sais qu'i' n'est pas patient le p'tit client, et j' [Paradis] avais beau grogner : « ça va, ça va », i' ram'nait;... HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 260. Remarque générale : De même que les puristes distinguent encore diverses dénominations du salaire selon les professions, au XIXe. siècle ils n'admettent le mot client que pour le client de l'avocat, de l'avoué, du notaire, etc. (confer Dictionnaire de l'Académie Française 1878). DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ) précise " Ce néologisme n'est pas bon : un médecin a des malades; un marchand a des pratiques et non des clients. C'est à tort que de clientèle on a conclu à client. " STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 113. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 430, b) 2 468; XXe. siècle : a) 3 795, b) 4 160.

« fr?res et les soeurs de Saxon, (...).

Ces ombres fid?les l'entourent, (...).

? ces ?mes clientes, il promet la meilleure part des prosp?rit?s qu'il attend,... MAURICE BARR?S, La Colline inspir?e, 1913, page 278.

B.? Au masculin et au f?minin, domaine des rapports commerciaux.

1.

Personne qui ach?te r?guli?rement des services ou des choses dans un ?tablissement commercial.

Elle [?dith] (...) pr?f?rait de beaucoup la boutique maternelle, les bavardages avec fournisseurs et clients (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 75 ).

Le meilleur client de caf? du monde est encore le Fran?ais (L?ON-PAUL FARGUE, Le Pi?ton de Paris, 1939, page 41) : ? 4.

L?, vers midi, il [Crainquebille] aper?ut Madame Laure, sa bonne et fid?le cliente, pench?e sur la voiture du petit Martin.

Elle t?tait un gros chou. ANATOLE-FRAN?OIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Crainquebille, 1904, page 43.

? 5.

Il [l'avare d'argent] est l'acheteur d?test? des vendeurs, le ? marchandeur ? inlassable, craignant toujours d'?tre vol?, client-type des prisunic qui ne laissent nulle place ? la surprise ni ? la folie. EMMANUEL MOUNIER, Trait? du caract?re, 1946, page 325.

SYNTAXE?: Client d'une banque, d'un h?tel; la publicit? attire le client; il ne faut pas tromper le client sur la marchandise; client de passage; client fid?le, facile, difficile.

? [D?signe une collectivit?] L'industrie est de beaucoup la principale cliente des caoutchoutiers (L'Industrie fran?aise du caoutchouc (LA DOCUMENTATION FRAN?AISE, 1965) 1965, page 12 ).

Les principaux clients du march? restent europ?ens (Grande-Bretagne, (...); R?publique F?d?rale Allemande,...) (MAURICE WOLKOWITSCH, L'?levage dans le monde, 1966, page 208 ).

? Emploi adjectival.

L'essor des industries clientes de la houille (JEAN BRUNHES, La G?ographie humaine, 1942, page 219 ).

2.

Par extension, p?joratif.

[En parlant de personnes fr?quentant des courtisanes] : ? 6.

Il [Hartman] pla?ait beaucoup ? Paris dans les ?tablissements de nuit qui subventionnent les courtisanes racoleuses du client capable d'?tancher leur soif de grand cru. PIERRE HAMP, Vin de Champagne, 1909, page 182.. »

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