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Vocabulaire: collant COLLANT, -ANTE, participe présent, adjectifet substantif.

Publié le 14/11/2015

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Vocabulaire: collant COLLANT, -ANTE, participe présent, adjectifet substantif. I.— Participe présent de coller* II.— Adjectif. A.— Qui colle, qui adhère comme de la colle. Une matière collante, la boue noire et collante, une terre collante : Ø 1.... cela s'épaississait vers moi, si bien que je marchais presque enfonçant des quatre pattes dans cette vase collante, et sur mon dos continuellement ruisselait une pluie chaude, sucrée, fétide. GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine, 1849, page 372. — Papier collant Papier enduit de colle sèche sur l'une de ses faces, et que l'on mouille de manière à le coller sur quelque chose. On ne voit que des points noirs de tous les côtés comme des mouches sur du papier collant (PAUL CLAUDEL, Le Soulier de satin, 1929, 4e. journée, I, page 850 ). B.— Par analogie. 1. [En parlant des vêtements] Qui dessinent les formes du corps en les moulant étroitement. Un costume collant, un corsage collant, des bottes collantes; le pantalon collant (LOUIS REYBAUD, Jérôme Paturot à la recherche d'une position sociale, 1842, page 78 ) : Ø 2.... il est impossible de ne pas trouver Juliette séduisante comme une dactylo de cinéma : cheveux soyeux, longs cils, élégance naturelle dans un modeste chandail collant, une jupe très courte et des talons très hauts... D'ailleurs elle est vraiment dactylo, et dactylo de premier ordre. ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 9. 2. [En parlant d'une personne] Dont il est difficile de se débarrasser, importune, ennuyeuse : Ø 3. D'ailleurs, je suis sûr qu'il y a des tas de types qui viennent vous faire du plat, sous prétexte de s'amuser avec cet ustensile. — Ça c'est vrai. Il y en a qui sont collants... pas moyen de s'en débarrasser. Et bêtes par-dessus le marché... et bêtes... RAYMOND QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, page 25. III.— Substantif. A.— Maillot d'acteur, de danseur, de gymnaste qui s'applique étroitement sur la forme du corps; pantalon étroit que moule uniquement la jambe et la cuisse. Un acteur serré dans un collant; des collants sombres; formes modelées dans un collant (EDMOND DE GONCOURT, La Maison d'un artiste, 1881, page 166 ) : Ø 4. Mais leur nombre même [des gymnastes] prouve l'enthousiasme que suscite toujours chez les jeunes la vieille « gym » de nos aïeux, qui peut-être ne s'exécute plus en « collants » noirs, comme jadis, mais qui n'a tout de même pas encore adopté le « short »... L'Œuvre. 27 février 1941. B.— Spécialement, le plus souvent au pluriel. Sous-vêtement féminin composé d'une culotte et de bas en une seule pièce. Une paire de collants; des collants de couleur, du soir, pailletés, à arabesques : Ø 5. Beaucoup de choses ont changé en une décennie. Entre 1950 et 1960, corsets, gaines et jarretelles retenaient 98% des bas. Puis, petit à petit, on se mit à les bouder au profit d'un nouveau-venu : le collant. Que s'est-il donc passé? Rien de moins qu'une révolution dans la maille. L'impératrice Joséphine l'avait devancée à sa manière : ne supportant pas les jarretières sous ses robes moulantes et transparentes elle se faisait tricoter, à l'époque, des collants sur mesure. Que choisir? novembre 1975, no. 101, page 10. Remarque : À signaler le composé récent autocollant, substantif masculin " Vignette pouvant être collée sur une surface quelconque sans humidification préalable, et dont la substance collante est protégée par un film qui peut être retiré au moment de l'emploi " (Conseil international de la langue française, janvier 1974). Tous les gosses (...) traînent des cabas pleins de prospectus, de dépliants, de magazines, de posters, d'autocollants (Papier, carton et cellulose, décembre 1973, n° 12, page 37). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 244. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 244, b) 555; XXe. siècle : a) 445, b) 263. Forme dérivée du verbe "coller" coller COLLER, verbe. I.— Emploi transitif. A.— Joindre et fixer deux choses ensemble en se servant de colle. Coller du papier; coller une image, une affiche; coller une enveloppe; coller des bois de placage. Une proclamation à coller sur les murs (VICTORIEN SARDOU, Rabagas, II, 5, 1872, page 66 ). Coller une petite bande de papier (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 182) : Ø 1.... tout métier est pénible par la durée. J'ai lu qu'une femme bienfaisante, voulant se donner quelque expérience des métiers de femmes, choisit pour commencer le plus doux, qui consistait à coller des étiquettes sur des bouteilles; deux jours après elle était au lit avec la fièvre. ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1928, page 772. 1. Spécialement. a) OENOLOGIE. Coller du vin, coller des liqueurs. Clarifier ces boissons à l'aide de blanc d'oeuf ou de colle de poisson auxquels adhèrent les impuretés flottant dans ces boissons. Il ne faut pas le coller [le vin] . Il vous arrive collé. Et un double collage lui ôte de la qualité (VICTOR HUGO, Correspondance, 1868, page 112 ). b) PEINTURE. Imprégner de colle une peinture afin d'en fixer les couleurs. J'ai travaillé tous ces jours-ci avec une ténacité extrême, avant d'envoyer mes peintures qu'on colle demain (EUGÈNE DELACROIX, Journal, 1852, page 493 ). c) TECHNOLOGIE. Enduire de colle du papier pour empêcher qu'il ne boive (confer collage); imprégner de colle une toile pour lui donner de l'apprêt avant de l'imprimer. 2. Par analogie. Faire adhérer, agglutiner au moyen d'une substance collante quelconque. Coller les paupières; sang qui colle les cheveux; eau qui colle les vêtements; la sueur colle la peau. Le sucre vous colle partout (LÉON FRAPIÉ, La Maternelle, 1904, page 183 ). Des filaments de mousse collaient les pages humides, à la forte odeur moisie (JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 202) : Ø 2.... l'homme porte une croix, et l'on entend son râle; ses pieds dans les cailloux saignent; ses yeux noyés pleurent, pleins de crachats qu'on n'a pas essuyés; le sang colle et noircit ses cheveux sur sa tempe; et l'homme, que la croix accable, tombe, rampe, se traîne, et sur ses mains retombe, et par moments ne peut plus que lever son front lugubrement. VICTOR HUGO, La Fin de Satan, Le Gibet de Jésus-Christ, 1885, page 881. 3. Par extension. a) [L'objet désigne une partie du corps] Coller contre quelque chose. Appliquer étroitement et durant un certain temps. Coller son oreille contre une porte, son oeil au trou d'une serrure; le nez collé sur des cartes. Coller sa main contre sa bouche (GUSTAVE FLAUBERT, Salammbô, tome 1, 1863, page 28 ). Un adolescent colle ses lèvres sur la nuque d'une jeune fille (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Copains, 1913, page 244) : Ø 3. Le bruit des essieux scande la fuite. Les essieux battent comme le coeur. On colle son front à la vitre et le paysage s'écoule... ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Courrier Sud, 1928, page 41. — Plus figurément. Coller (son oeil, son regard) sur quelqu'un ou sur quelque chose. Regarder longuement et avec beaucoup d'attention. Coller ses yeux sur une passante : Ø 4. Puis nous allions coller nos yeux devant chez Gougy ou chez Champion pour voir passer les érudits,... LÉON-PAUL FARGUE, Le Piéton de Paris, 1939, page 86. b) JEUX (billard). Coller une bille. La placer tout contre la bande; par ellipse. coller son adversaire. Placer sa bille contre la sienne. B.— Par extension. 1. Au figuré et familier. a) Coller quelqu'un.. L'importuner, lui imposer une présence continuelle : Ø 5. À peine le train arrivé il a sauté aussi dans le dur, derrière moi... Jusqu'à Paris qu'il m'a collé... Je l'ai perdu un petit moment en sortant de la gare... Je me suis faufilé par une autre porte... Il m'a rejoint tout de suite la canule!... LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 678. b) Mettre d'autorité quelqu'un ou quelque chose dans un endroit étroit en l'y serrant Coller un objet dans un coin, dans une armoire; coller un enfant au lit, en pension; coller un militaire au bloc; coller en taule. Coller la chandelle au mur (GEORGES BERNANOS, Nouvelle Histoire de Mouchette, 1937, page 1307) : Ø 6. « J'ai idée que les boches trichent un peu... », disait Alexis pour se venger des pommes de terre que Mme Loiseau lui collait dans son assiette, et Henriette lui faisait des gros yeux : s'il discutait, ça n'en finirait plus... ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 219. — Par métonymie, expression. Coller quelqu'un au mur. Le fusiller après l'avoir placé le dos (serré) au mur : Ø 7. On allait coller un homme contre un mur et lui tirer dessus jusqu'à ce qu'il en crève; que ce fût moi ou Gris ou un autre, c'était pareil. JEAN-PAUL SARTRE, Le Mur, 1939, page 32. c) Appliquer un coup à quelqu'un avec vigueur; imposer une obligation, une contrainte à quelqu'un. Coller des gifles, un coup de poing; coller un coup de pied dans le derrière; coller une punition; coller du travail à un élève. Moi, à cause de ma médaille, ils me collaient toujours de planton parce que ça fait riche (ROLAND LECALELÉ, DIT ROLAND DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, page 275) : Ø 8. — Elle a dit ça, elle a dit ça, hurla Maheu. C'est bon! J'y vais, moi, et si elle dit qu'elle l'a dit, je lui colle ma main sur la gueule. ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1469. d) Remettre d'autorité et sans rejet possible quelque chose à quelqu'un; se débarrasser de; donner ou transmettre une chose ennuyeuse ou fâcheuse à quelqu'un. Coller des pièces fausses; coller ses vieilleries, ses rossignols à quelqu'un; coller la grippe. Coller des poux (JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 248 ). Je te les colle dans les bras [les enfants] et puis tu te débrouilleras (MAURICE DRUON, Les Grandes Familles, tome 2, 1948, page 164) : Ø 9. — Figure-toi qu'il n'y avait que des bêtes dans la turne... des chats, trois perroquets... un singe... deux chiens... et il fallait soigner tout ça... rien n'était assez bon pour eux... Nous, tu penses, on nous collait de vieux rogatons, kif-kif à la boîte... OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 259. — Populaire. Coller un enfant, un gosse à quelqu'un. Rendre une femme enceinte. Il la suppliait de céder : on verrait bien s'il ne lui collait pas un enfant, et un gros! (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 310 ). e) Se coller quelque chose (à soi-même). S'administrer des aliments ou de la boisson. Se coller une indigestion monstre; se coller quelque chose dans le gosier. S'en coller deux (verres de Tokai) (EUGÈNE LABICHE, Les Trente millions de Gladiator, 1875, page 51 ). Tous s'en collèrent plein l'lampion (LÉON STOLLÉ, Douze récits historiques racontés en argot, 1947, page 9) : Ø 10. C'est qu'on ne s'est pas collé grand'chose dans le fusil depuis deux jours...! JULES VALLÈS, Jacques Vingtras, L'Insurgé, 1885, page 204. — Plus rarement. [En parlant de connaissances que l'on accumule] S'en coller plein la tête, plein le crâne. Je me demande comment tu peux te coller tout ça dans le crâne! (MAURICE DRUON, Les Grandes Familles, tome 2, 1948, page 142 ). 2. Argot scolaire. a) Coller un élève. Lui poser une question embarrassante à laquelle il ne peut répondre et par extension mettre une personne quelconque dans l'impossibilité de répondre; la réduire au silence. Être collée du premier coup (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à l'école, 1900, page 221 ). Coller Annunzio sur les petits poètes italiens (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 11, 1914-18, page 143 ). Je le collais tout à l'heure si j'avais voulu le pousser sur les traités de Westphalie! (MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 140) : Ø 11.... l'indignation de Goncourt venait de ce que Sardou l'éclipsait. Car, à un certain moment du dîner, Goncourt ayant voulu contredire, Sardou l'avait tout aussitôt « collé » comme un élève. Il ne savait pas écouter. Il ne comprenait pas ce qui était intéressant ANDRÉ GIDE, Journal, 1902, page 121. b) Par métonymie. Recaler un élève à un examen (comme s'il n'avait pu répondre aux questions embarrassantes de l'examinateur). Coller quelqu'un au baccalauréat. Collée ou reçue (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 200) : Ø 12. Robert à Pierre : — Et toi, qu'as-tu à me dire? — Collé ou reçu, dès le bachot fini, je partirai. Tu t'en doutais, j'imagine? FRANÇOIS MAURIAC, Les Chemins de la mer, 1939, page 105. Remarque : À signaler le substantif féminin collante. Lettre administrative annonçant à un candidat qu'il est reçu ou « collé » à l'examen écrit; en particulier lettre invitant le candidat reçu (à l'écrit) à se présenter aux épreuves orales; par extension convocation à un examen ou concours. J'ai reçu ma collante, je passe lundi (DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT ) Supplément; confer également Grand Larousse de la Langue française en six volumes). c) Punir un élève d'une consigne en l'obligeant à venir à l'école en dehors des heures de cours normales et y faire des exercices supplémentaires. Coller quelqu'un le dimanche : Ø 13. Quand est-ce que je te revois, puisque tu es collé dimanche? SOUBRIER. — Tu ne peux pas revenir m'attendre à la fin de la colle, à midi? HENRI DE MONTHERLANT, La Ville dont le prince est un enfant, 1951, II, 4, page 900. II.— Emploi pronominal. A.— 1. [En parlant d'une personne, d'une partie du corps, des vêtements] S'appliquer contre, à, sur quelque chose. Se coller contre la muraille, aux carreaux; se coller contre l'épaule de quelqu'un; vêtement qui se colle sur la peau. Feuilles qui se collaient sur mes yeux (JEAN COCTEAU, Bacchus, 1952, page 211 ). Toutes les dames des maisons voisines se collèrent à leurs croisées (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Pauline, 1841, page 193) : Ø 14.... elle [Geneviève] s'arrêta en face de moi, les sourcils soulevés, les yeux dilatés. Puis elle se colla au radiateur et, joignant les doigts, elle frottait les paumes de ses mains. FRANÇOIS MAURIAC, Le Noeud de vipères, 1932, page 280. — Plus figurément. Regard, yeux qui se collent sur quelqu'un. Fixer attentivement quelqu'un : Ø 15. Dans ce dernier cas au contraire son regard étroit et velouté [d'Albertine] se fixait, se collait sur la passante, si adhérent, si corrosif, qu'il semblait qu'en se retirant il aurait dû emporter la peau. MARCEL PROUST, La Prisonnière, 1922, page 150. 2. Figuré et familier. Se coller à. a) Se coller à quelqu'un.. Imposer sa présence, importuner quelqu'un : Ø 16. Ce n'est pas une mauvaise fille, mais elle est barbante. Elle n'a pas besoin de venir fourrer son nez partout. Pourquoi se colle-t-elle à nous sans qu'on lui demande? MARCEL PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 888. b) Spécialement. JEUX. S'y coller, qui s'y colle? (au jeu de cache cache principalement). Se tenir le visage tourné contre le but choisi et fermer les yeux pendant que les autres joueurs se cachent : Ø 17. Si le cligne-musette touche l'un des fuyards pendant cette course et avant le retour au point de départ, ce joueur doit, à son tour, fermer les yeux tandis que les autres participants se dissimulent en de nouvelles cachettes. On dit alors qu'il s'y colle. RENÉ ALLEAU, Dictionnaire des jeux, 1964, page 83. 3. Rare et en emploi absolu. Se coller.. Se coucher, s'aplatir contre terre : Ø 18. Un 77 s'annonça pour eux. Ils se collèrent, firent un avec la terre, comprirent qu'ils étaient saufs,... HENRI DE MONTHERLANT, Le Songe, 1922, 2e. partie, page 151. B.— Populaire. 1. Se coller à quelque chose, s'y coller.. Commencer lestement une chose, se mettre et s'attacher au travail qui vous attend. Il se précipite donc au boulot... Il s'y colle séance tenante (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 434 ). 2. Se coller avec quelqu'un.. Se mettre en ménage sans se marier. Se coller avec un vieux. Se coller à seize ans (ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1331) : Ø 19. William sourit. C'était vraiment un homme supérieur... — Ne dis donc pas de choses inutiles... Quand nous nous sommes mis ensemble, je ne t'ai rien promis... Tu ne m'as rien promis non plus... On se rencontre... On se colle, c'est bien... On se quitte... On se décolle... C'est bien aussi. La vie est la vie... Et, sentencieux, il ajouta : — Vois-tu, dans la vie, Célestine, il faut de la conduite... OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 356. — Plus rarement et trivial. Se coller.. Avoir des relations physiques avec quelqu'un : Ø 20. Viens-tu à la fin, Louis? Je te dis que nous nous couchons. On se colle, ça soulage... Et que ce nom de dieu de saoulard crève ici de froid tout seul! ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1359. Remarque : La documentation atteste le syntagme populaire s'en coller de quelque chose, s'en coller complètement, au sens de « se moquer de quelque chose » dont le rapport avec le verbe coller n'est pas clair. Moi je m'en collais de leurs salades (LOUIS-FERDINAND CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 297) : Ø 21. Puis après tout, j'm'en colle. J'vous laisse tomber avec votre cuistance, s'il y en a un qui veut la place, il n'a qu'à aller se faire inscrire au burlingue. ROLAND LECALELÉ, DIT ROLAND DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, page 64. III.— Emploi intransitif. A.— Être appliqué exactement, être en contact étroit avec quelque chose. 1. [En parlant d'une substance gluante et compacte] Adhérer à quelque chose. Terre qui colle aux souliers; humidité qui colle aux moelles. Poussière fine et gluante qui colle aux doigts (JULIEN GREEN, Journal, 1947, page 94 ). Les feuilles tombées collaient au sol gras des allées (MAURICE GENEVOIX, Raboliot, 1925, page 116) : Ø 22. Dehors, un brouillard blanchâtre comme de la bave de limace se traîne lourdement et colle aux branches des sapins. BLAISE CENDRARS, Moravagine, 1926, page 181. 2. Par extension. a) Par analogie. — [En parlant d'un vêtement qui est très ajusté et qui moule le corps] Pantalon qui colle. La botte colle au pied (HENRI DE MONTHERLANT, Les Olympiques, 1924, page 294 ). Corsage menu qui colle à leur poitrine (ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, page 107) : Ø 23. Flamart souffle, tel un taureau coursé. Sous le maillot qui colle, les pectoraux se soulèvent et retombent comme une poitrine de femme asthmatique. ROGER MARTIN DU GARD, Vieille France, 1933, page 1068. — Spécialement. · AUTOMATIQUE. Coller à la route. Avoir des pneus qui adhèrent parfaitement à la route (Confer Grand Larousse de la langue française en six volumes). · SPORT CYCLISTE. Coller à la roue. Suivre de très près son entraîneur ou un autre concurrent; ne pas se laisser distancer. Cycliste qui colle à la motocyclette (HENRI DE MONTHERLANT, Le Songe, 1922, page 35) : Ø 24. Renaudin, extasié par un champion politique, « si bien en machine » et dont le style plaisait tant aux connaisseurs, rêve de « coller à sa roue » comme un cycliste à son entraîneur,... MAURICE BARRÈS, Les Déracinés, 1897, page 195. · VÉNERIE. Coller à la voie. Serrer de près un animal (Confer Maurice Genevoix, La Dernière harde, 1938, page 125). b) Au figuré. — [En parlant d'une personne qui reste fixée à un endroit sans bouger ou sans vouloir agir] Rester collé sur sa chaise (HONORÉ DE BALZAC, La Paix du ménage, 1830, page 313 ). Rester collé aux jupes de sa mère (SIBYLLE-GABRIELLE-MARIE-ANTOINETTE DE RIQUETTI DE MIRABEAU, COMTESSE DE MARTEL DE JANVILLE, DITE GYP, Le Mariage de chiffon, 1894, page 270 ). Il était coincé dans la foule. collé contre sa mère (MAURICE DRUON, Les Grandes Familles, tome 1, 1948, page 20 ). — [En parlant d'une impression, d'un sentiment qui s'attache fortement à une personne, qui l'enveloppe entièrement] Peur qui colle à la peau; pauvreté qui colle aux os. Angoisse qui colle à la chair (ALBERT SAMAIN, Le Chariot d'or, 1900, page 151 ). Mais la sale injustice colle à nous comme de la glu (ALBERT CAMUS, Les Justes, 1950, 5, page 386) : Ø 25. Le pire... c'était cette menace multiforme, imprécise qui traquait Raboliot partout, qu'il traînait nuit et jour, collée à lui. MAURICE GENEVOIX, Raboliot, 1925, page 170. — [En parlant d'un écrivain, d'une oeuvre de l'esprit] Convenir, être en contact étroit avec, être fidèle à la pensée de. Coller au réel, paroles qui collent à la pensée; coller aux habitudes. Coller au sujet (CHARLES DU BOS, Journal, 1922, page 122 ). Valéry, lui, colle étroitement à la vie (ANDRÉ GIDE, Journal, 1929, page 930) : Ø 26.... je ne colle pas, je n'ai jamais pu parfaitement « coller » avec la réalité. Il n'y a même pas, à proprement parler, dédoublement qui fasse que, en moi, quelqu'un reste spectateur de celui qui agit. ANDRÉ GIDE, Ainsi soit-il, ou Les Jeux sont faits, 1951, page 1226. B.— Populaire. 1. Convenir parfaitement, bien aller. Ça colle!; ça a l'air de coller entre eux. Trouver un raisonnement qui colle (JEAN-GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les pacifiques, 1946, page 171) : Ø 27. 5 février. — J'en étais sûre! Je passe mon temps à confronter les leçons et la matière enfantine : voyons si « ça colle »... LÉON FRAPIÉ, La Maternelle, 1904, page 156. 2. Être d'accord avec quelqu'un. Ça colle! Ça colle! dis-je à Poterloo (HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 161) : Ø 28. — Mon capitaine..., dites voir... si y a du boulot, j'suis là pour un coup. Le capitaine répondit : — Tu vas m'habiller ma compagnie. — Ça colle! où sont les frusques? — On va te montrer. Viens avec moi. RENÉ BENJAMIN, Gaspard, 1915, page 12. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 425. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 883, b) 3 286; XXe. siècle : a) 4 706, b) 4 113.

« ? 3.

D'ailleurs, je suis s?r qu'il y a des tas de types qui viennent vous faire du plat, sous pr?texte de s'amuser avec cet ustensile.

? ?a c'est vrai.

Il y en a qui sont collants...

pas moyen de s'en d?barrasser.

Et b?tes par-dessus le march?...

et b?tes... RAYMOND QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, page 25.

III.? Substantif.

A.? Maillot d'acteur, de danseur, de gymnaste qui s'applique ?troitement sur la forme du corps; pantalon ?troit que moule uniquement la jambe et la cuisse.

Un acteur serr? dans un collant; des collants sombres; formes model?es dans un collant (EDMOND DE GONCOURT, La Maison d'un artiste, 1881, page 166 )?: ? 4.

Mais leur nombre m?me [des gymnastes] prouve l'enthousiasme que suscite toujours chez les jeunes la vieille ? gym ? de nos a?eux, qui peut-?tre ne s'ex?cute plus en ? collants ? noirs, comme jadis, mais qui n'a tout de m?me pas encore adopt? le ? short ?... L'?uvre.

27 f?vrier 1941.

B.? Sp?cialement, le plus souvent au pluriel.

Sous-v?tement f?minin compos? d'une culotte et de bas en une seule pi?ce.

Une paire de collants; des collants de couleur, du soir, paillet?s, ? arabesques?: ? 5.

Beaucoup de choses ont chang? en une d?cennie.

Entre 1950 et 1960, corsets, gaines et jarretelles retenaient 98% des bas.

Puis, petit ? petit, on se mit ? les bouder au profit d'un nouveau-venu?: le collant.

Que s'est-il donc pass?? Rien de moins qu'une r?volution dans la maille.

L'imp?ratrice Jos?phine l'avait devanc?e ? sa mani?re?: ne supportant pas les jarreti?res sous ses robes moulantes et transparentes elle se faisait tricoter, ? l'?poque, des collants sur mesure. Que choisir? novembre 1975, no.

101, page 10.

Remarque?: ? signaler le compos? r?cent autocollant, substantif masculin " Vignette pouvant ?tre coll?e sur une surface quelconque sans humidification pr?alable, et dont la substance collante est prot?g?e par un film qui peut ?tre retir? au moment de l'emploi " (Conseil international de la langue fran?aise, janvier 1974).

Tous les gosses (...) tra?nent des cabas pleins de prospectus, de d?pliants, de magazines, de posters, d'autocollants (Papier, carton et cellulose, d?cembre 1973, n? 12, page 37).

STATISTIQUES?: Fr?quence absolue litt?raire?: 244.

Fr?quence relative litt?raire?: XIXe.

si?cle?: a) 244, b). »

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