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Afrique, langues d' - Langues et Linguistique.

Publié le 07/05/2013

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Afrique, langues d' - Langues et Linguistique. 1 PRÉSENTATION Afrique, langues d', langues du continent africain. Entre 500 à 2 000 langues différentes sont parlées en Afrique. Chaque Africain parle plusieurs langues : sa langue maternelle (celle de son groupe), celle des peuples voisins où des populations au milieu desquelles il vit -- car, en Afrique, il est courant que plusieurs peuples vivent imbriqués --, et la langue des commerçants ou langue véhiculaire parlée dans des régions très vastes traversées par les routes commerciales à longue distance. À côté de l'arabe, qui n'est pas limité au continent africain, bien qu'on distingue des arabes parlés spécifiques comme le hassanyia en Mauritanie, les langues africaines les plus parlées sont le swahili et le haoussa, dont il n'est pas possible de connaître le nombre de locuteurs en raison de l'urbanisation galopante qui joue en leur faveur. De très nombreuses langues ne sont parlées que par quelques milliers, voire quelques centaines de personnes. En moyenne, une langue africaine compte environ 200 000 locuteurs. Seules une douzaine de langues sont parlées par plus d'un million de locuteurs. Les langues africaines ayant une littérature écrite sont très peu nombreuses. En revanche, la majorité d'entre elles possèdent une riche littérature orale traditionnelle. 2 LES GROUPES DE LANGUES Selon l'usage le plus largement accepté, les langues d'Afrique sont classées en quatre familles : la famille afro-asiatique (anciennement appelée chamito-sémitique), la famille nilo-saharienne, la famille khoisan et la famille niger-kordofan. On appelle famille de langues un groupe de langues ayant une origine commune. Une famille est souvent subdivisée en branches, constituées de langues plus étroitement apparentées. Des langues africaines, même géographiquement voisines, appartenant à des familles différentes peuvent avoir en commun aussi peu de traits que l'anglais, le turc et le chinois. Et des langues d'une même famille peuvent avoir des structures aussi différentes que l'anglais, l'italien, le russe et l'hindi, qui font tous partie de la famille des langues indo-européennes. Au sein de la même branche d'une famille, en revanche, les langues peuvent être aussi voisines que l'allemand, le néerlandais et le suédois. Seulement la moitié des langues d'Afrique environ possède un système d'écriture, et certaines n'ont pour toute littérature écrite que la traduction d'une partie du Nouveau Testament. À l'exception de l'arabe et de certaines langues d'Éthiopie (tel le guèze), l'alphabet de la plupart des langues africaines écrites constitue une adaptation de l'alphabet latin introduit par les missionnaires protestants pour diffuser la Bible. Quelques tribus, notamment les Vaï du Liberia et les Bamoum du Cameroun, ont développé leur propre système d'écriture syllabique. Les premiers Européens à avoir étudié les langues africaines furent généralement des missionnaires, dont les buts de prosélytisme rendaient indispensable la communication avec les populations indigènes. Un des premiers ouvrages majeurs sur les langues africaines est le Polyglotta africana, écrit par l'instituteur missionnaire du XIXe siècle Sigismund W. Koelle ; il contient une liste de quelque 300 mots et phrases dans 156 langues africaines différentes. Koelle avait recueilli ces données auprès d'esclaves affranchis vivant dans le territoire britannique de Sierra Leone, en Afrique occidentale. Au XXe siècle, des linguistes comme les Allemands Carl Meinhof et Dietrich Westermann, le Sud-Africain Clement Martyn Doke et les Britanniques Ida Caroline Ward et Malcolm Guthrie ont fait progresser considérablement la connaissance des langues africaines. Toutefois, c'est en définitive au linguiste et anthropologue américain Joseph H. Greenberg que l'on doit la classification exhaustive des langues africaines en quatre familles, dont les grandes lignes sont désormais reconnues et admises par la plupart des spécialistes, en dehors de perfectionnements de détails qui y ont été apportés depuis la publication de ses recherches en 1963. On constate que la colonisation et l'ouverture de l'Afrique sur le monde ont fait reculer plusieurs langues d'Afrique devant les grandes langues européennes, de même que la création des États indépendants et la nécessité de privilégier une ou plusieurs langues nationales déjà majoritaire en a marginalisé d'autres. Pourtant, en dépit de la multiplication des contacts avec l'Europe et les États-Unis, de nombreuses langues africaines devraient rester en u...
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« 4 LA FAMILLE NILO-SAHARIENNE Les langues nilo-sahariennes sont parlées dans plusieurs zones discontinues allant de la boucle du fleuve Niger, en Afrique occidentale, jusqu'à l'Éthiopie, en passant par la vallée supérieure du Nil et certaines régions septentrionales de l'Ouganda et du Kenya.

Le membre le plus occidental de la famille est le songhaï, langue importante n'ayant pas de lien de parenté étroit avec d'autres langues, et qui est parlée sur le cours supérieur du fleuve Niger, au Mali et au Niger.

La branche saharienne de cette famille comprend des langues qui sont parlées dans une région allant du nord-est du Nigeria, à l'est, jusqu'aux oasis de Libye, au nord, en passant par le Tchad.

Bien que cette zone soit très peu peuplée, le kanouri, principale langue de la branche saharienne, est parlé par environ 1,5 million de personnes. Les langues de la branche nilo-saharienne sont parlées dans le nord du Tchad, au Soudan, dans une grande partie de l'Ouganda et du Kenya et dans la partie nord-est du Congo.

Les langues nubiennes, autre groupe de langues nilo-sahariennes, sont parlées par environ 1 million de personnes le long du Nil, près de la frontière sud de l'Égypte, et dans des îlots linguistiques dispersés.

L'alphabet nubien est tiré de l'alphabet copte.

Les écrits religieux nubiens, qui datent du VIII e au XIV e siècle, constituent la seule littérature d'une langue africaine vivante qui ait été écrite avant l'époque moderne en dehors du guèze éthiopien, qui provient, il est vrai du sud-arabique à une époque lointaine.

Le groupe des langues nilotiques, occupant le sud du Soudan et le nord de l'Ouganda et du Kenya, appartient à cette branche.

Les principales langues qui le composent sont le dinka, le nuer, le chillouk et le diour (ou luo).

Les très petits groupes maban et koman, dont les langues sont respectivement parlées au Tchad et à la frontière entre l'Éthiopie et le Soudan, ainsi que la langue fur, qui constitue à elle seule un groupe distinct, font également partie de la famille nilo-saharienne. Dans beaucoup de langues nilo-sahariennes, un système de suffixes nominaux indique les relations grammaticales ; il est assez semblable au cas du latin, mais très différent des systèmes des langues appartenant à d'autres familles africaines.

Dans les langues nilotiques du Nord, ce type de relations grammaticales est exprimé par un système extrêmement complexe de changements vocaliques internes, de nombreux sons vocaliques étant en eux-mêmes très difficiles à apprendre.

Les différentes constructions verbales sont indiquées par des séries de suffixes dans certaines langues nilo-sahariennes (par exemple en kanouri), ou à la fois par des préfixes et des suffixes dans d'autres (par exemple dans les langues nilotiques du Sud).

Beaucoup de ces langues ont une construction passive caractéristique, d'usage beaucoup plus large que son équivalent français.

Par exemple, « Il acheta un vêtement » se dit généralement : « Un vêtement a été acheté par lui ».

L'action (acheter) et l'objet (vêtement) forment la partie centrale de la phrase, la personne qui réalise l'action n'ayant relativement que peu d'importance. 5 LES LANGUES KHOISANES Les langues khoisanes, ou langues à clicks, constituent sans aucun doute la plus petite famille de langues en Afrique, regroupant à peine plus de 100 000 locuteurs au total.

La plupart de ces langues sont parlées par les Khoisans d'Afrique australe ; la plus importante, le nama (hottentot), compte environ 25 000 locuteurs.

Deux autres langues de cette famille sont parlées dans le nord-est de la Tanzanie : le sandawe possède environ 23 000 locuteurs et le hadza encore moins.

Les langues khoisanes sont célèbres pour leurs clicks.

Dans certaines d'entre elles, chaque mot ou presque commence par un click.

La production des clicks implique une succion de l'air par la langue.

Les différents types de clicks résultent à la fois de la position de la langue dans la bouche et de la façon dont l'air est relâché.

Lorsque ces langues sont écrites, les clicks sont représentés soit par des lettres qui n'ont pas d'autre utilisation comme C, Q, X, soit par des symboles spéciaux comme /, !!, //.

Certaines langues khoisanes ont un système de genres grammaticaux que l'on ne trouve que dans la famille afro-asiatique. 6 LA FAMILLE NIGER-KORDOFAN La famille niger-kordofan comprend deux sous-familles, la sous-famille niger-congo et la sous-famille kordofan.

Les langues kordofaniennes sont en tout une trentaine et comptent peu de locuteurs.

Leur aire d'extension se limite aux monts Nuba, dans le sud du Soudan, où elles sont entourées par les langues de la famille nilo-saharienne et par l'arabe.

La zone linguistique niger-congo, quant à elle, couvre pratiquement tout le continent africain au sud du désert du Sahara. En dépit des migrations qui ont probablement scindé certaines branches de cette sous-famille il y a plus de 5 000 ans, les langues appartenant aux différentes branches ont des mots semblables pour de nombreux objets ou actions courantes.

Les langues kordofaniennes, qui sont encore moins voisines, ont elles aussi certains mots semblables et présentent des ressemblances frappantes avec les langues nigéro-congolaises au niveau de la structure grammaticale.

Alors que la sous-famille kordofan n'a qu'un nombre restreint de locuteurs, trois Africains sur quatre ont pour langue maternelle une langue nigéro-congolaise. Parmi les langues nigéro-congolaises, un sous-groupe mérite une mention spéciale à cause à la fois du très grand nombre des langues qui le composent (environ cinq cents) et du grand nombre de locuteurs de ces dernières.

Il s'agit du sous-groupe bantou, qui relie la plupart des langues d'Afrique centrale et méridionale.

Les linguistes ont découvert cette parenté voilà plus d'un siècle.

Le terme « ba » de bantou signifie « les gens » dans plusieurs langues du groupe.

Les langues bantoues les plus importantes sont le zoulou et le xhosa en Afrique du Sud, le makoua au Mozambique, le nyanja au Malawi, le shona au Zimbabwe, le bemba en Zambie, le kimbundu et l'umbundu en Angola, le swahili et le sukuma en Tanzanie, le kikuyu au Kenya, le luganda en Ouganda, le kinyarwanda au Rwanda, le kirundi au Burundi, le lingala et le kikongo en république du Congo et en République démocratique du Congo, le fang et le boulou au Cameroun.

Certains auteurs de langues bantoues ont commencé à développer une littérature vernaculaire, notamment en swahili. Les langues bantoues ne constituent pas une famille distincte et sont regroupées avec certaines langues du Nigeria, comme le tiv et le birom.

Toutes ces langues sont classées dans la branche bénoué-congo (de loin la plus grande) de la sous-famille niger-congo.

Le rameau bantou compte à lui seul plus de locuteurs que toutes les autres langues nigéro-congolaises réunies. La région située au nord de la zone linguistique bantoue (nord du Congo, Centrafrique) forme une deuxième branche de la sous-famille niger-congo, la branche adamaoua orientale, dont les membres les plus importants sont le zandé et le ngbandi.

Le sangho, dialecte du ngbandi très utilisé comme langue véhiculaire en République centrafricaine, est en expansion. À l'ouest du Nigeria, on trouve cinq autres branches de la sous-famille niger-congo.

Sur une bande s'étendant le long de la côte sud-est du Nigeria jusqu'au Liberia se situent les langues de la branche kwa, qui comprend des langues importantes comme l'efik, l'igbo et le yoruba au Nigeria, l'ewe au Togo et au Ghana, le fanti et le twi au Ghana, l'anyi et le baoulé en Côte d'Ivoire, et le bassa et le kru au Liberia.

Plusieurs de ces langues sont utilisées dans l'enseignement scolaire et il y existe un corpus littéraire de petite taille mais en progression. Au nord de l'aire d'extension de la langue kwa, dans une zone allant de l'ouest du Nigeria à une grande partie de la Côte d'Ivoire et du Mali, se trouvent les langues de la branche gur-voltaïque, comprenant le moore (ou mossi) au Burkina, qui compte environ 2 millions de locuteurs. Le long de la côte atlantique, du Liberia au Sénégal, se trouvent plusieurs langues de la branche ouest-atlantique.

Celles-ci comprennent le temné en Sierra Leone, le wolof aux alentours de Dakar, et le fulfulde (appelé aussi fula ou fulani, ou peul),. »

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