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LA LINGUISTIQUE : SCIENCE DU LANGAGE ET DES LANGUES

Publié le 19/05/2016

Extrait du document

langage

Recherche documentaire, Pistes de travail & Axes de recherches pour exposé scolaire (TPE – EPI)

Son étude relève également de la philosophie, qui interroge, à travers lui, les rapports de l'homme au monde, à ses semblables et à lui-même, et des sciences naturelles. Celles-ci décrivent ce qui, dans le corps humain, rend possible la production et la réception du langage.

 

Plus précisément la phonétique est la science qui se charge de l'étude des sons dans leur matérialité et s'intéresse par exemple à l'articulation et à l'acoustique - elle se fonde sur la parole.

 

La phonologie, quant à elle, étudie l’équivalent plus abstrait des sons, à savoir les phonèmes, qui remplissent une fonction différentielle dans le langage (alors que certains sons ne sont pas déterminants) : à un seul phonème peuvent correspondre différents sons (qui dépendent

 

de l'individu, d’une prononciation régionale, etc.).

 

On peut adjoindre à la phonologie la prosodie (parfois restreinte à une acception littéraire, car elle a des applications directes dans les études de poésie et de stylistique) : la prosodie étudie les phénomènes d'accent, de ton, d’intonation et de quantité. Phonétique et phonologie partagent la transcription que constitue l'alphabet phonétique international, régulièrement actualisé.

autres grands linguistes du siècle. Ils étudient les fonctions du langage, qui prennent sens dans un schéma de communication entre deux instances. Le Cercle de Prague a également appliqué le structuralisme à la phonétique, qui relève les sons pertinents dans une langue, en définissant des rapports d'opposition et de valeurs. Les applications à la poétique seront fertiles, surtout sous la plume de Jakobson, qui collaborera avec Claude Lévi-Strauss (né en 1908) à une très célèbre analyse du poème Les Chats de Baudelaire.

 

L'École de Copenhague, dont le plus illustre représentant est Louis Hjelmslev (1899-1965), père de la «glossématique», pousse dans ses limites le structuralisme saussurien en s'inspirant de l'algèbre et de

 

la logique pour définir la langue avec une objectivité maximale.

 

Des propriétés formelles sont mises en évidence à plusieurs niveaux, niveaux dont elles ne sont pas dépendantes : Hjelmslev montre ainsi que la combinaison entre voyelle et consonne dans une syllabe s'apparente à celle qui associe deux unités grammaticales comme le substantif et l'adjectif.

 

Ce fonctionnalisme implique naturellement que l'on dépouille la langue de ses données psychologiques et sociologiques.

 

D'autres chercheurs ont au contraire prôné les parallélismes entre études linguistiques et études des civilisations, ce qui, dans le cas

langage

« LE SCHÉMA DE JAKOBSON Héritant de théories de la communi­ cation, ce schéma associe au «message" des fonctions du langage (en italique) : le Destinateur (fonction expressive) envoie un Message à un Destinataire (fonction conative , qui marque !"invitation à agir et à réagir).

le Message lui-même (fonction poétique, désignant le travail de la forme) prend sens en fonction d'un Contexte (fonction dénotative , qui marque la production d'informations), verbal ou susceptible de l'être ; il requiert un Code, commun aux deux personnes engagées (fonction métalinguistique , qui réfléchit sur le langage pour en vérifier le fonctionnement) et il suppose également un contact (fonction phatique, qui renvoie aux messages servant au maintien de la communication, et qui sont souvent vides d'information sur le monde -exemple: «Allô!").

Extrait d'Essais de linguistique générale , Éd.

de Minuit, 1963.

des phrases ou des ensembles de phrases équivalents , ce qui conduit aux grammaires génératives et, en particulier, aux théories de Chomsky .

• Noom Chomsky (né en 1928 ), connu également pour ses critiques de la société et de la politique américaines, a opéré une nouvelle révolution linguistique en mettant en place la «grammaire générative transformationnelle».

Il ne part pas d'énoncés à analyser, mais de la remarque qu'un enfant est capable d'intérioriser des règles pour produire rapidement des énoncés qu'il n'a jamais entendus ; il convient donc d'étudier comment fonctionne la dans la mesure où se développent des approches plus pragmatiques , favorisant comme objets d'étude le discours et la parole contre le langage ou les faits de langue .

• la phonologie s'est enrichie, dès le début du xx< siècle, d'une collaboration avec la neurologie : les recherches sur l'aphasie, sur les troubles de la mémoire , ont conduit à la neuro­ linguistique (Jakobson joue, là encore , un rôle de précurseur, en collaborant notamment avec le neuropsychologue russe Alexandr Luria {1902 -1977 ), à partir des années 1960 .

• le cognitivisme , plus récemment , met encore à disposition de la linguistique des mod èles de fonctionnement du cerveau , dont le modèle connexionniste qui, dans ses applications à l'intelligence artificielle en particulier , a perm is de vérifier et de compléter certaines théories concernant l 'apprentissage de la lecture.

f--------------i grammaire, comprise comme un On approche là un domaine relevant de la psychologie cognitive, qui étudie la façon dont l'homme (se) représente le monde et la façon dont il produit des énoncés : il s 'agit alors de psycholinguistique , telle que la représente, entre autres , Jerry A .

• André Martinet (1908-1999), qui fréquenta aussi le Cercle de Prague , reprit des thèses fonctionnalistes tout en essayant d'expliquer certains faits dans le langage et dans la langue (il a en particulier éclairé le principe d'économie phonétique , qui consiste pour un locuteur à supprimer certains phonèmes afin de fournir un effort minimal ).

·Gustave Guillaume {1883-1960) a proposé une « psycho systé matique " du langage , avec pour objet les mécanismes de la pensée , tenus pour analogues des mécanismes de la langue ; il distingue pour cela la langue comme ressource et potentiel de la pensée , organisation de représentation s, et le discours , relatif à ce que l'on exprime et visant un effet.

Guillaume s"intéresse donc à l'énonciateur, à son inscription dans le temps (de la pensée et de son expression) et à sa façon de manier certaines grandes catégories de la représentation, comme celles du général et du particulier .

Ce savant un peu margin a l dans le courant structuraliste anticipe, à sa façon, sur ce que seront les approches pragmatique et cognitiviste.

• La linguistique amé ricaine se place également dans la mouvance structuraliste; deux grands courants peuvent être distingués , dès le début du XX' siècle , à propos de leur conception du langa ge qui modèle ou non la façon dont l'homme pense le monde .

• !:hypothèse Sapir-Whorf- de Edward Sapie {1884-1939 ) et Benjamin Lee Wharf {1897 -1941 ) -pose que la réalité n'est en fait qu'un produit des catégor ies langagières dont nous disposons : nous n'avons donc jamais de véritable rapport direct aux choses, le langage filtre nos représentations.

À l'inverse, une école plus behaviouriste tient à étudier le langage comme un objet scientifique qui ne dépend pas des intentions et de la pensée en général : ce courant aura une grande postérité , car il met en avant des modélisations du langage , fondées essentiellement sur la syntaxe.

• De la façon dont les unités de langue se combinent entre elles, pour connaître leur fonction, on passe , avec Zellig Harris {1909-1992) , à l'étude de leurs transformations pour produire élément de psycholog ie cognitive (Chomsky parle de «compétence" linguistique ) et comme théorie des phrases possible s.

Sa théorie , qui a beaucoup évolué au fil de ses ouvra ges, repose sur la distinction entre structure profonde (modélisation syntaxique) et structure de surface (selon la performance du locuteur, et dont on rend compte également par un examen phonologique) .

D'une certaine manière, le sens se trouve réduit à l'interprétation de règles formelles -cela explique que, à l ' inverse des progrès apportés dans l'étude de la phrase , la linguistique de Chomsky porte peu de fruits dans le domaine du discours , en particulier quand il s'agit de discours littéraire .

En revanche , beaucoup de modélisations informatiques ont pu s'inspirer de ses travaux et, de manière générale, ils ont influencé toutes les recherches Fodor (né en 1935 ).

!:hypoth èse modulaire de celui-ci repose sur une conception en modules spécifiques des processus mentaux et permet de décrire également les mécanismes de la lecture .

La psychologie est linguistiques à partir des années 1960 .

convoquée pour le secteur de la • Si la linguistique a connu, après linguistique qui s 'intéresse à sa séparation d 'avec les discipline s l'évolution du langage chez l'enfant; connexes , des modéli sations l'influence de Jesn PiDg~t mathématiques et techniques parfois (1896-1980 ) a été ici considérable .

fort complexes , elle a aussi opéré un • Neurolinguistique et psycho - retour au concret, si l'on peut dire, linguistique ne sont pas toujours 1-----_;_ __ .:.._ _ _;__-1 différentiables -ni hiérarchisables ; on LE STRUCTURALISME retiendra que les deux mettent en Ce courant de pensée qui a émergé évidence, contre la grammaire dans les années 1960 s'inspire à la générative, l'importance du contexte fois de la linguistique saussurienne pour la reconnai ssance d'un phonème, et de l'anthropologie de C/11udr par exemple ; elles traitent également Lévi-Str11uss .

Il s'appuie sur l'idée avec profit la question des erreurs qu'un domaine d'études se définit comme un tout, par les relations d'interdépendance qu'entretiennent ses éléments et par des fonctions de différents niveaux, et qu'il convient de les décrire essentiellement comme des états de fait synchroniques : les approches structuralistes sont donc essentiellement formelles .

Les applications en philosophie et en littérature (analyse textuelle) furent particulièrement fécondes.

d'interprétat ion ou des lapsus (travaux de Merrill F.

Garrett ).

LES OBJETS DE LA LINGUISTIQUE la linguistique , en devenant une science toujours plus autonome, a dû batir ses propres méthodes et définir ses objets d'études que sont le langage et ses composantes.

LE LANGAGE Le langage désigne en général , pour les linguistes , la faculté de communication propre à l'homme ; il correspond à la manipulation de signes , permise par les particularités physiques humaines.

le langage reste donc , e n particulier dans une perspective saussur ienne.

quelque chose d 'abstrait.

• Son étude relève également de la philosophie , qui interroge , à travers lui, les rapports de l'homme au monde , à ses semblables et à lui­ même, et des sciences naturelles .

Celles -ci décrivent ce qui, dans le corps humain , rend possible la production et la réception du langage .

• Plus précisément , la phonétique est la science qui se charge de l'étude des sons dans leur matérialité et s'intéresse par exemple à l'articulation et à l ' acoustique -elle se fonde sur la parole.

• la phonologie , quant à elle, étudie l'équivalent plus abstrait des sons , à savoir les phonèmes , qui remplissent une fonction différentielle dans le langage (alors que certains sons ne sont pas déterminants) :à un seul phonème peuvent correspondre différents sons (qui dépendent de l'individu, d'une prononciation régionale, etc.) .

• On peut adjoindre à la phonologie la prosodie (parfois restreinte à une acception littéraire, car elle a des applications directes dans les études de poésie et de stylistique) : la prosodie étudie les phénomènes d 'accent , de ton, d'intonation et de quantité .

Phonétique et phonologie partagent la transc ription que constitue l'alphabet phonétique international, régulièrement actualisé .

lA LANGUE la langue correspond à l'application de la faculté langagière de l'homme, dans une collectivité donnée :elle est ancrée dans une société et dans une culture .

les langues sont très nombreuses , naissent, évoluent et meurent ; on peut les décrire par des systèmes de règles, au moyen de typologies, de classifications, de comparaisons et en croisant des disciplines comme l'histoire et la sociologie.

• Cette dernière , ainsi que les sciences politiques et la géographie, sont particulièrement mises à contribution dans la sociolinguistique, qui prend en comp te le caractè re institutionnel d'un e langue et met l'accent sur les rapports à établir entre les faits sociaux et celle-ci .

On y étudie les influences entre langues , dialectes , registres de langue, bilinguisme , etc.

• Par ailleurs.

pour décrire une langue , on la décompo se habituellement en unités de différents niveaux : la phrase, le syntagme , le mot , et le morph ème.

Des hiérarchie s plus larges peuvent être adoptées, en particulier si l'on étudie des énoncés (on distinguera par exemple des blocs de texte ).

• Un morphème est une unité minimale de signification ; il peut être lexical (ide ntique à un mot simple parfois , à un radical.

.

.

) ou grammatical (préfixe , suffixe , désinence ...

).

• Un mot peut se définir par le sens, mais ce n 'est pas là l'approche la plus simple, comme en témoignent des interrogations aussi vieilles que celles portant sur la langue en général.

Un mot se caractérise aussi par sa forme , qui renvoie à son analyse en morphèmes (ceux -ci mènent au mot par différentes voies : la dérivation , la composition, l 'interfixation,la variation flexionne lle, l'abréviation).

• Les mots sont ensuite classés selon leur emploi dans le discours : nom , adjectif , verbe, adverbe, article, pronom , préposition ou conjonction (avec quelques variantes terminologiques) .

• Un syntagme , entre le niveau du mot et celui de la phrase, peut être nominal , verbal , adjectival ou prépositionnel , selon son noyau .

• Une phrase est une suite de morphèmes, plus souvent de mots, et encore plus généralement de syntagmes; une phrase est conforme aux règles de grammaire, apporte un sens minimal et se définit également par une unité graphique (marquée par un point) et une unité mélodique (celle-ci variant s'il s'agit d 'une phrase interrogative ou assertive, par exemple).

On parle encore de proposition , pour décrire une phrase élémentaire, constituée d'un sujet et d'un groupe verbal.

LES DISCIPLINES LINGUISTIQUES PHONÉTIQUE ET PHONOLOGIE La phonétique est la science qui se charge de l'étude des sons concrets; la phonologie étudie les phonèmes .

MORPHOLOGIE ET SYNTAXE Ces disciplines étudient respectivement la format ion des mots et des phrases ; la syntaxe recoupe la grammaire, m ais n'est pas uniquement normative .

NEUROLINGUISTIQUE ET PSYCHOLINGUISTIQUE Nées d'une collabor ation entre la linguistique e~ respectivemen~ la neurologie et la psychologie , elles intègrent le fonctionnement du cerveau , du système nerveux e~ plus largemen~ de l'esprit humain, à l 'étude de l'acquisition , de la production et de la compréhension de la langue.

SÉMANTIQUE • La sémantique lexicale étudie la signification des mots en interrogeant les phénomènes de définition, de synonymie et de polysémie, de dénotat ion et de connotation ...

• Il existe aussi une séma ntique grammaticale, moin s représentée .

la sémantique croise bien sûr de grandes questions philosophiques relatives aux théorie s de la connaissance; elle rencontre également une discipline connexe , la sémiotique, qui étud i e plus largement les signes (y compris dans leur portée sym bolique ).

LINGUISTIQUE DE L'ÉNONCIATION ET LINGUISTIQUE PRAGMATIQUE Ce courant linguistique prend pour objet le discours ou la parole , soit l'actualisation de la langue par un individu .

le rapport entre énoncé, énonciateur et contexte est capital : les déictiques , mots qui font référence à la situation d'énonciation Ge.

ici, maintenant... ), sont particulièrement mis en avant, ainsi que tous les marqueurs de la subjectivité .

les théor ies de Benv eniste sur l'énonciation ont été prolongées par John L.

Austin { 1911-1960 ) et John Rogers Searle (né en 1932 ), qui envisagent le discours dans sa dimension performat ive, c'est-à-dire dans sa puissance en acte (vale urs de l'impératif.

de la prière, etc.).. »

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