américain - Langues et Linguistique.
Publié le 07/05/2013
Extrait du document
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le fait que beaucoup d'immigrants ont appris l'anglais comme deuxième langue, et donc selon des règles plus strictes.
De même, la mobilité sociale aux États-Unis a conduit à une grande attention à l'usage « correct », considéré comme révélateur du
statut social.
3. 2 Divergences régionales
Aujourd'hui, le concept d'un supposé « standard médiatique » (Network Standard), que véhiculeraient la radio et la télévision, soulève la désapprobation de certains dialectologues qui prônent la diversité et la richesse du langage.
Mais les nuances
régionales n'ont aucunement disparu : le son r final très particulier de l'anglais américain central (ou américain général) subsiste, tandis que, dans le Sud, certaines personnes instruites ne font pas la différence entre pen et pin.
3. 3 Enrichissement du vocabulaire américain
L'uniformité de l'anglais parlé par les colons britanniques jusqu'à environ 1780 fut bien vite rompue par les influences non anglaises.
D'abord, de nombreux mots amérindiens furent repris tels quels, comme les noms permettant de décrire la flore et la
faune indigènes, comme sassafras, raccoon (« raton laveur »), les noms d'aliments (hominy, « maïs »), de cérémonies (powwow) et, bien entendu, les noms géographiques (Massachusetts, Susquehanna).
L'américain intégra aussi des mots
composés, traduits ou adaptés des langues amérindiennes : warpath (« sentier de la guerre »), peace pipe (« calumet de la paix »), bury the hatchet (« enterrer la hache de guerre »), fire water (« eau de feu »).
Selon les époques, d'autres apports
vinrent du néerlandais, comme boss (« patron »), poppycock (« balivernes »), spook (« revenant »), de l'allemand, comme liverwurst (de Leberwurst, « saucisse de foie »), noodle (« nouille »), semester (« semestre »), du français, comme levee
(« réception royale », de lever du roi), chowder (« soupe de palourdes », de chaudière) ou prairie, de l'espagnol, comme hoosegow (« taule », de juzgado, « tribunal »), mesa (« plateau »), ranch, tortilla, ou du finnois, comme sauna.
Le vocabulaire anglo-américain s'est nourri et continue de s'enrichir de termes de jargon propres à des métiers ou à des domaines d'activité ou de recherche.
Les sciences sociales, le droit et les disciplines académiques, en particulier, sont accusés
d'alourdir la langue d'un abondant charabia (gobbledygook). De même l'argot et certains euphémismes constituent une source permanente d'enrichissement linguistique, bien que certains termes disparaissent avant même d'avoir été admis dans le
vocabulaire standard.
La langue subit aussi les influences des courants dominants.
Ainsi, au XIX e siècle, la pruderie ambiante commandait de draper la réalité d'un voile linguistique : une jambe (leg) était appelée « membre » (limb), on n'était pas
enceinte (pregnant) mais « sur la voie familiale » (in the family way). Une logique semblable prévaut aujourd'hui, et les Américains, dans leur répugnance à admettre le monde réel, ont créé des euphémismes comme senior citizen ou golden ager
(équivalents du « troisième âge ») pour parler des personnes âgées, ou nursing home pour « maison de retraite » ou « hospice ».
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