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castes, système de - anthropologie.

Publié le 19/05/2013

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castes, système de - anthropologie. 1 PRÉSENTATION castes, système de, organisation sociale très rigide, dans laquelle l'ordre hiérarchique et le statut des diverses strates sont définis et maintenus par l'hérédité, l'endogamie et la religion. Ce système n'autorise aucune mobilité sociale hors de la caste à laquelle appartient un individu à sa naissance. Étymologiquement, le terme « caste « vient du mot portugais casta, signifiant « lignage familial «, « ethnie «, « tribu «, et a été utilisé pour la première fois par des marchands portugais en voyage dans les Indes au XVIe siècle. O.C Cox et l'anthropologue L. Dumont estiment qu'il s'agit d'un système spécifiquement indien, et qui n'aurait connu aucune autre forme en dehors de l'Inde. Les africanistes, au contraire, considèrent qu'il s'agit là d'une interprétation trop réductrice, et appliquent la notion de caste à de nombreuses sociétés africaines, de l'Afrique de l'Ouest en particulier. Ils font ainsi état de trois grands types de castes : les nobles ; certaines catégories socioprofessionnelles, parmi lesquelles les artisans castés (les forgerons, par exemple), ou encore les musiciens, les généalogistes, les laudateurs, les danseurs et chanteurs (griots) ; et enfin les esclaves. Cependant, ces systèmes offrent en général une plus grande souplesse qu'en Inde, notamment sur le plan du degré d'endogamie, d'où la permanence du débat sur le caractère castique ou non de certaines sociétés africaines. Ainsi, si d'autres groupes culturels et religieux connaissent des systèmes castiques dans le monde, l'organisation sociale complexe de l'Inde à l'époque de l'hindouisme n'en demeure pas moins exemplaire. 2 HISTORIQUE Le système de castes apparut vraisemblablement quelque temps après l'arrivée dans le nord de l'Inde de tribus nomades indo-européennes, plus connues sous le nom d'Aryens, vers 1500 av. J.-C., après l'effondrement de la civilisation de la vallée de l'Indus. La société aryenne était déjà divisée selon une hiérarchie assez courante à l'époque : guerriers, religieux et peuple. Après avoir soumis les autochtones, décrits comme étant plus foncés de peau et dotés d'une physionomie différente de la leur, les Aryens ajoutèrent une quatrième catégorie à leur organisation sociale, à savoir celle des serviteurs. Cela leur permit de maintenir les peuples vaincus dans une position sociale inférieure et de préserver leur pouvoir sur eux. Ainsi, le terme utilisé pour décrire les quatre groupes, ou varna, qui e...

« Intouchables à Bénarès (Inde) Le système de castes en Inde est une hiérarchisation rigide des classes sociales provenant de la doctrine religieuse hindoue.

Les « intouchables », des personnes hors caste, vivent souvent dansles bas quartiers et ont rarement accès aux ressources essentielles, à l'eau potable et aux médicaments.

Bien que le gouvernement indien ait œuvré pour améliorer leur statut, les intouchablessouffrent encore de discrimination et sont exploités par les castes supérieures.

Gandhi les a, en son temps, rebaptisés harijans ou « peuple de dieu ».Porterfield-Chickering/Photo Researchers, Inc. L'hindouisme n'est pas une religion clairement définie, unie autour d'un fondateur et d'un texte sacré unique.

Ainsi au cours des siècles, l'influence du bouddhisme, du christianisme et de l'islam (notamment du soufisme) a contribué à l'évolution globale de la pensée hindouiste.

Or le bouddhisme et le jaïnisme sont deux religions fortement opposées au système de castes, et plus particulièrement à l'autorité suprême des textes védiques, en tant que partie intégrante de l'orthodoxie brahmanique et moyen de domination.

La nature égalitaire du sikhisme, fondé par le gourou Nânak au XVI e siècle, a aussi constitué une réaction contre le système des castes. À l'intérieur même du monde hindouiste, de nombreux individus et sectes ont ignoré ou condamné le principe des castes.

Les mystiques du mouvement bhakti , comme Chaitanya, ne tinrent pas compte des conceptions hindouistes orthodoxes, seule les préoccupait l'union mystique avec Dieu.

Parmi leurs disciples, ils acceptèrent volontiers les intouchables, les femmes et les individus venant des confessions les plus diverses.

Le plus important disciple du mouvement mystique Ramananda du XVe siècle était un musulman et éminent poète, Kabir, qui instaura le culte de la divinité Rama. Au cours de l'histoire, de nombreux individus inconnus ou oubliés, dont des brahmanes, s'opposèrent au système de castes, ce qui leur valut souvent d'être mis au ban de la société, voire assassinés. Au XIX e siècle, Ram Mohan Roy initia le renouveau du Vedanta et, conformément à l'esprit des Upanishad, condamna le système des castes.

Au XXe siècle, plusieurs personnalités appartenant à l'élite de l'Inde dénoncèrent cet ordre social.

L'abolition du système des castes devint alors partie intégrante des combats nationalistes, car les castes étaient considérées comme un motif de division entre les Indiens, au même titre que la partition hindous-musulmans dont les Britanniques furent en partie à l'origine.

Gandhi plaida pour l'intégration des intouchables au reste de la société hindoue.

Il les rebaptisa les harijans, ou « peuple de Dieu ».

Ambedkar fonda des écoles et des universités pour les intouchables et lutta pour leurs droits politiques. Avec l'indépendance, une politique de lutte contre la discrimination fut instaurée, garantissant aux intouchables et aux autres groupes sociaux situés en bas de la hiérarchie sociale un important quota de places dans les universités, les institutions professionnelles et l'administration.

La nouvelle Constitution indienne fut élaborée dans un esprit laïc et égalitaire, en opposition à la discrimination religieuse et de caste.

Dans leur immense majorité, les partis politiques, bien que profondément influencés dans leurs structures par le principe des castes, ont souvent gardé une position ambiguë sur les divisions sociales de la société indienne, et cela dans l'unique but d'obtenir les voix des harijans.

En fait, dans leurs pratiques, ils ont peu appuyé, voire souvent entravé, les actions politiques destinées à réduire les disparités structurelles de la société. 5 LE SYSTÈME DES CASTES AUJOURD'HUI L'apparition des classes moyennes urbaines, la mixité dans les lieux publics et la réussite matérielle qui a suivi, contribuent à la lente érosion du système de castes.

Les mariages arrangés, un facteur essentiel de perpétuation de la caste, sont de moins en moins nombreux, mis à part dans les milieux aisés, où cette pratique se perpétue encore.

Les anciens harijans ou dalits, comme on les appelle aujourd'hui, demeurent néanmoins les plus défavorisés, notamment sur le plan de l'hygiène, de la santé et surtout de l'éducation, unique moyen de promotion sociale.

Et la question des castes complique parfois davantage la lutte contre la misère. Les conséquences du système de castes sur l'évolution de l'Inde au cours des siècles est difficile à évaluer.

Le pays compte de nombreux intellectuels et d'éminents scientifiques.

Mais certains considèrent que la séparation extrême entre les tâches manuelles et intellectuelles induite par le système des castes constitue l'une des causes principales de la pauvreté de l'Inde en innovations technologiques.

La conséquence majeure des castes sur le système socio-économique est sans doute le gaspillage des potentialités créatives de la population. Le système des castes, comme la discrimination des sexes, connaît actuellement un déclin en Inde, mais il faudra sans doute de longues années avant que l'influence considérable des castes sur les structures sociales disparaisse à jamais. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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