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coiffure - sociologie.

Publié le 19/05/2013

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coiffure
coiffure - sociologie. 1 PRÉSENTATION coiffure, art d'arranger les cheveux et éventuellement de modifier leur ordonnance et leur aspect extérieur ; cet art implique différents types d'interventions : couper les cheveux, les friser, les tresser, les épiler, les teindre, les décolorer, les poudrer, les enduire de substances variées ou leur adjoindre de faux cheveux (sous la forme d'une perruque ou d'un postiche), ou bien des ornements plus ou moins sophistiqués selon les cultures et les civilisations. 2 L'INTÉRÊT DES DIFFÉRENTES CIVILISATIONS POUR LA CHEVELURE La chevelure, qui n'a aucun équivalent pileux au sein du règne animal, contribue en tant qu'ornement du visage à définir l'identité et la singularité d'un individu, tout comme les yeux ou la voix. Mais si la couleur, l'implantation, la longueur, la finesse, l'abondance d'une chevelure -- voire sa rareté ou son absence -- sont autant de signes distinctifs naturels qui aident à déterminer le sexe et l'âge d'un individu, ou à révéler les traits dominants d'une nature ou d'un caractère, la coiffure a permis -- et parfois permet encore -- d'évaluer le rang social, le statut familial, la fonction spirituelle, la caste ou l'appartenance à un groupe, ou encore -- notamment dans certains pays d'Afrique --, le statut initiatique ou l'appartenance ethnique. Par-delà cette individuation, la coiffure peut aussi répondre à d'autres finalités (parfois inconscientes), relevant par exemple de l'ordre de la séduction ou, à l'opposé, de la répression ou de la domestication du désir, finalités qu'il n'est possible d'analyser qu'au regard des codifications et des réglementations sociétales ou rituelles dans l'environnement qui est associé à cette coiffure, finalités donc variables selon les époques, les pays et les cultures. 2.1 La symbolique mythique et religieuse du cheveu Danse de Shiva Nataraja « Seigneur de la danse «, Nataraja est une célèbre représentation du dieu hindou Shiva.Dans cette statue de la dynastie Chola, Shiva Nataraja s'inscrit au sein d'un cercle cosmique flamboyant et interprète la danse de destruction de l'univers. Sa chevelure filtre et guide les flots du Gange, assurant ainsi la prospérité de l'Inde. Shiva Nataraja est doté de quatre bras : sa main droite supérieure porte un tambourin ; sa droite inférieure fait un geste de protection ; sa gauche supérieure tient le feu cosmique ; sa gauche inférieure montre son pied dansant. De son pied gauche, il esquisse en effet un pas de danse, alors que son pied droit prend appui sur le sol, tout en écrasant le démon nain. Autour du dieu se love le cobra (kundalini). Shiva en Nataraja, début du xi e siècle. Bronze de la dynastie Chola (Inde du Sud), hauteur : 89 cm. Victoria and Albert Museum, Londres. Bridgeman Art Library, London/New York Dans nombre de civilisations, le cheveu est à la fois racine qui relie aux profondeurs de la mémoire et ramification qui le rattache au monde supra-humain ou divin. Ce lien (au sens religieux du verbe latin religere, « relier «) fait du cheveu le « fil de l'âme «, comme cela se vérifie par exemple dans l'hindouisme où la texture de l'Univers est constituée par le tissage de la chevelure de Shiva, dans laquelle puisent également leur source les eaux sacrées du Gange. Cette chevelure participe de la création du monde : elle est racine de vie, en même temps que régénération -- c'est ainsi que, lors du déluge, le partage des flots s'est effectué dans les raies des cheveux de Shiva. Encore aujourd'hui, à Sumatra, c'est la crainte de couper le fil par lequel circule l'âme (et par lequel cette dernière pourrait s'échapper) qui conduit les parents à laisser pousser les cheveux de leurs enfants. Quand ils sont défaits, les cheveux sont, dans l'iconographie hindoue, l'apanage des divinités terribles. Déjà, dans la mythologie grecque, les Gorgones à la tête hirsute -- hérissée de serpents en furie -- appartenaient aux divinités monstrueuses, l'une d'entre elles, Méduse, étant devenue le symbole de « l'image déformée de soi, qui pétrifie d'horreur au lieu d'éclairer justement « (Paul Diel, le Symbolisme dans la mythologie grecque), à l'opposé de l'idéal de sagesse symbolisé par Athéna. Le Bernin, Tête de Méduse Dans la mythologie grecque, Méduse est la seule des trois Gorgones à être mortelle. Être monstrueux et terrifiant à la chevelure formée de serpents, Méduse aurait été, selon certaines traditions, une belle jeune fille si fière de sa chevelure que la déesse Athéna aurait changé celle-ci en une crinière de reptiles.Le Bernin, Tête de Méduse, xvii e siècle. Marbre, 50 × 41 × 38 cm. Musée du Capitole, Palais des Conservateurs, Rome. Photographie antérieure à la restauration de l'oeuvre, qui a eu lieu en 1996-1997. THE BETTMANN ARCHIVE/Corbis Dans nombre de cultures, les cheveux (comme les ongles) sont aussi réputés contenir les caractéristiques propres d'un individu, caractéristiques qu'ils conservent même après avoir été coupés. Ainsi la vénération des reliques dans l'Occident chrétien illustre bien -- par-delà le pouvoir proprement magique accordé aux reliques -- la certitude du fidèle que les vertus de la personne vénérée ont bien été préservées et le désir latent que ce dernier a de s'en pénétrer. Les cheveux sont également symbole de croissance et de fertilité chez les peuples agraires. Symboliquement identifiés à l'herbe -- assimilée à la chevelure de la terre --, les cheveux poussent et montent vers le ciel à l'image des plantes nourricières que fertilise la pluie....
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« Les cheveux sont également symbole de croissance et de fertilité chez les peuples agraires.

Symboliquement identifiés à l'herbe — assimilée à la chevelure de la terre —,les cheveux poussent et montent vers le ciel à l’image des plantes nourricières que fertilise la pluie. 2.2 Pratiques culturelles relatives au cheveu Les cheveux sont souvent présents (associés parfois aux plumes) dans les rites propitiatoires.

C’est ainsi qu’à l'occasion des fêtes des solstices, les Indiens zuni plantent degrands bâtons surmontés de cheveux et de plumes pour « faire monter les prières vers les dieux » et gagner leur faveur.

Ces mêmes jours sont ceux où les femmespeuvent couper les cheveux de leurs enfants sans avoir à craindre le pouvoir des esprits maléfiques (cf.

Don Talayesva, Soleil hopi ). Cheveux et coiffures occupent également une place essentielle dans les différentes ethnies d’Afrique et d’Océanie.

Ils participent alors très souvent aux rites de divination oude destruction de l'adversaire, provoquant chez ce dernier maladies, ou même entraînant la mort.

L’omniprésence des cheveux dans la vie quotidienne des peuples africainsou océaniens se vérifie d’ailleurs à travers nombre d'objets portés, composés en partie de cheveux réels (bijoux, masques, chaussons d'initiés, vêtements de danseurs) oude cheveux figurés, d'objets associés à la coiffure (plumes, peignes, épingles), d'objets fonctionnels ou rituels auxquels sont intégrés des cheveux (hauts de canned'homme-médecine, conques, statuettes protectrices). 2.3 Les coiffures et les modes dans l’histoire 2.3. 1 Les styles antiques Akhenaton et NéfertitiSymbole de l'importance esthétique et statutaire de la coiffure dans l'Égypte ancienne, les souverains de la XVIIIe dynastieAkhenaton et Néfertiti sont tous deux parés d'une élégante coiffe masquant leur chevelure.Akhenaton et Néfertiti, Nouvel Empire,XVIIIe dynastie, règne d'Akhenaton (1350-1333 av.

J.-C.).

Calcaire peint.

Département des Antiquités égyptiennes, musée duLouvre, Paris.Bridgeman Art Library, London/New York Dans la Mésopotamie et dans la Perse antiques, les nobles frisent, teignent et tressent leurs barbes et leurs cheveux longs, ajoutant parfois de la poudre d’or ou desornements en or et en argent.

Dans l’Égypte ancienne, hommes (qui ne portent pas de barbe) et femmes issus des classes populaires ont le crâne rasé, tout comme lesprêtres égyptiens ou les fidèles d’Isis et de Sérapis, par opposition aux coiffures sophistiquées des membres de la cour des pharaons.

La loi biblique interdisant aux Hébreuxde se couper les cheveux ou la barbe, les Juifs orthodoxes portent (comme c’est encore le cas aujourd’hui) de longues barbes et de longs cheveux ornementés de papillotes. Dans la Grèce de Périclès, les garçons de moins de dix-huit ans ont généralement les cheveux longs.

Les hommes, mis à part les Spartiates, sont rasés de près et portentles cheveux courts et frisés.

Les esclaves se reconnaissent, non à leurs vêtements, mais à leur crâne rasé.

Les femmes, quant à elles, ont les cheveux longs avec une raieau milieu, tirés vers l’arrière et retenus par un nœud, le chignon étant plutôt réservé aux servantes.

Les cheveux sont parfois teints, couverts de poudre colorée ou enroulésdans des rubans. À Rome, les hommes ne portent généralement pas de barbe et ont les cheveux courts.

Les Romaines adoptent sous l’Empire des coiffures élaborées, bouclées (comme cettecoiffure mise à la mode par Julia, fille de l’empereur Titus, formée de boucles en nid d’abeille évoquant la forme d’un diadème) ou nattées, parfois complétées par descheveux blonds provenant de prisonniers.

Mais pour réaliser ces coiffures monumentales, les riches Romaines s’entourent des soins d’une personne spécialisée, l’ ornatrix, chargée non seulement de coiffer, mais aussi de maquiller et d’épiler.

Cette attention particulière portée à la coiffure permet également le développement des tonsors qui travaillent pour un riche citoyen ou disposent d’une boutique propre. Les tribus germaniques et celtiques du Nord de l’Europe arborent des barbes et de longs cheveux, qu’ils tressent et parfois colorent.

Seuls les esclaves ou les condamnés ontles cheveux coupés ras.

Les Ostrogoths composent avec recherche leur chevelure en la tressant à l’arrière de la tête et sur les côtés du visage. 2.3. 2 Les coiffures traditionnelles non occidentales Hassidisme contemporainObservant scrupuleusement la loi juive, les hassidim, habillés de noir, portent de longues barbes et des mèches temporalessystématiquement couvertes par une kippa (calotte) ou un large chapeau noir.Judah Passow/Hulton Getty Picture Collection En Inde, les sikhs ne coupent pas leurs cheveux, mais les nouent en un chignon serré au sommet du crâne, sous un turban.

Les femmes indiennes portent. »

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