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Cours: LES ECHANGES - NATURE - CULTURE

Publié le 29/05/2012

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1)      L'ÉCHANGE, FONDEMENT DE L'ORGANISATION SOCIALE

 A. Les différentes formes de l'échange

             Aristote, le premier, a montré qu'il y a deux mani�res de se servir d'un objet quelconque. Soit on l'utilise selon son usage propre  (le cordonnier chaussera ses chaussures, par exemple), et l'utilité de l'objet est alors exprimée par sa valeur d'usage ; soit on l'échange contre un autre bien (le cordonnier donnera des chaussures au paysan contre une certaine quantité de blé), et l'importance du bien que l'on peut retirer de l'échange est alors mesurée par la valeur d'échange de l'objet.

             Si le mot « échanges � évoque le plus souvent la vie économique, le commerce et les marchés, il recouvre en réalité des formes variées : d'abord le troc, où l'on échange directement des biens contre d'autres biens ; puis la vente au comptant par l'intermédiaire de la monnaie, commun dénominateur de  l'échange et signe de la marchandise concr�te ; enfin, les formes plus complexes de l'échange dans les sociétés développées, à savoir la vente à terme et à crédit, l'usage des ch�ques et des cartes de paiement, les écritures bancaires qui sont un signe « à la deuxi�me puissance � (puisqu'ils renvoient à la monnaie, qui renvoie elle-même à un bien économique).

  B. Échange et prohibition de l'inceste

L'anthropologue Claude Lévi-Strauss (né en 1908) a souligné que l'échange - la communication avec autrui, au sens large - était la clef de toute l'anthropologie. Il permet du moins d'expliquer des institutions sociales dont l'origine a paru longtemps mystérieuse, comme l'interdiction de l'inceste. Pour Lévi-Strauss, la r�gle qui prohibe les relations sexuelles avec de proches parents sert un vaste réseau d'échange et de communication, au sein duquel circulent des femmes, mais aussi des biens et des messages. En obligeant en effet la femme à quitter son milieu « naturel � (ses fr�res de sang) pour se marier dans un milieu « culturel � (étranger à sa propre famille), l'interdit de l'inceste constitue non seulement la démarche fondamentale « en laquelle s'accomplit le passage de la Nature à la Culture �, mais il amorce une série d'échanges (avec la pratique de la dot notamment) qui préfigurent la structuration économique de la société. La prohibition de l'inceste est ainsi interprétée comme relevant de la r�gle fondamentale de l'échange qui est à l'œuvre dans toute société humaine.

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« 3) L’ECHANGE DANS L’ECONOMIE ► A.

Le modèle libéral • Les économistes dits « libéraux » du XIXe siècle ont construit une théorie des échanges dans la sphère économique qu'ils ont présentée comme la découverte de lois naturelles inéluctables.

C'est ainsi que le penchant des hommes pour l'échange(réduit par Adam Smith au désir égoïste de se procurer les richesses les plus diverses) entraîne la division du travail, lamultiplication des métiers, chacun vendant ce qu'il a fabriqué et achetant avec la monnaie obtenue les services rendus ou les biensproduits par les professionnels les plus divers.

« Chaque homme subsiste d'échanges et devient une sorte de commerçant et laSociété elle-même est à proprement parler une société marchande », écrit Adam Smith dans La Richesse des nations (1776). • Or, l'extension du marché accroît la division du travail.

Bientôt, chaque ouvrier ne fabrique plus un objet entier, mais exécute une des opérations qui, additionnée à des dizaines d'autres exécutées par ses collègues, permettront la fabrication del'objet en série.

À ce stade, l'ouvrier ne vend plus l'objet lui-même, mais vend sa force de travail au détenteur de capitaux.

Sonsalaire néanmoins, comme le prix de toutes les autres marchandises, obéit à la loi inéluctable de tous les échanges qui est la loi del'offre et de la demande.

Le prix d'une marchandise s'élève quand elle est rare (peu offerte et très demandée), et baisse dans lecas contraire.

Les salaires des ouvriers sont soumis à cette régulation « naturelle ».

Si les salaires sont élevés dans une profession,un grand nombre de candidats se présentent à l'embauche et cette concurrence fait baisser le salaire. ► B.

La critique marxiste • Karl Marx a tenté de décrypter la loi des échanges dans laquelle Adam Smith avait vu une fatalité inéluctable.

Sous un échange apparemment anodin de choses (la force de travail d'un côté, le salaire de l'autre), se cache en fait l'exploitation d'uneclasse sociale par une autre.

Le principe fondamental de l'économie capitaliste est en effet celui-ci : l'activité ouvrière est traitée etpayée comme une marchandise.

Or quelle est la valeur, la valeur d'échange d'une marchandise ? Sa valeur est mesurée par laquantité de travail qu'il faut pour la produire.

L'activité ouvrière se paiera à son prix de marchandise.

C'est-à-dire qu'on donneraà l'ouvrier ce qu'il faut pour qu'il puisse reconstituer sa force de travail pour le lendemain, ni plus, ni moins.

Le patron paiera toutcela comme il paie l'électricité qui permet à ses machines de fonctionner. • Seulement le travail ouvrier est une marchandise singulière qui a la propriété de produire à son tour de la valeur et une valeur plus élevée que sa propre valeur de marchandises.

En d'autres termes, l'ouvrier rapportera plus au patron qu'il ne lui acoûté.

Le bénéfice produit, c'est la plus-value (liée, comme on le voit, au fait que le travail est traité comme une chose).

Le libre-échange qu'Adam Smith avait décrit comme une loi naturelle et salué comme l'harmonie des intérêts particuliers et de l'intérêtgénéral masque donc, selon Marx, un rapport d'oppression et d'exploitation.. »

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