Devoir de Philosophie

Grand Oral du Bac: Les calendriers

Publié le 09/11/2018

Extrait du document

MESURER LE TEMPS ET RYTHMER LA VIE DES HOMMES

 

De tout temps, l'homme a dû se situer dans le monde qui l'entourait, s'adapter aux phases du jour et de la nuit ainsi qu'aux changements climatiques.

 

Seules certaines civilisations ont élaboré des systèmes complexes de mesure du temps. Les repères les plus naturels étant les astres, les systèmes calendaires les plus complexes (comme celui de la Chine ancienne) sont étroitement liés non seulement à la connaissance cosmologique et mathématique mais également aux croyances religieuses et mythologiques.

 

Cosmogonie, religion, divination et astronomie sont ainsi intimement imbriquées dans les civilisations aztèque, babylonienne ou chinoise et les croyances ou rites relatifs à la Lune et au Soleil ont perduré jusqu'à aujourd'hui.

 

Les variantes que l'on rencontre entre les différents calendriers, dont un des plus anciens est le babylonien ou chaldéen, sont elles-mêmes liées aux cycles lunaire et solaire, ces derniers ne coïncidant pas.

Première année Fondation de Calculs Précession Adoption du Naissance Début Début Calendrier Calendrier

du calendrier Rome et premier de Méton des équinoxes calendrier (supposée) de l'ère de l'ère grégorien républicain

maya calendrier romain par Hipparque julien du Christ chrétienne de l'hégire

Le jour commençait à minuit, par volonté de rationalisation : le début du jour était aussi éloigné du coucher du soleil que de son lever. Ce choix des Romains est devenu la norme aujourd'hui.

 

La division du temps en semaines, d'origine babylonienne ou hébraïque, est déjà mentionnée comme unité de temps par la Bible. La division du mois lunaire en périodes de sept jours, une décision arbitraire, reste assez mystérieuse. Au-delà de la fascination exercée par le chiffre sept, astrologie et religion y sont étroitement mêlées. Dans la tradition juive et chrétienne, la création du monde en six jours et le repos de Dieu le septième jour seraient un premier indice.

 

Mais les noms des jours de la semaine sont aussi issus de ceux des sept astres que les astronomes de Babylone connaissaient : lundi (Lune), mardi (Mars), mercredi (Mercure), jeudi (Jupiter), vendredi (Vénus), samedi (Saturne) et dimanche (Soleil).

« à une division de l'année en 365 jours, ou même 365 jours et un quart l'empereur Huangdi, après des observations minutieuses, aurait décrété qu'il convenait de mesurer le temps de cette manière mais aurait recommandé de ne pas en informer le peuple, qui continua à utiliser le système traditionnel jusqu'à notre époque.

• Le Japon s'en est détaché en 1873 en adoptant le calendrier grégorien, et ce calendrier fut aboli en 1912 par la République chinoise au profit du grégorien bien qu'il continue de rythmer les grandes fêtes traditionnelles.

LE CALENDRIER GREC • Les Grecs adoptèrent au départ un système lunaire de 12 mois de 30 jours avant l'introduction d'un mois intercalaire " embolismique » tous les deux ans.

Mais la solution étant encore trop approximative, l'intercalation de 3 mois embolismiques sur une période de 8 ans (cycle dit octaétéride) fut décidée au V' siècle av.

J.-C..

ce qui permit de parvenir à une année moyenne de 365,25 jours mais avec une durée du mois lunaire trop faible .

Les calculs furent ensuite précisés par Méton (433 av.

J.-C) qui introduisit, après les Babyloniens et les Chinois, le cycle de 19 ans (cycle qui porte son nom) , puis par Callippe de Cysique (1V' siècle av.

J.-C) et par Hipparque (11' siècle av.

J.-C) .

LE CALENDRIER HtBRAIQUE • Pour des raisons à la fois religieuses et économiques , les Hébreux, très liés aux activités agricoles , souhaitaient accorder leur calendrier lunaire traditionnel , hérité des Babyloniens, au rythme des saisons .

Le calendrier hébraïque prit sa forme définitive en intégrant le cycle entreprise par le sanhédrin présidé alors par rabbi Hillelll alors qu'il était de plus en plus difficile pour les juifs dispersés à travers le monde de rester synchronisés avec Jéru salem .

Il comporte 12 mois lunaires de 29 et 30 jours .

Deux d'entre eux (heshvan et kislev) ont une durée variable pour s 'ajuster au mieux à la Lune .

Les années " embolismiques », qui rattrapent le décalage (3', 6', 8', 11', 14', 17' et 19' années du cycle) , comptent un treizième mois de 30 jours.

l'année juive peut donc avoir six longueurs différentes : les années communes durent 353 jours (année déficiente ), 354 jours (année normale) , 355 jours (année complète) et les années embolismiques varient de la même manière avec 383, 384 ou 385 jours.

• Le calendrier juif officiel actuel est issu de l'ancien calendrier hébreu .

Il coexiste avec le calendrier grégorien et reste le calendrier religieux des juifs du monde entier .

• Selon la légende, le premier calendrier romain aurait été établi par Romulus.

Il était basé sur une année de 304 jours répart i e en 10 mois et commençait en mars .

Les mois de janvier et de lévrier furent ajoutés plus tard, mais un autre mois intercalaire (mercedonius) fut ajouté environ un an sur deux, car les mois ne faisaient que 29 ou 30 jour s.

Ce calendrier devint extrêmement confus car les dirigeants romains, qui devaient fixer les jours et les mois à ajouter, abusèrent de ce pouvoir pour prolonger leur mandat ou changer la date des élections .

À tel point que l'année précédant l'adoption du calendrier julien (45 av.

J.-C), l'année civile présentait un retard d 'environ 3 mois sur le cycle solaire .

LE CALENDRIER MUSUlMAN • Calculé à partir de l'an 622, début de l'ère de l'hégire (lorsque fuyant la persécution, Mahomet et ses partisans quittèrent La Mecque pour Médine) , le calendrier musulman a été mis en place par le second calife Omar , en 638 après J.-C.II s'agit d'un calendrier exclusivement lunaire fondé sur les sourates du Coran .

l'année islamique est donc plus courte (de 10 à 11 jours ) que l'année chrétienne et ses mois ne sont pas saisonniers .

Le calendrier musulman compte 12 mois de 29 et 30 jours , le dernier mois ayant une durée variable pour s'adapter, au plus près, aux mouvements de la Lune .

Pour d éte rmin e r le nombre de jour s du dernier mois , et donc la longueur de l'année à 354 ou 355 jours , un cycle lunaire de 30 ans a été établi dans lequel le dernier mois des année s de rang 2, 5 , 7, 10, 13, 16, 18, 21, 24, 26 et 29 du cycle devait compter 30 jours .

Ces années de 355 jours étaient dites " abondantes » et les 19 autres de 354 jours " communes ».

En raison du décalage entre la lunaison et les saisons, l'année commence plus tôt d'une année à l 'autre .

Les musulmans font commencer chaque mois non pas au moment même où la Lune se trouve en conjonction avec le Soleil (instant précis de la nouvelle lune ), mais lorsqu 'ils voient réapparaître son creissan~ le soir.

LES CALENDRIERS SOLAIRES • Parvenir directement à une année de 365 jours permettait de s'affranchir du cycle lunaire décalé par rapport au déroulement naturel des saisons.

Mais même lorsque cette solution lut trouvée , des imprécisions demeuraient.

Et des conflits surgirent.

La coexistence de reliquats lunaires au sein du système héliocentrique le montre encore aujourd'hui.

• Les Égyptiens inventèrent un système très particulier qualifié " d'hydraulique >> ou de " nilotique ».

En elfe~ ils mirent au point un calendrier qui répondait aux nécessités quotidiennes du peuple sur l'ensemble du territoire .

La vie égyptienne battait au rythme du Nil qui rendait possible les cultures et les échanges.

La montée annuelle des eaux déterminait trois périodes fondamentales : de la fin du mois de juin à la fin du mois d 'octobre, la crue du fleuve déposait le limon que l'on ensemençait et que l'on cultivait entre novembre et lévrier avant le début des récoltes à la fin du mois de juin.

Ces trois saisons de quatre mois (crues , semailles , récoltes ) ne correspondaient pas au cycle luna ire mais , ayant observé que l 'étoile Sirius , la plus brillante, se levait une fois par an dans le même axe que le Soleil pendant la saison des crue s, les Égyptiens prirent ce " lever héliaque » de l'astre comme début de l'année.

Enfin , en ajoutant cinq jours à cette succession de saisons, on parvenait à une " année du Nil » de 365 jours .

Un décalage d 'un jour tous les quatre ans avec l'année tropique subsista cependan~ malgr é les tentatives de réforme , et le calendrier que l'on qualifia ainsi de " flottant » resta la référence pendant 4 ooo ans et força l'admiration des Romains qui s'en inspirèrent pour élaborer le calendrier julien .

• Le calendrier maya , très complexe, fut l'un des plus fiables de tous les calendriers connu s, jusqu 'à l 'invention du calendrier grégorien au XVI' siècle.

Il fut élaboré grâce à des observations diurne s et nocturn es répé té es du Soleil , de la Lune , de Vénus et d 'autres astres, qui permirent de relever des positions et d'établir des moyenn es.

Les visées et calcul s astronom iques maya s sont presque aussi précis que le s n ôtres, alors qu'ils étaient obtenus sans instrument perfectionné , à partir de la mesure des ombres portées et de la triangulation .

Les Mayas combinaient un calendrier religieux et sacré le "tzolkin » , de 260 jours, divisés en 13 groupes de 20 jours, et un calendrier civil (le " haab » ), de 365 jours ; ces deux calendriers étaient répartis en 4 groupes de 13 années , et se retrouvaient donc au même point de départ à chaque cycle solaire de 52 ans.

Le calendrier civil découpait l'année en 18 périodes de 20 jours , l'ensemble de ces 360 jours formant le " tun ».

S'y ajoutaient cinq jours dits " vides » ou " fantômes » , des jours de malheur qui n 'avaient pas de nom.

l'année commençait par la position zénithale du Soleil , au mois de juillet.

Les Mayas comptabilisaient régulièrement les jours qui manquaient à l'année pour que le calendrier reste en parfaite conformité avec le Soleil.

La première année de l'ère actuelle dans le calendrier maya a été fixée à 3114 av.

J.-C.

Mais les Mayas pensaient surtout en termes de cycles de création et de destruction et chaque cycle de 52 ans ramenait la menace de désintégration de l'univers.

LE CALENDRIER JULIEN • Afin de mettre un terme aux abus de pouvoir des politiciens , Jules César demanda à un astronome grec, Sosigène d'Alexandrie, d 'étudier les possibilités de réformer le calendr ier.

Cette réforme donna naissance au " calendrier julien », ancêtre de notre calendrier contemporain.

En 708 de Rome (46 av.

J.-C) , César ajouta deux mois de 33 et 34 jours à l'année en cours , en plus du mois de 23 jours qui devait être intercalé cette même année .

Cela engendra une année de 445 jours , qui fut d 'ailleurs connue sous le nom d'« année de la confusion ».

Toujours conseillé par Sosigène , César décida et décréta que l'année, principalement réglée sur le cours du Soleil, comprendrait 365 jours : 4 mois de 30 jours, 7 mois de 31 jours et 1 mois de 28 jours .

Le début de l'année fut fixé le 1 " janvier Gour de l'entrée en fonction des consuls ).

Comme il restait un excédent évalué à six heures (ce qui donnait 24 heures en quatre ans), une journée supplémentaire fut ajoutée tous les 4 ans en doublant le sixième jour (bissextus ) avant les calendes de mars, d'où le nom d 'année bissextile.

" calendrier julien » et servit de base à notre calendrier actuel.

En usage dans la plupart des pays d'Europe jusqu'au xvt' siècle , il a été remplac é ensuite par le calendrier grégorien.

• Le calendrier grégorien a été créé en 1582 , par le pape Grégoire Xlii , pour corriger le retard que prenait de plus en plus le calendrier julien sur le Soleil (au moment de cette réforme l'écart était déjà de 10 jours ).

Il fut défini par rapport au calendrier julien de la manière suivante : le lendemain du jeudi 4 octobre 1582 Gulien ) fut le vendredi 15 octobre 1582 (grégorien ), la succe ssion des jours de la semaine étant respectée .

Le pape fixa le début de l 'année pour toute la Chrétienté au 1 " janvier.

Le calendrier grégorien ne diffère du calendr ier julien que par la répartition entre années communes (365 jours) et années bissextiles (366 jours) .

Il a été adopté dès 1582 en Italie, en Espagne, au Portugal et dans les Pays-Ba s catholiques .

En France , la réforme a été appliquée en décembre 1582 , le lundi 20 décembre succédant au dimanche 9 décembre .

En Angleterre , les protestants , en désaccord avec le pape, ont retardé l'acceptation du calendrier grégorien jusqu 'en 1752.

Les Églises orthodoxes se montrèrent encore plus intraitables , et ce n'est qu'au début du XX' siècle qu'elles s 'y rallièrent: la Grèce en 1916 , la Russie en 1918, la Roumanie en 1919.

De nos jours, le calendrier grégorien est en vigueur dans la plus grande partie du monde occidental, ainsi que dans certains pays asiatiques .

• Toutes les civilisations ont voulu mesurer l'écoulement du temps afin de s'y inscrire .

Comme en témoignent la difficulté de faire coïncider différentes temporalités et la volonté presque têtue de la surmonter , les cycles naturels devaient modeler la vie des hommes .

Le calend rier rythme aussi la vie l iturgique et peut être détourné à des fins politiques .

Ainsi , la plupart des fêtes chrétiennes ont été maintenues et l 'Église est parvenue à insérer le cycle religieux des saints .

Dès les premiers siècles, les apôtres , les martyrs et les confesseurs ont été l'objet de dévotions particul iè re s et les jours de célébration des saints placés à des moments charnières de l'année solaire , à des périodes de fêtes païennes , de façon à intégrer certains rites dans le système mental chrétien .

Les archanges ont été également placé s à des dates significat ives.

• À l'inve rse, dans leur volont é de déchristianisation, les révolutionnaires français ont tenté d 'imposer un calendrier spécifique.

Voté par la Convention nationale, le 5 octobre 1793 , le calendrier républicain fut utilisé en France de 1793 à 1805 .

Commençant le 22 septembre , équinoxe d'automne et 1" ann iversaire de la République, l'année était divisée en douze mois de 30 jour s plus 5 jours complémentaires ( 6 tous les quatre ans, l'anné e bissextile étant baptisée la" Franciade »).Trois mois furent attribués à chaque saison par une commi ssion dont faisait partie l'écrivain Fabre d'Églantine .

Les mois d 'automne se nommaient vendémiaire («mois des vendanges » ), brumaire («mois des brumes » ) et frimaire («mois des frimas ») ; les mois d'hiver , nivôse (« mois des neiges »), pluviôse («mois des pluies» ) et ventôse( « mois des vents » ) ; ceux du printemps, germinal (« mois de la germination »), floréal (« mois des fleurs ») e t prairial («mois des prairies »); et ceux d 'été, messidor (« mois des moissons »), thermidor ( " mois de la chaleur et des bains» ) et fructidor( « mois des fruits» ).

Certes poétique mais peu adapté aux relations commerciales et internationales, plus employé à Paris que dans les campagnes , le calendrier républicain fut abrogé par le sénatus-consulte du 22 fructidor au Xlii (9 septembre 1805 ) avec effet au 1 " janvier 1806 , date du retou r du calendrier grégorien .. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles