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EMOTIONS, SENTIMENTS ET PASSIONS

Publié le 03/11/2016

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Au premier sens, on dira que les passionnés, au sens ordinaire de ce terme, sont des « émotifs », comme le prouve leur capacité d’enthousiasme, de foi, d’indignation, de sentiment en général ; chez eux, l’émotivité est un véritable réservoir de puissance.

 

2) La facilité du déclenchement de la réaction émotionnelle.

 

Au second sens du terme, on qualifiera d’« émotif » un sujet qui rit ou pleure pour un rien ; on dira aussi bien qu’il est « sensible ».

 

Mais l’émotivité ne se traduit pas forcément par une réaction émotionnelle apparente. Elle peut être secrète, comme chez les timides ou les introvertis. Dans ce cas la réaction émotionnelle, très contrôlée, « s’intériorise » et le sujet ne manifeste pas d’émotion. On prend ainsi pour des « froids », des calmes, ou des indifférents, certains sujets très émotifs mais inhibant leur émotivité.

 

Pour être clair, il faut distinguer aussi deux sens au mot « sensi-bilité ». Il représente :

 

1° La finesse de discrimination ou de perception chez un sujet donné, la facilité du déclenchement de la réaction à la douleur ou au plaisir physique ou moral, correspondant en quelque sorte à l'abaissement du seuil absolu et du seuil différentiel de la réceptivité aux stimuli d’ordre émotionnel ou affectif. Nous avons vu ci-dessus la relation entre ce type de sensibilité et l’intelligence ; ajoutons, d’une part, que cette sensibilité peut être élective, dans l’ordre intellectuel (on peut être ainsi « sensible » à la musique, ou à la Nature), dans l’ordre purement sensoriel (on est «sensible » au bruit), dans l’ordre affectif (« sensible » aux démonstrations d'amitié ou d’inimitié, etc.), et qu’elle peut se trouver multipliée dans certaines « zones psychologiques » ou dans certaines « situations » personnelles (on peut être ainsi « sensibilisé » à certaines allusions ou à certains événements comme l’échec, l’abandon, etc.).

 

2° La facilité du déclenchement de l’émotivité au sens 1. Si, au premier sens du mot sensible, on peut comparer le sujet à un appareil enregistreur très « sensible » (un sismographe par exemple), au second sens, on doit plutôt comparer la sensibilité à celle d’un détonateur.

 

Dans ce second sens, on appellera « sensibles » ou excitables ou vulnérables, les sujets chez lesquels la réaction de colère, d’indignation, d’enthousiasme, de déception, etc., est disproportionnée par rapport à la quantité de stimulus. La puissance Émotivité se trouve alors déclenchée et se traduira selon des modes divers, par des réactions manifestes ou par des perturbations toutes intérieures, en fonction d’autres traits du caractère (inhibition ou expansivité) ou de la « situation » du moment tant extérieure (devant des intimes ou des étrangers par exemple) qu’intérieure (état de tension, passion, ou détente, etc.).

 

Après ces quatre définitions, on comprend les hésitations et les discussions des psychologues sur les rapports de l’émotivité et de la

Dissertations traitées dans ce cours :

 

  1.  Qu'est-ce qu'une émotion ?
  2. Comment comrendre l'émotion ?
  3. Y a-t-il une différence de nature entre l'émotion et le sentiment ?
  4. Comment se constituent les sentiments ?
  5. Quels sont les rapports du sentiment et de la croyance ?
  6. Quelle est la nature de la passion ?

sensibilité. La sensibilité au sens 2 peut être considérée comme le signe ou le symptôme de l’émotivité au sens 1 ; par contre sensibilité au sens 1 et émotivité au sens 2 peuvent être considérées comme des synonymes.

 

Émotivité et sensibilité interviennent comme facteurs directs de l’intensité des réactions émotionnelles.

II — L'expression des émotions. Après le choc — caractérisant la surprise comme premier temps de toute émotion — il y a irradiation immédiate de troubles organiques, signalant le contrecoup de la « décharge nerveuse ». Ces troubles (plus ou moins violents et plus ou moins contrôlés) affectent les sécrétions internes et externes (adrénalino-sécrétion, larmes, etc.), les systèmes sympathique et parasympathique (vaso-dilatation ou vaso-constriction donnant la rougeur ou la pâleur ; troubles du rythme cardiaque, de la respiration, des contractions des muscles lisses et striés, des sphincters, etc.).

 

A ce stade correspond ce qu’on appelle les « expressions de l’émotion », c’est-à-dire sa manifestation par une mimique. Chaque émotion a sa mimique, caractérisée par des contractions typiques de muscles peauciers du visage et par une attitude générale (une réaction orga-nismique-posturale).

 

Darwin dans « Origine des émotions » (cité par William James) décrit ainsi la peur : La peur est souvent précédée d’étonnement... Les yeux et la bouche s’ouvrent largement, les sourcils se relèvent. L’homme effrayé se tient d’abord droit comme une statue, ou s’accroupit au contraire instinctivement comme pour échapper à la vue de son ennemi. Le cœur bat à coups précipités et violents... la peau pâlit comme au début d’une syncope. Une transpiration, étonnante se produit dans les cas de frayeur intense ; ce phénomène est d’autant plus remarquable qu’à ce moment la surface cutanée est froide, d’où le terme vulgaire de « sueurs froides »... ; en outre les poils se hérissent et des frissons parcourent les muscles superficiels. En même temps que la circulation se trouble, la respiration se précipite. L’un des symptômes les plus caractéristiques est le tremblement qui secoue tous les muscles du corps et qui souvent s’aperçoit d’abord aux lèvres. Ce tremblement et la sécheresse de la bouche altèrent la voix qui devient rauque et indistincte, et peut même disparaître complètement... »

 

Nous percevons intuitivement la signification des mimiques. Cette compréhension immédiate a son rôle au théâtre où l’acteur doit mimer les émotions (Un long débat dure depuis le « Paradoxe sur le comédien » de Diderot pour savoir si le meilleur acteur est celui qui surveille froidement ses expressions artificielles ou si c’est celui qui est capable d’ « éprouver • réellement les émotions de son personnage).

 

Charles BlondeI a montre d’autre part, dans sa « Psychologie de la vie sociale », qu’il y avait une socialisation de la mimique émotion-

« Au premier sens, on dira que les passionnés, au sen s ordinaire de ce terme, sont des • émotifs •, comme le prouve leur capacilô d'enthousiasme, de foi, d'indignation, de sentim e nt en général ; c hez eux, l'émo tivit é est un véritable réservoir de puissance.

2° La facilité du déclenchement de la réaction émo tionnelle.

Au second sens du terme, on qua lifiera d'• émotif • un sujet qui rit ou pleure pour un rien ; on dira aussi bi en qu'i l est • sensible '· Mals l'é motivité ne se traduit pas for cément par une réaction émotionnelle apparente.

Elle peut être sec r ète, comme chez les timides ou les introvertis.

Dans ce cas la réac tion émotionnelle, très cont rôlée , • s'intériorise • et le sujet ne manifeste pas d'émotion.

On prend ainsi pour des • froids •, des calmes, ou des indifférents, certains sujets très émotifs mais Inhibant leur é motivit é ..

Pour être clai r, il faut distinguer aussi deux sens au mot • sensi­ bilité •.

11 représente : 1 o La finesse de discrimination ou de perception chez un sujet donné, la f aci lité du déclenchement de la réaction à la douleur ou au plaisir physique ou moral, correspondan t en quelque sorte à l'abaissement du seuil absolu et du seuil différentiel de la réceptivité aux stimuli d' ordr e émo tionnel ou affectif.

Nous avon s vu ci-dessus la relation entre cc type de sensibilité et l'intelligence ; ajout ous, d'une part, que celte sensibilité peut être élective, dans l'ordre intellectuel (on peut être ain si • sensi ble • à la mu s ique, ou à la :-.la ture ), dans l'ordr e pure ment sensor iel (on est • sensible • au bruit ), dans l'ordre afieclif ( • se nsibl e • aux démo nstration s d'amitié ou d'inimitié, etc.), el qu'elle peul se trouver multipliée dans ce rtaines • zones psyc hologique s • ou dan s ce rtain es • situations • personnelles (on peul être ainsi • s en sibili sé • à cer taines allusio ns o u à certains événemrnts comme l'èc h e. »

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