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Analyse des sensations. Insister sur la distinction des sensations externes et des sensations internes. Distinguer les sensations des sentiments. Définir, classer et caractériser les sentiments, les inclinations, les penchants, les passions, les appétits.

Publié le 04/06/2011

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Analyse des sensations. — L'âme se met en relation avec le monde externe par les organes des sens; c'est par eux qu'elle subit l'action des choses extérieures et réagit à son tour. Cet organisme, appelé cérébro-spinal, comprend trois parties : 1° le crâne et la moelle épinière; 2° les nerfs qui partent à droite et à gauche, par paires, du crâne et de la moelle épinière; 3° les organes spéciaux qui ne sont autre chose que l'épanouissement des nerfs et dont la spécialité tient à ce qu'ils ne sont pas tous aptes à redevoir toute espèce d'impressions.

« Sentiments.

— Le sentiment est un plaisir ou une peine résultant d'une cause morale ; il ne réagit doncqu'indirectement sur l'organisme, et seulement quand il est très vif; c'est le signe auquel on reconnaît que nostendances sont satisfaites ou contrariées.

— On classe ainsi les sentiments :A.

Les sentiments personnels, ceux qui se rapportent à notre propre être, que La Rochefoucauld voyait au fond detoutes nos actions : « Nous ne pouvons rien aimer, disait-il, que par rapport à nous; » — B.

les sentiments moraux,non personnels, désintéressés, qui se rapportent à des fins intellectuelles (amour du vrai, de la science),esthétiques (amour du beau, de l'art), purement morales (amour du bien), religieuses (amour de Dieu, sentimentreligieux) ; —C.

les sentiments sociaux, bienveillants ou malveillants, qui se rapportent à nos semblables et naissentde nos relations avec eux (amour de l'humanité, c'est-à-dire de l'homme pour l'homme; affections patriotiques,domestiques, électives). Inclinations.

— L'inclination ou désir est un mouvement de l'âme qui nous porte vers quelqu'un ou vers quelquechose.

On classe les inclinations comme les sentiments; on distingue donc : A.

les inclinations personnelles (amourdu pouvoir, de la gloire, de l'indépendance, des richesses, etc.), et les appétits, inclinations qui se rapportent aucorps; —B.

les inclinations morales, non personnelles, désintéressées (amour du beau et de l'art, amour du vrai et dela science, amour du bien, amour de Dieu); — C.

les inclinations sociales (amour de nos semblables ou philanthropie,amour de la patrie ou patriotisme, affections domestiques, affections électives ou amitié). Penchants.

— Le penchant est une impulsion forte qui nous entraîne vers quelqu'un ou vers quelque chose ; lepenchant n'est donc qu'une inclination forte, ou bien l'inclination est un penchant faible.

La différence est indiquéepar l'étymologie, ce qui penche étant plus près de tomber que ce qui est incliné ; l'inclination ne fait que tendre versun objet, tandis que le penchant y entraîne.

Toutefois on emploie souvent ce mot en mauvaise part pour désignerdes tendances qui nous portent à faire le mal.

— Puisque les penchants ne sont que des inclinations, on leurapplique la même classification.

On peut cependant, en considérant leur origine, dire que les uns sont naturels,inhérents à notre constitution, comme la curiosité ou désir de connaître, que les autres sont acquis, comme l'amourdes richesses, du jeu, de la chasse, etc.Passions.

— Si le penchant est une inclination forte, la passion est une inclination plus forte encore : Le penchant,dit Bonnet, est un premier degré de mouvement ; la passion est un mouvement dans toute son intensité.

» Lapassion est donc une inclination naturelle qui devient excessive; c'est un produit de la réflexion et de l'imagination,car nous ne venons pas au monde avec des passions.

C'est de la classification des inclinations et des penchantsque l'on déduit celle des passions, qui se divisent donc aussi suivant leurs fins personnelles, morales et sociales. Appétits.

— L'appétit est un mouvement involontaire qui nous porte vers certains objets ; c'est une inclinationphysique qui réclame satisfaction pour les besoins de notre nature animale.

Comme les appétits sont des désirsrelatifs au corps, ils nous sont communs avec les animaux.

Ils ont pour caractères : 1° d'être périodiques,intermittents, non continus; 2° d'être accompagnés d'une sensation désagréable, forte ou faible selon la force ou lafaiblesse de l'appétit; cette sensation ne cesse qu'avec la satisfaction de l'appétit; si elle se prolongeait, ellepourrait provoquer un grave désordre dans l'organisme et même la mort.

— Il y a deux sortes d'appétits : 1° lesappétits naturels, comme la faim, la soif, le besoin alternatif de repos et de mouvement, réclament satisfaction pourles besoins réels et légitimes de notre être physique; ils tiennent de l'instinct et nous n'en sommes pasresponsables, ils s'imposent à nous avec une force irrésistible et nous déterminent fatalement; la nature les adestinés à suppléer à la réflexion et à la volonté pendant l'enfance et même plus tard quand des préoccupationsdiverses nous rendent sourds à la voix de la nature; 2° les appétits factices, comme le besoin de priser, de fumer,de boire des liqueurs fortes, de fumer de l'opium, sont le produit de l'imitation et de l'habitude ; pour n'être pasnaturels, ils n'en sont pas moins impérieux, et l'on a vu des hommes renoncer à apaiser leur faim pour contenter leurdésir de fumer; nous sommes responsables de ces appétits factices, qui ne sont en nous que parce que nous l'avonsvoulu et puisqu'il a fallu l'acquiescement de la volonté pour que l'habitude assurât leur empire.. »

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