ETAT ET NATION : LA CIVILISATION

« le patriotisme, deux aut r es sentiments voisins : le cha uvin isme et le nationalisme.

qui imp liqu ent la haine, la x éno phobi e, associée à des éléments int e llectu els et à d es rai sons , alors que le patriotism e est plu s exclu sivenl'ent aiiectif, il est l'amour de la patrie.

- 1- La p a trie.

" Les homm es •, disa it.

R ena n, • sen tent dans l eur cœur qu'ils sont un même peuple lorsqu'il s on t une commun auté d'idées, d'in té rêts, d'aiiectio ns, de souvenirs et d~spé ran ces: V:ollà ce qui fait la patri e "· En fait , il y a tro is carac tè res : 1 - Patrie et h ori zon géograp hique.

La pat rie est d'abo rd un sol, une te rre .

• Patria • fut l' ad jectif de • t e rra • pour désigner la terr e des ancê tres, celle où ils véc urent et où ils sont enterr és.

Pour le combattant, la patrie c'es t aussi avant tout une terre à dé fen dre .

Elle se présente so uvent sous l' Imag e de la • peti te patrie • q ui est p ro vin ce ou département.

2 - Patrie et natio nalité.

Buchez écrivait en 1864 : • Lors que je 1>rononçai pour la prem ière foi s, il y a plu s de 30 ans , dans l' • Histoire parlementaire de la Révolution • le mot nalionalill, je cru s l'inv enter je crus faire un barbarisme.

J e lui donna i la signifl cation nouvelle qui a fait (ortune ; il veut dire non seulement la n ation, mais e n core le quelque chose en vertu de quoi une nation sub sis te m~me lorsqu 'elle a perdu son autono mie.

• La nationalité est l a conscien ce d'être d'un e patri e.

3 - Pa tri e et histoire .

Le troisi ème caractère de la pat rie est d'être un e histoi re, une communauté de souvenirs et d'ép reuv es, un ensemble de tra dition s et dans la plu part de~ cas, u ne communauté de langue, quoique ce ('aractère soit accessoire (on parle trois langu es en Su isse, de ux en Be lg i que , etc., d 'autre part.

on parle portugais au Brésil, angla is en Am érique etc.).

- II - L e pat rio tis me.

A l'amour de la patri e sous ces trois aspects, le pat riotisme ajoute quelque ch ose d'impo rtant qui est la fiuli d'appartenir à un peuple dans lequel ont pris naissance certaines valeurs uni vers ell es dign es de tout e l'hum anité.

Cette adhésion à certain es valeurs à travers l'adhé sion à un groupe est précisément , à l'inverse de ce que 11ro posai t Bergson, cc qu'on pourrait appel er l' • ouvertu r e • du patriolisme sur la réalité plus grande qu'est l'humanité.

C 'es t par l à que le patri otis me devient esprit nationa l dan s un sens qui ex clut absolum e nt le nationali sm e étroit.

Chaque peuple a le se nti men t vif de porter dans son génie national des valeurs exem­ plaires qui lui sont liées et dont ses tlls s'enorg uei lli sse nt.

Ces valeu rs so nt, se lon le mot de Sol oui e v , • la dette de l'human ité envers c ha que esp r it national •.

La Grèce se pré sente co mme le bercea u de la civi­ lisation, la pat ri e de Pythagore, d' Hom tre, de Socrate, et de Démos ­ thène; l'It alie comme la ver tu civi que romaine, le foye r du chri stia-. »