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LA METAPHYSIQUE

Publié le 02/11/2016

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Vie, ce qu'il nous faut, ce n'est pas la bonté, mais la force ; ce n’est pas l’humilité, c’est la volonté de puissance et que l'égalité et la démocratie sont contraires à la sélection et à la survivance du plus apte ».

 

Ainsi la morale doit justifier la métaphysique. L’inverse n’est pas vrai, une métaphysique qui justifierait une morale serait un non-sens car la métaphysique est la recherche de l’absolu, et dans un tel cas elle deviendrait relative. Dans la vie courante d’ailleurs, quelqu’un qui justifierait a posteriori un acte par un principe universel serait à bon droit accusé d’inventer ce principe pour les besoins de la cause, et d’être à la fois immoral et sophiste.

 

B — La morale pose des problèmes qui sont métaphysiques. Son problème essentiel, en effet, est celui de l’origine des impératifs de la conscience morale. On peut ici aussi réduire ces impératifs et les renvoyer à l’explication psychologique (Freud et la formation du sur-moi par introjection de l’image paternelle), ou à l’explication sociologique (Durkheim et la pression sur l'individu des représentations de la conscience collective). Dans ce cas la morale n’est pas dépendante de la métaphysique, mais de l’expérience individuelle ou collective. Elle n’est liée à la métaphysique que dans le cas contraire : dans la mesure où les impératifs sont catégoriques, c’est-à-dire absolus, « transcendant la nature et la société ».

 

5 — La métaphysique et la science. C’est l’opposition classique. Outre les arguments historiques d'Auguste Comte, nous verrons ci-dessous cette opposition se poursuivre sur les notions d’expérience et de méthode.

 

L’opposition classique (la science s'occupe des phénomènes et de leurs lois, la métaphysique s’intéresse à ce qui est au-delà des phénomènes) est certes une reprise de l'opposition scolastique entre la Foi et la Raison, mais elle est surtout appuyée aujourd'hui sur la distinction affirmée par Kant (cf. ci-dessous) et par Spencer (qui, dans ses » Premiers principes » en 1860, ouvrait à la métaphysique le domaine de « l’inconnaissable »).

 

Cependant la science entière repose, peut-on dire, sur une métaphysique implicite qui serait tout simplement la réalité du monde sensible et le rationalisme, du fait qu’elle croit en l’expérience et qu’elle suppose un ordre logique dans la nature.

 

« La science entière repose sur la croyance à un être indépendant de la conscience... Elle exige le concept de chose », dit Meyerson dans » De l’explication dans les sciences », et donc une certaine position métaphysique implicite.

 

Enfin, il faut se souvenir du célèbre « arbre de la Sagesse » que Descartes, le fondateur de la physique mathématique, décrit dans la préface des » Principes » : « car la philosophie est comme un arbre dont les racines sont la Métaphysique, le tronc la Physique, et les trois branches principales la Médecine, la Mécanique et la Morale »... « Physique » dans ce texte représente toutes les sciences de la nature.

LA MÉTAPHYSIQUE

Par une coïncidente historique, les traités sur la philosophie première d’Aristote, réunis par les commentateurs en un seul ouvrage, furent placés à la suite de la physique. De là vient dit-on, le nom de métaphysique (« ta meta ta physika ») « ce qui vient à la suite de la physique ». Cette coïncidence historique acceptée, il est cependant permis de retrouver un sens étymologique satisfaisant, par comparaison avec les mots récents du type : métalangage, méta-psychologic, métasystème... ; dans tous ces cas, mêta signifie qu’à un élément donné (le langage, la psychologie, le système) s’ajoute un élément second qui consiste à parler de l’élément en question, à faire « un discours sur le discours ». Ainsi le métalangage est un discours sur le langage.

 

La métaphysique serait-elle alors un discours sur la physique. Mais qu’appelle-t-on, dans ce cas, « Physique » ?

 

Physique, substantif désignant une science expérimentale, ou adjectif se rapportant aux corps, dérive du grec « phusis » qui est traditionnellement traduit par « nature » (par exemple dans le couple physis / nomos: nature /loi, chez Plalon).

 

Les philosophes modernes et contemporains ont pris cependant garde que phusis avait un sens plus originel : Heidegger, dans « L être et le Temps », dans • Introduction à la métaphysique », Burnet dans « L’aurore de la philosophie grecque »,... signalent que le radical de phusis est bhev ou bhu, qui signifie tout ce qui se rapporte à la vie, et d’abord l’acte d’engendrer. Phuo signifie faire croître, Phusas = le père, donc Phusis = action de faire naître. En latin de même, le radical se retrouve dans fui, fore, futurum, formes primitives du verbe signifiant « être ». Par ailleurs natura dérive de « nascor » (natus sum je suis né). Phusis ou Natura est donc sans équivoque, en un sens d’abord actif, « ce qui fait naître », c'est-à-dire / êire premier (incréé) créateur. Son action est donc phusis création, passage du chaos au cosmos ; puis phusis devient le résultat de cet engendrement, la manifestation de l’acte de créer, les choses créées. Spinoza avait déjà donné la bonne réponse, en distinguant » Natura naturans » (la Nature comme créatrice infinie) et « Natura naturata » (la Nature créée, donnée).

 

Au terme de cette étude étymologique nécessaire, nous en venons à la conclusion que la métaphysique est un discours sur :

 

a) l’être originaire, créateur, infini ;

 

b) les manifestations de cette création, c’est-à-dire la Nature au sens courant.

II — Une connaissance métaphysique est-elle possible ?

 

Beaucoup de philosophes ont nié la valeur de la métaphysique : tous les sceptiques par exemple, et tous les « psychologistes » c’est-à-dire ceux qui ramènent les problèmes de métaphysique aux problèmes de psychologie personnelle des métaphysiciens eux-mêmes. La possibilité même de la métaphysique et son utilité ont été niées par deux grands philosophes classiques : Emmanuel Kant (1724-1804) et Auguste Comte (1798-1857). Nous leur ajouterons, pour citer une thèse moderne, Lee Whorf (« Linguistique et anthropologie », 1969).

 

1 — Kant (« Critique de la Raison pure », 1781 ; « Prolégomènes à toute métaphysique future voulant se présenter comme science », 1783) a consacré sa métaphysique à la critique de la métaphysique. Pour lui, la raison est « faite » pour mettre de l’ordre dans les phénomènes de la nature, elle leur impose scs exigences de relation. modalité, quantité et qualité comme la fonction sensibilité leur impose l'espace et le temps. Pour la raison humaine et par la raison humaine, la nature a donc une structure, un ordre et des lois. On ne sait pas et on ne peut savoir ce qu’elle est en elle-même. Le monde des phénomènes, c’est-à-dire la nature, est un monde humain, rien qu’humain ; la raison s’y reconnaît parce que c'est elle qui le rend rationnel.

 

Mais lorsque la raison cherche à dépasser le plan des phénomènes, c'est-à-dire lorsqu’elle s’engage dans la métaphysique pour essayer de comprendre la réalité-en-soi, l'être, dont les phénomènes ne sont que les apparences-pour-l’homme, elle transporte illégitimement dans cette recherche ses exigences constitutives, ses » catégories a priori »et elle aboutit forcément aux « antinomies de la raison pure » c’est-à-dire, à des propositions contradictoires et également rationnelles concernant l’existence du monde, de l’âme ou de Dieu. Dans ce domaine, la raison prouve n’importe quoi, parce qu'elle est employée en dehors de sa fonction normale et unique, qui est de rationaliser l'expérience.

 

La « chose-en-soi », l’au-delà des phénomènes, le noumène, comme dit Kant, est et reste inconnaissable, inaccessible à l’expérience puisque celle-ci nous donne seulement des phénomènes, inaccessible à la connaissance rationnelle puisque celle-ci n’a d'usage que dans l’expérience.

 

En réponse à Kant, on peut dire, avec ceux qui l’ont critiqué, que la position d’une « chose-en-soi » comme condition des phénomènes, comme réalité première que les formes a priori de la sensibilité et de l’entendement vont pour ainsi dire » habiller » pour la rendre à la fois sensible et Intelligible,... est elle-même une exigence de la raison qui cherche des « causes ». Le noumène que Kant nomme volontiers inconditionné (c’est-à-dire absolu) est donc lui aussi conditionné par la raison, du moins dans son existence.

« La métaphy sique res te la diM ·u ss io n des probli•mf>~ ulti m es que posen t la Vic el la ~lorl , l' f:t re cl le N éant, la m ati ère et l'espr it, l' exi ste n ce du monde et celle d es hommes.

Elle corre s pond à une exigen ce fondamentale de l'inle lligen ce huma ine, cell e de savo ir le dernier mol de tout, la signifi m c métapl1y siqu e de l'origine du mond e ct du sens de la Créa tion (e nsemble du mond e créé ) ainsi qu'au problème contenu dan s celui du sens de la création, à savoir Je sen s de la cré atu re Homm e dans cet en sembl e. »

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