La technique
Publié le 09/09/2014
Extrait du document
• Avant les temps modernes, la technique était essentiellement artisa¬nale, constituée de savoir-faire, de procédés, d'outils et instruments mis au point empiriquement ; elle ne cherchait pas à expliciter ses méthodes, lesquelles n'étaient pas rigoureuses.
• Aujourd'hui on définit communément la technique comme l'appli¬cation de connaissances scientifiques à la production de biens matériels.
• La technique est donc utilitaire et s'oppose en cela à la science qui est désintéressée, puisqu'elle ne recherche que le vrai.
• Cependant, la science ne préc�de pas la technique. Au contraire, c'est de la technique qu'est née la science, en surmontant l'obstacle épisté-mologique que constituent les préoccupations utilitaires. En outre, la science dépend autant de la technique que celle-ci dépend d'elle. Car, comme l'a souligné Bachelard, une science a l'âge de ses instruments
«
de mesure: l'observation et l'expérimentation scientifiques reposent sur les capacités techniques.
Il existe ainsi des relations dialectiques entre
l a science et la technique, chacune faisant progresser l'au tre.
•La technique moderne apparaît comme la mise en œuvre méthodique de la science afin que l'homme puisse se rendre, selon l 'expression de Descartes .
•maitre et possesseur de la nature•.
Elle est ainsi un moyen au service d'une fin : le bonheur de l'homme.
Mais le moyen risque de devenir la fin et l'homme le jouet d'une technique qu'il ne maîtrise plus.
•
Ainsi accuse+on la technique d'engendrer un monde artificiel, coupé de la nature et destructeur des équilibres écologiques, unifonnisant et déshumanisant.
En réalité, c'est moins la technique que l'usage que l'homme en fait qui semble devoir être critiqué.
•Comme l'a montré).
Brun, plus qu'un moyen d'agir s ur la nature pour
satisraire à des besoins matériels, la technique peut être envisagée comme un effort de l'homme pour échapper à ses limites spatio-tem porelles et à la prison du soi.
On peut, en effet, considérer que «grâce à ses machines, l'homme s'est constitué un exo-squelette el une exo muscula/llre à l'aide desctuels il projette ses cap.1cités sensorielles dans l'espace, voire dans le temps », cher chant à s'irradier et à embrasser la
tota lité des lieux et des temps, ou bien, en une sorte d'o rgasme tech nique mêlant griserie de la vitesse et sensations inconnues, à sortir de lui-même en des transes et des extases où il peut noyer sa détresse méta· physique .
Ain.si, •aven/ure pour dépasser la trag~ie e'(istentielle, la tech nique est une tentation et une> tenldtive de transincarnation dont /'hom me .111end la guérison de lui-méme •:d'elle il n'espère • pas seulement une surabondance de biens, mais une surabondance d'être •.
•
Le développement de fa t e chn i que obéit-il .i une fatal it é r • Notre rapport au mond e est-il essentie/l e mtnt technique ? • Les tec hniques ne sont -elles qu ' une appli cation des sci en ces ? • Qu e peut-on attendre de la techniqu e ? • F aut -il redouter les machines f.
»
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