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L'école et la prévention de la maltraitance sexuelle des enfants

Publié le 05/12/2018

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Les directives ministérielles sont particulièrement nettes sur la conduite à tenir lorsqu’un fonctionnaire de l’Education nationale a eu connaissance de faits, qu’ils se soient déroulés à l’intérieur ou à l’extérieur de l’établissement, qu’ils aient été commis en service ou hors service : il doit aviser directement et immédiatement sous forme écrite la justice et en informer simultanément les autorités académiques.

 

Dans la situation d’un soupçon fondé sur la rumeur et de témoignages indirects qui nécessitent de faire le départ entre la malveillance, la calomnie et la probabilité de la réalité des faits, la recherche des signes de souffrance des enfants qui seront portés à la connaissance des psychologues scolaires, des personnels médico-sociaux, est recommandée. De toute manière, les autorités académiques doivent être alertées pour prendre les mesures nécessaires dans

la triple exigence de protéger l’enfant, la communauté scolaire et l’honneur de la personne mise en cause.

 

Pour mener à bien cette politique, chaque inspection d’académie dispose maintenant d’un centre de ressources composé de professionnels de l’enfance de f Education nationale dont les principales missions sont de mettre en place un réseau avec tous les établissements scolaires (fondé sur la signature de protocoles) et d’intervenir en cas d’urgence grave. Ces actions se mènent en concertation avec les deux partenaires essentiels de la protection de l’enfance : le conseil général et le ministère de la Justice.

 

Depuis la mise en œuvre de ce texte, la plupart des observateurs de l’école ont noté que la parole de l’enfant était mieux entendue, mieux écoutée et que sa souffrance était détectée plus rapidement qu’avant.

 

Toutefois, pour lever les soupçons qui pèsent encore sur l’école, il est nécessaire de développer une prévention plus efficace. Celle-ci passe obligatoirement par la mise en œuvre conjointe de deux actions :

 

- l’apprentissage d’une morale individuelle et collective des élèves qui permette à ceux-ci de dénoncer le non-respect de leur corps et de leur être et de les aider à construire leur personnalité ;

 

- la sensibilisation de la communauté scolaire (parents y compris) et la formation de tous les personnels des établissements scolaires.

 

Le congrès de Stockholm (1996) sur l’exploitation des enfants, l’affaire Dutroux, en Belgique, sont des événements qui ont permis ou accéléré une prise de conscience en France des affaires de pédophilie. Mais le danger de psychose est déjà réel, notamment dans le milieu enseignant. Ne faudrait-il pas, par pour une prévention plus efficace et pour éviter les dérapages, partager ce nouveau fardeau, le déprofessionnaliser en partie, et réaffirmer que la famille, l’environnement social en général -et pas seulement le corps enseignant - doivent apprendre à redevenir des facteurs de protection de l’enfant.

 

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