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SENSATION ET PERCEPTION

Publié le 29/08/2014

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perception

 

I     DE LA «QUALITÉ� SENTIE À «L'OBJET� PERÇU

Pour désigner la connaissance sensible et empirique de l'uni­vers, il y a deux termes : sensation et perception.

La sensation paraît être le donné le plus élémentaire : elle n'est pas encore une connaissance, elle est ce qui est vécu immédia­tement par un sujet situé dans le monde : le chaud, le froid, le rouge, le bleu, le piquant, le sucré, l'amer. Et encore l'usage de tels mots pour exprimer les sensations trahit-il leur essence. Une sensation exprimée par des mots est déjà interprétée, conceptualisée ; une sensation pure serait ineffable.

La perception n'est pas la simple révélation subjective d'une qualité sensible. Elle est la position d'un objet dans l'espace. Par exemple, cette chaise de paille à trois m�tres de moi est l'objet de ma perception.

Mon expérience réelle semble être celle de la perception, non

celle de la sensation. Nous vivons dans un monde d'objets. « Toute conscience, dit Husserl, est conscience de quelque chose.� Je ne dis pas que j'ai une sensation de bleu, mais je dis que je vois le ciel. Plutôt qu'une réalité psychologique consciente, la sensation est une hypoth�se ; c'est l'élément que je suppose à la source de la perception. Je me dis que pour percevoir cette chaise il faut bien que j'aie préalablement la « sensation � de cer­taines lignes, de certaines couleurs que j'interpr�te ensuite et que j'organise pour aboutir à la perception de cet objet : la chaise.

J'ai conscience de percevoir et c'est par analyse que je suppose l'existence de sensations élémentaires.

Cependant, la «sensation pure� pourrait être l'objet d'une expérience psychologique dans des conditions particuli�res. Par exemple, au laboratoire de psychologie, lorsque je compare grâce à un photoesthésiom�tre l'intensité lumineuse de deux plaques colorées, j'ai affaire à des sensations brutes plutôt qu'à des perceptions d'objets. De même, la sensation pure pourrait être isolée par des régressions pathologiques. Selon le Dr Delay «dans l'agnosie, la perception se trouve réduite à ce que la sen­sation lui apporte �. Le malade atteint d'agnosie tactile ne peut pas reconnaître au toucher, par exemple, un capuchon de stylo. Il dit «c'est froid, c'est lisse �, mais se montre incapable d'interpréter les impressions sensorielles. Il ne « perçoit � plus, il est réduit à des «sensations �.

NATURE DE LA SENSATION

La sensation n'est pas une connaissance. Elle n'est pas une peinture fid�le et inerte du monde extérieur, mais une réaction biologique de l'organe sensoriel à son milieu. D'où son caract�re subjectif.

1° La réaction sensorielle dépend beaucoup plus de l'organe des sens qui réagit que de la nature de l'excitant :

a) des excitants divers appliqués à un même nerf provoquent

des sensations analogues. Un excitant lumineux donne à l'oeil qui l'enregistre une sensation visuelle, mais un excitant méca­nique (coup de poing) appliqué à l'oeil donne aussi une impres­sion lumineuse (j'aperçois «trente-six chandelles �);

b) une excitation identique appliquée à différents nerfs sensitifs produit des sensations différentes. Si on excite mécaniquement le nerf acoustique on entend des bruits, une excitation méca­nique du nerf optique provoque une vision (par exemple une tumeur de la zone occipitale du cerveau provoque des halluci­nations visuelles).

Cette th�se de Helmholtz souligne le caract�re subjectif de la sensation qui exprime l'organe sensoriel plus qu'elle ne refl�te un objet du monde extérieur.

2° La sensation n'est pas une image de l'excitant. La sensation est un état de conscience, tandis que l'excitant est composé par une multitude de vibrations. Bergson nous rappelle qu'en «une seconde, la lumi�re rouge qui a la plus grande longueur d'onde et dont les vibrations sont par conséquent les moins fréquentes accomplit quatre cents trillions de vibrations. Il faudrait vingt-cinq mille ans pour les saisir isolées� ! La sensation apparaît comme une synth�se mentale. Elle «oblige une multiplicité indéfinie à se contracter en une durée étroite �, elle résume en un moment unique d'aperception «une tr�s longue histoire �. Ici encore, la sensation nous apparaît, non comme une copie de l'excitant, mais comme une active synth�se, comme une réac­tion originale de l'être vivant.

3° Bien plus, nos organes sensoriels op�rent un choix — et un choix tr�s limité — dans toute la gamme des vibrations offertes par la nature. Ainsi nous ne traduisons en états de conscience qu'un nombre restreint d'aspects du monde. Entre les ultimes ondes sonores perçues (quarante mille vibrations par seconde) et les premi�res impressions thermiques perceptibles (quelques millions de vibrations à la seconde), il est probable qu'il existe des séries de vibrations intermédiaires — Leibniz disait que «la nature ne fait pas de sauts� — mais nous n'avons pas d'organe sensoriel pour les enregistrer. Certains animaux ont d'ailleurs un registre de sensations un peu différent du nôtre. On peut démontrer que les abeilles sont aveugles à la couleur rouge

mais poss�dent la vision de l'ultraviolet (l'abeille dressée à venir sucer du miel sur un papier de couleur donnée retrouve immédiatement un papier analogue, disposé parmi d'autres, lorsqu'elle reconnaît la couleur du papier). La sensation découpe dans l'univers pour chaque esp�ce vivante ce que von Uexkiill appelle son Umwelt, son «monde environnant �. Notre Umwelt n'est pas celle de l'abeille, ni celle du chien. La sensa­tion n'est pas un décalque de l'univers. Elle n'en retient que ce qui peut intéresser l'être vivant dans son effort d'adaptation.

Rapports entre la sensation et l'excitation. Lois de Wéber et Fechner

L'étude des rapports entre les variations d'intensité de l'exci­tant physique et les modifications de la sensation correspon­dante va nous donner une nouvelle preuve que la sensation a une valeur d'adaptation biologique, et non une valeur de connaissance.

A)  LA LOI DU SEUIL

 

Toute excitation physique n'est pas sensible. Une excitation n'est sensible qu'au-delà d'un certain niveau qu'on nomme le seuil absolu. Leibniz croyait qu'une sensation donnée est la somme de petites sensations : le bruit de la mer serait la somme des bruits de chaque gouttelette d'eau. Mais ceci est faux. La sensation se manifeste brusquement lorsque l'excitation atteint un certain seuil d'intensité et, jusque-là, il n'y a aucune sensation.

perception

« celle de la sensation.

Nous vivons dans un monde d'objets.

«Toute conscience, dit Husserl, est conscience de quelque chose.>> Je ne dis pas que j'ai une sensation de bleu, mais je dis que je vois le ciel.

Plutôt qu'une réalité psychologique consciente, la sensation est une hypothèse; c'est l'élément que je suppose à la source de la perception.

Je me dis que pour percevoir cette chaise il faut bien que j'aie préalablement la «sensation» de cer­ taines lignes, de certaines couleurs que j'interprète ensuite et que j'organise pour aboutir à la perception de cet objet: la chaise.

J'ai conscience de percevoir et c'est par analyse que je suppose l'existence de sensations élémentaires.

Cependant, la «sensation pure» pourrait être 1 'objet d'une expérience psychologique dans des conditions particulières.

Par exemple, au laboratoire de psychologie, lorsque je compare grâce à un photoesthésiomètre l'intensité lumineuse de deux plaques colorées, j'ai affaire à des sensations brutes plutôt qu'à des perceptions d'objets.

De même, la sensation pure pourrait être isolée par des régressions pathologiques.

Selon le Dr Delay «dans 1 'agnosie, la perception se trouve réduite à ce que la sen­ sation lui apporte».

Le malade atteint d'agnosie tactile ne peut pas reconnaître au toucher, par exemple, un capuchon de stylo.

Il dit «c'est froid, c'est lisse», mais se montre incapable d'interpréter les impressions sensorielles.

Il ne «perçoit» plus, il est réduit à des «sensations».

Il- NATURE DE LA SENSATION La sensation n'est pas une connaissance.

Elle n'est pas une peinture fidèle et inerte du monde extérieur, mais une réaction biologique de l'organe sensoriel à son milieu.

D'où son caractère subjectif.

1 a La réaction sensorielle dépend beaucoup plus de 1' organe des sens qui réagit que de la nature de l'excitant: a) des excitants divers appliqués à un même nerf provoquent. »

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