la judiciarisation
Publié le 06/10/2012
Extrait du document
«
Texte 3 : La judiciarisation de la société américaine.
Aux Etats-Unis, tout se plaide parait-il.
Ici, on ne s'énerve pas, on négocie (tiens, ce n'est pas
bête…).
C'est peut-être pour cela que le nombre d'avocats dépasse le million aux Etats-Unis.
Actuellement, ce pays compte 70 % des avocats du monde !
Mais cet état d'esprit a un travers redoutable, c'est que les plaignants sont très nombreux et
"dégainent" pour tout et n'importe quoi.
Comme souvent, ce sont les avocats qui profitent des
conflits, petits ou grands, entre particuliers et/ou entreprises.
Cette " dérive à l'américaine " comme aime à le dire Le Nouvel Obs a une conséquence
dramatique sur le domaine de la santé.
Les médecins étant attaqués chaque jour en nombre,
ceux-ci sont obligés de se couvrir toujours plus contre les " risques légaux " liés à leurs
activités.
Comme en France me direz-vous.
Oui, mais pas au point que certains obstétriciens
refusent maintenant d'accoucher ! Purement et simplement.
Dans ce secteur, les prix des
assurances ont atteint de tels sommets que leur augmentation éventuelle ne suffit plus à
couvrir les tracasseries, stress et perte de temps.
Les professionnels préfèrent passer la main.
De plus en plus souvent (d'après mes amis américains), quand les médecins se trouvent en
présence d'une personne qui fait un malaise (dans un aéroport par exemple), ils ne se
manifestent pas immédiatement auprès d'elle pour l'assister ; ils attendent de savoir si un autre
médecin va se manifester avant eux.
La raison en est simple : en cas de complication voire de
décès de la victime, le médecin ayant prodigué ses premiers soins peut se faire attaquer au
tribunal par la famille de la victime ! Faut-il que cette " judiciarisation de la société " soit
outrancière pour en arriver à une situation telle que certains médecins oublient leur serment
d'Hippocrate ?
Pour me convaincre de ce problème, Peter Gwin (précité dans ce blog) m'a reporté la
mésaventure suivante : allergique aux piqures de guêpes, il s'est un jour fait piquer.
Il sait
d'expérience qu'il doit alors aller à rapidement l'hôpital car il enfle un peu et a du mal à respirer.
Sur place, il voit un interne (même pas un médecin) qui passe quelques minutes avec lui, lui
fait une piqure, lui donne un cachet et lui applique une pommade courante.
Coût de
l'opération ? 5000 dollars (oui, cinq mille !).
Pourquoi ? Because of the insurance, Pardi !
Conscients que le système est franchement perverti, il semble qu'une fraction des américains
tentent de faire machine arrière et essaient, sur le web et auprès de leurs représentants au
Congrès, de limiter un peu les attaques que l'on peut mener contre le corps médical.
Je doute
fort que leur combat ait une issue heureuse, mais je ne saurais les dissuader de se battre
contre cette dangereuse évolution.
Répondez aux questions suivantes :
1.
En quoi consiste le phénomène de judiciarisation ?
2.
Quelles sont les conséquences de la judiciarisation sur le système de santé
américain ? Expliquez.
3.
Expliquez l’expression utilisée dans le texte 1 : « le gouvernement des juges ».
4.
Expliquez la première phrase du texte 2.
A quel(s) autre(s) mode(s) de régulation
sociale l’auteur fait-il référence ?
5.
Présentez, en les opposant, les arguments en faveur et en défaveur d’une
judiciarisation de la société.
Concluez..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La judiciarisation des relations sociales est-elle légitime ?
- La judiciarisation des relations sociales est-elle légitime ?