Devoir de Philosophie

abstrait, art - peinture.

Publié le 15/05/2013

Extrait du document

abstrait, art - peinture. 1 PRÉSENTATION abstrait, art, pratique artistique apparue vers 1910 désignant le refus de la figuration du monde visible par certains artistes, qui s'emploient dès lors à la recherche et à l'usage de nouveaux codes de représentation picturale. 2 DIFFÉRENTES VOIES ABSTRAITES AU-DELÀ DE LA FIGURATION Ce nouveau langage visuel est doté de significations qui lui sont propres et tire cette autonomie soit de diverses expériences, notamment des expériences fauves et expressionnistes qui exaltent les pouvoirs de la couleur et débouchent sur les abstractions dites lyriques (avec une attention portée au geste) ou informelles, soit de la structuration cubiste qui donne naissance aux différentes abstractions géométriques et constructives. 2.1 L'éloge chromatique L'oeuvre de Wassily Kandinsky illustre la première voie (Avec l'arc noir, 1912) en élaborant une abstraction empreinte d'effusion, idéalement représentative des aspirations des artistes du Blaue Reiter, groupe expressionniste dont il est le chef de file à Munich. En France, ce sont Robert et Sonia Delaunay qui donnent -- l'un avec ses Fenêtres (1912) et ses premières Formes circulaires (1912-1913), l'autre dans ses Prismes électriques (1914) -- la résolution plastique abstraite des théories de Eugène Chevreul sur le contraste simultané des couleurs. Au même moment, Franti?ek Kupka expose au Salon d'automne de 1912 Amorpha, fugue à deux couleurs, puis en 1913 Plans verticaux. Enfin, en Russie, Michel Larionov et Natalia Gontcharova poussent le rayonnisme, à savoir leur méthode de transcription du phénomène lumineux, jusqu'à l'abstraction pure. 2.2 Les héritiers du cubisme et les « géométries constructives « L'abstraction de Piet Mondrian s'élabore à partir de la grille cubiste, réduite à une opposition bi-dimensionnelle des lignes verticales et horizontales enserrant des plans de couleur pure. Par sa simplification, le langage du néo-plasticisme, nom donné par Piet Mondrian à sa doctrine artistique, prétend satisfaire aux exigences d'universalité de l'artiste. En France, l'abstraction de Fernand Léger (Contrastes de formes, 1913-1914) et celle de Francis Picabia (Udnie, 1913) utilisent des formes cubistes sans renoncer à l'intensité chromatique. En Russie, après avoir été le principal représentant du cubo-futurisme, Kazimir Malevitch rompt de façon radicale avec toute tentation figurative et prône par le radicalisme des monochromes ( Carré noir sur fond blanc, 1913) « une philosophie de la création picturale qui parvient au sans-objet et à l'absolu «. Il fonde le suprématisme en 1913, mouvement radical qui trouve un écho et un prolongement en Pologne avec l'unisme (1923-1934) de Wladislaw Strzeminsky (1893-1952). Parallèlement, Vladimir Tatline crée avec ses reliefs abstraits l'une des premières formulations du constructivisme (1917-1932). Aleksandr Rodtchenko tend un premier temps vers un épuisement de la surface picturale par la couleur, poursuivant et dépassant « la voie des carrés « de Kazimir Malevitch avec ses monochromes : Jaune pur, Bleu pur, Rouge pur (1921). Délaissant cet épisode coloriste, Aleksandr Rodchenko se tourne avec El Lissitzky vers une conception utilitaire de l'art qui triomphe également au Bauhaus en Allemagne (1919-1933) sous l'impulsion d'artistes comme László Moholy-Nagy et Josef Albers. Abstraction absolue, le monochrome revient régulièrement ponctuer l'histoire de l'art abstrait : que ce soient avec les Ultimate paintings de Ad Reinhardt, les travaux d'Yves Klein, mais aussi les noirs rythmés de Pierre Soulages, les environnements dictés par les « définitions-méthodes « du Français Claude Rutault (1941- ), qui peint de la même couleur les toiles et le mur qui les expose, ou les tableaux brossés de l'Anglais Jason Martin (1970- ) tel Trump (1996). En contrepoint des abstractions constructivistes, se développe une abstraction dite biomorphique aux formes souples et généreuses inaugurées par les reliefs de Jean Arp à la fin des années 1910 et reprises par des artistes comme Joan Miró et Alexander Calder autant sur un plan pictural que sculptural. 2.3 Objectivité contre subjectivité Dans l'entre-deux-guerres, Theo Van Doesburg, d'abord adepte du néo-plasticisme, renouvelle de manière décisive l'art abstrait en bannissant de la création artistique toute subjectivité au profit du respect de règles logiques. Son Manifeste de l'art concret (1931) donne naissance à la tendance du même nom (voir art concret), une tendance qui connaîtra d'importants développements en Suisse avec Max Bill et Richard-Paul Lohse, en France avec François Morellet et dans toutes les formes d'art systématique nées après la guerre. Ces tendances vont s'opposer aux divers mouvements tachiste, nuagiste et gestuels, autant de prolongements des différentes écoles de Paris (Jean Bazaine, Alfred Manessier, Pierre Soulages, Georges Mathieu, Olivier Debré...). 3 LES ABSTRACTIONS AMÉRICAINES ET LES NOUVELLES AVANT-GARDES C'est aux États-Unis que la tradition abstraite connaît un développement décisif à la fin des années 1940 avec l'action painting (Jackson Pollock, Willem de Kooning, Franz Kline) et le color field painting (Barnett Newman, Mark Rothko, Clyfford Still), deux tendances regroupées sous la terminologie de l'École de New York (1950-1960). En substituant à l'élaboration d'une image sur la toile la création d'un événement, Jackson Pollock tire la peinture vers la performance, geste qui menace l'intégrité du plan pictural. En réaction à cette exubérance, l'art minimal, à partir de 1960, offre un retour à la rigueur avec un intérêt marqué pour la structure et la géométrie (Frank Stella, Agnès Martin), tandis qu'en Europe, l'aventure cinétique et optique (1955-1978) remet en question les certitudes d'une abstraction géométrique académique figée dans le culte des années 1930 de Cercle et Carré et Abstraction-Création, en introduisant la dimension du mouvement (Victor Vasarely, François Morellet, Raphael Soto). Alors que toutes les voies autorisant un avenir de l'abstraction et de la peinture semblent explorées, les années 1970 voient les peintres recentrer leur action sur l'analyse critique de leur art. Ainsi le groupe BMPT (sigle composé des initiales de noms des quatre artistes français : Daniel Buren, Olivier Mosset (1944- ), Michel Parmentier (1938-2000), Niele Toroni (1937- ), qui emprunte au minimalisme son vocabulaire, réduit la peinture à la production répétée de signes interchangeables et apparemment anonymes. Sans aboutir à une abstraction aussi nihiliste, les artistes théoriciens du groupe Support / Surface opèrent un questionnement systématique des conventions picturales : châssis exhibé, toile libre non préparée, disparition de la trace du pinceau, imprégnation par capillarité, etc., autant d'expériences déjà tentées par Simon Hantaï dès 1965 (pliages, absence de châssis) ou par Martin Barré avec l'utilisation du pochoir pour ses Flèches de 1968. 4 LA FIN DE L'ABSTRACTION ? Si l'abstraction reste toujours présente dans la création contemporaine, elle ne semble pas pouvoir aller au-delà d'une certaine limite que démontrent parfaitement les toiles géométriques ironiques de l'Américain Peter Halley (1953- ). En donnant une signification carcérale au découpage géométrique, ce représentant du mouvement Néo-Géo réintroduit l'idée de figuration au sein même d'un dispositif présenté comme le comble de l'abstraction. Mieux, il se livre à un jeu de citation -- les deux carrés rouges de Two cells (1987) présentent une forte similitude avec ceux de Vir heroicus sublimis (1950-1951) de Barnett Newman -- qui souligne l'absence de renouvellement de la peinture et, ce faisant, démonte les ambitions d'une abstraction contemporaine. Claude Viallat poursuit en France les leçons de Support / Surface, Alain Clément (1965- ) répète celles d'une tradition coloriste, Dominique Gauthier (1953- ) s'appuie sur la virtuosité gestuelle et symbolique. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« 4 LA FIN DE L’ABSTRACTION ? Si l’abstraction reste toujours présente dans la création contemporaine, elle ne semble pas pouvoir aller au-delà d’une certaine limite que démontrent parfaitement les toiles géométriques ironiques de l’Américain Peter Halley (1953- ).

En donnant une signification carcérale au découpage géométrique, ce représentant du mouvement Néo-Géo réintroduit l’idée de figuration au sein même d’un dispositif présenté comme le comble de l’abstraction.

Mieux, il se livre à un jeu de citation — les deux carrés rouges de Two cells (1987) présentent une forte similitude avec ceux de Vir heroicus sublimis (1950-1951) de Barnett Newman — qui souligne l’absence de renouvellement de la peinture et, ce faisant, démonte les ambitions d’une abstraction contemporaine.

Claude Viallat poursuit en France les leçons de Support / Surface, Alain Clément (1965- ) répète celles d’une tradition coloriste, Dominique Gauthier (1953- ) s’appuie sur la virtuosité gestuelle et symbolique. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

Tous droits réservés.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles