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Accumulation du capital, organisation du travail et croissance économique

Publié le 27/02/2008

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travail
Partie 1. Accumulation du capital, organisation du travail et croissance économique
Partie 3. Les enjeux de l’ouverture internationale
Partie 2. Inégalités, conflits et cohésion sociale
Introduction
1.1 Croissance, capital et progrès technique
1.2 Travail et emploi
Ch. 1. Sources, limites de la croissance économique
Ch. 2. Accumulation du capital, progrès technique et croissance
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Limites de la croissance
D/ Croissance et développement durable
mardi 14 novembre 2006.
 
Des mêmes auteurs
Jean Pierre Malrieu
D/ Croissance et développement durable
A/ Les facteurs de la croissance
B/ Croissance et développement
C/ Le fordisme, mode d’organisation du travail et mode de régulation économique
B/ Croissance et choix des acteurs
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B/ Croissance et choix des acteurs
A/ Les facteurs de la croissance
La croissance a aussi ses limites. La satisfaction des individus progresse-t-elle proportionnellement à la production et à la consommation ? La course à la production ne conduit-elle pas à une dégradation irréversible de notre environnement ?
Une croissance élevée est-elle compatible avec un développement durable ?
\"Les forêts précèdent les peuples, les déserts les suivent\". Cet aphorisme de Chateaubriand semble particulièrement adapté à la période actuelle, où 280000m2 de forêts disparaissent chaque minute. (doc 5)
L’activité économique a connu, depuis deux siècles, une augmentation sans précédent, qui menace aujourd’hui les équilibres naturels. Une croissance élévée, au travers des dommages environnementaux qu’elle entraîne, compromet-elle la capacité des générations actuelles et futures, à satisfaire leurs besoins ? A quelles conditions la croissance repectera-t-elle les droits des générations futures à choisir le monde dans lequel elles voudront vivre ?
Nous verrons, dans un premier temps, qu’une croissance élevée et non régulée peut avoir des conséquences irréversibles sur l’environnement, et compromettre le développement durable. Nous nous demanderons ensuite quel type de croissance (en intensité, mais aussi en qualité) peut être compatible avec le développement durable.
Les effets négatifs d’une forte croissance
-  Une croissance élevée peut conduire à l’épuisement des ressources naturelles : Energie, eau, sols, forêts. (doc 5) Il faut à ce sujet distinguer entre ressources non-renouvelables (ex. pétrole) et renouvelables. L’épuisement des ressources non-renouvelables soulève une question d’équité intergénérationnelle : les générations présentes \"pillant\" la planète sans prendre en compte les besoins des générations futures. Les ressources renouvelables (ex : reserves halieutiques) peuvent se reconstituer, mais parfois lentement, trop lentement pour ne pas léser de nombreuses gérérations futures. Il faut donc être attentifs à l’empreinte écologique (estimation de la surface de la terre qui est necessaire pour subvenir à nos besoins). Si les modes de vie occidentaux se généralisent à l’ensemble de la population mondiale, il faudrait 5 à 6 planètes pour satisfaire nos besoins, ce qui démontre bien le caractère non soutenable de la croissance actuelle.
-  Une croissance élevée génère de multiples pollutions (Amiante, CFC, marées noires, pluies acides, etc.). Ces pollutions sont souvent cumulatives : au dessus d’un certain seuil, elles ne sont plus assimilables par l’environnement, qui se dégrade alors de manière durable.
-  Une croissance élevée peut nuire à la biodiversité (doc 5). La disparition d’espèces végétales et animales prive les générations futures d’un patrimoine naturel et symbolique (ex. les ours), mais aussi de ressources biologiques qui pourraient leur être utiles (espèces utilisables en pharmacopée par ex.)
-  Une croissance élevée, à cause des émissions de gaz à effets de serre, génère un changement climatique (élévation des températures, modification du régime des précipitations) qui a ou aura de nombreuses conséquences néfastes (élévation du niveau de la mer, désertification, catastrophes naturelles, risques sanitaires). (doc1) Jusqu’à présent, l’augmentation de la masse végétale (malgré la déforestation) a absorbé partiellement le CO2 emis par l’activité humaine. Mais si les forêts tropicales se transforment en savane à cause d’un allongement de la saison sèche, la décomposition de la masse végétale risque de relâcher le CO2 accumulé. Compte tenu des conséquences humaines et économiques du réchauffement climatique, et compte tenu de la faible réversibilité de la hausse des températures, c’est là la principale menace pesant sur la durabilité du développement (doc 3).
Quelle croissance pour un développement durable ?
Il y a un débat, chez les resposables politiques, les décideurs économiques, les chercheurs, et plus généralement, les citoyens, entre ceux qui sont plutôt favorables à des stratégies d’adaptation, et ceux qui sont plutôt favorables à des stratégies d’atténuation (doc 4).
les stratégies d’adaptation
-  Le changement climatique n’est pas dommageable à tous (ex. la Russie, qui espère que le réchauffement va rendre cultivable la taïga sibérienne). Des migrations sont aussi possibles. 
-  L’épuisement des ressources naturelles génère sa propre régulation, par le biais de la montée des prix du pétrôle par exemple. 
-  La croissance fournit des marges d’adaptation : technologies plus propres (moteurs), dépollution, retraitement des eaux usées, puits de carbonne (doc 6). 
-  La croissance donne des moyens à la recherche de nouvelles solutions énergétiques (solaire, éolien, hydrogène). 
-  La hausse du niveau de vie permet la sensibilisation aux problèmes environnementaux, ainsi qu’en temoigne l’existence d’une filière bio en agroalimentaire.(doc 6, mais attention : ne pas écrire que les P.E.D sont aveugles vis à vis des problèmes environnementaux). 
-  il n’est pas envisageable de priver les P.E.D des opportunités de développement qui ont été offertes aux pays développés.
Fondamentalement, c’est l’orientation de l’économie vers des secteurs à faible intensité énergétique (quantité d’énérgie nécessaire à la création un euro de valeur ajoutée), tels que le secteur tertiaire, ou l’économie de la connaissance (stratégie de Lisbonne), qui représente l’adaptation essentielle.
les stratégies d’atténuation
les défenseurs des stratégies d’aténuation par voie réglementaire pointent le fait que le marché est largement incapable d’incorporer dans les prix les coûts environnementaux (qui sont collectifs et difficilement imputables aux pollueurs). La prise de conscience écologique des pays riches est en outre toute relative, ainsi qu’en témoigne le mode de développement américain par exemple. Il faut donc mettre en place un cadre réglementaire contraignant pour orienter rapidement l’économie vers les secteurs à faible intensité energétique, et donner ainsi une chance au développement durable.
-  Le protocole de Kyoto (1997) prévoit, en 2012, un niveau d’émission de gaz à effets de serre globalement inférieur de 5,5% à celui de 1990.
-  Cet objectif est atteint par un système de quotas assignés aux branches industrielles, ainsi que par des taxes sur les hydrocarbures, ou des normes (ex. normes européennes concernant les moteurs diesel dans l’agriculture)
-  Les multiples normes environnementales visent à bannir produits dangereux ou polluants (ex des CFC et de la couche d’ozone).
Ce cadre réglementaire aura des effets négatifs sur la croissance. En effet, il va renchérir les coûts de production, ce qui aura un effet négatif, soit sur les prix et la demande, soit sur les marges des producteurs, et leurs investissements. La réduction de PIB attendue est tout de même très faible (<2% du PIB en 2010), surtout si un mécanisme d’échange des droits d’émission est mis en place au niveau mondial (doc 3). Un tel mécanisme a l’avantage de permettre de réaliser les réductions d’émission là où cela est le plus facile. Cependant, compte tenu des droits à polluer que peut vendre la Russie (le \"hot air\" russe) après l’efondrement de sa production, ce mécanisme vide le protocole de Kyoto d’une grande partie de son sens...
Le récent rapport sur les conséquences économiques du réchauffement climatique (rapport Stern 2006) évalue à 5% annuels du PIB mondial les conséquences de l’inaction, alors qu’une action forte de réduction de l’émission des gaz à effets de serre réduirait le PIB de 1% par an. Nous avons donc le choix entre la récession ou le ralentissement de la croissance.
Faut-il accepter de payer le prix (si réduit soit-il) en matière de croissance pour lutter contre un phénomène qui n’est pas encore entièrement scientifiquement analysé (la capacité de stockage des océans et les effets de la couche nuageuse sont par exemple mal connus) ? Pour justifier l’action réglementaire, les tenants des stratégies d’atténuation invoquent le principe de précaution, qui dispense de certitude scientifique pour prendre des mesures de précaution. Ce débat est particulièrement vif en matière d’OGM, ou d’importation de boeuf aux hormones de croissance.
Conclusion
le développement durable est aujourd’hui un objectif affiché des dirigeants et des institutions internationales. Réduire la croissance paraît un passage obligé pour atteindre cet objectif. Mais cette réduction sera très mineure si l’économie mondiale arrive à se réorienter vers des secteurs à faible intensité énergétique. Pour mener à bien cette réorientation, doit-on faire confiance aux processus spontanés d’adaptation, où doit-on mettre en place un cadre contraignant ? Progressivement, l’idée d’une régulation au niveau mondial fait son chemin dans les opinions publiques et chez les dirigeants politiques. Mais ces nouvelles résolutions se heurtent aux objectifs de plein emploi (cf. la révision de la stratégie de Lisbonne) et à la promotion du commerce mondial (transports polluants). Si bien que les générations futures vivront très probablement dans un environnement très fortement dégradé.
Conclusions du rapport Stern - Les effets économiques du réchauffement climatique 

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