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Adoption: Introduction

Publié le 19/01/2011

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Introduction

 

        Dans le dictionnaire juridique, l'adoption désigne une institution par laquelle une personne, mineure dite «l'adopté » , entre dans la famille d'une autre personne dite «l'adoptant». Plus simplement, l'adoption est le fait de devenir parents, d'un ou plusieurs enfants que l'on n'a pas procréé. De nombreux historiens pensent que l'adoption est un phénomène ancestral et universel. Pourtant l'adoption apparaît dans le Code civil français qu'en 1804. Et l'adoption des mineurs n'est possible que depuis 1923 , suite aux milliers d'orphelins qu'a laissé la Première Guerre Mondiale. Avant cette légalisation l'enfant pouvait être pris en charge par une famille, tout en restant étranger à celle-ci. Et ce n'est qu'à partir de 1923, que les conditions de l'adoption ont été améliorée. Comme par exemple, la création, en 1966, de l'adoption «plénière» où tous les liens avec la famille biologique sont rompus et où l'adopté est considéré comme l'enfant légitime des adoptants qui ne pourront pas revenir sur cette adoption dite «définitive». Grâce à ce mode d'adoption, l'adopté peut directement créer des liens avec sa nouvelle famille et inversement, en toute tranquillité. Contrairement à l'adoption «simple» qui est une adoption nommée aussi «partielle» ou «révocable», et où l'enfant conserve sa nationalité ainsi que ses droits dans sa famille biologique. Puis au milieu du 19ème siècle, les autorités commencent à contrer la hausse des abandons en aidant mères et enfants. Par la suite se développeront des services d'aides à l'enfance. Puis au 20ème siècle, la conscience sociale à l'égard des enfants abandonnés s'éveillent. En effet, selon l'UNICEF, plusieurs millions d'enfants dans le monde grandissent sans leurs parents, soit dans un orphelinat, soit dans la rue.

 

        En France, l'adoption internationale apparaît donc en 1970, suite à un but humanitaire au Vietnam. En effet, la Guerre du Vietnam de 1959 à 1975 a fait des millions de morts et des milliers d'orphelins. C'est aussi à cette époque que des agences privées spécialisées en adoption internationale ont vues le jour. Mais le mouvement d'adoption internationale ne prend que son envol dans les années 1980. Particulièrement grâce à la diminution des adoptions nationales, suite à la diminution des pupilles de l'Etat, c'est-à-dire  des enfants sans filiation ( orphelins ou abandonnés ) ou des enfants retirés à leur famille. Ce phénomène a ainsi déclenché la multiplication par sept, des pays d'origines des enfants adoptés en France. Puisqu'en 1980 les français adoptaient  dans une dizaine de pays , alors que de nos jours ils adoptent dans plus de soixante-dix pays. Entre 1980 et 2008, on constate par conséquent un accroissement fulgurant du nombre d'adoptions internationales,  étant donné qu'il a été multiplié par plus de trois, en l'espace de vingt-huit ans. Effectivement, en 1970, les adoptions internationales ne représentaient que 15% des adoptions en France, alors qu'aujourd'hui elle représente plus de 80% . L'adoption internationale représente ainsi la majorité des adoptions en France,  puisque quatre sur cinq sont étrangers. On peut donc dire que c'est grâce à l'adoption internationale, que l'adoption en France a connue une grande expansion depuis ces trente dernières années. Cette croissance transforme l'adoption, qui est «tout simplement une manière différente de construire une famille.»  , en «marché» . Effectivement , on note que sur certains sites ayant pour but de renseigner sur l'adoption, l'enfant est considéré comme une marchandise et non plus comme un être vivant. L'adoption est donc un sujet intéressant, car elle a été retracée dans diverses cultures mais aussi car elle a différentes signification dans le monde.

 

        Nombreux sont les anthropologues ayant étudiés ce sujet. Tout comme Sophie Le Callennec, anthropologue, historienne et auteur, qui a écrit le livre L'adoption : du projet à l'enfant où elle répond aux questions basiques que peuvent se poser des postulants pour l'adoption. Tel que les différentes étapes après l'agrément, c'est-à-dire après «l'autorisation d'adopter» délivrées par les autorités certifiant que les postulants sont «apte» à adopter. Il faut aussi savoir qu'une fois l'obtention de cet agrément, les futurs parents adoptifs peuvent procéder par quatre démarches différentes. Ils peuvent passer par l'Organisme Autorisé pour l'Adoption (OAA), où ils payent des frais de suivis administratif en garantissant la réalisation de l'adoption. Soit par l'Agence Française de l'Adoption (AFA) , qui est gratuite , où les démarches sont individuelles et qui garantit la moralité et la légalité de la procédure mais qui ne garantit pas la réalisation de l'adoption. Ou alors , les futurs adoptants peuvent faire leurs démarches individuellement (DI).  Ou encore, via les autorités centrales. En 2007, 41,8% des français ayant adoptés à l'internationale sont passer par l'OAA, 37,9 % ont fait des DI , 19% ont choisis de passer par l'AFA et 1,2% ont adopté via autorité centrale. Le «marché de l'adoption» a donc bien évolué , puisque l'enfant étant égal à de la «marchandise» peut être obtenu dans un délais variant , à différents prix et par divers moyens.

 

 

         Il s'agira pour nous de voir QUELS SONT LES DIFFERENTS  FACTEURS QUI ONT PERMIS, EN FRANCE L'ESSOR DU  «MARCHE DE L'ADOPTION INTERNATIONALE» de 1970 à 2008.

 

 

        Afin d'enrichir nos recherches , nous sommes rentrés en contact avec des français ayant adoptés à l'étranger et avons rencontré Mme GRADT Christiane travaillant pour le Conseil Général et spécialisée dans l'adoption. Dans une première partie, nous nous intéresserons au « marché de l'adoption international»  qui est vu comme une solution de facilité par rapport au «marché français». Puis dans une seconde partie, nous nous pencherons sur le déséquilibre entre «l'offre» et la «demande» d'enfants à adopter en France.

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