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agression (éthologie).

Publié le 21/04/2013

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agression (éthologie). 1 PRÉSENTATION agression (éthologie), comportement animal allant de la menace et de l'intimidation jusqu'au combat. Sur le plan éthologique, on distingue deux grandes catégories de conduites agressives. L'une est interspécifique : il s'agit d'agressions dirigées vers des individus d'autres espèces. L'autre, intraspécifique, est dirigée vers des individus de la même espèce. Par cette conduite agressive, offensive ou défensive, les animaux d'une même espèce luttent pour les ressources alimentaires, car ils occupent la même niche écologique, pour la défense d'un territoire (voir Territorialité), la séduction des femelles ou la défense des jeunes. Les comportements agressifs intraspécifiques s'observent chez presque toutes les espèces de vertébrés. Ainsi, les poissons se saisissent par les mâchoires et se mordent, les oiseaux se donnent des coups de bec, les antilopes, des coups de corne, etc. Ces comportements s'accompagnent rarement de dommages corporels importants : chez les wapitis, par exemple, les combats se limitent à une démonstration de force. La forme que peut prendre une conduite agressive et son intensité sont en grande partie déterminées par les risques et les bénéfices potentiels que peuvent en tirer chacun des protagonistes. C'est ainsi qu'un comportement agressif extrême (les éléphants de mer, par exemple, se battent jusqu'à la mort pour la possession d'un harem) est très rare. 2 THÉORIES DE L'AGRESSION Pour l'éthologiste Konrad Lorentz, le comportement agressif résulte d'une pulsion (ou instinct) que l'on peut représenter comme une énergie endogène spécifique qui s'accumule chez tout individu dans des conditions habituelles. L'agression s'exprime lorsque cette énergie endogène est trop importante. Le combat étant dangereux et pouvant aboutir à de graves blessures ou à la mort, des mécanismes évolutifs tendent à restreindre l'intensité des comportements d'agression et à favoriser la mise en place de conduites « ritualisées « qui minimisent les risques. Ainsi, les serpents venimeux luttent sans se servir de leurs crochets, les mouflons entrechoquent leurs têtes protégées par une ossature puissante sans se blesser, certains lézards adoptent une attitude menaçante en déployant un repli de peau de leur gorge, et les singes secouent les branches pour intimider l'adversaire. Le neurobiologiste français Pierre Karli présente le comportement d'agression comme un moyen d'expression et d'action suscité par un certain nombre de déclencheurs. Par exemple, les jeunes mammifères apprennent à vivre en société en s'agressant mutuellement et en jouant en même temps. Chez l'adulte, une conduite agressive est déclenchée par des facteurs externes, comme la présence d'un intrus sur un territoire, ou par des facteurs internes. Ces derniers peuvent être hormonaux : la conduite d'une souris femelle, par exemple, devient plus agressive lorsqu'on lui administre de la testostérone, hormone sexuelle principalement sécrétée par les testicules. Parallèlement, l'animal mâle continue à avoir un comportement agressif longtemps après la castration qui supprime pourtant la source de l'hormone : ainsi, cette hormone n'est certainement pas la seule incriminée dans l'apparition des comportements d'agression. Un des récepteurs de la sérotonine, un neurotransmetteur très important dans les fonctions nerveuses, pourrait être impliqué dans l'apparition du comportement agressif, mais il ne peut expliquer à lui seul la genèse de tels comportements, étant donné la complexité des systèmes neuronaux et le nombre de neurotransmetteurs mis en jeu. 3 COMPORTEMENTS AGRESSIFS CHEZ LES HUMAINS Chez l'Homme, la notion d'agression est souvent confondue avec celle d'un « mal « intrinsèque dont la prédisposition caractériserait les personnes violentes. Ainsi se confond, au comportement agressif considéré comme sujet d'étude scientifique, celui qui tombe sous le coup de la loi et de la pénalisation. Les études menées au siècle dernier par Gall et les phrénologues, l'Italien Cesare Lombroso et le Français Paul Broca visaient à déterminer quels paramètres de la forme du crâne pouvaient être à l'origine des comportements agressifs. Ces recherches se fondaient sur la mensuration et sur la palpation du crâne humain, ainsi que sur l'étude psychologique des sujets. Elles visaient à la rééducation, au traitement, voire à l'élimination des personnes prédisposées à la violence. L'hypothèse d'une corrélation entre la forme du crâne et un certain type de comportement est aujourd'hui abandonnée. Les biologistes contemporains considèrent que les modalités du contrôle du comportement d'agression chez l'Homme sont semblables à celles qui interviennent chez l'animal, c'est-à-dire complexes et multifactorielles. Les études portant sur le rôle des hormones dans le comportement agressif humain sont controversées. L'expérience acquise est toutefois un élément déterminant de ce type de comportements, qui résultent alors, en grande partie, d'un apprentissage par mimétisme. L'influence des médias, particulièrement de la télévision, n'est pas encore bien déterminée, mais certaines études indiquent que les scènes violentes inciteraient les enfants à se montrer plus agressifs. De plus, une conduite agressive procurant un résultat positif (un enfant qui, par exemple, va obtenir un jouet ou l'attention de ses parents) renforcerait le comportement d'agression. Comme les méthodes d'exploration mises en oeuvre chez l'animal ne peuvent être utilisées chez l'Homme pour des raisons éthiques évidentes, il est très délicat d'étudier la part purement biologique du comportement agressif humain. Voir aussi Sociobiologie. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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