Aimer les mythes, c'est en quelque manière se montrer philosophe ?
Publié le 26/03/2004
Extrait du document
Le mythe, tout comme la folie, ne peut être interrogé que de l'extérieur. Il faut sortir de la parole fabulatrice pour pouvoir prétendre énoncer sur elle une quelconque vérité. Aussi a-t-on pris l'habitude, depuis Platon, d'opposer mythe et raison, « mythos « et « logos «. Cette opposition se présente sous deux formes : soit le mythe est considéré comme le produit d'une mentalité primitive, irréductible à la logique des peuples civilisés ; soit il est interprété comme une allégorie, un travestissement de la raison dont il faudra chercher le sens caché. Pour tous cependant, une même origine, une même référence première : les histoires des dieux et des héros de la Grèce antique, autrement dit « la mythologie grecque «. Jean-Pierre Vernant, dans Mythe et pensée chez les Grecs, 1965, illustre la tâche que s'est fixée le XXe siècle à l'égard du mythe : réconcilier mythos et logos, ramener en quelque sorte à la raison la parole fabulatrice. Or généalogiquement, notre rationalité occidentale, affirme Vernant, descend bel et bien de la mythologie grecque, qui instaure entre les dieux du panthéon une stricte hiérarchie, fondée sur des systèmes d'oppositions et de ressemblances qui préfigurent la logique classique.
Liens utiles
- Le philosophe doit-il n'aimer personne ?
- Chacun de nous a sa manière d'aimer et de haïr, et cet amour, cette haine, reflètent sa personnalité tout entière.
- Arthur James, comte de Balfour 1848-1930 Philosophe distingué, en un temps où la philosophie britannique n'était guère considérée, et neveu de Lord Salisbury Balfour abordait les affaires politiques d'une manière aussi froide et distante qu'un métaphysicien aristocratique.
- Il y a pour Montesquieu une manière de montrer sa différence par rapport aux contes orientaux traditionnels.
- Dans ses Conjectures sur le début de l'histoire humaine, publiées en 1786, Kant s'efforce d'interpréter d'une manière rationnelle les textes sacrés pour montrer qu'en définitive l'homme est seul responsable de son destin et qu'il ne faut pas accuser la Providence.