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Alain Robbe Grillet La Jalousie

Publié le 19/01/2014

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"A... est assise à la table, la petite table à écrire qui se trouve contre la cloison de droite, celle du couloir. Elle se penche en avant sur quelque travail minutieux et long : remaillage d'un bas très fin, polissage des ongles, dessin au crayon d'une taille réduite. Mais A... ne dessine jamais; pour reprendre une maille filée, elle se serait placée plus près du jour; si elle avait besoin d'une table pour se faire les ongles, elle n'aurait pas choisi cette table-là.         Malgré l'apparente immobilité de la tête et des épaules, des vibrations saccadées agitent la masse noire de ses cheveux. De temps à autre elle redresse le buste et semble prendre du recul pour mieux juger de son ouvrage. D'un geste lent, elle rejette en arrière une mèche, plus courte, qui s'est détachée de cette coiffure trop mouvante, et la gêne. La main s'attarde à remettre en ordre les ondulations, où les doigts effilés se plient et se déplient, l'un après l'autre, avec rapidité quoique sans brusquerie, le mouvement se communiquant de l'un à l'autre d'une manière continue, comme s'ils étaient entraînés par le même mécanisme.         Penchée de nouveau, elle a maintenant repris sa tâche interrompue. La chevelure lustrée luit de reflets roux, dans le creux des boucles. De légers tremblements, vite amortis, la parcourent d'une épaule vers l'autre, sans qu'il soit possible de voir remuer, de la moindre pulsation, le reste du corps." Alain Robbe-Grillet                                                                               La Jalousie 1957 Introduction : Alain Robbe-Grillet, considéré comme le chef de fils du nouveau roman au XXe siècles, a écrit notamment Le gommes, Le voyageur et enfin La Jalousie. Dans ce dernier le roman met en scène trois personnages : une femme appelée A…, son ami Franck, et un personnage qui n’est jamais nommé, jamais décrit, mais semble vivre les événements et les observer attentivement. Les mêmes scènes sont narrées à plusieurs reprises, précisées, comme pour cette description de A…, que le lecteur à déjà lue. Vous m’avez demandé de montrer les caractéristiques du nouveau roman, je vous répondrais tous d’abord c’est un portrait fragmentaire, le narrateur donne le minimum et il demande un effort à son lecteur, ensuite nous allons voir les interprétations du narrateur et enfin qu’il laisse son personnage seul en apparence mais il est bien présent.   I Un portrait fragmentaire : un narrateur qui donne le minimum et qui demande un effort à son lecteur Une femme  dont nous ne connaissons pas le prénom mais seulement l’initiale « A… » Portrait énigmatique : le narrateur se concentre seulement sur quelques aspects du personnage  Caractérisation par la chevelure champ lex. « la masse noir de ses cheveux » « une mèche » « coiffure » « les ondulations » « la chevelure lustrée luit de reflet roux » « le creux des boucles » Positionnement de la femme et actions largement détaillés. « assise, se penche en avant, redresse le buste, penchée de nouveau » Narrateur insiste sur ses mouvements  à « vibrations saccadées », « elle rejette en arrière », « les doigts effilés se plient et se déplient » Des expressions qui renvoient au haut du corps comme s’il s’agissait d’une femme tronc s’opposent à l’immobilité du reste du corps à « l'apparente mobilité de la tête et des épaules ». Les éléments du corps de cette femme semblent fonctionner de manière autonome « d’une manière continue » « entraînés par le même mécanisme » ; cette comparaison montre que le personnage semble n’avoir aucune volonté et le narrateur refuse de laisser entrer le lecteur dans sa conscience.   II les interprétations du narrateur Narrateur attentif qui saisit tout du personnage différence de la couleur de sa chevelure à « masse noir » « reflet roux » ses faits et gestes à « elle redresse son buste » « vibration saccadées » « d’un geste lent »   Il émet même des hypothèses sur chacune des activités de la jeune femme utilisation du conditionnel à « elle se serait placée » « elle n’aurait pas choisi » III Un narrateur qui laisse son personnage seul en apparence mais qui est bien présent  Observe une  scène intime à laquelle il n’a pas été invité : position de voyeur dans laquelle il entraîne le lecteur : temps de la narration « sa tâche interrompue » Conclusion : Ainsi, le narrateur donne le minium à son lecteur et lui demande des efforts sur le portrait fragmentaire de son personnage nommé A…. Ensuite le lecteur prend conscience de l’interprétation du narrateur puis laisse son personnage seul en apparence mais en réalité il est bien présent, même parfois pas à sa place. Le lecteur prend alors conscience que dans le roman de Duras, Le ravissement de Lol. V. Stein, les procédés d’écriture sont similaires.
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« notamment Le gommes, Le voyageur et enfin La Jalousie.

Dans ce dernier le roman met en scène trois personnages : une femme appelée A..., son ami Franck, et un personnage qui n'est jamais nommé, jamais décrit, mais semble vivre les événements et les observer attentivement.

Les mêmes scènes sont narrées à plusieurs reprises, précisées, comme pour cette description de A..., que le lecteur à déjà lue.

Vous m'avez demandé de montrer les caractéristiques du nouveau roman, je vous répondrais tous d'abord c'est un portrait fragmentaire, le narrateur donne le minimum et il demande un effort à son lecteur, ensuite nous allons voir les interprétations du narrateur et enfin qu'il laisse son personnage seul en apparence mais il est bien présent.

  I Un portrait fragmentaire : un narrateur qui donne le minimum et qui demande un effort à son lecteur Une femme  dont nous ne connaissons pas le prénom mais seulement l'initiale « A... » Portrait énigmatique : le narrateur se concentre seulement sur quelques aspects du personnage  Caractérisation par la chevelure champ lex.

« la masse noir de ses cheveux » « une mèche » « coiffure » « les ondulations » « la chevelure lustrée luit de reflet roux » « le creux des boucles » Positionnement de la femme et actions largement détaillés.

« assise, se penche en avant, redresse le buste, penchée de nouveau » Narrateur insiste sur ses mouvements  à « vibrations saccadées », « elle rejette en arrière », « les doigts effilés se plient et se déplient » Des expressions qui renvoient au haut du corps comme s'il s'agissait d'une femme tronc s'opposent à l'immobilité du reste du corps à « l'apparente mobilité de la tête et des épaules ».

Les éléments du corps de cette femme semblent fonctionner de manière autonome « d'une manière continue » « entraînés par le même. »

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