Devoir de Philosophie

Alberti, Rafael.

Publié le 14/05/2013

Extrait du document

Alberti, Rafael. 1 PRÉSENTATION Alberti, Rafael (1902-1999), écrivain et peintre espagnol, membre de la génération de 1927. 2 L'AMITIÉ AVEC LORCA Né à El Puerto de Santa María, dans la province de Cadix, Rafael Alberti est petit-fils d'immigrés italiens. Il abandonne tôt ses études pour s'adonner à la peinture, peint les paysages de la campagne andalouse où sa santé précaire le retient, et lit les poètes romantiques et modernistes, Gustavo Adolfo Bécquer, Rubén Darío et Juan Ramón Jiménez. À Madrid, où sa famille est établie depuis 1917, il fait la connaissance d'Antonio Machado, de Luis Buñuel, de Jorge Guillén, et surtout de Federico García Lorca, son aîné de cinq ans, qui l'aide à faire ses premiers pas en poésie et auquel une amitié indéfectible et une sensibilité proche le lieront jusqu'à l'assassinat de ce dernier. 3 DE GÓNGORA AU SURRÉALISME Ses premiers recueils -- Marin à terre (Marinero en tierra, 1924, Prix national de littérature), l'Amante (La amante, 1926), l'Aube de la giroflée (El alba del alhelí, 1927) -- allient une inspiration populaire à une forme très maîtrisée, héritière du maniérisme de Góngora, le grand maître du baroque espagnol, dont l'avant-garde -- celle qu'on va appeler la génération de 1927 -- célèbre alors avec enthousiasme le tricentenaire de la mort. D'une grande virtuosité technique, toujours marqué de l'influence du gongorisme et armé du désir de promouvoir une poésie populaire, À chaux et à sable (Cal y canto, 1926-1927) constitue pourtant une charnière entre la première et la seconde manière d'Alberti. Le surréalisme -- voie que suivent également Lorca avec le Poète à New York (1934) et Buñuel avec l'Âge d'or (1930) -- marque de son empreinte un recueil au lyrisme amer, Sur les anges (Sobre los ángeles, 1929), qui se fait l'écho d'une profonde crise intime marquée par la rupture du poète avec le milieu bourgeois de son enfance, par son engagement public à mettre son « oeuvre au service du peuple et du prolétariat international « et par son inscription au Parti communiste espagnol en 1931. Dans la même veine, Alberti écrit les poèmes de Sermons et Demeures (Sermones y moradas, 1930). 4 L'ENGAGEMENT RÉPUBLICAIN ET L'EXIL Toutefois, dans un contexte politique et social troublé qui laisse nombre d'intellectuels et d'artistes désemparés, Alberti fait de son oeuvre, de plus en plus, une arme de combat au service d'un idéal révolutionnaire et de fraternité : le drame l'Homme inhabité (El hombre deshabitado, 1931) dénonce une société hostile, mécanisée et aliénante ; Fermin Galán (1931), sa deuxième pièce de théâtre, rend hommage au premier martyr de la IIe République espagnole. Cette même année 1931, il épouse l'écrivain María Teresa León, puis fonde, en 1934, une revue révolutionnaire, Octubre, avant d'être nommé secrétaire de l'Alliance des intellectuels antifascistes, où il rencontre Robert Capa, Ernest Hemingway, Pablo Neruda et Elsa Triolet. Pendant la guerre civile, devenu soldat, Alberti dirige la revue El Mono azul, anime des « guérillas de théâtre « sur le front et publie D'un moment à l'autre (De un momento a otro, 1930-1939), recueil de poèmes qui clament avec une forte intensité lyrique l'urgence de la rébellion face à la misère, l'ignorance, l'oppression et la mort. L'exil en Argentine (1939-1962), auquel le contraint la défaite des républicains, lui inspire Entre l'oeillet et l'épée (Entre el clavel y la espada, 1944), évocation nostalgique de l'Espagne ; une trilogie rustique composée de trois pièces : le Trèfle fleuri (El trébol florido, 1942), le Repoussoir (El adefisio, 1944), la Gaillarde (La gallarda, 1944-1945) ; et une pièce politique, Nuit de guerre au Musée du Prado (Noche de guerra en el Museo del Prado, 1956 ; publication en Espagne, 1975). 5 LA CONSÉCRATION Après un voyage en Europe centrale, en URSS -- où on lui décerne le prix Lénine de la paix (1968) -- et en Chine (le Printemps des peuples, La primavera de los pueblos, 1955-1957 ; Souris, Chine, Sonrie, China, 1958), de longues années d'exil à Rome (Rome, péril pour des voyageurs ; Roma, peligro de caminantes, 1964-1975), Alberti rentre en Espagne en 1977, et renonce, quelques mois après avoir été élu, à son siège de député communiste à Cadix, pour se consacrer à la poursuite de son oeuvre que couronne, en 1983, le prix Cervantès. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles