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alcools

Publié le 07/04/2013

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Alcools, Apollinaire Le Pont Mirabeau La Chanson du Mal-aimé Marie Poème lu au mariage d'André Salmon Mes amis m'ont enfin avoué leur mépris A la Santé Amis lecteurs, vous n'avez sans doute pas l'habitude de fréquenter les recueils poétiques des siècles passés, vous délaissez des écrits qui paraissent vieillis et difficiles d'accès. C'est pourquoi nous avons fait le pari de vous réconcilier avec les grands auteurs lyriques en sélectionnant des poèmes connues ou parfois oubliées, mais tous vibrants et évocateurs. Nous allons alors vous expliquer le titre de ce recueil, car il doit enivre les curieux de questions. En effet, à l'origine, il devait se nommer « Eau de vie «, car il désigne les alcools purs tout comme les poèmes d'Apollinaire qui sont l'essence de sa vie. En l'appelant « Alcools «, il multiplie et diversifie les essences, entendons par là qu'il cherche à alimenter sa vie en la traitant sous différentes formes. De plus, le titre originel était trop explicite, nous aurions directement compris le fait qu'il voulait extraire de la vie l'eau poétique qui pourrait diminuer la soif d'être, comme le dira plus tard Andrée Chédid : « La poésie est notre seconde soif «. Par conséquent, Guillaume Apollinaire nous dresse sa vie particulièrement dans six poèmes de ce recueil. Ainsi, notre anthologie fera découvrir que ce poète était un délaissé en amour et qu'il en à beaucoup souffert. Ces poèmes sont tous les six des autobiographies d'Apollinaire, dans lesquels il relate le plus souvent sa tristesse et sa solitude, se prenant pour un « mal aimé «. Notre poète a eu une vie assez secouée, en particulier au niveau des femmes, parmi les poèmes choisis, trois d'entre eux parlent de déception amoureuse. 1901 est une année tournant pour le jeune homme, qui part en Allemagne pour y être précepteur au sein d'une famille. Là, il tombe amoureux d'Annie Playden, une gouvernante anglaise. Elle partira plus tard pour l'Amérique, et leur rupture sera très douloureuse pour Apollinaire. Suite à cet événement, Apollinaire écrit « la chanson du mal aimé «, dans lequel nous il nous livre sa vision désenchantée de l'amour par une comparaison très pessimiste « Un voyou qui ressemblait à Mon amour «, l'impression d'avoir été trompé est si gronde, qu'Apollinaire parle même de « honte «. Après cette histoire, entre souvenir heureux et solitude désespérée, la possibilité future d'aimer apparaît comme funeste. « Le pont Mirabeau « et « Marie « furent écrit après la même rupture, avec une peintre cubiste, Marie Laurencin, qu'il a rencontré en 1907. Ils vécurent ensemble près de cinq ans, jusqu'à la rupture, en 1912 car Marie ne supportait pas les nombreuses infidélités d'Apollinaire. Dans « le pont Mirabeau «, il exprime sa solitude, ses souvenirs ; en avançant dans le poème, se souvenir s'éloigne, l'amour disparaît, pour laisser place au temps lui paraît trop long, il souffre de sa nouvelle solitude. Ce poème est un très bon exemple de lyrisme, le temps est comparé à l'eau de la Seine qui s'écoule. Dans son poème « Marie «, l'auteur se plaint, manifeste à nouveau sa tristesse, intarissable, comme le fleuve qui coule. Il fait une nouvelle allusion à la Seine, avant de terminer sur une phrase lourde de sens, laissant entrevoir l'idée du suicide. Dans « A la Santé « d'Apollinaire, une poésie de circonstance et poésie autobiographique car le poète parle de lui, il nous transmet ses émotions personnelles. Le poète raconte son incarcération à la prison de la santé de façon chronologique. Il est enfermé à la prison de la Santé du 7 au 13 septembre en 1911 pour complicité de vol. Il commence par raconter son arrivée à la prison, pour finir par son départ de cette dernière. C'est en réalité une suite de six poèmes. Ce séjour en prison est l'occasion pour lui de faire un retour sur soi même, une introspection. Il pense à ce qu'il a vécu, à ce qu'il vit actuellement. Sa souffrance est beaucoup moins exprimée que dans ses autres poèmes autobiographiques. Il se sent seul et à l'étroit dans sa prison, comblant sa solitude par la personnification de la raison et de la clarté. Tribunal de première instance « Poème lu au mariage d'André Salmon «, est un poème qu'Apollinaire a dédié à son ami pour son mariage. Apollinaire, témoin du marié, dit en guise de toast le «Poème lu au mariage d'André Salmon« où il voit tout Paris pavoisé en l'honneur de son ami. Ce poème présente de nombreuses différences avec les autres poèmes du recueil Alcools. Le poète ne parle pas de tristesse ou de solitude, contrairement à la plupart de ses textes autobiographiques. Il est particulièrement plaisant car c'est un exemple du lyrisme nouveau, par l'expression de son quotidien et les références à la nature. Apollinaire est élevé par sa mère et voyage beaucoup durant son enfance, né en Italie il part très vite pour Monaco ou il compose ses premiers poèmes. L'absence de père et le changement fréquent de logement entraine chez Apollinaire une souffrance morale. Il devient (trop) possessif avec les femmes, ce qui l'empêche d'avoir une relation longue et subit de nombreuses ruptures dont il fait part dans « Le Pont Mirabeau « ou encore dans « Le Mal Aimé «. Celle avec Marie Laurencin fut particulièrement douloureuse comme il l'explique dans « Marie «, poème dans lequel il évoque des souvenirs de son enfance, ce qui accentue sa souffrance due à l'isolement. Il exprime cette solitude dans « Mes amis m'ont enfin avoué leur mépris «, poème dans lequel il se sent rejeté du monde et livré a lui-même. Non seulement, le poète se souvient, c'est-à-dire qu'il regrette son passé amoureux comme il l'indique dans « Le Pont Mirabeau «, mais l'absence de ponctuation laisse aussi entendre qu'il se souvenait de la joie qu'il ressentait. C'est ce pont Mirabeau, construit entre 1895 et 1897, qui relie le 15ème arrondissement avec le 16ème qui inspira Guillaume Apollinaire. Au lendemain de sa rupture avec Marie de Laurencin avec qui il aura eu une relation de 5 ans, il écrit son mal être et regrette la fin de sa liaison avec la peintre cubiste. Il se rappelle un souvenir amoureux ou il était, sous la pluie main dans la main avec sa compagne. Puis il se rencontre qu'elle n'est plus là et renonce à un retour, il se rend compte que : « l'amour s'en va comme cet eau courante «. Ce Pont possède quatre statues représentant des femmes, toutes dans des barques qui s'encastrent sur le pont, dont une qui rame encore tel apollinaire dans sa relation avec les femmes. Qui sait si Apollinaire nous raconte un réel souvenir sur ce pont ou si en passant devant un matin il s'est rappelé l'amour qu'il éprouvait pour Marie de Laurencin ? Boulevard de la Madeleine à Paris, Antoine Blanchard Guillaume Apollinaire, dans La Chanson du mal aimé (1913), déambule dans Paris, en proie au mal d'amour. Amoureux éconduit d'Annie Playden, une jeune Anglaise rencontrée en Allemagne, il cherche dans ce décor urbain des résonances avec sa peine et un divertissement contre sa douleur. De plus, ce tableau représente bien la modernité de Paris, décrite dans son poème, par les "tramways" et les "feux", ainsi que "flambant de l'électricité" qui fait l'éloge de cette modernité. Guillaume Apollinaire fait réellement un tableau de Paris, parlant des "cafés", très nombreux à Paris, et de la population très nombreuse de cette grande ville "gonflés". Ce tablau représente tout cela en même temps, le monde, les tramways et les boutiques. Cet artiste, plus contemporain qu' Apollinaire (1910-1988) avait décidé de peindre Paris comme elle était au début du XXème siècle, pour séduire une clientèle américaine. Dyna - 2006- Fleur de Coeur Cette oeuvre est un portrait possible de Marie. Elle représente des couleurs vives qui laissent peu à peu place à d'autres plus glaciales. En effet, tout comme dans cette poésie, le peintre a marqué une séparation entre les couleurs chaudes et froides, la passion amoureuse et la solitude. Le bleu hivernal semble venir éteindre le orange « automne «, tout comme Apollinaire, qui dans la strophe trois vient poser le regret de ce « coeur changeant « et évoluant en solitude. Dans cette poésie, Apollinaire décrit la rencontre avec son ami qui va se marier. Il lui rappelle les moments qu'ils ont passés ensemble, à résoudre les mystères d'Orphée, parler des femmes et de la musique dans les bars. Ils se rencontraient à Paris où il fumait « tous deux mal vêtus attendant l'aube «. Sur cette image, on peut observer deux hommes qui discutent et semblent se connaître depuis longtemps, en étudiant la position décontractée de l'homme de droite. De plus, cela se passe dans la soirée et il y a « la table et les deux verres « qui rappelle le poème. Ce tableau dresse la rentre du poète et avec son ami André Salmon. Dans le poème Mes amis m'ont enfin avoué leur mépris, Apollinaire fait une chute dans son estime, la perte de ses amis, chute comparable à celle du ciel vers la Terre. Il se réveil d'un rêve ou il : « buvait les étoiles «. Il utilise le champ lexical de la nuit, triste, mais aussi du ciel et quand on associe ses deux champs lexicaux on se rend compte qu'il admire une ville de nuit en admirant les étoiles. Cette ville symbolise sa vie d'avant, dynamique, remplie, bruyante, côtoyée. Il effectue un contraste avec la campagne : « tristes bergeries «, qui serait sa nouvelle vie après la perte de ses amis, il se sent isolé, il ne peut que regarder de l'extérieur sans y prendre part. Maintenant il est seul, ses anciens amis ne sont plus que des ombres. Cette peinture intitulée Cellule de la maison d'arrêt de la Santé (1898), En cellule (La Santé, 1898) représente exactement une cellule dans laquelle aurait pu être enfermé Apollinaire. De plus, j'ai choisi une peinture d'une cellule car ce mot est répété à 4 reprises dans les poèmes. Cette peinture représente aussi la "chaise enchaînée", donnant du réalisme à son poème.  Nous y voyons un homme assis, écrivant sur son bureau, seul. Cette solitude est bien représentée.  En résumé, Guillaume Apollinaire attendait beaucoup trop des femmes, il est possessif et mal aimé. Il a beaucoup souffert au niveau émotionnel car il se sentait seul. Dans ces poèmes il nous raconte des moments de sa vie qui l'ont particulièrement inspiré. Ainsi, nous pouvons dire que dans son recueil autobiographique, Apollinaire puise son lyrisme de ces humeurs. Nous espérons que la lecture de ce recueil vous sera particulièrement plaisante car ce sera peut-être le moyen que le fondateur de l'Esprit nouveau vous surprenne avec sa poésie du quotidien. Afin que votre lecture soit plus agréable, nous avons décidez d'accompagner notre anthologie d'une vanité de Philippe de Champaigne présente sur la page de garde. Sur cette Vanité, nous pouvons observer une certaine symétrie entre la tulipe qui se fane et le sablier. Nous allons donc l'interpréter de la sorte : La fleur est semblable à l'amour s'incline vers la mort marqué par le crâne à force d'espérer car le sablier symbolise le temps qui passe et donc l'espérance de meilleurs moments. Lorsque nous observons cette image, nous nous plaçons en face du crâne créant un effet de miroir. Il semblerait que la meilleur personne dont la vie ce reflète dans ce tableau est bien notre cher Guillaume Apollinaire. Ce travail a été effectué par De Lastic Hugues, Diabri Maïmouna et Le Coz Tanguy

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