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Alcools, Apollinaire

Publié le 11/09/2006

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apollinaire

Alcools

 

Guillaume Apollinaire naît à Rome le 26 août 1880, d'une aristocrate polonaise, et d'un officier italien (qui ne reconnaît aucun de ses deux fils).

En 1887, sa famille s'installe  à Monaco avant de vivre à Paris.

Engagé comme précepteur de français auprès de la fille de la vicomtesse de Milhau, Guillaume Apollinaire part en Allemagne, et découvre les légendes et paysages qui lui fourniront l’inspiration et le titre de ses neuf poésies "Rhénanes". Il tombe amoureux de la jeune gouvernante anglaise, Annie Playden, mais celle-ci le repousse, ce qui lui inspira "La Chanson du mal-aimé", publiée en 1909.

De retour à Paris en 1902, il fréquente l’avant-garde artistique avec des artistes tels que André Salmon, Matisse et Picasso. Il participe à l'élaboration de la théorie artistique nouvelle du cubisme.

A partir de 1909 Guillaume Apollinaire collabore en tant que critique d'art à L'Intransigeant et au Mercure de France. Il rencontre, Marie Laurencin, grâce à Picasso. Ils auront une liaison passionnée dont la rupture en 1912 lui inspirera "Le Pont Mirabeau".

 

Alcools, recueil de poèmes de 1898 à 1912 jusque là publiés dans des revues, est publié en avril 1913. A la composition, en 1911 et 1912, il ne s'attache pas à suivre un ordre chronologique, notamment en plaçant "Zone" en tête du livre. Les "Rhénanes" sont quant à elles dispersées dans le volume.

Apollinaire révolutionne la poésie française par sa création en vers libre et sans ponctuation. Il introduit également la poésie de la ville.

Atteint de la grippe espagnole, Guillaume Apollinaire meurt le 9 novembre 1918.

 

1) Thématiques récurrentes

 

-La beauté du monde moderne

    C'est un élément de la modernité d'Apollinaire car il est en effet le premier a célébrer la ville et la vie moderne. La Tour Eiffel, la cité industrielle, l’énergie de l’électricité, les lumières et les émotions changeantes de la ville sont évoqués de façon récurrente dans des poèmes tels que Le Pont Mirabeau, La chanson du mal-aimé (qui évoque Londres), Vendémiaire, ou encore Zone. Ce dernier poème prend place entre Paris et Prague et, par des éléments tels que les ponts, la Tour Eiffel, les bruits, les cafés, les publicités (Paris), la brume, les maisons de brique rouge (Londres), l’horloge du quartier juif (Prague), décrit la ville dans sa modernité et dans sa beauté.

 

 La Seine, la Tour Eiffel, le modernisme des années 1900, les quartiers populaires et les villes de la province française (énumérées dans « Vendémiaire «) renvoient une image de la ville, alors décrite comme un lieu ambigu, d’exaltation et de désespoir, d’émerveillement et d’angoisse ou de désarroi. D'autres grandes villes d’Europe sont aussi évoquées : Londres et Prague notamment.

 

-Les femmes

   "Zone", "La chanson du Mal-Aimé", "Les colchiques", "Automne", "Signe", "Le pont Mirabeau", "Marie", "L’Adieu", "Mai", "Cors de chasse" sont tous des poème centrés autour de femmes que le poète a précisément aimées. Il en renvoie une  image ambivalente par des symboles tels que la blondeur, la beauté, les yeux, les fées, tour à tour signes de séduction et de négativité malfaisante.

 Le poème "Nuit Rhénane" est très représentatif de cette ambiguité : les femmes sont celles qui fascinent et menacent (les sept fées aux cheveux verts, toujours évoquées par des pluriels :"sept femmes" ; "ces fées" ; "toutes les filles". La menace est appuyée par leur nombre) mais aussi celles qui rassurent ( les jeunes filles blondes aux nattes repliées dont la coiffure souligne l’ordre et l'attitude de sage épouse. Cette image contraste avec le désordre des cheveux verts "longs" jusqu’aux "pieds". Elles sont rassurantes car immobiles, on ne distingue pas leur corps, leur visage, on ne souligne pas leur beauté).

  Ce thème des femmes amène celui de la souffrance amoureuse. En effet Apollinaire n'évoque les joies d’un amour partagé que de manière nostalgique ou douloureuse par l'évoquation de blessures, du froid, des sirènes malfaisantes, ou encore du poison.

 

       -L’ivresse

  Apollinaire exprime ce thème par des références littérales à l’alcool et à l’ivresse ("Zone", "Vendémiaire"), l'évocation des tavernes, brasseries, auberges (Paris, Munich, Cologne… ) ainsi que des vignes rhénanes. L'ivresse est aussi sublimée par des images poétiques : "Mon verre s’est brisé comme un éclat de rire", "Mon verre est plein d’un vin trembleur comme une flamme", les soirs de Paris "ivre du gin flambant de l’électricité". Dans l’inspiration, Alcools peut évoquer la soif d'expériences ou de savoir, comme un désir intense, synonyme de curiosité et d'enthousiasme. C’est aussi une figure dionysiaque de l’inspiration poétique.

Ainsi que l’exprime la fin de « Zone «, l’alcool est assimilé par Apollinaire à la vie  :« Et tu bois cet alcool brûlant comme ta vie Ta vie que tu bois comme une eau de vie «

 

"La Nuit Rhénane" est aussi le récit d’une expérience de l’ivresse: du verre plein au verre vide, le poète s’enivre de vin et du chant du batelier jusqu’au rire final.

L'évocation de l'ivresse peut aussi être soulignée par la compositionn "circulaire" du poème : le premier et le dernier vers se font écho "Mon verre". Les répétitions "cheveux verts" ou "Rhin" traduisent des idées obsessionnelles qui ne parviennent pas à se dissiper. Au souhait "Que je n’entende plus" répond "la voix chante toujours".

Cette idée de "tourner en rond" émane d'ailleurs du recueil entier : le livre commence à Auteuil : "Tu marches vers Auteuil tu veux aller chez toi à pied" (Zone), et se termine à Auteuil :"En rentrant à Auteuil j’entendis une voix" (Vendémiaire).

On retrouve cela aussi en comparant les premiers et les derniers vers du livre : "À la fin tu es las...", puis "...le jour naissait à peine".

 

L'idée de tremblement ("trembleur" ; "en tremblant") et des verbes comme "en dansant" ou "tordre" traduisent le mouvement , l’instabilité des images du rêve

Le passage de la joie à la mélancolie, se traduit visuellement par l'alternance de couleurs (le vert et le blond), et de façon sonore ( la chanson "lente" la "ronde" dansée et le chant plus "haut"  et le "râle mourir").

L’ivresse peut aussi être un moyen pour combler l’ absence, le manque du poète ici solitaire.

 

       -La mélancolie et le passage du temps.

Le passage du temps est souvent montré par les saisons. L’automne notamment apparaît pour Apollinaire comme une saison symbolique : la mort de l’été, les vendanges de septembre, l’approche de l’hiver...

L'automne peut être évoqué comme celui des vignes et du vin, de l’ivresse et de la vie ("Vendémiaires"), mais aussi comme celui des premiers froids et flocons de neige qui annoncent sa mort. Dans "Automne Malade", la saison est personnifiée par le tutoiement (« Tu mourras «), le poète signifie ainsi son importance et créé un rapprochement entre la saison et le lecteur.

Apollinaire évoque aussi cette fuite du temps par des images telles que l’eau du fleuve, l’adieu, les images d’éloignement...

 

Une grande solitude émane du recueil : "maintenant je marche dans Paris seul parmi la foule".

Dans "Zone", c'est une solitude errante, la détresse morale du poète dans une grande ville, d'où son appel à Dieu et sa tentation du religieux. Il se sent ainsi proche de la foule des pauvres, des exilés de toutes sortes : émigrants, matelots, prostituées, bohémiens...pour lesquels il tient le rôle de porte-parole.

 Il introduit ainsi une nouvelle figure du poète : ni le poète maudit, ni l’homme de lettres, ni le “rôdeur parisien” de Baudelaire, mais l’artiste marginal, l’homme de la bohème artiste et fantaisiste, hésitant entre l’ordre et l’aventure. Il évoque souvent des saltimbanques, bohémiens, enchanteurs dont il pourrait être le reflet.

 

            -La mort est un thème majeur dans l'œuvre d'Apollinaire.

En effet, elle se retrouve dans de nombreux poèmes, associés aux femmes, à l'alcool ou à la souffrance.

La mort est fréquemment représentée par le biais de métaphores ou d'éléments ayant une image  macabre.

Les images de fleuves s'écoulant, de l'automne et tout élément ayant un rapport avec l'ombre et l'obscurité,  sont des images métaphoriques utilisées pour représenter la mort.

C'est le cas dans le poème "Automne Malade".

Dans ce texte, l'auteur recrée une ambiance macabre grâce à plusieurs éléments  ayant une connotation funèbre : l'automne est associé au vent frais, ainsi qu'a la chute des feuilles.

Cette saison symbolise l'agonie avant d'atteindre une saison ou la végétation est “morte” : l'hiver.

 

2) Modernité du texte

 

Le recueil Alcools a été publié et créé dans un contexte de renouveau pour les arts et l'écriture, avec l'émergence du cubisme dans les années 1910, du futurisme italien en 1909 et du dadaïsme en 1916.

 

  Placé en tête du recueil, le poème "Zone", est le dernier écrit avant la parution et constitue la marque la plus évidente du modernisme d’Apollinaire, à la fois par les thèmes qu’il aborde (la modernité du siècle naissant, en contraste avec un retour sur le passé), et par sa versification. Le poète abandonne ainsi la rime et a recours au vers libre.

 

Apollinaire, par l'absence de ponctuation, décidée en 1912, privilégie la fluidité sonore du vers sur sa clarté typographique, et permet une interprétation personnelle et unique. Cela créé également une ambiguité, soulignant la subjectivité de la poésie.

 

Mais Apollinaire garde tout de même une volonté de construction, donc de tradition, en alternant dans son recueil des textes modernes tels que "Zone" dans lesquels il décrit les réalités les plus neuves ou les plus matérielles du début du XXème (hangars de Port-Aviation, publicités et sténodactylographes...), et des textes plus "traditionnels" dans leur structure ( "Marizibill" par exemple est formé de trois quatrains et de rimes embrassées).

 

Il renouvelle aussi la poésie par l'utilisation d'un vocabulaire peu commun, manifestant un goût pour les mots rares (“pihis”, “hématidroses”).

 

Il célèbre ainsi les aspects les plus modernes de la vie :usines, machines, automobiles...(comme le fait le mouvement futuriste dont il cotoie certains membres). Mais les futuristes s'attachent a renier à la fois le romantisme et le symbolisme des générations précédentes, des idées radicales qui ne sont pas partagées par Apollinaire pour qui tradition et modernité sont indisociables. Le poète ne souhaite pas tourner le dos à la tradition mais seulement la faire évoluer, la "dépasser".

 

Apollinaire fréquente également des artistes tels que Picasso ou Matisse et contribue à élaborer la théorie du cubisme.

Bien qu'il ne soit pas membre du mouvement, certains éléments caractéristiques se retrouvent dans Alcools, appuyant toujours la modernité du poète (le cubisme étant une avant-garde à cette époque).

On y voit se côtoyer des poèmes où la temporalité reste simple ou n’est que légèrement perturbée par le souvenir, et des poèmes où la simultanéité (fondamentale du cubisme) des temps, des lieux et des voix brouille complètement la perception de l'espace-temps ("Les Femmes"). Le poète multiplie lui aussi les points de vue.

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« Perdican est métaphorisé par l'image « un diamant fin ».

Camille l'est par l'image « une glorieuse fleur ».

D'un côté nous avons lediamant, dur et brillant, de l'autre, la fleur, discrète et fragile.

De plus, Perdican est ouvert vers le monde alors que Camile estouverte vers le ciel.

Comment 2 êtres au caractère si différent pourront se rencontrer ?L'opposition des 2 précepteurs est déjà une « caricature » des 2 jeunes gens : l'un est bon vivant (« vin frai »), l'autre est aigri («vinaigre »).Nous avons ici les premières prémices d'un conflit à venir : ces 2 jeunes gens ne pourront pas s'entendre.

Cet écart de caractèreest propre à Musset.

En effet, chez Molière, il n'y a pas de conflit particulier entre les jeunes gens. 2) Opposition de mondes Il faut également noter une opposition de tempérament : d'un côté, la joie de l'arrivée de Maître Blazius pour le chœur, de l'autre la sécheresse de l'accueil de Dame Pluche d'un côté, un personnage jouisseur au « ventre rebondi », de l'autre un personnage austère aux « longues jambes maigres » d'un côté, un verre de vin, de l'autre du vinaigre d'un côté, les bluets fleuris, de l'autre les blés « secs » (tibias de Dame Pluche) Cette opposition entre le personnage masculin et le personnage féminin est poussée à outrance et peut-être faut-il y voir une sortede règlement de compte entre Musset et Sand. 3) Opposition théâtralisée Les 2 précepteurs, que tout oppose, ne se rencontrent même pas.

Ils se succèdent sur la scène, et leurs répliques sontsymétriques : annonce du chœur de l'arrivée du personnage demande d'un « rafraîchissement » par le personnage réponse du chœur exposé de l'objet de la venue du personnage court commentaire du chœur Cette scène d'exposition est donc un texte hybride (croisé) entre grotesque et romanesque, entre légèreté et gravité.

Ce théâtreest l'envers des poèmes de Musset : le dolorisme (la douleur) qu'on attribue à ses poèmes est ici conjuré par la façon dont iltourne le sérieux en dérision. III] La recherche d'un équilibre 1) La tentation lyriqueIl convient de prendre en compte ici le 1er état du texte, qui était en vers.

On retrouve, dans cette deuxième version en prose,une tonalité poétique dans certains passages : On peut dégager une poésie de la nature, avec les nombreux éléments bucoliques (campagnards) : les bleuets, les blés, lavendange, le chardon, les bois … Une poésie des êtres se fait jour également à travers les 2 présentations qui sont faites des jeunes premiers : « livre d'or » « diamant fin » « glorieuse fleur » Enfin, une certaine poésie de la phrase génère dans la parole des personnages une fluidité du texte.

On trouve notamment denombreux alexandrins : « Doucement bercé sur sa mule fringante » « messer Blazius s'avance dans les bluets fleuris ». »

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