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Aménager les villes.

Publié le 11/05/2013

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Thème 2 : Aménager les villes. I ) Les villes : croissances, étalement, inégalités. Un monde de plus en plus urbain. En 2008, 53 % de la population du globe est urbaine. On estime qu'il y aura 5 milliards de citadins en 2030, dont les trois quarts dans les pays pauvres. Si la croissance urbaine est désormais ralentie dans les pays développés, elle est explosive dans les pays en développement, alimenté par l'exode rural et surtout une forte croissance naturelle due à la jeunesse de la population et à des services de santé meilleurs en ville. Mais dans les pays en développement, bien souvent cette croissance urbaine ne s'accompagne pas d'une croissance équivalente des emplois. II ) Les villes consomment de plus en plus d'espace. Les villes s'étalent de plus en plus dans l'espace. Toutes les villes sont entourées d'une auréole qui comprend les banlieues, puis l'espace périurbain où le tissu urbain ne progresses plus en continuité. L'étalement urbain ne résulte qu'en partie de la croissance démographique, car la consommation d'espace augmente plus vite que celle de la population : en France, en 25 ans, la superficie des agglomérations a augmenté de 75 %, la population de 25 %. L'automobile repousse très loin les limites de la ville. Elle permet la dissociation des lieux de travail et de résidence, mais elle est également utilisée pour se divertir, se rencontrer, consommer. Les zones d'activités spécialisées couvrent aussi beaucoup d'espaces à proximité des rocades contournant les villes. Dans les villes d'une Sud, l'habitat précaire se développe souvent en périphérie. Cet étalement urbain qui se traduit par un espace moins dense, à un coût environnemental et social élevé, qu'il s'agisse des réseaux collectifs (eau, assainissement... ), de la consommation (énergie, espaces naturels ou agricoles...), des rejets (déchets, eaux usées, gaz à effet de serre, pollution atmosphérique...) ou encore des déplacements (congestion..) III ) Un espace urbain très fragmenté. Les villes présentent des contrastes socio-spatiaux de plus en plus marqués. Les populations les plus aisées s'installent dans des quartiers périphériques, parfois fermés, ou dans de luxueux immeubles de quartiers plus centraux. Les populations les plus pauvres n'ont pas le même choix et doivent se loger dans les quartiers les moins attractifs:centres anciens dégradés, grands ensembles de qualité médiocre, quartiers informels et bidonvilles dans les ville des « Sud «. IV ) Transports et mobilités: au coeur de aménagements. Les transports, un enjeu urbain central. Le fonctionnement de l'économie urbaine et de la vie sociale repose sur la mobilité des personnes. Ces relations sont indispensables à deux échelles: d'une part, pour les déplacements au sein de l'espace urbain, d'autre part, pour des relations entre la ville et d'autres territoires. L'automobile n'est plus la solution aux mobilités urbaines, contrairement à ce que l'on à crus dans la deuxième moitié du XXe siècle. La priorité donnée à la mobilité routière individuelle renforce aussi les inégalités sociales. La mobilité reste difficile pour de nombreux citadins, en particulier au Sud, qui n'ont pas accès à l'automobile. V ) Agir sur les déplacements. La mobilité durable passe par le développement de modes de transports alternatifs à l'automobile pour en limiter l'usage, car l'amélioration des véhicules est largement compensée par l'augmentation du kilométrage parcouru. Dans les pays du Nord, les transports en commun, en particulier en site propre, sont la principale réponse et l'intermodalité se développe. Les collectivités mènent des politiques dissuasives à l'usage de l'automobile (stationnement payant, péage urbain...) et innovent: vélo en libre service, covoiturage, autopartage... Dans les pays du Sud, le développement économique augmente le taux de motorisation: la pollution automobile y est forte, mais de nombreux citadins n'ont accès qu'à une mobilité réduite (deux-roues, transports publics défectueux...). Les acteurs financiers ont des moyens financiers très limités pour développer les projets alternatifs. VI ) Transformer la ville ? Repenser l'organisation de l'espace urbain est nécessaire pour mettre en place une mobilité durable. Le zonage urbain, qui a dominé les aménagements urbains au XXe siècle dans les villes du Nord, conduit à des déplacements nombreux car chaque espace a une fonction précise. Une plus grande mixité fonctionnelle doit être mise en place pour limiter les déplacements et permettre une vie sociale de proximité (habitat, commerces...) La densification de l'espace urbain est également souhaitable, et passe par la reconversion d'espaces centraux qui ne sont plus utilisés. Les transports en commun sont peu efficaces en zone peu dense et le coût d'un réseau y est très élevé. L'agglomération doit s'organiser autour des pôles denses qui pourront alors être desservis par des transports en commun efficaces. VII ) Villes du Nord: des aménagements durables ? La multiplication d'actions sectorielles, surtout dans le domaine environnemental. La prise en compte de l'environnement dans l'aménagement urbain est ancienne. Les mouvement hygiénistes du XIXe siècle ont, dans une optique sanitaire et sociale, conduit à la maîtrise de approvisionnement en eau et et de l'assainissement pour endiguer les épidémies comme celles du choléra. Mais c'est surtout depuis les années 1970 que la prise de conscience de l'importance des questions environnementales s'est développée face aux problèmes liés à l'ampleur de la croissance urbaine. Les actions intitulés « développement durable « répondent donc souvent aux différents enjeux environnementaux: tri sélectif des déchets,mise en place d'espaces verts, développement des transports en commun... VIII ) Les écoquartiers: vers une approche globale. L'objectif principal de la ville durable est de limiter l'étalement urbain et de densifier la bâti. La mixité des fonctions (logements, commerces, services...) est essentielle. Ceci s'effectue avec une diversité architecturale et des espaces publics de qualité. L'eau joue un rôle paysager important. Les bilans énergétiques sont nettement améliorés en réduisant fortement la consommation et en produisant une énergie locale IX ) Des écoquartiers aux agglomérations durables. Les écoquartiers sont une autre manière de « fabriquer la ville «. Ils privilégient nettement la dimension environnementale, mais une meilleure mixité sociale est souvent recherchée ; cependant, plusieurs des ces réalisations comportant peu de populations défavorisées. Le risque d'une nouvelle fragmentation urbaine existe entre des quartiers innovants, de standing, et les autres. L'objectif de ville inclusive n'est toujours pas atteint et la généralisation de la démarche adoptée pour les écoquartiers à l'échelle de l'agglomération est hypothétique. Pour des villes économiquement performantes (Copenhague), la dimension du développement durable converge vers la recherche d'un cadre de vie agréable pour des populations sensibilisées à ces enjeux. Pour d'autres villes, confrontées à la désindustrialisation et aux difficultés sociale, il s'agit, en revanche, d'opérer une requalification urbaine pour revitaliser économiquement la ville et en changer l'image. X ) Villes du Sud : un développement urbain « durable « ? Le poids des sous-équipements et de la misère. Les villes du Sud présentent de nombreuses déficiences en services de base, aggravées par une croissance démographique plus rapide que la croissance économique.La faiblesses des réseaux collectifs est la règle: voirie, transports, eau, électricité, assainissement, ramassage des déchets. La réponse aux besoins urgents des populations prend donc fatalement le pas sur les enjeux globaux du développement durable. Les populations les plus pauvres vivent souvent dans un environnement dégradé: pas d'accès à l'eau, assainissement et voirie inexistants, habitations précaires car elles sont exclues du marché immobilier réglementaire. La ville illégale des lotissements clandestins ne cesse de s'étendre sur des espaces de peu de valeur, vulnérables aux risques de toutes sortes: séismes, cyclones, fortes pentes, zones inondables,proximité d'usines polluantes, échangeurs autoroutiers... Face à ces défis, les politiques urbaines sont souvent ponctuelles et insuffisantes. Ceci s'explique par le manque de moyens financiers, mais aussi par les dysfonctionnement des services publics. XI ) Maîtriser des villes chaotiques. Le développement durables consiste d'abord à aménager l'espace dans des territoires dont la croissance très rapide s'est faite sans contraintes légales. Les quartiers pauvres prennent différentes formes: bidonvilles, habitat taudifié, habitat informel. Les politiques urbaines conduisent généralement à légaliser ces quartiers pour permettre aux populations pauvres d'y penser. Elles visent ensuite à améliorer les logements pour les rendre salubres. L'accès à l'eau est une priorité. Les réseaux d'adductions existent souvent, mais ne desservent pas l'ensemble des quartiers: le raccordement et l'entretien sont coûteux. L'assainissement dont manquent 600 millions de citadins, est nécessaire non seulement pour le bien-être mais aussi pour éviter les épidémies. Des toilettes communautaires peuvent ainsi être aménagées. XII ) L'ambition de politiques durables ? L'objectif de la ville inclusive est loin d'être atteint, la fragmentation socio-spatiale s'amplifie dans le plupart des villes. Des politiques urbaines qui articulent l'économie, le social et l'environnemental apparaissent cependant. En Afrique du Sud, le projet de développement global a pour objectif d'intégrer les quartiers les plus pauvres et leurs habitants par l'emploi, les équipements et la qualité environnementale des quartiers. Des projets ambitieux de villes durables pour plusieurs centaines de milliers d'habitants apparaissent dans plusieurs États du monde : Chine, Émirats arabes unis. A partir de technologues de pointe, la dimension environnementale est privilégiée, pour accompagner le développement économique

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