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Amérique du Sud.

Publié le 20/04/2013

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Amérique du Sud. 1 PRÉSENTATION Amérique du Sud, région géographique de l'Amérique, regroupant 12 pays. L'Amérique du Sud est la quatrième plus grande masse continentale du monde (après l'Asie, l'Afrique et l'Amérique du Nord), couvrant environ 17 800 000 km2, soit près de 12 p. 100 des terres émergées du globe. L'Amérique du Sud est limitée par l'océan Atlantique à l'est, l'océan Austral au sud, l'océan Pacifique à l'ouest ; elle est reliée au nord à l'Amérique centrale par l'isthme de Panamá. Cette région du monde, qui s'étend sur environ 7 400 km depuis la mer des Caraïbes, au nord, jusqu'au cap Horn, au sud, a une largeur de quelque 4 800 km entre le cap São Roque (Brésil), sur l'océan Atlantique, et la Punta Pariñas (Pérou), sur la côte du Pacifique. La population de l'Amérique du Sud était estimée, en 1990, à 300 millions d'habitants, soit moins de 6 p. 100 de la population mondiale. Cet ensemble est constitué de dix pays latins (l'Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili, la Colombie, l'Équateur, le Paraguay, le Pérou, l'Uruguay et le Venezuela), la Guyana (autrefois dépendance britannique), le Suriname (autrefois une dépendance néerlandaise) et la Guyane française (département et région d'outre-mer). Dans l'océan Pacifique, assez éloignés du continent, se trouvent différentes îles dont les îles Juan Fernández et l'île de Pâques (territoires chiliens), ainsi que les îles Galápagos (appartenant à l'Équateur). Plus proches de la côte, dans l'océan Atlantique, se trouvent l'archipel Fernando de Noronha (territoire brésilien) et, plus au sud, la dépendance britannique des îles Malouines, qui sont également revendiquées par l'Argentine. La côte de l'Amérique du Sud est relativement régulière, à l'exception de l'extrême sud et sud-est, découpés en de nombreux fjords. 2 ENVIRONNEMENT NATUREL 2.1 Le relief L'Amérique du Sud est constituée de quatre régions de plateaux, s'étendant des côtes vers l'intérieur des terres, entre lesquelles s'intercalent trois régions de plaines. Les bords septentrional et occidental sont dominés par les Andes, la deuxième plus haute chaîne de montagnes du globe après l'Himalaya. Au nord du pays se trouve le massif des Guyanes, à l'est le plateau brésilien et à l'extrême sud les hauteurs de la Patagonie, qui jouxtent les Andes. Entre l'Équateur et le 10e parallèle sud, délimitée au nord par le massif des Guyanes, au sud-est par le plateau brésilien et à l'ouest par les Andes, se trouve une immense plaine, le bassin de l'Amazone, baignée par l'Amazone (deuxième plus long fleuve du globe, et premier par son débit). Au nord de cette plaine et adjacente au bassin de l'Amazone, au Venezuela, se trouve la plaine septentrionale, plus petite, située entre le massif des Guyanes et la mer des Caraïbes, et baignée par l'Orénoque ; au sud de la plaine de l'Amazone, au Paraguay, en Uruguay et en Argentine se situe le bassin du Paraguay-Paraná. Le point le plus bas de l'Amérique du Sud (40 m au-dessous du niveau de la mer) se situe sur la péninsule Valdès dans l'est de l'Argentine et le point le plus élevé (6 960 m) est l'Aconcagua, dans l'ouest de l'Argentine, le plus haut sommet des Amériques. 2.2 Évolution géologique La structure la plus ancienne et la plus stable de ce bloc continental est le bouclier situé dans le centre-est du Brésil et en Guyane, au centre et au nord, dans l'est et le nord-est. Il est constitué d'un ensemble de roches ignées, et métamorphiques du précambrien (plus de 570 millions d'années). En plusieurs endroits, ce bouclier est recouvert de roches sédimentaires, datant principalement du paléozoïque (570 à 225 millions d'années), bien qu'il existe quelques zones basaltiques plus récentes, notamment dans le sud du Brésil. Les fossiles découverts dans le plateau brésilien mettent en évidence la dérive des continents et prouvent qu'au permien cette terre faisait partie du Gondwana, vaste continent originel. La structure du plateau de Patagonie est faite de couches sédimentaires du mésozoïque (225 à 65 millions d'années), du cénozoïque (ère tertiaire, 65 à 2,5 millions d'années) et de couches basaltiques de formation récente. L'érosion de l'ancien bouclier a contribué au dépôt d'épaisses couches de sédiments dans les mers environnantes. Ces formations sédimentaires ont été à plusieurs reprises soulevées au mésozoïque et ont constitué les chaînes côtières du Chili et du sud du Pérou et la chaîne des Andes, plus haute et plus longue. Ce processus s'est poursuivi à l'ère tertiaire et s'est accompagné d'écoulements de magma (roche en fusion) et de l'apparition de volcans. L'activité volcanique et sismique se poursuit toujours le long de la crête occidentale, tandis que la plaque de l'océan Pacifique se glisse sous la plaque de l'Amérique du Sud (voir tectonique des plaques). Les glaciers des Andes australes sont des vestiges des grandes périodes de glaciation de l'ère quaternaire (qui a débuté il y a 2,5 millions d'années). 2.3 Géophysique Les Andes sont une immense chaîne de montagnes qui court le long du Pacifique, du Venezuela au sud du Chili et de l'Argentine. Sa partie centrale est caractérisée par deux ou trois chaînes montagneuses parallèles, appelées cordillères. Dans l'ouest de la Bolivie, de vastes plateaux s'intercalent entre les chaînes. Parmi les deux douzaines de sommets dépassant 5 000 m se trouvent plusieurs volcans actifs situés dans le centre du Chili, dans le sud du Pérou, en Bolivie et en Équateur. Le vaste massif des Guyanes au nord-est et celui du Brésil à l'est sont vallonnés, parfois escarpés, avec de vastes terres élevées et plates et de hautes mesas. Le massif des Guyanes est plus élevé et moins important que celui du Brésil. Sur ce dernier, les reliefs les plus accentués s'élèvent parallèlement au littoral de l'Atlantique. Les roches de ces plateaux se sont désagrégées pour former des sols souvent incultivables, de couleur rougeâtre. Toutefois, les vallées présentent des sols fertiles issus de roches basaltiques. Au sud, le plateau de Patagonie, moins élevé, est relativement plat. Bien que les sols soient dans cette région plutôt fertiles, les contraintes climatiques limitent leur utilisation agricole. Les bassins sont tout aussi immenses. Le bassin de l'Orénoque, au Venezuela, englobe le Llanos, une région de plaines alluviales et de basses mesas (plateaux volcaniques). L'Amazonie est un vaste système de vallées, à cheval sur l'équateur, convergeant vers l'Amazone, entre les cours du Caquetá et du Madeira. Le bassin de l'Amazone lui-même est une région au terrain légèrement onduleux. Plus au sud se trouvent les basses vallées et les plaines plates du Gran Chaco et de la Pampa, au Paraguay et en Uruguay, qui rejoignent les plaines d'inondation marécageuses des cours du Paraguay et du Paraná. 2.4 Hydrographie Le drainage de la plus grande partie de l'Amérique du Sud se fait vers l'océan Atlantique par trois systèmes fluviaux, du nord au sud : les bassins de l'Orénoque, de l'Amazone et le bassin du Paraguay-Paraná. Chacun de ces grands fleuves constitue une voie d'accès vers l'intérieur des terres. Le São Francisco, plus petit, baigne le nordest du Brésil. De nombreux cours d'eau de moindre importance descendent des massifs andins vers la mer des Antilles ou vers l'océan Pacifique. Le plus important est le Magdalena et son affluent, le Cauca. Ce système fluvial alimente le nord en empruntant deux grands fossés qui séparent les unes des autres les trois cordillères andines de la Colombie ; il aboutit à la mer des Caraïbes et constitue une voie d'accès vers l'intérieur des terres. Une vingtaine de petits cours d'eau des Andes ont permis le développement de l'agriculture au Pérou, au Chili et dans le nord-ouest de l'Argentine, notamment le Guayas, le Santa et le Bío-Bío. Les fleuves des Andes et ceux du massif des Guyanes et du Brésil fournissent un formidable potentiel hydroélectrique. L'Amérique du Sud compte peu de grands lacs. La plupart se situent dans les Andes, à une altitude relativement élevée. Parmi les plus grands figurent les lacs Titicaca, Poopó, Buenos Aires, Argentino et Nahuel Huapí. 2.5 Climat Le climat de l'Amérique du Sud est relativement chaud. Une longue zone climatique humide et tropicale s'étire sur toute la largeur du continent à la hauteur de l'Équateur, se transformant graduellement vers le nord et vers le sud en de larges zones où la durée des saisons pluvieuses et les précipitations diminuent. Ces régions, aux étés humides et aux hivers secs, sont soumises à des sécheresses prolongées. La sécheresse est un problème particulièrement grave dans le nord-est du Brésil et le long des côtes nord du Venezuela et de la Colombie. Les régions aux climats tropical pluvieux et tropical humide-sec longent la côte du Pacifique de la Colombie à l'Équateur ; une brusque transition fait passer au climat aride des côtes du Pérou et du nord du Chili. Dans la moitié septentrionale de l'Amérique du Sud, les Andes sont la seule région présentant un climat frais. Les températures baissent avec l'altitude, de sorte que le climat tropical des basses terres et des versants inférieurs se transforme en climat subtropical et tempéré dans les altitudes moyennes, ce qui permet de cultiver les versants jusqu'à une altitude assez élevée, puis en climat froid alpin sur les crêtes des montagnes. Au sud du tropique du Capricorne, le climat est frais ou froid en hiver et frais ou chaud en été. Le sud du Chili est soumis à de fortes précipitations en raison des cyclones venant de l'océan Pacifique. La fréquence des tempêtes, particulièrement en hiver, diminue vers le nord du Chili, ce qui favorise un climat méditerranéen, aux hivers doux et humides et aux étés secs et chauds. Cette zone se transforme progressivement en un désert qui longe la côte en direction du nord jusqu'à l'Équateur. Elle comprend le désert d'Atacama, un des endroits les plus secs du globe. Des conditions arides et insuffisamment humides dominent l'est et le sud des Andes. Toutefois, dans la pampa, en Argentine, et au sud du plateau du Brésil, les étés sont plutôt humides et, en hiver, les cyclones pénètrent parfois à l'intérieur des terres, apportant pluie et fraîcheur. Des chutes de neige occasionnelles sur les plateaux ainsi que des gelées, au nord, vers le tropique du Capricorne, infligent d'importants dommages aux récoltes. L'Amérique du Sud est également souvent soumise à d'importants cyclones et a des phénomènes climatiques comme El Niño ou la Niña. 2.6 Flore La diversité de la végétation de l'Amérique du Sud est liée aux différents climats. Les régions au climat tropical humide sont couvertes d'une forêt dense pluviale, la forêt amazonienne. C'est la plus grande forêt du monde, couvrant une grande partie de l'Amérique du Sud équatoriale, y compris la côte brésilienne et les versants inférieurs des Andes, et constituée d'arbres feuillus tropicaux, de palmiers, de fougères arborescentes, de bambous et de lianes. Des forêts clairsemées et la brousse occupent les milieux aux hivers secs, principalement sur la côte vénézuélienne, au nord-est du Brésil et dans le Gran Chaco. Entre ces régions plus sèches et la forêt pluviale, de vastes plaines offrent des paysages de hautes herbes (la savane ou campos) et des végétations broussailleuses et herbeuses (campos cerrados). Le sud du Brésil et les versants des Andes sont recouverts de forêts feuillues et mixtes. Au Brésil, la forêt se transforme vers le sud en prairies vallonnées, aux collines boisées. Le Gran Chaco est caractérisé par des plaines herbeuses et des forêts broussailleuses clairsemées. La pampa plate du centre de l'Argentine est la plus importante plaine herbeuse des moyennes latitudes de l'Amérique du Sud. Dans le sud, une zone de brousse épaisse (monte) délimite la transition vers les basses broussailles et les touffes herbeuses qui couvrent la région plus sèche et plus fraîche de la Patagonie. Le long de la côte du Pacifique, la végétation passe vers le nord des étendues boisées aux arbustes et aux herbes du centre du Chili, puis à la broussaille et aux plantes du désert qui prédominent dans le nord du Pérou et sur les flancs montagneux. 2.7 Faune L'Amérique du Sud, l'Amérique centrale, les plaines du Mexique et les Antilles sont regroupées en une seule région zoogéographique, appelée région néotropicale. La faune est très variée et différente de celle des autres continents, y compris de celle de l'Amérique du Nord. On y trouve des mammifères particuliers à cette région, dont deux espèces particulières de singes, des chauve-souris et de nombreux rongeurs, une espèce de tapir, des lamas (camélidé inexistant dans le reste du monde). Le vicuña, l'alpaga, le jaguar, le pécari, le tamanoir géant et le coati figurent parmi les espèces caractéristiques. On trouve de très nombreuses espèces d'oiseaux spécifiques, dont des oiseaux-mouches (500 espèces), des tangaras et des aras, ainsi qu'une grande variété d'oiseaux marins. Parmi les plus grands oiseaux, on retient le condor et le flamant. Les reptiles sont nombreux : le boa, l'anaconda, l'iguane, le caïman et le crocodile. Les espèces de poissons d'eau douce sont variées et abondantes. Probablement plus des quatre cinquièmes des espèces mondiales se cantonnent dans ces limites zoogéographiques. Les îles Galápagos abritent des reptiles, dont des tortues géantes, et des oiseaux inconnus ailleurs. 2.8 Ressources minérales L'Amérique du Sud possède de nombreuses ressources minérales. Il y a des gisements minéraux partout, mais certaines régions en sont particulièrement riches. Des gisements aurifères des Andes sont largement exploités avant et pendant la période coloniale. Dans les montagnes entre le centre du Pérou et le sud de la Bolivie, des gisements d'argent et de mercure sont exploités à l'époque coloniale ainsi que des minéraux industriels comme le cuivre, l'étain, le plomb et le zinc. Une demi-douzaine de grands gisements de cuivre sont en cours d'exploitation dans le nord et le centre du Chili. Une riche zone minérale, produisant de la bauxite, du minerai de fer et de l'or, se situe entre Ciudad Bolivar et le nord du Suriname, près de la limite septentrionale du massif guyanais. Dans le centre du Brésil, des filons d'or et de diamants découverts à l'époque coloniale sont toujours exploités et la Colombie possède de riches mines d'émeraudes. Bien que l'Amérique du Sud reste un des premiers fournisseurs de métaux rares, les vastes réserves de minerai de fer de haute qualité et les réserves de bauxite -- plus petites -- jouent un grand rôle dans le développement de la puissance industrielle. L'Amérique du Sud est plutôt pauvre en charbon. Des gisements relativement petits et dispersés existent dans les Andes et dans le sud du Brésil. Le charbon est cependant un important combustible pour l'industrie et le transport, principalement au Chili, en Colombie et au Brésil. Le pétrole, autre source énergétique minérale, est également très répandu. La plupart des abondantes réserves de pétrole et de gaz naturel se situent dans les bassins intérieurs des Andes et le long de cette chaîne montagneuse, du Venezuela à la Terre de Feu. Les plus grands gisements se trouvent dans le nord de la Colombie, en Équateur et au Pérou, dans le sud des Andes, dans l'est et le centre du Venezuela et à l'est des montagnes, en Colombie, en Équateur, au Pérou, en Bolivie, en Argentine et au Chili. 3 POPULATION L'Amérique du Sud compte plus de 300 millions d'habitants. Bien que cette région constitue environ 12 p. 100 de la surface terrestre du globe, elle ne représente que 6 p. 100 de la population mondiale. Toutefois, l'accroissement de cette population a été rapide, notamment en raison de la vague d'immigration du début du XXe siècle et de l'accroissement naturel bénéficiant de la baisse du taux de mortalité. Parallèlement la population urbaine a fortement augmenté dans toutes les régions sud-américaines. L'immigration en Amérique du Sud est minime depuis 1930. La densité démographique globale est faible (17 habitants au km 2), mais la population se concentre essentiellement dans les grandes villes le long des côtes. À l'intérieur des terres, la densité démographique est de moins de 2 habitants au km 2, tandis que Rio de Janeiro, Buenos Aires et São Paulo sont des villes surpeuplées. La population de São Paulo, par exemple, dépasse les 15 millions d'habitants. D'ailleurs l'Amérique du Sud compte quelques-unes des plus importantes métropoles mondiales (São Paulo, Buenos Aires ou Rio de Janeiro). De gros problèmes d'urbanisation se posent dans ces immenses agglomérations sud-américaines : l'émergence des bidonvilles, appelés « favelas « au Brésil, « ranchitos « au Venezuela ou encore « barriadas « au Pérou qui abritent parfois plus d'un tiers de la population urbaine totale, d'où des difficultés de toute sorte (insalubrité, insuffisance des transports et des équipements, chômage, pollution, délinquance). 3.1 Ethnologie L'Amérique latine regroupe des peuples d'origines amérindienne, espagnole, portugaise, africaine, ainsi que des populations combinant une ou plusieurs de ces origines. Les métis (d'origine ibérique et indienne) sont très nombreux ; les mulâtres (d'origine ibérique et africaine) sont moins nombreux et le groupe de descendance africaine et indienne est encore plus réduit. Les Indiens sont surtout implantés dans les Andes. La population d'origine espagnole est plus nombreuse en Argentine et en Uruguay. C'est au Brésil que les Portugais forment le groupe ibérique le plus important. La population noire est très importante au Brésil, dans les Guyanes et sur les côtes de la Colombie et de l'Équateur. Au cours de la période coloniale et dans les années qui suivent l'indépendance, le flot d'immigrants espagnols est régulier mais relativement ralenti. Il augmente à la fin du XIXe siècle, puis dans les années trente, avec l'arrivée de plusieurs millions d'Italiens qui s'établissent principalement en Argentine, au Brésil et en Uruguay, enfin, après la Seconde Guerre mondiale, avec l'arrivée d'Allemands, de Polonais et d'autres Européens. Parmi ceux-ci, ce sont surtout les Allemands et les Italiens qui fondent des colonies agricoles. Les autres se dirigent vers les villes, rejoignant ainsi le secteur industriel et les entreprises. Des Libano-Syriens sont également nombreux à immigrer. La majorité des immigrants asiatiques de la fin du XIXe siècle arrivent des Indes, d'Indonésie et de Chine ; la plupart se fixent en Guyana et au Suriname néerlandais comme main-d'oeuvre engagée par contrat après l'abolition de l'esclavage. De nombreux Japonais s'installent dans le sud-est du Brésil, plus particulièrement depuis 1900. Il existe également des colonies de Japonais et d'Asiatiques d'Okinawa au Paraguay et en Bolivie, ainsi que des communautés japonaises dans le nord et le nord-est du Brésil. En Amérique du Sud, l'antagonisme lié aux origines ethniques est moins marqué que dans d'autres régions du monde et les rivalités liées aux différences de statut économique et culturel prennent le pas sur la xénophobie qui n'est cependant pas exclue de ces régions. 3.2 Démographie La population de l'Amérique du Sud a plus que doublé entre 1960 et 1990. Un peu plus de la moitié de cette population se concentre au Brésil ; plus d'un cinquième en Colombie, au Venezuela et en Équateur ; la population restante est partagés en deux groupes et se concentre d'une part au Pérou, en Bolivie et au Chili et, d'autre part, en Argentine, en Uruguay et au Paraguay. Le taux de croissance moyen de la population approche 2,4 p. 100 par an entre 1965 et 1990, bien que l'Argentine et l'Uruguay connaissent une croissance plus lente, comme, dans une moindre mesure, le Chili et la Bolivie. L'augmentation de la population est surtout due à l'accroissement naturel, le taux de natalité atteignant plus de 25 naissances pour 1 000 habitants, alors que le taux de mortalité atteint environ 8 p. 1 000. Dans de nombreuses régions, le taux de mortalité chute depuis plusieurs décennies, alors que la tendance à la baisse du taux de natalité n'est que récente. On ne peut prévoir une stabilisation avant la fin du XXe siècle en raison de l'importante tranche de la population en âge de procréer. Dans de nombreux pays, environ la moitié de la population a moins de quinze ans. Ce n'est qu'en Argentine, en Uruguay et au Chili que plus de 60 p. 100 de la population ont quinze ans ou plus. Cependant l'Amérique du Sud a amorcé une phase de transition démographique : depuis 1965 son taux d'accroissement décroît (baisse de la natalité) et elle tend à s'aligner sur les pays développés. L'accroissement naturel et l'émigration à partir de régions rurales contribuent à accroître de 4 p. 100 par an la population urbaine. En Argentine, au Chili et en Uruguay, la croissance urbaine ralentit, mais dans les pays du centre et du nord, les villes s'étendent rapidement. Dans les zones les plus urbanisées des plus grands pays -- l'Argentine, le Chili, l'Uruguay et le Venezuela -- au moins 80 p. 100 de la population vivent dans les zones urbaines, alors qu'en Bolivie, en Équateur et au Paraguay, les villes regroupent moins de 60 p. 100 de la population. 3.3 Langues L'espagnol est la langue officielle de neuf des treize entités politiques de l'Amérique du Sud. Le portugais est la langue officielle du Brésil, l'anglais celle de la Guyana, le néerlandais celle du Suriname et le français celle de la Guyane française. Parmi les nombreuses langues indiennes, le quechua, l'aymara et le guarani sont parlés par la majorité de la population (voir amérindiennes, langues). Le quechua est surtout parlé dans les régions montagneuses des Andes centrales ; l'aymara est utilisé dans les régions montagneuses de la Bolivie et du Pérou. Le guarani est, avec l'espagnol, une langue officielle du Paraguay. 3.4 Religions Près de 90 p. 100 de la population est catholique. La plupart des protestants, estimés à 11 millions, habitent le Brésil et le Chili. Les 750 000 juifs vivent surtout dans les zones urbaines ; environ trois quarts sont en Argentine et au Brésil et plus de 10 p. 100 sont en Uruguay et au Chili. Les 550 000 hindous, les 400 000 musulmans et les 375 000 bouddhistes se concentrent essentiellement en Guyane française et au Suriname. Le catholicisme a été implanté par les Espagnols et par les Portugais dès le début de la conquête espagnole ; le protestantisme est le reflet de l'immigration européenne ultérieure et de l'activité du XIXe siècle. Les groupes évangélistes d'Amérique du Nord sont maintenant particulièrement actifs, tout comme les Pentecôtistes protestants. Des cultes animistes subsistent au Brésil et dans la plupart des communautés amérindiennes. 4 MODÈLES DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE Au cours de la période coloniale et encore longtemps après l'indépendance, l'économie sud-américaine repose sur l'exportation de produits agricoles et de minéraux. Mais depuis les années trente, elle connaît un développement et une diversification remarquables. Après la Seconde Guerre mondiale, les différentes politiques nationales encouragent la fabrication locale de biens jusqu'alors importés et remanient l'industrie. 4.1 Agriculture La plus grande partie des cultures et de l'élevage de l'Amérique du Sud est destinée à la consommation locale et aux marchés nationaux. Néanmoins, les apports de devises étrangères, grâce à l'exportation agricole, peuvent être très importants. La production, la mise sur le marché interne et l'exportation des produits agricoles jouent un rôle important dans l'activité commerciale et industrielle. Bien que l'agriculture, avec la chasse, la pêche et la sylviculture, représentent environ 12 p. 100 du produit intérieur brut (PIB), elle emploie plus de 30 p. 100 des travailleurs en Bolivie, au Paraguay, au Pérou et en Équateur, entre 20 et 30 p. 100 en Colombie, au Brésil et en Guyane, et moins de 20 p. 100 au Suriname, au Chili, en Uruguay, au Venezuela, en Argentine et en Guyane française. Les structures agraires de l'Amérique du Sud sont caractérisées par la présence de deux unités agricoles très différentes : les latifundios et les minifundios. Les latifundios sont de grands domaines que les riches propriétaires exploitent souvent insuffisamment et laissent à l'élevage extensif ; ils sont issus des terres que se voyaient attribuer les colons espagnols, avec la possibilité pour eux d'exploiter les Indiens comme main-d'oeuvre abondante et gratuite. Au Brésil, les colons portugais utilisaient les esclaves africains déportés en masse. Les latifundios représentent environ 70 p. 100 des terres pour 1 p. 100 des propriétés. Les minifundios sont de petites parcelles cultivées par des paysans pauvres. La faible productivité des latifundios explique en partie la sous-alimentation des populations d'une partie de l'Amérique du Sud. Les inégalités de revenus et de patrimoine en Amérique du Sud sont issues, en grande partie, de la répartition inégale des terres. Les réformes agraires entreprises (redistribution des terres en Bolivie en 1953 et au Pérou en 1968) n'ont pas abouti aux résultats escomptés. L'agriculture se modernise cependant peu à peu, et les cultures à l'exportation connaissent un fort développement. Ces changements accentuent les migrations vers les villes et augmentent les difficultés urbaines. Au Brésil, l'extension des terres cultivables s'effectue par le défrichement accéléré de la forêt amazonienne (aujourd'hui la forêt amazonienne a perdu l'équivalent d'un dixième de son territoire). C'est à proximité des villes que l'agriculture commerciale est la plus intense : elle produit les denrées périssables, comme les légumes, les fruits et les laitages. Dans les régions rurales, le haricot et le maïs sont très répandus. Le blé et le riz sont aussi très cultivés. L'élevage bovin destiné à la consommation locale est très répandu et celui destiné à l'exportation est particulièrement développé en Argentine, en Uruguay, au Paraguay et en Colombie. L'agriculture tournée vers l'exportation est pratiquée dans les régions tropicales et dans les latitudes moyennes, où la terre arable et les accès aux ports sont optimaux. Parmi les cultures tropicales, le café occupe une place prépondérante. Il est cultivé dans les régions montagneuses, notamment dans le sud-est du Brésil et en Colombie. Le cacao est produit dans l'est du Brésil et en Équateur. Les bananes et la canne à sucre sont cultivées dans toutes les régions tropicales, principalement pour les marchés locaux. La production de bananes est destinée à l'exportation en Colombie et dans l'ouest de l'Équateur ; les régions traditionnelles de la production et de l'exportation du sucre sont la côte péruvienne, la Guyane française et le Suriname. Pendant plusieurs décennies, la côte péruvienne a produit du coton destiné à l'exportation. Le coton et le sucre sont également produits (pour l'exportation et les marchés locaux) dans le nord-est et le sud-est du Brésil. Dans les régions frontalières du sud de ce pays, le soja est une importante culture d'exportation depuis les années soixante-dix. Il est moins répandu en Argentine, où les sols fertiles des prairies ont longtemps été la première région de production céréalière et d'élevage du monde. Le blé, le maïs, les légumineuses, la viande de boeuf et de mouton, les peaux et la laine sont d'importants biens d'import-export. Le secteur de l'exportation de l'Uruguay a longtemps été dominé par la laine et les peaux. Le Brésil est, pour sa part, le deuxième exportateur mondial de produits agricoles avec environ 40 p. 100 des produits du continent américain. 4.2 Sylviculture et pêche Bien que 50 p. 100 des terres d'Amérique du Sud soient boisées et malgré l'abondance des ressources de la mer, l'industrie forestière et celle de la pêche sont restreintes dans la plupart des pays sud-américains et orientées vers les marchés locaux. Toutefois, on exporte le bois dur et le bois tendre des tropiques, dont une grande partie est exploitée dans le bassin de l'Amazone, où de larges bandes de forêts sont déboisées pour être transformées en pâturages et terres agricoles. On exporte également le bois de pin du sud du Brésil et du Chili, ainsi que certains bois pulpeux. De vastes territoires ont été reboisés dans ces deux pays pour l'exportation : des forêts d'eucalyptus sont plantées pour la production du bois de chauffage, du bois industriel et du bois de construction. Les plus importantes zones de pêche commerciales de l'Amérique du Sud sont les côtes du Pacifique. D'énormes quantités d'anchois sont, par exemple, pêchées au large des côtes péruvienne et chilienne, le thon étant pêché le long des côtes de l'Équateur et du Pérou ; on y pratique également la chasse à la baleine. Les eaux du Chili, du Brésil et de la Guyane fournissent d'importantes quantités de crustacés. 4.3 Exploitation minière L'exploitation minière destinée à l'exportation est pratiquée à grande échelle. Le long contrôle des sociétés étrangères sur les activités minières de l'Amérique du Sud s'est achevé avec l'action des politiques nationales. Le pétrole, le cuivre, la bauxite et le minerai de fer sont les principaux minerais, du point de vue de leur quantité et de leur qualité, mais les exportations de minéraux sont hautement diversifiées. L'Amérique du Sud est un des premiers producteurs mondiaux de plomb, de zinc, de manganèse et d'étain. La Colombie produit du charbon, le Brésil du fer, de la bauxite, du manganèse et de l'étain, le Chili du cuivre, le Pérou du zinc, le Venezuela de l'étain, du pétrole et du gaz naturel. L'exploitation des minéraux joue un rôle primordial dans l'économie de plusieurs pays. Les exportations vénézuéliennes sont dominées par le pétrole brut et raffiné et ses dérivés alors que le Suriname, la Bolivie et le Chili dépendent un peu moins de leurs exportations de métaux. Le Pérou et, depuis quelques années, l'Équateur dépendent également largement de la vente de minéraux. Les minerais jouent un rôle important dans le développement de la diversification industrielle de cette partie du monde. 4.4 Production industrielle La production industrielle de la fin des années soixante-dix représente au moins 25 p. 100 du PIB de l'Amérique du Sud, alors qu'elle ne pesait que 20 p. 100 du PIB en 1956. À la fin des années quatre-vingt, le secteur industriel représente plus de 30 p. 100 du PIB en Argentine, au Venezuela, au Brésil, au Chili, en Colombie, au Pérou, en Uruguay et en Équateur. L'agroalimentaire reste le secteur industriel le plus développé, même en Argentine et au Brésil qui sont les pays les plus industrialisés. Le raffinage des minéraux joue également un rôle important, et se pratique à proximité des gisements. En revanche, les autres industries -- comme le raffinage du pétrole, la métallurgie et la sidérurgie, la fabrication du ciment et de biens de consommation tels les textiles, les boissons, les véhicules à moteur, les équipements électrique et mécanique et le plastique -- sont concentrées dans les principales agglomérations. Le développement industriel des pays de l'Amérique du Sud s'est effectué avec le soutien des pouvoirs politiques locaux. Bien que de nombreuses industries produisent sous patente ou comme sous-traitants de sociétés étrangères, les gouvernements nationaux, depuis les années trente, sont directement impliqués dans les secteurs de l'industrie lourde, comme la métallurgie et la sidérurgie, ainsi que dans la construction automobile et navale. Dans plusieurs pays, les usines ont bénéficié d'une réelle modernisation et fabriquent pour l'exportation des machines-outils, des avions ou du matériel militaire. Cependant, le développement industriel de l'Amérique du Sud doit affronter de graves problèmes structurels : taille par trop restreinte des marchés nationaux, investissements insuffisants que rend indispensable le progrès technique, faiblesse des réseaux de transports et de distribution. 4.5 Énergie Le pétrole et le gaz naturel sont les principales sources d'énergie de l'Amérique du Sud. Seuls deux pays produisent des quantités de pétrole satisfaisant leurs besoins. Des oléoducs et des gazoducs en Argentine, au Venezuela et en Colombie permettent de répartir ces produits. Néanmoins, la plupart des pays les exportent en dehors de l'Amérique du Sud. Le charbon, dont les gisements sont relativement de peu d'importance, a joué un rôle déterminant dans le développement du transport ferroviaire, fluvial et maritime ainsi que dans l'essor industriel au Chili, en Argentine, au Brésil et en Colombie, mais sa fonction comme source énergétique a fortement décru. Ce n'est que depuis les années cinquante que l'hydroélectricité est une des principales alternatives à l'électricité thermique. Le développement hydroélectrique a débuté au Brésil, au Chili et en Colombie ; les capacités hydroélectriques aménagées représentent aujourd'hui environ 60 p. 100 de la capacité de la production électrique au Paraguay, au Brésil, en Uruguay, en Colombie et en Bolivie. L'hydroélectricité détient également une place importante au Pérou, au Chili, en Équateur, au Suriname et en Argentine où elle dépasse les 40 p. 100 de la production totale. L'équipement hydroélectrique est d'importance diverse, depuis les petites installations utilisées dans les villes de province jusqu'aux énormes équipements construits dans les bassins moyen et supérieur du Paraná, ainsi que sur les cours supérieur et inférieur du São Francisco. Le bois à brûler et le charbon de bois sont aussi utilisés, parfois pour la production métallurgique et sidérurgique et pour le raffinage du sucre. 4.6 Transport Bien qu'il existe une grande variété de moyens de transport communément utilisés, des plus primitifs à l'avion, les réseaux routier et ferroviaire sont dominants, que ce soit pour le fret ou comme moyen de transport individuel. Les chemins de fer et les voies fluviales et maritimes sont relativement plus importants en Argentine, au Brésil et au Chili qu'ailleurs, mais même dans ces pays les bus, les camions et les automobiles sont les premiers moyens de transport des passagers et des marchandises. Néanmoins, le transport aérien est plus sûr que les transports routiers, ferroviaires, fluviaux et maritimes. Cela est dû en grande partie à la faible influence coloniale à l'intérieur du territoire ; par exemple, les lignes ferroviaires, achevées dans les années trente, sont utilisées surtout pour le transport des marchandises entre l'arrière-pays proche et les villes portuaires. Ce n'est que dans le sud-est du Brésil, dans la pampa d'Argentine et, dans une moindre mesure, dans les régions peuplées de l'Uruguay, du Chili et de l'Équateur qu'il existe des réseaux routier et ferroviaire denses. Par ailleurs, le réseau ferroviaire est tombé à l'abandon en Colombie au profit du réseau routier qui s'est largement développé. La construction routière est moins intensive depuis les années cinquante. Le Venezuela et la côte péruvienne possèdent un bon système routier ; au Paraguay et en Bolivie, le réseau routier est moins évolué. Les pays des Andes construisent des routes vers l'intérieur des terres depuis plusieurs dizaines d'années et, au Brésil, les routes relient différentes régions du bassin de l'Amazone. Les systèmes routiers nationaux, de même que les liaisons aériennes, accélérèrent l'intégration économique des terres avec les régions industrielles et commerciales. 4.7 Commerce La plus grande partie du commerce de l'Amérique du Sud se fait avec les États-Unis, l'Europe de l'Ouest et le Japon. Le pétrole et ses dérivés sont les principales ressources exportées. Le Brésil et le Venezuela sont les premiers exportateurs. Le Brésil est un grand importateur. Le commerce entre les pays d'Amérique du Sud est stimulé depuis les années soixante par des associations de commerce régionales, dont la plus connue est l'Association de libre-échange d'Amérique latine (ALEAL). Le blé, les bovins, le vin et les bananes sont les marchandises essentielles du commerce entre les pays sud-américains et les produits manufacturés ont une importance croissante. Cependant, les exportations des marchandises agricoles et minières restent supérieures au commerce intérieur de ces marchandises. L'Amérique du Sud participe au commerce mondial du pétrole, du café, du cuivre, de la bauxite, du poisson et des oléagineux ; ce système d'échange favorise le développement économique sud-américain. La création de l'union douanière Mercosur, mise en 1995 (dont les premiers membres ont été l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay) ne peut que renforcer le potentiel économique du continent. 5 HISTOIRE L'Amérique du Sud est habitée, en 1492, par des descendants de peuples venus d'Asie par le détroit de Béring alors asséché et ayant traversé l'Amérique du Nord. L'Amazonie est peuplée de chasseurs et de cueilleurs nomades. L'Amérique du Sud connaît alors l'émergence de civilisations précolombiennes comme celle de l'Empire inca qui domine les Andes, à partir des cités de Cuzco et de Machu Picchu. Après 1453, les Turcs ayant conquis l'Empire byzantin et dominant l'est de la Méditerranée, les nations occidentales, principalement le Portugal et l'Espagne, tentent de chercher une nouvelle route vers l'Orient. Les Portugais, ayant déjà effectué un certain nombre de voyages d'exploration dans l'océan Atlantique en direction du sud, cherchent une nouvelle route en longeant la côte africaine et découvrent le cap de Bonne-Espérance en 1486. En 1492, Christophe Colomb cherche la route des Indes en naviguant vers l'ouest et en traversant l'océan Atlantique, mais il accoste dans les Antilles actuelles, ouvrant un nouveau monde au commerce et à la civilisation européenne. Après le retour de Christophe Colomb en Europe, une controverse sur les droits territoriaux dans le Nouveau Monde éclate entre l'Espagne et le Portugal. Le conflit est réglé, en 1493, par le pape Alexandre VI qui alloue au Portugal tous les nouveaux territoires situés à l'est d'une ligne nord-sud dans l'océan Atlantique, à 100 lieues (environ 480 km) à l'ouest des îles du Cap-Vert, et à l'Espagne tout le territoire situé à l'ouest de cette ligne ( voir ligne de marcation). Cette ligne de marcation est modifiée en 1494 et repoussée à 370 lieues à l'ouest, donnant au Portugal toute suzeraineté à l'est de cette ligne ; c'est ainsi que le Brésil devient portugais. Le 1er août 1498, lors de son troisième voyage, Christophe Colomb atteint l'embouchure de l'Orénoque. Après avoir longé les côtes pendant plusieurs jours, il prend conscience du caractère continental du territoire exploré, il a découvert l'Amérique du Sud. 5.1 Les explorateurs après Colomb Le deuxième Européen à atteindre le continent est le navigateur portugais Pedro Álvares Cabral. En avril 1500, une flotte sous son commandement jette l'ancre au large de l'actuel Brésil, dont Cabral prend possession au nom du Portugal. Les Portugais, qui ont entre-temps trouvé leur chemin vers les Indes en contournant l'Afrique, négligent le territoire découvert par Cabral pendant trente ans. Au cours de cette période, les Espagnols intensifient nettement leurs activités d'exploration et de colonisation du Nouveau Monde, consacrant la plus grande partie de leurs efforts des vingt premières années aux Antilles et à l'Amérique centrale. Différents explorateurs, principalement des navigateurs au service de l'Espagne, explorent la côte nord-est de cette partie du continent au cours des premières années du XVIe siècle. Parmi les plus remarquables figurent Vicente Yáñez Pinzón, Alonso de Ojeda et Pedro Alonso Niño, le navigateur et géographe espagnol Juan de la Cosa et le navigateur d'origine italienne Amerigo Vespucci. À la fin de 1519, le navigateur Fernand de Magellan, à la recherche d'une route occidentale vers l'Extrême-Orient au service de la couronne espagnole, explore l'estuaire du río de la Plata. Il reprend ses recherches l'année suivante en direction du sud. Le 28 novembre 1520, il franchit, dans le sud du continent, le détroit qui porte aujourd'hui son nom, ouvrant ainsi la route vers les îles du Pacifique. 5.2 L'exploration des terres Paradoxalement, l'exploration systématique de l'intérieur des terres de l'Amérique du Sud est d'abord entreprise par des Allemands. En 1529, Bartholomäus Welser reçoit de Charles Quint, empereur du Saint Empire romain germanique, qui a une dette envers lui, une vaste dotation territoriale. Welser envoie immédiatement une expédition vers ce territoire qui couvre l'actuel Venezuela. Environ dix-sept ans plus tard, la dotation de Welser est révoquée, en partie à cause de l'extrême brutalité des colons allemands envers les Indiens d'Amérique. Le premier Européen à explorer l'intérieur de la région est le conquistador espagnol Francisco Pizarro. Partant du Panamá en direction du sud, il envahit l'empire des Incas, riche en or, en 1531. En l'espace de cinq ans, utilisant avec talent les armes et la trahison, Pizarro établit sa domination sur l'Empire inca, qui englobe alors une grande partie de l'Amérique andine. Un de ses compagnons, Diego de Almagro, entreprend la conquête de l'actuel Chili. La mainmise sur la région bordant le río de la Plata commence en 1535 avec Pedro de Mendoza, qui, en 1536, s'établit sur l'emplacement actuel de Buenos Aires. Entre 1536 et 1538, le conquistador espagnol Gonzalo Jiménez de Quesado soumet les Chibchas et fonde l'audiencia de Santa Fe de Bogotá en 1538 (capitale de l'actuelle Colombie). En 1539, Gonzalo Pizarro, frère de Francisco, quitte l'actuelle Quito, traverse les Andes et longe l'Amazone. Un de ses compagnons, Francisco de Orellana, qui suit le fleuve jusqu'à son embouchure, atteint l'océan Atlantique en 1541. L'année précédente, le conquistador Pedro de Valdivia avait commencé l'assujettissement systématique des Araucans, peuple autochtone du Chili. Pedro de Valdivia fonde Santiago en 1541. Entre-temps (vers 1530), les Portugais fondent des colonies le long de la côte du futur Brésil et étendent leur territoire progressivement jusqu'à ce qu'ils occupent tout le Brésil actuel. 5.3 XVIe-XVIIIe siècle Vers 1600, de nombreuses colonies espagnoles s'établissent en Amérique du Sud. La vice-royauté du Pérou (créée en 1543) et les différentes audiences, ou divisions territoriales, qui divisent le reste du territoire sud-américain espagnol, sont amenées à devenir des colonies puissantes et prospères. Outre l'immense productivité des gisements minéraux, en particulier les mines d'argent du Pérou, les régions occupées par les Espagnols possèdent d'importantes richesses forestières et agricoles. L'agriculture et l'élevage se développent progressivement. Esclaves africains et indiens fournissent en nombre toujours croissant la main-d'oeuvre indispensable aux riches colons. À la recherche de richesses, de terres et d'aventure ou animés par le zèle chrétien d'apporter l'évangile aux autochtones païens, des dizaines de milliers d'immigrants affluent dans les possessions espagnoles et portugaises de l'Amérique du Sud au cours de la première moitié du XVIe siècle. Les gouvernements espagnol et portugais reçoivent une aide substantielle de l'Église dans leurs efforts de consolider leurs empires coloniaux respectifs. Le catholicisme est alors la seule religion reconnue dans les colonies et la cour royale garde un contrôle étroit sur l'Église. En échange de leur activité de christianisation, d'éducation et de pacification des autochtones, l'Église et les différents ordres religieux catholiques obtiennent en Amérique du Sud de nombreux privilèges et de vastes étendues territoriales. À la fin du XVIIe siècle, l'Espagne et le Portugal dominent toute l'Amérique du Sud, à l'exception de la Guyane, divisée entre le Royaume-Uni, la France et les Pays-Bas, qui se la sont appropriée. Toutefois, des guerres désastreuses au cours de ce siècle affaiblissent sérieusement la force navale des puissances ibériques, et leurs colonies côtières du Nouveau Monde, ainsi que leurs navires commerciaux, sont soumis à de fréquentes attaques des Britanniques, des Hollandais et des Français. Une des conséquences de cet affaiblissement des trésors des couronnes espagnole et portugaise est liée à l'imposition de taxes écrasantes sur les colonies. En outre, les gouvernements royaux, qui établissent dès le début un monopole sur le commerce des colonies, imposent progressivement des restrictions contraignantes sur les économies coloniales, ce qui aggrave les difficultés et le mécontentement des colons. Au cours du XVIIIe siècle, les agitations populaires dans les colonies espagnoles se transforment à plusieurs reprises en révoltes, notamment au Paraguay de 1721 à 1735, au Pérou de 1780 à 1782 et en Nouvelle-Grenade (actuelle Colombie) en 1781. Les inégalités sociales sont une autre raison du mécontentement des colons espagnols et portugais. Les péninsulaires, comme on les appelle alors, nés dans la métropole, sont envoyés dans les colonies pour y tenir des postes élevés. Ils sont habituellement de naissance noble, dédaigneux vis-à-vis des autres groupes sociaux et ne cherchant qu'à amasser une fortune dans les colonies avant de retourner en Europe. Les créoles, personnes nées en Amérique mais de descendance européenne, ne constituent, dans la hiérarchie de la colonie, que le deuxième groupe social. Bien que ces créoles aient, conformément à la loi, les mêmes droits que les péninsulaires, ils sont exclus des statuts civils et ecclésiastiques élevés. Par haine à l'encontre des péninsulaires, les créoles se joignent généralement aux métis et aux mulâtres. 5.4 Guerres d'indépendance Après presque trois siècles d'exploitation économique et d'injustice politique, les colonies de l'Amérique du Sud sont emportées par un puissant mouvement révolutionnaire. Ce mouvement, dirigé par les créoles et de nature libérale, est stimulé par la réussite de la révolte des colonies britanniques en Amérique du Nord et par la Révolution française. Le mouvement d'indépendance sud-américain connaît deux phases distinctes. Au cours de la première, de 1810 à 1816, seule la vice-royauté de la Plata (aujourd'hui l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay) accède à l'indépendance ; au cours de la seconde phase, de 1816 à 1825, les colons se libèrent totalement de l'Espagne et du Portugal. Ils bénéficient, à partir de 1816, de l'aide discrète et efficace du Royaume-Uni, qui voit dans l'Amérique du Sud un débouché important pour son commerce. Parmi les dirigeants marquants de cette lutte pour l'indépendance figurent les Vénézuéliens Simón Bolívar et Francisco de Miranda, et l'Argentin José de San Martín. Le 25 mai 1810, les créoles de Buenos Aires renversent le vice-roi espagnol et établissent un gouvernement provisoire pour les provinces de la Plata. Bien que ce corps politique soit instauré au nom du roi Ferdinand VII, l'autorité espagnole directe n'est pas restaurée. Le 14 août 1811, les Paraguayens, qui ont rejeté l'aide de Buenos Aires, proclament leur indépendance vis-à-vis de l'Espagne puis, en 1813, vis-à-vis du gouvernement provisoire. En 1814, José de San Martín commence à organiser une armée patriotique dans l'ouest de l'Argentine avec l'intention de libérer le Chili, puis de se diriger par mer vers le Pérou, la première citadelle espagnole de l'Amérique du Sud. Au cours de sa campagne victorieuse de 1817-1818 pour la libération du Chili, San Martín est grandement aidé par le dirigeant révolutionnaire chilien Bernardo O'Higgins. Le 12 février 1817, San Martín remporte la victoire sur l'armée espagnole à Chacabuco, et l'indépendance du Chili est proclamée le même jour. San Martín se voit offrir la direction du nouveau gouvernement chilien, mais il refuse au profit de Bernardo O'Higgins. Après la défaite de l'armée espagnole à Maipú, le 5 avril 1818, l'indépendance chilienne se confirme. San Martín prépare alors son attaque du Pérou. La grande victoire suivante des guerres d'indépendance a lieu en Colombie. À la tête d'une armée de patriotes et de soldats de fortune recrutés en Angleterre, Simón Bolívar vainc les royalistes le 7 août 1819, à la bataille de Boyacá. Alors que la guerre fait rage, un congrès, réuni à Angostura (aujourd'hui Ciudad Bolívar, au Venezuela), organise la République de Grande-Colombie, comprenant l'audience de la Nouvelle-Grenade, l'actuel Panamá et, à leur libération, le Venezuela et le Quito (Équateur). Bolívar en devient, par la suite, le président et dictateur militaire. Bien que l'indépendance du Venezuela soit proclamée le 7 juillet 1811, la colonie est prise par les royalistes. Bolívar les vainc à Carabobo le 24 juin 1821, affirmant l'indépendance du Venezuela. Sous le commandement d'Antonio José de Sucre, un des lieutenants de Bolívar, une armée patriotique remporte la victoire sur les forces royalistes le 24 mai 1822 et libère l'Équateur. Entre-temps, le 7 septembre 1820, San Martín débarque à la tête d'une armée de 6 000 hommes sur la côte péruvienne ; il écrase au Pichincha les forces royalistes puis entre dans Lima, la capitale, le 9 juillet 1821. L'indépendance du Pérou est proclamée le 28 juillet alors que les forces royalistes contrôlent toujours la plus grande partie du pays. Aussi, après la victoire de Pichincha, Bolívar et Sucre préparent une expédition militaire pour soutenir les patriotes assiégés au Pérou. Un contingent de lanciers est défait en 1823, mais Bolívar et Sucre sont victorieux le 6 août 1824 à Junin et, le 9 décembre, Sucre remporte la victoire décisive à Ayacucho. Bien que les dernières armées royalistes ne soient expulsées du Pérou qu'en janvier 1826, la bataille d'Ayacucho est le dernier grand engagement dans la lutte pour la liberté contre l'Espagne. Le Pérou supérieur accède à l'indépendance le 5 janvier 1825 et, le 25 août de la même année, il est baptisé Bolivie en l'honneur de son libérateur. Le Brésil proclame son indépendance vis-à-vis du Portugal le 12 octobre 1822, mais conserve une forme de gouvernement monarchique jusqu'en 1889, date de la fondation de la république. 5.5 Le XIXe siècle En 1825, après quinze années de guerre, l'Amérique espagnole est totalement libre. Elle sort cependant affaiblie du conflit ; les mines, par exemple, sont dévastées. Ces nouvelles nations restent longtemps soumises aux États bailleurs de fonds, comme le Royaume-Uni, et aux compagnies commerciales privées. Les États souverains issus de l'Empire colonial espagnol sont la République de Grande-Colombie, le Pérou, le Chili, les Provinces-Unies du río de la Plata (par la suite Argentine), le Paraguay et la Bolivie. Entre 1830 et 1832, la République de Grande-Colombie se divise pour former les États souverains du Venezuela, de l'Équateur et de la Nouvelle-Grenade. Jusqu'en 1903, la Nouvelle-Grenade, qui devint par la suite la Colombie, englobe le Panamá. L'Uruguay, après des périodes de contrôle portugais et brésilien, devient un État souverain en 1828. Malgré leur étroite coopération pendant la révolution, les colonies espagnoles ne suivent pas l'idéal de Bolívar. La formation d'une fédération sud-américaine espagnole échoue en raison des rivalités régionales, de l'immensité des territoires, de l'insuffisance des voies de communication, des ambitions personnelles et du manque d'expérience politique des dirigeants, ainsi que de l'absence de traditions démocratiques. Ces deux dernières raisons contribuent, pour une grande part, à l'instabilité politique dans les républiques nouvellement créées. La prospérité et la puissance politique se concentrent toujours dans les mains de l'Église et de quelques familles puissantes. Les groupes politiques conservateurs et libéraux s'y opposent de manière implacable, tout comme les créoles et les péninsulaires de la période coloniale. Les révolutions sont fréquentes et certains pays sont pendant longtemps soumis à une dictature militaire. De ce fait, le développement social et économique en Amérique du Sud prend du retard au cours du XIXe siècle. Après 1900, l'évolution s'avère plus rapide, notamment en Argentine, au Brésil et au Chili, les puissances ABC comme on les appelle alors. Les problèmes frontaliers provoquent de sérieuses controverses entre les différentes nations, allant parfois jusqu'à la guerre. La guerre entre le Paraguay et les forces unies d'Argentine, du Brésil et de l'Uruguay, entre 1864 et 1870, est un des plus féroces conflits d'Amérique. La guerre du Pacifique qui oppose le Chili aux forces de la Bolivie et du Pérou (voir Tacna et Arica, conflit de) dure de 1879 à 1883. La guerre du Gran Chaco entre le Paraguay et la Bolivie, de 1932 à 1935, est par ailleurs l'apogée d'un conflit de longue date entre les deux pays. La doctrine de Monroe, promulguée par les États-Unis en 1823, joue un rôle important, au XIXe siècle, dans la prévention d'une intervention européenne dans la partie septentrionale de l'Amérique du Sud. 5.6 XXe siècle et politique des États-Unis Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle et dans les premières années au XXe siècle, le gouvernement des États-Unis intervient lui-même activement à plusieurs reprises dans les affaires sud-américaines. Les États-Unis se sont attribué le « droit manifeste « de réguler les destinées des turbulentes républiques du Sud ; cette politique attise considérablement, au cours de cette période, l'animosité antiaméricaine en Amérique du Sud et en Amérique centrale. On qualifie parfois de « diplomatie du dollar « ou de « politique du gros bâton « cet aspect de la diplomatie nord-américaine. Après que Franklin D. Roosevelt a déclaré en 1933 que les États-Unis désirent se comporter en « bon voisin « à l'égard des autres pays américains s'instaure une politique fondée sur des principes d'amitié et de coopération dite « politique de bon voisinage «. En 1960, six pays sud-américains et le Mexique signent un traité mettant en place une zone de libre-échange latino-américaine. L'année suivante, le président John F. Kennedy prend l'initiative de l'alliance pour le progrès, programme de développement économique et social pour l'Amérique latine. En avril 1967, les nations membres de l'alliance se réunissent à Punta del Este, en Uruguay, pour mesurer les progrès et réaffirmer leur engagement dans l'alliance. Les accords les plus significatifs portent sur l'établissement d'un marché commun latino-américain qui remplacerait l'accord de libre-échange latino-américain. Mais l'application du programme de l'alliance se heurte à de nombreuses difficultés économiques, politiques et sociales. Au début des années quatre-vingt, la récession économique internationale aggrave les problèmes des pays d'Amérique du Sud, lourdement handicapés par le poids de l'augmentation de la dette extérieure. Les perspectives s'améliorèrent pour la plupart des pays de l'Amérique du Sud pendant les années quatre-vingt-dix. Le PIB augmente de plus de 3 p. 100 au cours de la première moitié de cette décennie et les taux d'inflation, auparavant élevés, sont en passe d'être contrôlés. L'union douanière du Mercosur (dont les premiers membres sont l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay) est créée en 1995 pour développer l'autosuffisance des économies continentales. Toutefois, le trait le plus encourageant de l'évolution économique de l'Amérique du Sud est le rejet des dictatures militaires en faveur de gouvernements démocratiques en Amérique du Sud. '

« 2.5 Climat Le climat de l'Amérique du Sud est relativement chaud.

Une longue zone climatique humide et tropicale s'étire sur toute la largeur du continent à la hauteur de l'Équateur,se transformant graduellement vers le nord et vers le sud en de larges zones où la durée des saisons pluvieuses et les précipitations diminuent.

Ces régions, aux étéshumides et aux hivers secs, sont soumises à des sécheresses prolongées.

La sécheresse est un problème particulièrement grave dans le nord-est du Brésil et le long descôtes nord du Venezuela et de la Colombie.

Les régions aux climats tropical pluvieux et tropical humide-sec longent la côte du Pacifique de la Colombie à l'Équateur ; unebrusque transition fait passer au climat aride des côtes du Pérou et du nord du Chili.

Dans la moitié septentrionale de l'Amérique du Sud, les Andes sont la seule régionprésentant un climat frais.

Les températures baissent avec l'altitude, de sorte que le climat tropical des basses terres et des versants inférieurs se transforme en climatsubtropical et tempéré dans les altitudes moyennes, ce qui permet de cultiver les versants jusqu'à une altitude assez élevée, puis en climat froid alpin sur les crêtes desmontagnes. Au sud du tropique du Capricorne, le climat est frais ou froid en hiver et frais ou chaud en été.

Le sud du Chili est soumis à de fortes précipitations en raison des cyclonesvenant de l'océan Pacifique.

La fréquence des tempêtes, particulièrement en hiver, diminue vers le nord du Chili, ce qui favorise un climat méditerranéen, aux hivers douxet humides et aux étés secs et chauds.

Cette zone se transforme progressivement en un désert qui longe la côte en direction du nord jusqu'à l'Équateur.

Elle comprend ledésert d'Atacama, un des endroits les plus secs du globe.

Des conditions arides et insuffisamment humides dominent l'est et le sud des Andes.

Toutefois, dans la pampa, enArgentine, et au sud du plateau du Brésil, les étés sont plutôt humides et, en hiver, les cyclones pénètrent parfois à l'intérieur des terres, apportant pluie et fraîcheur.

Deschutes de neige occasionnelles sur les plateaux ainsi que des gelées, au nord, vers le tropique du Capricorne, infligent d'importants dommages aux récoltes.

L’Amérique duSud est également souvent soumise à d’importants cyclones et a des phénomènes climatiques comme El Niño ou la Niña. 2.6 Flore La diversité de la végétation de l'Amérique du Sud est liée aux différents climats.

Les régions au climat tropical humide sont couvertes d'une forêt dense pluviale, la forêtamazonienne.

C'est la plus grande forêt du monde, couvrant une grande partie de l'Amérique du Sud équatoriale, y compris la côte brésilienne et les versants inférieurs desAndes, et constituée d'arbres feuillus tropicaux, de palmiers, de fougères arborescentes, de bambous et de lianes.

Des forêts clairsemées et la brousse occupent les milieuxaux hivers secs, principalement sur la côte vénézuélienne, au nord-est du Brésil et dans le Gran Chaco.

Entre ces régions plus sèches et la forêt pluviale, de vastes plainesoffrent des paysages de hautes herbes (la savane ou campos ) et des végétations broussailleuses et herbeuses (campos cerrados). Le sud du Brésil et les versants des Andes sont recouverts de forêts feuillues et mixtes.

Au Brésil, la forêt se transforme vers le sud en prairies vallonnées, aux collines boisées.

Le Gran Chaco est caractérisé par desplaines herbeuses et des forêts broussailleuses clairsemées.

La pampa plate du centre de l'Argentine est la plus importante plaine herbeuse des moyennes latitudes del'Amérique du Sud.

Dans le sud, une zone de brousse épaisse (monte) délimite la transition vers les basses broussailles et les touffes herbeuses qui couvrent la région plus sèche et plus fraîche de la Patagonie.

Le long de la côte du Pacifique, la végétation passe vers le nord des étendues boisées aux arbustes et aux herbes du centre du Chili,puis à la broussaille et aux plantes du désert qui prédominent dans le nord du Pérou et sur les flancs montagneux. 2.7 Faune L'Amérique du Sud, l'Amérique centrale, les plaines du Mexique et les Antilles sont regroupées en une seule région zoogéographique, appelée région néotropicale.

La fauneest très variée et différente de celle des autres continents, y compris de celle de l'Amérique du Nord.

On y trouve des mammifères particuliers à cette région, dont deuxespèces particulières de singes, des chauve-souris et de nombreux rongeurs, une espèce de tapir, des lamas (camélidé inexistant dans le reste du monde).

Le vicuña,l'alpaga, le jaguar, le pécari, le tamanoir géant et le coati figurent parmi les espèces caractéristiques.

On trouve de très nombreuses espèces d'oiseaux spécifiques, dont desoiseaux-mouches (500 espèces), des tangaras et des aras, ainsi qu'une grande variété d'oiseaux marins.

Parmi les plus grands oiseaux, on retient le condor et le flamant.Les reptiles sont nombreux : le boa, l'anaconda, l'iguane, le caïman et le crocodile.

Les espèces de poissons d'eau douce sont variées et abondantes.

Probablement plus desquatre cinquièmes des espèces mondiales se cantonnent dans ces limites zoogéographiques.

Les îles Galápagos abritent des reptiles, dont des tortues géantes, et desoiseaux inconnus ailleurs. 2.8 Ressources minérales L'Amérique du Sud possède de nombreuses ressources minérales.

Il y a des gisements minéraux partout, mais certaines régions en sont particulièrement riches.

Desgisements aurifères des Andes sont largement exploités avant et pendant la période coloniale.

Dans les montagnes entre le centre du Pérou et le sud de la Bolivie, desgisements d'argent et de mercure sont exploités à l'époque coloniale ainsi que des minéraux industriels comme le cuivre, l'étain, le plomb et le zinc.

Une demi-douzaine degrands gisements de cuivre sont en cours d'exploitation dans le nord et le centre du Chili.

Une riche zone minérale, produisant de la bauxite, du minerai de fer et de l'or, sesitue entre Ciudad Bolivar et le nord du Suriname, près de la limite septentrionale du massif guyanais.

Dans le centre du Brésil, des filons d'or et de diamants découverts àl'époque coloniale sont toujours exploités et la Colombie possède de riches mines d’émeraudes.

Bien que l'Amérique du Sud reste un des premiers fournisseurs de métauxrares, les vastes réserves de minerai de fer de haute qualité et les réserves de bauxite — plus petites — jouent un grand rôle dans le développement de la puissanceindustrielle. L'Amérique du Sud est plutôt pauvre en charbon.

Des gisements relativement petits et dispersés existent dans les Andes et dans le sud du Brésil.

Le charbon est cependantun important combustible pour l'industrie et le transport, principalement au Chili, en Colombie et au Brésil.

Le pétrole, autre source énergétique minérale, est égalementtrès répandu.

La plupart des abondantes réserves de pétrole et de gaz naturel se situent dans les bassins intérieurs des Andes et le long de cette chaîne montagneuse, duVenezuela à la Terre de Feu.

Les plus grands gisements se trouvent dans le nord de la Colombie, en Équateur et au Pérou, dans le sud des Andes, dans l'est et le centre duVenezuela et à l'est des montagnes, en Colombie, en Équateur, au Pérou, en Bolivie, en Argentine et au Chili. 3 POPULATION L'Amérique du Sud compte plus de 300 millions d'habitants.

Bien que cette région constitue environ 12 p.

100 de la surface terrestre du globe, elle ne représente que6 p.

100 de la population mondiale.

Toutefois, l'accroissement de cette population a été rapide, notamment en raison de la vague d’immigration du début du XXe siècle et de l’accroissement naturel bénéficiant de la baisse du taux de mortalité.

Parallèlement la population urbaine a fortement augmenté dans toutes les régions sud-américaines.L'immigration en Amérique du Sud est minime depuis 1930.

La densité démographique globale est faible (17 habitants au km 2), mais la population se concentre essentiellement dans les grandes villes le long des côtes.

À l'intérieur des terres, la densité démographique est de moins de 2 habitants au km 2, tandis que Rio de Janeiro, Buenos Aires et São Paulo sont des villes surpeuplées.

La population de São Paulo, par exemple, dépasse les 15 millions d'habitants.

D’ailleurs l’Amérique du Sud comptequelques-unes des plus importantes métropoles mondiales (São Paulo, Buenos Aires ou Rio de Janeiro).

De gros problèmes d'urbanisation se posent dans ces immensesagglomérations sud-américaines : l’émergence des bidonvilles, appelés « favelas » au Brésil, « ranchitos » au Venezuela ou encore « barriadas » au Pérou qui abritentparfois plus d’un tiers de la population urbaine totale, d'où des difficultés de toute sorte (insalubrité, insuffisance des transports et des équipements, chômage, pollution,délinquance). 3.1 Ethnologie L'Amérique latine regroupe des peuples d’origines amérindienne, espagnole, portugaise, africaine, ainsi que des populations combinant une ou plusieurs de ces origines.

Les. »

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